Impossible de passer à côté sans lever les yeux, en effet le château de Vieillevie se dresse fièrement sur son petit promontoire (NDLR : Vieillevie est la ville du Cantal ayant la plus faible altitude), dominant de sa haute silhouette le village et la route (D141) qui longe le Lot.
Le château, y compris les intérieurs comportant aux premier et second étages quatre cheminées monumentales, est inscrit aux Monuments Historiques par arrêté du 15 septembre 1993.
"Château fortifié d'origine médiévale et modifié au XVIe siècle. Ce château est formé d'un corps de logis rectangulaire possédant, au nord, une courte aile en décrochement sur la moitié Est, et flanqué d'une tour circulaire à chacun des angles sud-ouest et nord-ouest. La façade du midi s'ouvre au rez-de-chaussée par un portail chanfreiné à l'arc surbaissé ... L'édifice conserve des hourds et des mâchicoulis en bois, exemple assez rare de ces ouvrages aujourd'hui disparus. A l'intérieur sont conservées quelques belles cheminées ; les pièces de l'habitation sont couvertes de plafonds à poutres et poutrelles ...
Dans le Dictionnaire Statistique du Cantal de Deribier, le château est succinctement décrit en ces termes :
... un ancien château composé de quatre tours rondes sans créneaux et en ruines. Ce château, dominant le bourg et la rivière, a une physionomie pittoresque; on y remarque encore la prison et les caveaux; les fenêtres sont croisées, et les cheminées portent des écussons malheureusement dégradés. De pauvres gens l'habitent."
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Article de presse : une immersion grandeur nature
"A la lueur d'une bougie, un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle raconte son étape à la chapelle de Vieillevie, la dernière avant d'arriver à Conques, 10 km plus bas. Les murs épais de la forteresse nous protègent d'un soleil ardent, que l'on perçoit à travers les archères. A l'étage supérieur, c'est une saynète de troubadour dans la vaste salle seigneuriale, aux influences Renaissance. Autre costume, autre époque, le châtelain endosse des personnages différents pour raconter l’histoire du château fort, classé Monument historique.
Incollable sur le moindre recoin, il attire l'attention du visiteur sur tel détail architectural – le double drapé inhabituel d'une imposante cheminée –, explique la Révolution, puis la manière dont les paysans habitèrent les lieux jusqu'en 1960. "Les anciennes cuisines du château furent transformées en pièces d'affinage pour le fromage de chèvre !" Devant le mobilier rustique auvergnat, il lit un conte de veillée, puis s'engage sur une terrasse luxuriante et ensoleillée.
A l'avant-dernier étage, la vue est imprenable sur le village et le Lot, qui s'écoule paisiblement. "Autrefois, la rivière passait au pied du château, souligne le châtelain. C'est le point le plus bas du Cantal, 212 m ! Ici, on fait du canoë et du vin; il y des figuiers et des bananiers…" De fait, sur une autre cheminée rescapée du donjon détruit pendant la Guerre de Cent ans, un moine de Conques trône dans une barrique de vin …"
Catherine Levesque
Le château est ouvert au public. Pour connaître les horaires des visites, il est conseillé de se rendre sur le site internet du château.