Le tourisme est l'une des principales ressources du département du Cantal puisqu'il représente 15 % de son PIB. Le département se compose de plusieurs régions touristiques dont le massif cantalien, le pays de Salers, le pays de Saint-Flour, le pays d'Aurillac et la Châtaigneraie cantalienne sans oublier l’important patrimoine bâti.
Les deux principaux pôles touristiques du Cantal sont le Puy Mary (classé Grand Site National de France) et la station du Lioran (la plus importante station de ski du Massif Central).
Histoire du tourisme dans le Cantal
Naissance du tourisme
Le tourisme naquit dans le Cantal avec l'arrivée du chemin de fer en 1868 sous l'impulsion de la compagnie d'Orléans. De riches bourgeois, des intellectuels, des poètes, des botanistes et des géologues descendent des trains. À l'époque, seulement deux lieux voient arriver ces touristes : le Lioran et Vic-sur-Cère. Le premier site, sauvage et minéral, situé en montagne, est prisé des amateurs de géologie pour son passé volcanique et ses importants gisements d'ankérite et de sanidine, des botanistes pour sa flore, des poètes inspirés par la beauté des lieux, des curieux venus pour le tunnel du Lioran et des malades pour son air pur. Le second site, cité thermale, est davantage prisés des malades dont plusieurs têtes couronnées comme la reine malgache Ranavalona III et la reine de Serbie Nathalie.
Le thermalisme
Le thermalisme cantalien est l’héritier de la romanisation. Deux villes sont issues de cet héritage : Vic-sur-Cère avec ses eaux ferrugineuses et Chaudes-Aigues avec ses eaux chaudes (les plus chaudes d'Europe). Le phénomène de cure bénéficie de la médicalisation de la fin du XXe siècle. Rapidement ces villes s’équipent d'hôtels et de casinos.
Au cours du XXe siècle, le thermalisme s'essouffle et Vic-sur-Cère perd son statut de ville thermale. Depuis, Chaudes-Aigues est devenue la seule station thermale cantalienne.
Situé en grande partie dans le parc naturel régional des volcans d'Auvergne, le Cantal est un département à très faible urbanisation. Son éternel enclavement lui a permis de conserver un riche tourisme estival
Le tourisme Vert
Patrimoine naturel et culturel. De nombreux classements environnementaux (parc régional des Volcans d'Auvergne, la zone Natura 2000 des Monts du Cantal, le Grand Site National du Puy Mary …) et culturels (plus beaux villages de France, plus beaux détours de France, stations vertes et blanches, route historique des châteaux d'Auvergne, route des jardins du Massif Central, route des fromages d'Auvergne …) ont permis un tourisme vert et responsable alliant environnement et tourisme. Grâce à ce tourisme, le Cantal est devenu le deuxième département touristique d'Auvergne et le Puy Mary avec ses 500 000 visiteurs par an, le site le plus visité d'Auvergne.
La randonnée
L'activité phare est la randonnée. 650 km de sentiers sont tracés en forêts, sur les crêtes ou dans les vallées glaciaires. Les plus beaux sites sont le Puy Mary et le Plomb du Cantal accessible grâce au téléphérique du Lioran, infrastructure la plus fréquentée d'Auvergne. Plusieurs sentiers de randonnée et de grande randonnée traversent le Cantal : le GR 4 (qui relie Royan à Grasse) ; le GR 400 (parcourant les Monts du Cantal) ; la Via Arvernha (Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle) ; le GR 652 (qui relie Laroquebrou au Lot) ; la Via Celtica (route antique non balisée) ; la traversée du Sancy au Cantal ; la grande traversée du Parc des Volcans d'Auvergne (I et II) ; etc.
Pratiquée librement ou en accompagnement, la randonnée se décline sous plusieurs formes en dehors de la randonnée pédestre, comme la randonnée équestre, la randonnée en VTT ou même en compagnie d'ânes.
Les sports aquatiques
Terre d'eau, le Cantal propose de nombreux sports aquatiques. On note la présence de bases nautiques dans le sud-est et le sud-ouest du département comme à Garabit, Lanau, Vieillevie, à lac de Saint-Étienne-Cantalès, à Sarrans, à Mallet, etc, où l'on pratique la natation, la voile, le kayak, le jet-ski, etc. À noter aussi, les piscines et autres centres aqualudiques à Saint-Flour ou à Aurillac.
On pratique également d'autres sports dans des milieux sauvages du massif cantalien comme bien sûr la pêche mais aussi le canyoning.
La station du Lioran d’été
La station d'été du Lioran permet la pratique de la randonnée. D’autres activités sont possibles comme l'équitation, la luge d'été, le quad, le golf, le canyoning, l'accro-branche, l'escalade, le trail.
