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Réflexions

1 Comparution immédiate


Immédiatement arrêté, le « présumé innocent » de la Loi Française, est conduit le jour même devant un tribunal.

Un avocat, en général commis d’office, est chargé de défendre ce citoyen. Il a juste eu le temps de lire les éléments retenus contre le prévenu et partager quelques instants avec lui.

Témoignages ? Pas le temps.

Passé de l’accusé ? Pas le temps.

Expertises ? Pas le temps.


En quelques minutes l’affaire est bouclée : coupable, bien sûr.

Coupable.

Le condamné part pour la prison.


Oui ! C’est en France, Patrie des Droits de l’Homme, que cette parodie de Justice fonctionne quotidiennement.

« Faute de moyens » qu’ils disent.

Il faut laisser le temps aux Tibéri, Balkany, Dumas, Miterrand, Tapie… de mobiliser les experts et les greffiers, les juges et les procureurs dans d’interminables affaires pour lesquelles tous les moyens de la justice doivent être mobilisés. Le plus souvent ces coûteuses procédures aboutissent à des non-lieu (quel joli nom : rien n’aurait eu lieu), ou, au pire, à des condamnations avec sursis.

Les comparutions immédiates, beaucoup plus graves puisqu’il peut s’agir d’un vol de scooter ou de détention de cannabis, si rapidement expédiées, se terminent la plupart du temps par de la prison ferme.

 

Justice.

Égalité.

 


 

2 Les charges sociales

Á longueur de journées, politiciens et journalistes, artisans et grands patrons évoquent les « charges sociales ».

Ces deux mots remplacent abusivement « salaire différé ».


Ça change tout !


Les « charges sociales » seraient une sorte de malédiction pesant sur le coût des denrées, conduisant à l’augmentation des prix, à la pauvreté des travailleurs, à la fermeture des entreprises et au chômage. La concurrence serait donc impossible avec les pays modèles : les États-Unis ou la Chine, qui ne subissent pas ce fléau.

On oublie d’évoquer le sort des citoyens Chinois et Étatsuniens qui ne bénéficient d’aucune protection en cas de maladie et de chômage et qui arrivent à l’âge de la retraite sans ressource. Comme il n’y a pas de « charges sociales » il n’y a pas non plus de protection sociale.


Le « salaire différé » c’est la partie des salaires qui finance les caisses de retraites, les allocations chômage, la Sécurité Sociale… Ces sommes, retirées du montant dû aux travailleurs, sont bien le fruit de leur activité.

Retenu au départ, cet argent quitte la caisse de l’entreprise, tout comme le reste du salaire. C’est alors que l’abus de langage intervient : cette partie du salaire appartenant au travailleur se retrouve affublée du nom de charge par les patrons, puisque cet argent sort de leurs tiroirs…

 

 

Comme il ne concerne que le monde du travail, ce prélèvement n’est pas effectué sur les fonds générés par les capitaux, boursiers ou autres… ce qui est une autre histoire… scandaleuse !

 


 

3 Moraliser le capitalisme


Les financiers et les grands patrons réunis à Davos viennent de proposer la « moralisation du capitalisme » !

C’est comme si les proxénètes, réunis en congrès, annonçaient l’arrivée de l’amour platonique dans les bordels.


Ils nous prennent vraiment pour des demeurés !

 

        Moraliser le capitalisme!
     

Un vendeur, seul détenteur d’une denrée essentielle à la survie de l’humanité, s’informerait du niveau de prix compatible avec les possibilités financières de ses concitoyens pour vendre son produit moins cher afin de ne pas mettre en difficulté les moins favorisés.

On entrerait dans une boucherie en demandant : «pourriez-vous me vendre ce que vous choisissez, dans la quantité que vous voulez, au prix qui vous convient ? » L’artisan, après s’être renseigné sur nos goûts, le nombre de convives et nos moyens financiers, nous vendrait la plus petite quantité de ce qui est le meilleur rapport qualité prix...

Le vendeur de voitures d’occasion, l’agent immobilier, le bijoutier, …


Nous sommes dans le monde du « Bling-bling ». Chacun doit afficher sa réussite par la façade de sa maison, sa tenue vestimentaire, le récit de ses vacances…et, spontanément, les plus grands profiteurs du système décideraient de réduire la voilure, d’afficher leur modestie et leur générosité.

Eux qui ont choisi la finance plutôt que l’aide humanitaire, eux dont l’ego se régale du pouvoir donné par l’argent, sont peu crédibles en se faisant passer pour des révolutionnaires.

 

Tout a commencé au Néolithique.

Tout est de la faute des premiers cueilleurs, chasseurs, pêcheurs qui ont découvert qu’en semant on pouvait stocker des réserves.

Dès ce moment, les plus adroits, les plus malins, les plus forts, ont fait des réserves supérieures à leurs besoins. Ils ont pu troquer ces excédents contre d’autres biens, voire du temps de travail, bientôt des animaux…et le capitalisme était dans le fruit.

Depuis, rien n’a vraiment pu l’arrêter, pas plus les tentatives de quelques utopistes que le partage communiste ou les religions. Les bons principes se sont toujours heurtés aux faiblesses humaines conduisant les responsables de chacun des systèmes à abuser de leur pouvoir en le renforçant encore et encore.


