En quittant Allanche en direction de Massiac, il est un lieu qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte et je ne parle pas des gigantesque éoliennes qui jalonnent la route, non je parle de la (toute) petite église de Chanet (suivre le panneau « Chastres » puis « Chapelle de Chanet »).
A l’origine, Chanet était un village dont il ne reste plus rien, si ce n’est son église, l’église Saint-Julien de Chanet et le petit cimetière, totalement abandonné aujourd’hui, qui y est accolé. Certains l’appellent l’église de Chastres, du nom du hameau situé à la droite du chemin qui y mène. D’autres la qualifient de chapelle mais il s’agit bien d’une ancienne église, classée aux Monuments Historiques depuis le 12 janvier 1966.
Nous remercions l'association les Amis du Vieil Allanche et Jean-Paul Rickelin, membre de Cantalpassion, grâce auxquels nous pouvons vous proposer la vidéo ci-dessous, l'église Saint-Julien de Chanet vue d'en haut.
Bien qu’on ne puisse rien affirmer avec certitude, l’église Saint-Julien de Chanet aurait été consacrée au Xe siècle, en 924. Officiellement, la nef et le chœur sont estimés remonter au XIIe siècle, tandis que le porche et les chapelles latérales dateraient du XVe. Sa longévité est sans doute due à sa conception, et particulièrement à celle de ses voûtes constituées d'un assemblage de pierres plates disposées verticalement qui travaillent comme des claveaux. Cette "souplesse" lui a permis de courber l'échine sans ceder aux coups de boutoir répétés du gel et du poids de la neige.
Dans son Dictionnaire statistique du Cantal, au milieu du XIXe siècle, JB De Ribier écrivait à propos du lieu :
"On ignore à quelle époque fut détruit le village de Chanet ; on remarque seulement, sur l'emplacement qu'il occupait, les ruines d'une église qui y avait été construite dans le Xe siècle, et près de laquelle s'élevait un couvent, en 1250."
Lorsque l’on pénètre dans l’église, on est saisi, saisi par la beauté des lieux alors qu’il n’y a rien, strictement rien, pas de meuble, aucun vitrail, ni crépi, ni badigeon, juste la pierre nue et la lumière du jour qui pénètre par les ouvertures béantes.
Les principaux éléments architecturaux sont ainsi décrits dans la fiche dédiée à l’église Saint-Julien de Chanet dans la base Mérimée :
« Dans la nef, les colonnes engagées qui reçoivent l'arc doubleau, présentent des chapiteaux dont les corbeilles sont décorées de feuilles lancéolées au-dessus d'un astragale torique.
Le choeur ouvre sur la nef par un arc brisé couvert d'une voûte en cul-de-four, et se termine en abside semi-circulaire au pourtour décoré d'une arcature de trois arcs surbaissés sur colonnettes rectangulaires … »
Loin des cathédrales vantées pour leur pouvoir d’élévation spirituelle, l’église de Chanet, avec ses dimensions modestes, son dépouillement, isolée là, au milieu de « nulle part » prouve, si besoin était, que la spiritualité n’a que faire des superlatifs.
L'église de Chanet de l'extérieur
L'intérieur de l'église de Chanet
DTF
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