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Chanet

— Cette commune, improprement dénommée, puisque depuis longtemps il n'existe plus de village portant le nom de Chanet, dépend du canton d'Allanche et de l'arrondissement de Murat.

Elle est bornée au nord par la commune de Vèze; au sud, par celle de Peyrusse; à l'est, par celle de Molèdes, dont elle est séparée par la Sionne, et à l'ouest, par celle d'Allanche.

Sa surface territoriale est de 1,150 hectares, dont 300 h. en terres labourables d'un médiocre produit; 350 h. en prés et pâtures de bonne qualité, quoique fort ombragés, mais bien arrosés; 150 h. en bois de toute essence, et 300 h. en terres vaines et rochers. Le sol, en général, est entrecoupé de ravins et de monticules (puets, en langage du pays).

Cette commune est arrosée par la Sionne, qui prend sa source dans les montagnes du Cézallier; par les ruisseaux de Diane, d'Ollary , de Gazeuse et de Casaloux.

La population, d'après le dernier recensement, est de 302 habitants, répartis dans 3 villages, 3 hameaux et 65 maisons.

On ignore à quelle époque fut détruit le village de Chanet; on remarque seulement, sur l'emplacement qu'il occupait, les ruines d'une église qui y avait été construite dans le X° siècle, et près de laquelle s'élevait un couvent, en 1250.

De cet état de choses, il est résulté que la commune de Chanet présente aujourd'hui deux chefs-lieux : Chastres , chef-lieu civil, est situé à 7 kilomètres d'Allanche et à 2 myr. 2 k. de Murat; il y a une chapelle. Le chef-lieu spirituel est le village de Feydit, Feydol ou Feydin. Son église paroissiale est isolée et dédiée à saint Julien ; elle n'a rien dans son architecture qui puisse être l'objet d'une remarque artistique.

On trouve dans les archives de l'intendance, à la préfecture de Clermont, un rapport adressé, le 1° octobre 1728, sur les revenus d'un certain nombre de cures dépendant de cette circonscription territoriale ; il renferme les détails suivants à l'égard de l'église de Feydit:

Déclaration des revenus de la cure de St-Julien de Chanet : Pierre Sollier, titulaire; l'abbesse de Blesle, nominatrice.

Il n'y a point de revenus affermés.

REVENUS NON AFFERMÉS.

Partie des dîmes de la paroisse, rapportant 20 septiers de seigle,

à 8 liv. l'un                                        160 Ht.

Produit d'un petit pré                         3

Casuel                                              10

Total                                                    173

CHARGES.

Frais de la levée des dîmes. ...       20 liv. f

Entretien du presbytère et de la sacristie. 12 liv.

                                         Reste net 141 liv.

La cure de Chanet dépendait de l'archiprêtré d'Ardes.

......; Faydin, jadis cure de Chanet.

Déclaration de la chapellenie de Feydin : Jean Béral, titulaire; le prieur de la Voûte, nominataire. Il n'y a point de revenus affermés.

RETENUS NON AFFERMÉS.

Dîmes des grains, dans les appartenances du lieu de Feydin, du rapporte 7 septiers blé seigle, évalués, le septier, à 9 liv 631. s.

Petite dîme (abonnement)              512

Un pré, du rapport de                         15

Coupes de bois taillis                           5

Total 88                                                      12

CHARGES.

Frais de levée des dîmes et foins       10

Entretien de la chapelle                        8

Reste net. . . . .                                        781.12 s.

11 y avait autrefois à Feydit un château dont l'existence connue remonte à 1150. Le vicomte de Murat fit hommage a Raymond Béranger, comte de Barcelone, et à son neveu, le vicomte de Carlat, du château de Feydit ou Feydol. Quelques auteurs ont avancé que Feydol, parent de Sidoine-Appolinaire, avait fait bâtir ce château au V° siècle; d'autres ont pensé que l'origine du nom de Feydit était celtique. Plus tard, ce fief devint une viguerie, et enfin une baronnie qui donna son nom à une ancienne famille de chevalerie. Guillaume de Feydit transigea avec Guillaume de Chavagnac et Ytier de Rochefort, en 1259. Béraud de Rochefort en était seigneur en 1374. Elle passa, par le mariage de Dauphine, en 1425, â Pierre de La Volpilière. Jean de Courcelles, seigneur de Breuil et d'Aurouse, suzerain de Feydit, rendit hommage, en 1431, à Louis de Bourbon, comte de Montpensier, baron de Mercœur, pour le château et mandement de Feydin.

Antoine de La Volpilière, écuyer, était baron de Feydit lors de son mariage avec Jeanne de-Douhet-d'Auzers, le 6 juillet 1561. Celte terre appartenait, en 1624, à Hugues de La Volpilière, de qui elle vint, en 1663, à la famille de Chaumont, qui la possédait encore en 1789; à cette époque, elle la vendit à un propriétaire d'Allanche.

Les barons de Feydit avaient un droit particulier sur le village de Matonnière; il consistait à percevoir annuellement un quartier de po de tourte et une quadada d'aigua.

Les villages et hameaux de cette commune sont:

Béteils, village sur la plaine dominant un petit vallon.

Bonnenuit. hameau.

Chastres, village, devenu le chef-lieu civil.

Conche, hameau renommé par ses eaux minérales.

Saniette, hameau sur la plaine.

6* Le Valladour. Ce hameau était, en 1753, possédé par M. Benoît, docteur en médecine à Allanche, et dont le fils, juge à Gannat, a obtenu d'adjoindre à son nom celui de Pons, dernier possesseur de la seigneurie de Freluc.

Il existait, dans la commune dont nous nous occupons, un fief nommé de Moranges dont la situation n'est pas connue ; il appartenait à Jean de La Molède.

Suivant une tradition populaire, une bataille aurait été livrée non loin de Feydit, au lieu appelé la Roche-de-la-Garde, et une autre à celui d'Ercubias. On y a trouvé des débris d'armes et des traces d'anciennes constructions.

Suivant d'anciens titres, l'église qui existait sur l'emplacement de Chanet avait été consacrée en 924.

L'existence d'un couvent sur le même lieu est contatée par un traité conclu en 1250, au sujet d'un bois, entre la prieure, nommée Marcilie, Guillaume de Chavagnac et Guillaume de Feydit, sur l'arbitrage de Jean de Montgontier.

Cette commune était régie autrefois par la coutume.

Elle fut comprise dans l'imposition de 1696 pour une somme de 900 liv.

La terre de Feydit confinait avec celles de l'abbesse de Blesles, de l'abbaye de Feniers et celles du prieur de la même abbaye.

P. DE C.

C'est par erreur qu'ont été imprimées à la commune de Chanet, page 151, paragraphe 1°r, les lignes suivantes:

 

Le Valladour. Ce hameau était, en 1723, possédé par M. Benoit, docteur en médecine à Allanche, et dont le fils, juge a Gannat, a obtenu d'adjoindre à son nom celui de Pons, dernier possesseur de la seigneurie de Frelne.

Il faut lire:

- 6° Le Valladour. Ce hameau appartenait à la famille Benoit et fut porte, par mariage, à celle de Teillard-Nozerolles, qui le possède encore.

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