Natif de Chaussenac (Cantal) en 1944 et aîné d’une famille modeste qui comptera douze enfants, il est , non sans réticence de la part de son père, Milote, qui le destinerait bien à l’agriculture, orienté vers le CEG de Pléaux par un instituteur tenace. Il poursuivra sa scolarité au lycée Emile Duclaux à Aurillac.
Déterminé depuis toujours à « faire instituteur », il passera deux fois le concours d’entrée à l’école normale d’Aurillac ; la chance ne lui sourira qu’à moitié puisque à la deuxième tentative, il sera admis sur une liste supplémentaire, appelé à émigrer dans un département déficitaire. Il préfèrera opter pour la Charente au détriment de la Lozère. De cette époque date sa rencontre avec Jacqueline, de Mauriac, qui deviendra sa femme en 1965 ; dans la foulée naîtra Philippe, dit Pilou. Les études, à Angoulême, puis à Poitiers suite à une lubie de l’Éducation nationale vont paraître interminables au jeune couple.
Nommé enfin instituteur, à la grande fierté de la Maria, sa mère, à Grenord, dans une école rurale du confolentais en Charente limousine, il y installera sa petite famille qui mettra du temps à s’acclimater, malgré l’extrême gentillesse des voisins et des parents d’élèves. Il partagera son temps, outre les charges de sa profession, entre les activités périscolaires et, ses racines paysannes reprenant le dessus, à donner des coups de main aux champs ou à la vigne à son voisin Raymond , exploitant aux Pincheries. Il restera quatre ans dans ce premier poste qu’il n’aurait sans doute jamais quitté parce le plus commode pour revenir le plus souvent et le plus rapidement possible dans le Cantal dès que se présentaient quelques jours de vacances ! Sabine y naquit, mais il aurait fallu bien d’autres naissances pour repeupler une école qui connut , à l’instar de nombre de classes uniques, les avatars de la désertification des campagnes en ce début des années 70. Encouragé par les dirigeants du club de football qui souhaitaient le garder dans leur effectif, il postule alors pour la classe de perfectionnement de l’école du chef-lieu de canton, Chabanais.
Afin de pérenniser cette situation qui lui convient , il s’astreint d’effectuer un stage d’une année à Limoges pour obtenir le CAEI (CAP spécialisé pour l’enseignement aux enfants inadaptés). Au cours de ces six ans, consacrés pour une bonne partie à œuvrer en faveur d’une intégration sociale des enfants en difficulté, il s’occupera non seulement du club de foot, mais dans la même association, il présidera la section de basket ball. Arnaud, le troisième de la fratrie, viendra agrandir la famille en 1974. Responsable de la gestion du groupe des majorettes locales, il arpentera tous les étés, au volant de sa Renault 18 aménagée en véhicule de sonorisation les routes charentaises lors des manifestations festives. Si l’idée d’un éventuel retour dans son département d’origine avait été un jour évoquée en famille, elle était restée de l’ordre de simple idée, faute sans doute d’avoir creusé des arguments percutants.
Pourtant, les aléas de la vie se chargèrent de provoquer une décision incontournable : un grand malheur était arrivé à Chaussenac :le plus jeune de ses frères, Patrick venait de décéder à 14 ans ,suite à un accident de cyclomoteur. Il ne pouvait pas laisser ses parents, complètement démunis et inconsolables dans cette situation dramatique : donc, il entreprit aussitôt une démarche de retour dans son département d’origine, qui s’effectuera au cours de l’été 1977
Zozo et la fontaine aux tétards sera suivi de :
- Des noix pour la Noël,
- La petite école de Pilou,
- Les dernières pêches de vigne,
- Cocasseries d'hier et jacasseries d'aujourd'hui,
- Un bouquet d'insouciance,
- Les cartables vides,
- Doucement, le matin.