3 Moraliser le capitalisme
Les financiers et les grands patrons réunis à Davos viennent de proposer la « moralisation du capitalisme » !
C’est comme si les proxénètes, réunis en congrès, annonçaient l’arrivée de l’amour platonique dans les bordels.
Ils nous prennent vraiment pour des demeurés !
Moraliser le capitalisme!
Un vendeur, seul détenteur d’une denrée essentielle à la survie de l’humanité, s’informerait du niveau de prix compatible avec les possibilités financières de ses concitoyens pour vendre son produit moins cher afin de ne pas mettre en difficulté les moins favorisés.
On entrerait dans une boucherie en demandant : «pourriez-vous me vendre ce que vous choisissez, dans la quantité que vous voulez, au prix qui vous convient ? » L’artisan, après s’être renseigné sur nos goûts, le nombre de convives et nos moyens financiers, nous vendrait la plus petite quantité de ce qui est le meilleur rapport qualité prix...
Le vendeur de voitures d’occasion, l’agent immobilier, le bijoutier, …
Nous sommes dans le monde du « Bling-bling ». Chacun doit afficher sa réussite par la façade de sa maison, sa tenue vestimentaire, le récit de ses vacances…et, spontanément, les plus grands profiteurs du système décideraient de réduire la voilure, d’afficher leur modestie et leur générosité.
Eux qui ont choisi la finance plutôt que l’aide humanitaire, eux dont l’ego se régale du pouvoir donné par l’argent, sont peu crédibles en se faisant passer pour des révolutionnaires.
Tout a commencé au Néolithique.
Tout est de la faute des premiers cueilleurs, chasseurs, pêcheurs qui ont découvert qu’en semant on pouvait stocker des réserves.
Dès ce moment, les plus adroits, les plus malins, les plus forts, ont fait des réserves supérieures à leurs besoins. Ils ont pu troquer ces excédents contre d’autres biens, voire du temps de travail, bientôt des animaux…et le capitalisme était dans le fruit.
Depuis, rien n’a vraiment pu l’arrêter, pas plus les tentatives de quelques utopistes que le partage communiste ou les religions. Les bons principes se sont toujours heurtés aux faiblesses humaines conduisant les responsables de chacun des systèmes à abuser de leur pouvoir en le renforçant encore et encore.
Il ne faut donc rien attendre des puissants.
Résistons.
Renforçons les garde-fous et les règles.
Il reste du chemin à faire, mais il faut se dire que, même si c’est trop lentement, l’organisation des sociétés améliore le sort des faibles.
Courage.
Et surveillons les Davosiens !