Marie-Hélène Lafon est une professeure agrégée et écrivaine française, née le 1er octobre 1962 à Aurillac (Cantal). Elle est lauréate de nombreux prix littéraires dont le prix Goncourt de la nouvelle en 2016 et le prix Renaudot en 2020.
« Née dans une famille de paysans », selon ses propres mots, elle est originaire du Cantal, où elle a vécu jusqu'à ses 18 ans. Son père Jean Lafon et sa mère, Jeanne, sont paysans. Elle est élève à l'Institution Saint-Joseph (collège) puis à La Présentation Notre-Dame (lycée) deux pensionnats religieux de Saint-Flour.
Son département d'origine, le Cantal, et sa rivière, la Santoire, sont le décor de la majorité de ses romans. « Quand j'écris, je rejoins mon vrai pays, c'est très intestin, très organique, comme malaxer la viande. ».
Elle part ensuite étudier à Paris, à la Sorbonne, où elle obtient une maîtrise de latin et le CAPES de lettres modernes. Elle obtient ensuite un diplôme d'études approfondies (DEA) à l'université Paris III-Sorbonne Nouvelle, puis un doctorat de littérature à l'université Paris VII-Denis Diderot. Elle a consacré sa thèse à Henri Pourrat, ethnologue et écrivain auvergnat. Elle devient agrégée de grammaire en 1987. Elle enseigne le français, le latin et le grec dans le collège Saint Exupéry, Paris 14e, en banlieue parisienne, puis à Paris, où elle vit. Célibataire et sans enfant, elle déclare n'en avoir jamais voulu.« J’ai commencé à écrire tard, à 34 ans. » Son premier roman Le Soir du chien est récompensé par le prix Renaudot des lycéens en 2001. Cet ouvrage est sa première publication, mais elle avait précédemment écrit des nouvelles, pour lesquelles elle ne trouvait pas d'éditeur, dont Liturgie, Alphonse et Jeanne, qui seront publiées l'année suivante dans le recueil Liturgie, récompensé par le prix Renaissance de la Nouvelle en 2003.
Dans ses ouvrages, elle fait parfois référence aux lectures qui l’ont nourrie, aux auteurs surtout, Louis Calaferte, Gustave Flaubert, Jean Genet… ». En 2015, le téléfilm L'annonce est adapté de son roman éponyme de 2009, réalisé par Julie Lopes-Curval, avec Alice Taglioni et Éric Caravaca, produit par Arte. L'auteur s'est rendu sur le lieu du tournage auvergnat enneigé, dans le Puy-de-Dôme.
En 2017, à l'occasion de la parution de Nos vies, elle accorde un entretien à Alex Delusier pour l'émission J'irai cracher sur vos ondes (radio C-lab) dans lequel elle explique que c'est son "premier chantier exclusivement parisien", et sur le style de ce texte, où l'usage du mode conditionnel est très important, elle affirme qu'il est "le potentiel narratif du conditionnel" comme "jeu des formes verbales".
En 2019, parait une série d'entretiens, Le Pays d'en haut, qu'elle avait accordés à Fabrice Lardreau, dans lesquels elle propose un manifeste de la littérature contemporaine tournée vers les vies de la campagne, élevées au rang de mythologie. Elle y fait aussi un retour sur les lectures qui l'ont faite et sur celles qui la font.
Elle obtient le prix Renaudot le 30 novembre 2020, pour son roman Histoire du fils. Avec cette fresque familiale sur trois générations, elle rencontre un grand succès public, dépassant les 100 000 exemplaires vendus.