Le cyclotourisme
Grâce à ses routes de montagne et ses routes forestières, le Cantal permet d'exercer cette pratique. Moins mythiques que ceux des Alpes et des Pyrénées, les cols cantaliens sont néanmoins nombreux et techniques. Ils ont souvent fait parler d'eux sur les étapes du Tour de France Le plus mythique est le col du Pas de Peyrol, le plus haut col routier du Massif Central à 1 589 mètres d'altitude. Les autres sont moins connus mais pas moins difficiles comme le col du Perthus, le col de Serre, le col de Légal, le col de Cère, le col de la Chevade, le Pas de Compaing, etc.
Tourisme hivernal
Les stations de ski alpin
- C'est en 1906 que les sports d'hiver font leur apparition au Lioran. L'activité continue à se développer avec la création du Ski Club du Lioran en 1908, La Seconde Guerre mondiale arrête momentanément l'aventure du Lioran.
- En 2007, la gestion de la station est confiée à la Société Anonyme d'Économie Mixte Super-Lioran Développement. Un domaine skiable comprend : 44 pistes pour 60 km de plaisir, 1 espace débutant, 1 snowpark ...18 remontées mécaniques dont 1 téléphérique, 8 télésièges, 6 téléskis, 2 tapis, 1 télébaby. Ainsi que patinoire, chiens de traîneaux, balades en motoneiges, pistes de luge, luge sur rail, randonnées raquettes libres ou accompagnées, ski-joëring, poney luge, cascade de glace, randonnée alpine, ski de randonnée, balnéothérapie...
- Depuis 2009, un processus de promotion du Lioran est mis en place avec notamment le parrainage de la championne olympique Carole Montillet.
- Le Lioran est devenu, depuis sa création, la plus importante station du Massif central. A signaler d'autres petits domaines comme le Col de Prat-de-Bouc, Pailherols, le Col de Légal, Le Falgoux, Le Claux et la station de Saint-Urcize, dans le sud du département, dans le massif de l'Aubrac. Cette petite station familiale s'étend de 1 200 à 1 365 mètres d'altitude avec six pistes de ski alpin (trois vertes, deux bleues et une rouge) desservies par trois téléskis.
Les domaines nordiques
Les domaines nordiques proposent une offre touristique plus limitée. Ils sont parfois liés aux stations de ski, tandis que les autres sont en quelque sorte des . La principale activité est le ski de fond mais on y pratique aussi la raquette ou la simple marche à pied.
- L'espace Aubrac est le plus important domaine nordique du Cantal et du Massif Central. Il compte 200 km de pistes de ski de fond répartis en 22 pistes sur trois départements avec Saint-Urcize, Laguiole (Aveyron), Brameloup, Nasbinals (Lozère) et Aubrac. Le domaine propose également une douzaine d'itinéraires de raquettes.
- Le domaine Lioran/Haute-Planèze, situé au centre du département, propose 100 km de pistes en 21 pistes dont 5 accessibles gratuitement à Font d'Alagnon. L'entrée se fait à Prat-de-Bouc, au Ché ou à Font d'Alagnon. On pratique la raquette sur une dizaine de sentier, mais aussi le biathlon, le ski de randonnée et les chiens de traîneaux.
- Le domaine du Col de Légal, dans le massif cantalien, possède 43 km de piste répartis sur 9 pistes. Il y a aussi 4 sentiers raquettes.
- Le domaine du Haut Cantal - Puy Mary, toujours dans le massif cantalien, au regard du Puy Mary, compte 17 pistes de ski de fond.
- Le domaine du Plomb du Cantal - Carladès, encore dans les monts du Cantal, compte aussi 17 pistes de ski de fond.
- Le domaine du Cézallier en compte une dizaine.
Lieux touristiques
Patrimoine naturel
Le massif cantalien, le plus grand volcan d'Europe
Situé au centre du département, le massif cantalien forme le plus grand volcan d'Europe et occupe un tiers du département. Grâce à sa préservation et son intérêt floristique, le massif est classé Zone Natura 2000. Allant jusqu'à 1 855 mètres d'altitude, il se compose de onze vallées glaciaires rayonnant comme les branches d'une étoile depuis le centre du massif. De nombreux sommets remarquables permettent de découvrir le massif comme le Puy Mary (classé Grand Site de France), le Plomb du Cantal (point culminant du massif), le Puy Griou, le Puy du Rocher, le Puy de Peyre Arse, le Puy Chavaroche, le Rocher de la Sagne du Porc, le Bec de l'Aigle, le Téton de Vénus, le Puy de Seycheuse, le Roc d'Hozières, le Puy Violent, l'Élancèze.
