Bernard Jannin est auteur de films et réalisateur de documentaires historiques et culturels pour la télévision. Son attrait pour la littérature marque son travail de cinéaste ; entre autres, il a réalisé des films sur les écrivains Maurice Genevoix et Alexandre Vialatte. Il a publié deux romans : Une vraie boucherie et Ça sent le tabac.
Pays éperdu (2012)
de Bernard Jannin
« Collection absolue » éditée par Page Centrale
L’auteur de Pays Eperdu, est originaire d’un petit hameau du Cézallier cantalien, tout comme Pierre Jourde, l’auteur de Pays Perdu qui, en 2003 a fait couler beaucoup d’encre et de La Présence en 2011. Ces trois ouvrages évoquent un même hameau situé à 1000 mètres d’altitude au point de rencontre du Pays coupé de Massiac avec le massif volcanique du Cézallier. Ce hameau qui se nomme Lussaud fait partie de la commune de Laurie.
Deux écrivains pour un hameau d’une vingtaine d’habitants « fait de ce village l’endroit le plus littéraire du globe »
Extrait de la préface de Pierre Jourde :
« Il y a quelque chose dans ce livre qui n’a pas d’équivalent dans la littérature. »
« Qu’est-ce donc qui, dans des lieux aussi reculés, a pu susciter autant de création littéraire ? Ce pourrait être un pur hasard, qui ne tiendrait qu’à la destinée individuelle d’auteurs revenant, comme cela se produit souvent à partir d’un certain âge, à leurs racines. Mais ce n’est sans doute pas aussi simple. Je crois profondément que l’esprit du lieu, ici, est à l’œuvre. »
Extraits choisis par Pierre Jourde :
« C’est pourtant là mon centre immuable du monde, fixé par le sang, les gestes, les souvenirs, les rêves et les légendes. Quand je m’asseois sur le bloc noir de son socle d’onyx, contre la roue de meule où elle est plantée, tête appuyée à son mât minéral couvert d’un lichen orangé, sous sa courbe branche horizontale assurée par une attelle de fer vieux : ici, ailleurs et au-delà ; l’instant, le fil du temps et l’éternité ; la nature, l’action, l’esprit convergent au travers de moi.
Lieu des lieux en soi, le pays ne se suffirait-il plus à lui-même, quand tel qu’il me comble puisqu’il m’enchante depuis toujours, avec ses riens ou ses misères comme avec ses légendes ; m’absorbe quand j’y reviens ; m’obsède tant il me visite ou me manque au loin chaque matin ? »