Le premier château de la Boyle, construit sur le rocher de Meynial, le plus haut de la vallée de Brezons, fut brûlé par Renaud de Murat au XIVe siècle. Reconstruit au 15e siècle, il fut la propriété des seigneurs de Brezons jusqu’en 1622. C’est la ferme de la Boyle située au pied du château qui lui donna son nom bien des années plus tard.
En 1627, un certain François Pons de la Grange, sieur de Frugière se prétendant légitime propriétaire du château en chassa François de Salesse de Murat et sa famille. Ordre lui fut donné de quitter les lieux indûment occupés mais c’est avec les armes que ce dernier accueillit les représentants du roi. L’ayant appris, Richelieu ordonna donc, en 1628, que le château soit démantelé, deux des trois tours furent détruites.
C’est le donjon subsistant soit un plan rectangulaire avec une tourelle à trois pans coupés renfermant l'escalier à vis accédant aux trois étages qu’occuperont François de Brezons et son épouse, Marie de Berthon de Crillon. Leur succèderont Alphonse-Henri Charles de Lorraine, prince d’Harcourt, comte de Montloris et conseiller du roi, et son épouse Françoise de Brancas. Cette dernière appréciera les lieux et y fera même adjoindre une chapelle en 1699.
La Révolution chassera les occupants du moment, le château se retrouvera abandonné à son sort, avant d’être occupé par un fermier. A son départ, des vagabonds iront jusqu’à arracher les planchers pour se chauffer.
Jean-Baptiste de Ribier du Châtelet nous apprend dans son Dictionnaires Statistique du Cantal (1852) que « des fouilles récentes ont fiat découvrir dans cette propriété de M. Henry de Saint-Flour une trentaine de boulets et beaucoup de balles. »
Au XIXe siècle, les héritiers Beaufils reprennent possession du donjon où ils séjournent l’été. Hélas en 1862, la foudre s’abat sur La Boyle incendiant les charpente.
Le XXe siècle fut un peu plus favorable au château, si l’on peut dire. En effet, son nouveau propriétaire, Marcel Martin, président de la Commission de Monuments Historiques du Plan, restaura le donjon et fit inscrire le château à l’Inventaire des Monuments Historiques en 1958.
«Le donjon subsistant présente un plan rectangulaire avec, au milieu de la façade sud-ouest, une tourelle à trois pans coupés renfermant l'escalier à vis accédant aux trois étages. Le rez-de-chaussée, surélevé au-dessus d'un sous-sol voûté en berceau, est divisé en deux pièces voûtées d'ogives profilées d'un filet encadré d'un cavet de chaque côté … Chacune de ces pièces possède une vaste cheminée. La plus grande salle servait de cuisine … Les embrasures des fenêtres comportent des bancs. A chaque étage se retrouve la même disposition, avec quelques différences : les salles sont couvertes d'un plafond de bois ; les pièces du haut ne possèdent pas de cheminées. L'escalier débouche à sa partie supérieure sur le chemin de ronde percé de mâchicoulis et porté en encorbellement sur une rangée de corbeaux".
Le donjon du château de la Boyle est la propriété d’une personne privée et, sauf changement depuis la rédaction du présent article, il ne se visite pas.