Véritables sanctuaires naturels, les cols sont d'importants lieux de passages migratoires faunistiques. Parmi eux, il y a le col du Pas de Peyrol, le col de Cabre, le col de Prat de Bouc, le col de Serre, le col de la Molède, le col du Perthus, le col de Légal, etc.
Les milieux aquatiques (lacs, rivières et cascades)
Avec plus de 226 cm/an en altitude, le Cantal est le département ayant la plus importante pluviométrie de France métropolitaine. Cette caractéristique contribue à l'exceptionnelle verdure des paysages.
Parmi les milieux aquatiques, on note bien sûr les fameux lacs d'Auvergne. Généralement d'origine volcanique, beaucoup d'autres sont artificiels et tiennent leurs origines soit du Moyen Âge (le lac du Pêcher à Chavagnac, le lac Sauvage à Dienne, le lac des Graves à Lascelle ...), soit du siècle dernier (le lac de Saint-Étienne-Cantalès, le lac de Lastioulles, le lac des Essarts, le lac d'Enchanet, le lac de Montézic, le lac de Sarrans, le lac de Grandval, le lac de Lanau ...). La plupart de ces lacs sont classés Espaces Naturels Sensibles au vu de leurs riches importances floristiques et faunistiques. Moins connus et pourtant d'une importance capitale dans la biodiversité aquatique, les tourbières constituent une réserve environnementale exceptionnelle. On en compte de nombreuses dont celles du Jolan à Ségur-les-Villas, celles de Brujaleine à Chastel-sur-Murat, etc.
Ces milieux sont alimentés par des rivières prenant leurs sources dans le massif cantalien. Outre leur caractère poissonneux, les rivières du Cantal présentent un grand intérêt pour la conservation de la loutre. La majorité chemine dans des gorges (comme l'Alagnon, la Jordanne, la Rhue, la Sianne, la Bertrande, la Truyère, la Cère ...) tandis que les autres serpentent dans de larges vallées glaciaires (comme la Santoire, le Mars, la Maronne).
Les cascades sont une autre caractéristique des paysages cantaliens. En effet, cette prédominance de l'eau engendre de nombreuses cascades comme la cascade des Veyrines, la cascade du Faillitoux, la cascade de Chambeuil, la cascade de Saint-Paul-de-Salers, la cascade du Sartre, la cascade de la Roche, la cascade de la Roucolle, la cascade du Sailhant, la cascade de Cornillou, la cascade de Liadouze, la cascade du Trou de la Conche, la cascade du pont d'Aptier, etc.
Patrimoine culturel
Châteaux
Riche d'une centaine de châteaux classés ou inscrits aux Monuments Historiques, le Cantal compte de nombreux édifices remarquables. Cette caractéristique vient évidemment de l'histoire de la région. En effet, la Haute-Auvergne fut une zone de conflits importante contre les Anglais durant la Guerre de Cent Ans. La région fut dévastée et pillée.
Parmi ces cent châteaux, seulement une vingtaine sont visitables comme le Château de Pesteils, le Château d'Anjony, le Château d'Auzers, le Château de la Cheyrelle, le Château de Messilhac, le Château de Val, le Château de Conros, le Château de Sedaiges, le Château de la Trémolière, le Château de la Vigne, le Château du Cambon, Le Château de Saint-Chamant, etc.
Édifices religieux
Outre la cathédrale Saint-Pierre de Saint-Flour ou la basilique Notre-Dame-des-Miracles de Mauriac, la véritable richesse patrimoniale religieuse du Cantal se trouve dans ses petits édifices dont les églises de village (l'église Saint-Pierre de Bredons, l'église Saint-Léger de Cheylade, l'église Saint-Cirgues de Dienne, l'abbatiale Saint-Césaire de Maurs-la-Jolie, l'église Saint-Mathieu de Salers, l'église de Moissac, l'église Saint-Jean-Baptiste d'Allanche, l'église Notre-Dame de Laurie, l'église Saint-Blaise de Leyvaux, l'église Saint-Michel de Saint-Urcize, l'église Notre-Dame-de-l'Assomption de Montsalvy, l'Eglise Saint-Pierre de Vic-sur-Cère, l'église Saint-Martin de Thiézac, l'église Notre-Dame-des-Oliviers de Murat, l'église Saint-Georges de Riom-ès-Montagnes, l'église Saint-Victor d'Ydes-Bourg, l'église Saint-Louis de Saint-Cernin et aussi et surtout les chapelles romanes. Ces dernièrse sont en général érigés sur des pitons rocheux et offrent un panorama sur des vallées glaciaires, des montagnes ou de vastes étendues verdoyantes et désertiques. L'architecture, à la fois rustique et soignée, est particulièrement remarquable. Parmi ces chapelles romanes, on note la chapelle de Saint-Antoine à Chastel-sur-Murat, la chapelle de Fortuniès à Dienne, la chapelle Notre-Dame de la Font-Sainte, etc.
