L'ancien bourg de Vic-sur-Cère, construit en pierres de lave et couvert de lauzes de schiste, est adossé, à 680 m d'altitude, au versant est de la vallée, à l'abri d'un chaos rocailleux et boisé, d'où dévale l'Iraliot, petit ruisseau qui descend se jeter dans la Cère. C'est au coeur de cet ensemble, en contrebas de la motte de l'ancien château féodal qu'est implantée l'église Saint-Pierre. La place qui s'étend devant le bâtiment est un ancien cimetière.
Historique
Après 16 mois de travaux de rénovation (2009), l'église Saint-Pierre de Vic-sur-Cère a été rendue à ses fidèles.
Ces travaux ont été réalisés sous la maitrise d'oeuvre de Jean-François Porcher, architecte, selon les prescriptions de Lionel Mottin, architecte des bâtiments de France.
La difficulté majeure de cette rénovation consistait à prendre le parti d'une époque et à retrouver la cohérence nécessaire à la préservation d'un style. En effet l'église de Vic-sur-Cère a connu une histoire tumultueuse.
Chronologie succincte :
- 1265 : Destruction par "les paysans du Falgoux" sous la conduite du Sire d'apchon
- 1750 : Réfection de la toiture et travaux d'agrandissement
- 1802 : Erigée en cure par le concordat
- 1894 : Projet d'agrandissement par M Lemaigre Architecte à Aurillac
- 1925 : Percement d'une fenêtre à l'ouest
- 2009 : Rénovation intérieure et extérieure
La première église romane fut vraissemblablement construite à la fin du XI éme siècle, puis détruite vers 1265 par "les paysans du falgoux" sous la conduite du sire d'Apchon qui avait des comptes à régler avec les seigneurs du Carladez, reconstruite à partir de 1270 et dont il ne reste intact que le clocher actuel. Une nef unique fut édifiée, bordée de six chapelles latérales, appartenant à des familles de notables de la vallée de la Cère. La chapelle d u fond (face au portail) plus grande appartenait à la confrérie du Saint-Esprit.
Entre cette première reconstruction et 1754, nous ne possédons aucune archive concernant l'édifice. A partir de cette date (règne de Louis XV) plusieurs travaux furent réalisés jusqu'en 1789.
Le seul plan que nous possédons de cette période se trouve aux archives de Monaco. Il est daté de 1771. Il reprend les dispositions traditionnelles des églises gothiques du sud de la France : trois travées ouvrant sur des chapelles, une travée plus large face au portail d'entrée, l'ensemble sous voutes d'ogives.
Pendant les cinq années de la révolution aucuns travaux ne furent entrepris. L'église demeura à l'abandon et fut même fermée au culte entre 1794 et 1801. Il est vrai que le curé Guillaume Pons avait refusé de prêter le serment constitutionnel et que son successeur Jean Coffinhal, frère du vice-président du tribunal révolutionnaire fut lui même l'objet d'un mandat d'amener.
Le 20 mars 1894, sous l'impulsion du curé Chazelle, un agrandissement de l'église est projeté pour faire face à l'afflux des estivants.
La maîtrise d'oeuvre est confiée à Monsieur Lemaigre architecte d'Aurillac. Il est décidé de supprimer les chapelles latérales et de remplacer par des arcades les murs pleins formant division. L'escalier dessrvant la tribune sera supprimé et remplacé par un escalier en tourelle libérant le porche. Enfin le pignon d'entrée sera exhaussé par un chapiteau. Ce dernier prévu en style classique sera réalisé en fronton néogothique.
Documents consultés :
- L'echo de la Cère : texte de Monsieur Louis-Jacques Liandier, Maire de Vic-sur-Cère,
- L'inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France- Ministère de la culture- Vic sur Cère- Inventaire topographique.
L'église Saint-Pierre de Vic-sur-Cère en diaporama: