Originaire du Limousin, Marie Gaston a cependant, par ses racines paternelle, de solides attaches auvergnates à Montsalvy (Cantal) où elle revient fidèlement chaque été dans la maison familiale de la place du cloître. Après avoir longtemps écrit des poèmes, elle s’oriente vers le roman.
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Faubourg (2020)
Faubourg est tombé entre mes mains par un enchaînement de hasards et de rencontres, de ces belles rencontres qui redonnent confiance dans le genre humain. Je l'ai lu d'une traite, transportée, par la belle langue de Marie Gaston, dans les rudes conditions de vie dans le Montsalvy de la deuxième moitié du XIXe siècle.
Sans trop dévoiler de l'histoire, la genèse de Faubourg ne manque pas d'intriguer. En 2013 Marie Gaston a entre les mains la relation du procès de Jean de Lalo (hameau de Montsalvy), condamné, en 1848, aux travaux forcés à vie pour le meurtre de son épouse, le pêché originel en quelque sorte dont va devoir s'accommoder toute sa descendance, autour du personnage principal de Géraud. Ce sera l'occasion pour l'auteur de comprendre bien des choses qu'elle ne s'expliquait pas jusque-là, preuve que les silences ne sont pas si muets que ça.
L'écriture de Marie Gaston donne vie et corps à ces aieux de façon magistrale, elle va droit au but, chaque mot fait mouche ; des mots jetés, bruts et sans fioriture, sur le papier, comme autant de coups de pinceau, qui résonnent fort, faisant écho à leurs silences.
Ces silences dominent l'histoire et sont intrinsèquement liés à cette deuxième moitié du XIXe siècle, époque de survie entre famine, misère et maladie certes mais également époque de poids social entre jugement moral, mise à l'index et, dans le meilleur des cas, indifférence.
Nos aïeux ont eu la vie dure, nous l'avons oublié, Faubourg leur rend hommage.
Ne vous fiez surtout pas à la couverture de Faubourg, elle est un peu austère et sombre, loin, bien loin de rendre compte de la richesse de son contenu. Il s'agit d'une auto-édition disponible à Aurillac chez Point Virgule, à l'Espace culturel Leclerc, chez Cant-as Lu (rue des forgerons)... et à Montsalvy à la librairie Le Petit Poucet.
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Une enfance en clair-obscur (2015)
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La roseraie du square (2014)
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Un secret de campagne (2012)
Roze, une jeune paysanne cantalienne participe à la vie de sa famille à Saint-Illlide : bergère dans la journée, elle veille aussi sur ses huit frères et participe aux soins du ménage avec sa mère. Mais son oncle Justin qui vit avec eux, a pour elle une ambition peu commune : il veut qu’elle devienne fille dévote de sainte Agnès. Cette pratique est assez répandue dans le sud du Cantal pour les filles restées célibataires. Cette institution est une institution religieuse « à domicile ». Les filles dévotes de sainte Agnès ont pour mission d’instruire les enfants des hameaux voisins de leur ferme, de leur apprendre les prières. Elles soignent aussi les malades avec des plantes médicinales, font les toilettes mortuaires et récitent la prière des morts dans les familles endeuillées.
Roze n’a que seize ans. Qu’est-ce qui pousse ainsi son oncle à la contraindre à cet avenir de prières, de dévouement et d’isolement ? Cet homme est peu impliqué dans la vie paysanne. Il habite chez son frère Jean, sa femme Magdeleine et leurs neuf enfants mais il disparaît souvent plusieurs jours de suite. Il est en effet «pillarot» et colporteur. Sur la propriété familiale de Puech-Mège, Jean, frère de Justin, s’évertue à nourrir sa maisonnée. Bon an, mal an, il y parvient et une harmonie rassurante règne même sur le domaine. Pourtant cette famille vit dans l’ombre, n’a aucune relation avec les villageois. De lourds secrets semblent peser sur elle.Au fil du temps, les jeunes de la fratrie deviennent adultes. Deux d’entre eux sont déjà placés par nécessité, en qualité de domestiques dans d’autres fermes et découvrent la vie ailleurs, tellement plus agréable.Quant à Roze, elle va bientôt rencontrer Estienne Delpuech sur le chemin qui borde le pré où elle garde les moutons. C’est un jeune percepteur, qui se rend chaque jour au château de la Bontat. Cet amour interdit qui va peu à peu naître et grandir entre eux, va bouleverser la vie de la jeune bergère.Estienne Delpuech n’est pas au bout de ses surprises. Le secret familial reste bien gardé. Estienne mettra des années à le découvrir.
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Ce roman est le cheminement de vie d’un homme, Antoine Sognat, né sous le règne de Louis-Philippe. Amoureux inconditionnel de sa région et de sa famille, il était un de ces Auvergnats, âpre au travail, ardent républicain, sensible à la grandeur et à la rudesse de sa contrée et de ceux qui y vivent.
Ce roman c’est aussi une promenade à la découverte d’un canton contrasté, celui de Montsalvy, situé aux confins de l’Auvergne et du Rouergue, entre les vastes paysages des monts du Cantal et les ravins de schiste qui rejoignent la vallée du Lot.