Dans le Cantal, les granges-étables – étable au rez-de-chaussée, grange à l’étage - les plus anciennes encore visibles remontent au XVIe siècle mais, hélas, elles disparaissent peu à peu faute d’entretien. Celle qui nous intéresse se trouve sur la commune de Saint-Santin Cantalès au lieu-dit Sagnabous et vient de bénéficier d'une belle restauration d'une partie de sa toiture.
Longue de 40 mètres sur 11 de large. elle date de 1825 et se remarque depuis la route grâce à son porche particulièrement impressionnant, il s’agit d’une sorte de petit pavillon surmonté d’un clocheton. Certes, ce dernier protégeait l’entrée des ardeurs du soleil lors du déchargement du foin tout en servant de pigeonnier, mais, surtout, il témoignait d’une certaine fierté de son propriétaire pour le soin qu’il prenait de son bien le plus précieux, son troupeau.
Il en est allé de la grange de Sagnabous comme de toutes les autres, les outrages du temps ne l'ont pas épargnée. Par chance, les artisans du bâtiment du Cantal sont familiers des vieilles pierres et, même si leurs méthodes de travail sont bien différentes de celles de leurs prédecesseurs, même s'il faut parfois se montrer patients pour qu'ils soient disponibles, le résultat est souvent bluffant.
La suite en images pour suivre le chantier, il suffit d'un clic de souris sur la photographie pour l'agrandir.
1 - Echaffaudages et chariot télescopique, des équipements dont les artisans du XIXe siècle n'auraient oser rêver.
2 - Révélant les nombreuses chevilles de la charpente du porche, la dépose des anciennes lauzes a mis à nu la volige d'origine, nudité rapidement recouverte d'une membrane synthétique respirante pour en assurer l'étanchéité.
3 - La rénovation passant par l'installation d'une nouvelle charpente sur l'ancienne, il a fallu installer des chevrons sur les quatre pans de la toiture.
4 - L'étanchéité étant la fonction première d'une toiture, la nouvelle charpente est recouverte d'une deuxième membrane protectrice.
5 - Une fois déposées, les lauzes sont nettoyées une à une, parfois retaillées, puis classées par taille en attente d'être remontée sur la nouvelle volige.
6 - Lucarnes d'hier, lucarnes d'aujourd'hui
7 - Les lauzes sont remontées du bas vers le haut, des plus grandes aux plus petites, véritable travail de fourmis
8 - La rencontre, terme utilisé pour désigner ce moment où l'épi de faîtage vient retrouver sa place au sommet, après avoir, lui-aussi, bénéficié d'un petit rafraîchissement.
* * *