Fils de Jean Saliège (né en 1817) et d'Antoinette Monteil (née en 1831), Jules Salièges, né le 24 février 1870 et mort le 5 novembre 1956, fut homme d'Église, évêque, puis archevêque de Toulouse de 1928 à 1956 et cardinal, particulièrement connu pour ses prises de position pendant l'Occupation, où il dénonça les déportations de Juifs, le STO ou les exactions nazies. Sans avoir jamais rejoint la Résistance proprement dite, il fut reconnu « compagnon de la Libération » par le général de Gaulle. Il a reçu la distinction de « Juste parmi les nations ».(source : Wikipédia)
Mobilisé en 1914, il participe à la guerre comme aumônier militaire volontaire. Il est affecté à la 163ème division d'infanterie.
Démobilisé en 1918, il reprend ses fonctions à la tête du séminaire puis est nommé évêque de Gap en 1925. Pie XI le nomme archevêque de Toulouse et de Narbonne en 1928 pour succéder à Mgr Germain. En 1931 il est paralysé suite à une attaque d'hémiplégie.
Après l'Armistice du 22 juin 1940, Mgr Saliège donne à son activité pastorale une coloration politique, s'opposant aux lois raciales du gouvernement de Vichy dès le mois de mars 1941.
Mes très chers Frères,
Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.
Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Seigneur ayez pitié de nous.Notre-Dame, priez pour la France.Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.
France, patrie bien aimée France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine. France chevaleresque et généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable de ces horreurs.
Recevez mes chers Frères, l’assurance de mon respectueux dévouement.Jules-Géraud SaliègeArchevêque de Toulouse
13 août 1942À lire dimanche prochain, sans commentaire.