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La création de la ville d'Aurillac remonte au IXème siècle lorsque Géraud décide de créer une abbaye bénédictine au pied de son château. A l'origine en bois ce château va subir des transformations au cours des siècles ; son aspect actuel date de la 2ème partie du XIXème siècle après l'incendie de 1868.

Une promenade dans les rues de la vieille ville permet de découvrir un patrimoine intéressant, il suffit de prendre son temps, de regarder, de lever la tête voire de pousser une porte ...

Commençons par la Place Gerbert qui se situe à la limite extérieure de la vieille ville au bord de la Jordanne,

Gerbert d'AURILLAC, né en Aquitaine (peut-être à Belliac de Saint Simon ?), moine à l'abbaye d'Aurillac, devient pape en 999 sous le nom de SYLVESTRE II. Homme de savoir, il est considéré comme "le plus savant des hommes de son temps", homme d'église et de pouvoir, il sera surnommé "le faiseur de rois".  Sa statue édifiée sur un socle de granit est l'oeuvre de David d'Angers. Elle est ornée de 3 bas-reliefs rappelant sa vie. On pourra également admirer les fresques réalisées par le peintre hongrois Gabor Szinte en 2005 retraçant la destinée exceptionnelle de Gerbert dans l'église de Saint-Simon.

SylvestreIISylvestre II, oeuvre de Pierre-Jean David (1851)

Poursuivons par les berges de la Jordanne,

La ville était traversée par plusieurs canaux alimentant des ateliers et des lavoirs. Les maisons au bord de la Jordanne sont un des lieux pittoresques de la ville, préfecture du Cantal.

maisons Jordannemaisons des berges de la Jordanne

Empruntons la rue des Fargues puis la rue du Monastère pour atteindre la place Saint Géraud,

Fondée à la fin du IX° siècle, consacrée en 1095 par le pape Urbain II , retouchée à plusieurs reprises au cours de l'époque romane, elle fut détruite par les protestants au XVI° siècle. Entre la construction de l'église par Géraud à la fin du IXème siècle et l'édification du clocher actuel, 10 siècles se sont écoulés au cours desquels le bâtiment a connu de nombreuses transformations. Reconstruite en style gothique dans la première partie du XIX° siècle, l'église Saint Géraud suscite pourtant, à l'intérieur tout au moins, une impression d'unité, de clarté et de majesté. On peut y admirer les deux dalles sculptées de l'époque romane. C'est l'élément sculptural le plus important que détienne l'église. Ces dalles ont-elle appartenu au premier tombeau de Saint Géraud ou à un chancel ? Mystère. Des rinceaux symétriques porteurs de fruits s'équilibrent heureusement. Les deux petits animaux adossés appartiennent à un thème introduit en Europe à l'époque de Charlemagne en particulier par des tissus orientaux.

Clocher StGeraudLe clocher Saint-Géraud date du milieu du XIXe siècle

La Place Saint Géraud, dominée par l'abbatiale, a gardé un aspect médiéval avec des maisons en encorbellement, un hospice aux arcades romanes, une fontaine en serpentine. On y remarque une fontaine à cuve monolithique en serpentine verte du XII° siècle, l''hôpital abbatial de Saint Géraud (hospice pour les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle) la maison des chanoines.

Hopital abbatialAncien hôpital abbatial de Saint-Géraud et sa fontaine en serpentine

Entre la rue du Collège et la rue du Buis, c'est le noyau abbatial,

A sa gauche on découvre le noyau bourgeois. Les Bourgeois d'Aurillac, autrement dit les citoyens de la ville apparaissent pour la première fois dans les textes à la fin du XII° siècle. Leur commerce est actif. Au centre de leur bourg, ils construisent une église à la fin du XIII° siècle dédiée à Notre-Dame sur l'emplacement de l'Hôtel de ville actuel et très tôt se donnèrent des consuls en accord avec l'abbé qui reste le seigneur. Cette bonne entente dure jusqu'à la crise albigeoise. En 1233, l'émeute éclate en ville. Le château Saint Etienne, demeure de l'abbé est détruit. Dès lors les luttes furent continuelles et ponctuées par des conventions dites Paix d'Aurillac, passées en 1280,1298 et 1347 entre l'abbé et les bourgeois.

Blason AurillacLe blason d'Aurillac

Direction rue du Collège puis rue Coffinhal,

On remarque l'hôtel de Lasmoles, la porte d'entrée de la chapelle du collège, des encorbellements, une belle cage d'escalier ...

Dirigeons-nous vers la rue du Consulat,

Ce fut l'une des plus riches de la ville avec ses hôtels particuliers, on y remarque de très belles portes. Au n° 12, il faut  voir l'hôtel Niocel et ses consoles qui soutiennent le toit. L'hôtel des consuls, au n° 14, date de 1348, dévoile sa tour de guet, sa porte ogivale et ses fenêtres du XV° siècle. Il est reconstruit après avoir été saccagé par les protestants (1580). Transformé puis restauré après un incendie en 1881, cet édifice est richement sculpté et décoré. 

porte maison consulaireporte richement ornée de la maison consulaire

En empruntant la rue de la Coste,

  • la chapelle d'Aurinques construite pour remercier la vierge après la victoire sur les protestants,
  • la rue Vermenouze qui a perdu de son lustre d'antan était bordée d'hôtels particuliers. Elle nous conduit Place de l'Hôtel de Ville.

Terminons par l'église Notre Dame aux Neige (rue des Carmes)

Sur le mur, face à l'église on découvre, sur une pierre, la sculpture d'un Dieu solaire probablement gaulois. L'église est une ancienne chapelle du couvent des cordeliers, de type méridional (nef unique et chapelles latérales). Sa construction fut entreprise dès le XIII° siècle. Remaniée au XIV°, restaurée après les guerres de religion, elle a pris le nom de Notre-Dame-aux-Neiges en souvenir de la délivrance e la ville le 5 août 1581, le jour où la vierge était sous ce vocable Une vierge noire du XVII° siècle se trouve dans la sacristie qui occupe l'ancienne salle capitulaire du XIV° siècle. Un tableau de Bassan, don du Duc de Noailles, peint par Guy François né en 1578 se nomme cuisine de la vierge mais pourrait fort bien s'appeler Songe de Joseph. Tableau à regarder avec attention.On peut observer un panneau d'information de la ville ainsi que son plan très utiles pour comprendre la cité fortifiée, bâtie au IX siècle par Gérard 1er, comte d'Auvergne, arrière petit fils de Charlemagne.

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Cette page a été réalisée à l'initiative de Françoise Estival, présidente de l'association Accueil des villes de France grâce au commentaire fait par P. Dallier, suite à une visite guidée par Madame Charbonnel qui place les visiteurs en situation de découvrir la ville avec sa grande histoire et ses petits secrets. Aurillac la religieuse, son abbaye placée sous l'autorité directe du Pape, Aurillac la marchande (drapiers,tanneurs), Aurillac la bourgeoise et ses hôtels particuliers.

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