Villes et villages de caractères
La faible urbanisation et le long enclavement du Cantal ont permis aux villages cantaliens de préserver leur impressionnante unité architecturale.
Ces villages se trouvent en majorité dans le massif cantalien et se caractérisent par des habitations de gros volumes en pierre volcanique coiffées de toits de lauzes. Il en existe des dizaines de ce genre, mais on peut noter particulièrement le célèbre village de Salers et celui de Tournemire, tous deux classés plus beaux villages de France, mais aussi Laroquebrou, Marcolès, Maurs-la-Jolie, Chalinargues, Dienne, Mandailles, Mourjou, Bredons, le Claux, Cheylade, Lavigerie, le Falgoux, etc. Ils ont tous préservé leur patrimoine de la vie quotidienne comme les fours à pain, les lavoirs, les travails à ferrer, les fontaines en pierre, etc.
Il ne faut pas oublier les villes, peu nombreuses mais riches patrimonialement et culturellement, comme la cité épiscopale de Saint-Flour, la cité géraldienne d'Aurillac, la cité médiévale de Murat et l'ancienne cité monégasque de Vic-sur-Cère.
Patrimoine industriel
Au milieu du XIXe siècle, le Cantal est au centre des grands travaux de la révolution industrielle. Ces travaux vont y être entrepris grâce sa position, au centre de la France qui en fait une terre de passage, mais aussi pour son désenclavement. Le chemin de fer est bien entendu le principal acteur de ces grands travaux. Mais certains obstacles, liés au relief, vont se poser. On construit donc des viaducs, dont le fameux viaduc de Garabit candidat au patrimoine mondial de l'Unesco et le viaduc de Barajol ; des tunnels comme les anciens deux tunnels du Lioran dont le premier tunnel routier de France (également le plus long du monde à l'époque) et le remarquable tunnel ferroviaire ; des ponts ; etc.
Patrimoine rural
Moins imposant mais tout aussi riche, le patrimoine rural, aussi appelé petit patrimoine, est omniprésent dans la campagne cantalienne. Les croix en pierre, les fours à pain, les lavoirs, les travails à ferrer, les fontaines, les fermes traditionnels, etc, sont autant de richesses dont disposent le patrimoine cantalien.
À ces richesses viennent s'ajouter les fameux burons. Présents uniquement en Haute-Auvergne (correspondant au Cantal), en Basse-Auvergne (correspondant au Puy-de-Dôme) et en Aubrac (Cantal, Lozère et Aveyron), ces fermes d'altitude où l'on fabriquait le fromage l'été, sont les témoins d'un temps ancien. Leur architecture rustique et minéral fait leur charme et le cadre dans lesquelles ils se trouvent en font des éléments architecturaux incontournables.
Musées
Les musées cantaliens ont une fréquentation de plus de 170 000 visiteurs par an. Ils sont généralement tournés vers des sujets du terroir comme les métiers ou la vie d'autrefois tandis que d'autres sont plus tournés vers la volcanologie ou d'autres sciences, et d'autres encore concernent des personnages historiques fortement liés au Cantal.
Les principaux musées sont le musée d'Art et de l'Archéologie et le muséum des Volcans à Aurillac, la Maison de la Faune à Murat, l'espace Avèze à Riom-ès-Montagnes, le musée d'Art et d'Histoire et le musée de la Haute-Auvergne à Saint-Flour, le musée Elise Rieuf à Massiac, la Maison de la Salers à Saint-Bonnet-de-Salers, la Maison du fromage, de la vache et de la gentiane à Salers, la Maison de la Châtaigne à Mourjou, le Musée de l'agriculture auvergnate à Coltines, le Musée Georges Pompidou à Montboudif, Géothermia à Chaudes-Aigues, la Maison du Buronnier à Laveissière, l'écomusée de la Margeride, etc.
Randonnées
Le Cantal est traversé par plusieurs sentiers de grande randonnée :
- Le GR 4(qui relie Royan à Grasse) ;
- Le GR 400(Monts du Cantal) ;
- Le GR 652 (Laroquebrou/Lot) ;
- Le GRP de Saint-Flour.
D'autres programmes de randonnées ont été mis en place. En plus des randonnées d'une journées, on peut mentionner :
- La Via Arvernha (Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle) ;
- La Via Celtica (Route antique non balisée) ;
- La traversée du Sancy au Cantal;
- la Grande traversée du Parc des Volcans d'Auvergne (I et II) ;
- la Grande traversée des Volcans d'Auvergne, qui est une randonnée équestre dans le Parc des Volcans depuis Vic-sur-Cère jusqu'au château de Montlosier, à Aydat en huit journées.
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