Le château de Pesteils, forteresse bâtie dés le XIIIe siècle, a été remanié au début du XVII et XIXe siècle. C'est une magnifique demeure féodale bâtie sur un promontoire rocheux surplombant le bourg de Polminhac et la vallée de la Cère.
Dans le Dicitonnaire statistique de M. De Ribier, on peut lire à son propos :
"Ce château, l'un des plus beaux souvenirs de l'époque féodale, s'élève fièrement sur une roche escarpée qui domine la vallée et au pied de laquelle se précipite un torrent. Sa haute tour au port superbe, au front ceint de créneaux, dont l'altitude est encore relevée par l'escarpement des abîmes qui l'entourent, et qui fait rêver de combats et de chevalerie comme un burg du Rhin ou du Danube; la vaste plate-forme qui servait de cour au château, et du haut de laquelle l'œil plane sur les riants paysages de la vallée de Cère, en remontant les méandres de la rivière jusque dans les profondeurs des montagnes; le roc à tête d'aigle, monstre' de pierre assis près de la tour et qui surveille avec elle la vallée; le glen sauvage qui s'ouvre sous les murs du château à l'ombre des forêts ; le torrent qui bondit de cascade en cascade au fond de ce glen; les romantiques allées qui mènent aux cascades; les grandes salles aux fortes travées, aux murs ornés de fresques; tous les traits enfin du tableau que présente Pestels sont d'une beauté mâle et solennelle."
Dans la fiche qui lui est consacrée sur la base Mérimée, outre son classement aux Monuments Historiques par arrêté du 18 juillet 1994, on suit les différentes étapes des restaurations/modifications successives :
"Ce château comprend un donjon construit pour ses 4 premiers étages au 14e siècle par Jean de Foulholes, achevé au 15e siècle par Jean (ou Jacques) de Montamat, relié à un corps de logis du 15e siècle ; remanié dans la 2e moitié du 17e siècle par la famille de Pesteils notamment pour le décor intérieur puis au 18e siècle par les Cassagnes Miramon ; en 1901, 1902 ce corps de logis a été entièrement restauré et agrandi dans le style néo-gothique sur les plans de l'architecte aurillacois Emile Lemaigre par l'entreprise Moussié d'Aurillac."
De l'ancienne forteresse médiévale subsiste le donjon, tour rectangulaire de quarante mètres de haut qui comporte cinq étages desservis par un escalier à vis logé dans l'épaisseur du mur. Couronné par un mâchicoulis et mesurant quarante mètres de haut, à lui seul le donjon vaut une visite, notamment pour son escalier a vis, ses fresques murales contemporaines de sa construction ainsi que pour le point de vue imprenable qu'il ménage sur la vallée de la Cère.
Enrichissant la salle voutée du deuxième étage, des peintures murales du XVe siècle ; " les quatre héros de l'Antiquité" ornent le mur nord, sur le mur ouest " le maître et son élève" Une restauration, récompensée en 2007 par "le Prix Sotheby's", effectuée en 2006 a redonné à cet ensemble toute son harmonie.
Dans un site remarquable sur un promontoire rocheux dominant la vallée de la Cère, le parc et la terrasse fleurie s'étalent au pied du donjon offrant un panorama magnifique. L'ensemble des 6000 pieds de fleurs produits dans les serres du château se répartit agréablement en parterres et plates-bandes dessinés à la fin du siècle dernier. En contrebas, les terrasses fortifiées sont cultivées en potager et verger. A l'extérieur de l'enceinte des fossés, un parc paysager incite à la promenade.
Dans le corps de logis du XVII° se visite un grand salon abondamment orné de tapisseries, de tableaux de maîtres et de beaux meubles.
Au 1er étage, deux chambres offrent au regard des plafonds peints du XVIIe.
Cette demeure seigneuriale est habitée par la même famille depuis 1610. C'est un composé de tout ce que l'Auvergne peut offrir de richesse en matière d'architecture seigneuriale et d'ameublement.
A la révolution, le château, et singulièrement le beau tympan de la porte d'entée, ne dut son salut qu'à l'astuce du gentilhomme de l'époque. Celui-ci détourna une bande d'assaillants vers les caves du château où ils festoyèrent abondamment, oubliant jusqu'au motif de leur présence en ces lieux.
Enfin, il est à noter que le château de Pesteils a joué les vedettes de cinéma dans le film L'éternel retour (1943) de Jean Cocteau avec Madeleine Sologne et Jean Marais en légendaires Tristan et Iseult. On reconnait la tour carré du château à l'arrière plan de l'affiche du film ci-dessous.
Le château, propriété privée, est ouvert toute l'année pour les groupes sur réservation et du 1er avril au 30 septembre ainsi qu'aux vacances de la Toussaint et de Noël. Les livrets pour la visite sont disponibles en français, anglais, allemand, néerlandais et espagnol. Pour agrémenter la visite de toute la famille, les enfants de 4 à 12 ans peuvent revêtir un costume de prince ou de chevalier pour suivre leurs parents à travers le domaine. En été des animations ont lieu de la mi-juillet à la mi-août.