L’emplacement de Messilhac était stratégique car la vallée du Goul, l’une des huit vallées qui trouvent leur origine au Plomb du Cantal, était une voie d’intrusion aisée de la Haute Auvergne par le sud. Sur les deux versants de cette vallée, quelques autres châteaux coexistèrent avec Messilhac dont il ne reste plus de nos jours que le Château de Cropières et la Tour de Puechmouriez situés en amont sur la rive gauche du Goul. Un village aurait existé aux pieds du château, sur le bord de la rivière, dont il ne reste plus de traces aujourd’hui. Messilhac appartient à l’histoire de cette région nommée le Carladez.
Construit directement sur un promontoire aux confins de la Haute Auvergne et du Rouergue, dans une situation de marche frontière, le Chateau de Messilhac se composait d’un donjon d’architecture romane classique du Moyen Age (le donjon Ouest actuel), entouré d’une enceinte elle-même formée d’une muraille flanquée de cinq à sept tours de défense dont il ne reste aujourd’hui qu’une tour carrée d’origine au sud-est et une tour modifiée et surélevée au nord-ouest (dite tour de l’oubliette). A l' intérieur vous serez accueilli par le quatrain suivant :
Qui vient céans et rien ne porte
Soit diligent de passer la porte
Car notre état ne peut porter
Céans venir sans rien porter.
Messilhac demeura dans la même famille qui se transmit le château par succession de ses origines jusqu’en 1942. Olivier Dubois, son actuel propriétaire, l’acquit en 1998 et en a entrepris depuis lors la restauration (source : site internet dédié au château)
Classé aux Monuments Historiques par arrêté du 16 mars 1921, il y est ainsi décrit :
"Le château s'élève sur une plateforme allongée. Des communs s'y adossent du côté nord et il est entouré d'une enceinte à contours irréguliers dont le relief est obtenu par la taille du rocher. Le château est un long bâtiment terminé par deux grosses tours carrées dominant la partie centrale. A leur sommet court un chemin de ronde couvert, avec mâchicoulis et échauguettes d'angles. La même disposition défensive existe au sommet de la façade. Les deux tours sont probablement plus anciennes : le château dans son ensemble fut transformé au 16e siècle. Les baies à meneaux, la porte principale, l'escalier avec ses voûtes à liernes et tiercerons, les cheminées, les couronnements indiquent la période de transition, mais la sculpture, la composition de la porte que cantonnent des colonnes fusiformes appartiennent à la Renaissance. Le corps de logis central, construit en 1531, comporte trois étages avec quatre pièces chacun, ayant conservé leurs plafonds à la française et leurs cheminées monumentales. Des traces de constructions anciennes, au nord et dans le jardin, prouvent que l'édifice était plus important que ce qu'il est actuellement. Le pont-levis devait se trouver à l'est. Sous les tours de défense des remparts existent encore les oubliettes avec leurs trappes. Ce château est un exemple parfaitement conservé et non restauré d'une demeure seigneuriale du 13e siècle modifiée au 16e."
Messilhac au cinéma : Bertrand Tavernier a choisi le château de Messilhac pour y tourner plusieurs scènes de son film, La Princesse de Montpensier (2010) avec Mélanie Thierry, Gaspard Ulliel et Lambert Wilson.