Il ne faut donc rien attendre des puissants.

 

Résistons.

Renforçons les garde-fous et les règles.

Il reste du chemin à faire, mais il faut se dire que, même si c’est trop lentement, l’organisation des sociétés améliore le sort des faibles.


Courage.


Et surveillons les Davosiens !

 

 

 

 


 

4 Le corps

Le corps appelle « au secours ! »

 


Après un usage intensif de leur corps au cours des générations, les hommes en arrivent aujourd’hui à l’oublier.

A quoi sert-il d’ailleurs pour les humains des pays dits développés ? Grâce aux inventions du siècle dernier la nourriture arrive seule dans les magasins vers lesquels il suffit de conduire son véhicule pour emplir un chariot de ce qui paraît utile. Derniers raffinements pour les plus riches : une commande par Internet amène les denrées choisies directement au domicile ! Le livreur se charge même de les ranger dans le réfrigérateur ou le congélateur ! Il est loin le temps de la chasse, de la cueillette et de la culture.

Le chauffage s’offre à volonté dans chacune des pièces des maisons. Finies les corvées de bois, de tourbe ou de charbon.

Plus besoin non plus de surveiller les troupeaux qui donnaient la laine ou le poil de nos vêtements. Quelques clics suffisent à nous vêtir.

Je pourrais continuer ainsi la liste de ce que furent, pendant des millénaires, les opérations de survie.


Á quoi sert notre corps aujourd’hui?

A paraître.

Il doit répondre aux exigences des modes. La peau bronze au soleil ou dans les cabines dispensant les rayons.

Les crèmes effaceraient les excédents adipeux et lisseraient les rides.

Les médecins, masseurs et esthéticiennes interviennent dès la première perturbation. L’entretien de notre corps n’est pas plus de notre responsabilité que l’entretien de notre voiture ou de notre ordinateur : des spécialistes veillent.

Il en va de même pour le corps des enfants. Les parents ne sont souvent même plus les professeurs de marche, depuis que cette acquisition est laissée aux nounous. L’inactivité devient la maîtresse du jeu.

Automobile et ascenseur réduisent la fatigue (et le développement musculaire, cardiaque, moteur en général) des enfants comme des adolescents. Une à deux heures hebdomadaires de danse ou de natation sont les seules activités physiques pour les plus privilégiés. Les autres bénéficient d’un temps plein de télévision et d’informatique.

L’école est chargée des apprentissages moteurs comme de tous les autres. Il importe peu que les horaires d’éducation physique se réduisent de réforme en réforme, dans la mesure où les « professeurs des écoles » détournent généralement le temps de ces activités au profit des matières essentielles à la survie de l’espèce que sont la grammaire et les mathématiques.

Le corps, bâti par des centaines de générations de chasseurs-cueilleurs et de paysans toujours en mouvement, devrait encaisser en deux ou trois générations ces changements d’utilisation.

Bonjour les dégâts !

Il ne faut pas oublier que le temps devenu rare ( ?) empêche la préparation de repas équilibrés, dégustés paisiblement en famille. Le Fast Food (plus élégant que Repas Rapide) permet d’ingérer en quelques minutes des mélanges gras et sucrés, préparés par des industriels soucieux de rendre leurs clients addicts.

Voila la mutation en route.

Tous obèses !!

Il est pourtant si simple, et tellement plaisant, de marcher, courir, nager, grimper… Laissez vos enfants, de préférence avec d’autres, dans un terrain fait de creux et de bosses, planté d’arbres et de rochers, vous verrez le miracle se faire. Les muscles vont apparaître et se développer. Le cœur va grossir puis se muscler. Les tendons deviendront élastiques et les articulations souples et solides. L’énergie dépensée brûlera les excédents alimentaires. Le cerveau, mieux irrigué, retrouvera la plénitude de ses moyens. Il mettra même en fuite bon nombre de dépressions.

Nous sommes des animaux polyvalents. Si nous délaissons certaines de nos aptitudes, c’est l’ensemble qui se trouve en grande difficulté.

De l'activité physique de nos enfants dépend la survie de l’espèce !!!

 

 

 

 


 

5 petrole. autos.

 


L’automobile souveraine est responsable de bien des désagréments et même de considérables dégâts.

Qui sont ces automobilistes qui considèrent que les trottoirs sont réservés au stationnement de leur chère voiture ? Eux qui contraignent les fauteuils roulants et les poussettes, les enfants et les vieux à descendre sur la chaussée ? Pas vous bien évidemment.

Les élus qui envoient la police faire respecter la loi dans les centre-ville trouvent normal ailleurs cette mise en danger des plus faibles de leurs administrés au nom de … la loi du plus fort ?

 

Pourquoi ne demande-t-on pas aux conducteurs de passer une visite médicale tous les cinq ans comme le font les chauffeurs de poids lourds ? Au nom de la liberté de tuer comme le font les États-uniens avec les armes à feu ? De nombreuses vies pourraient être sauvées des fous de la vitesse et des drogués, des alcooliques et des sur médicamentés. Quand on sait que pour un mort ce sont des dizaines de personnes qui seront définitivement handicapées, les méfaits des automobilistes sont considérables.

Les réserves de pétrole constituées au cours des millénaires ont été gaspillées en un siècle. On sait maintenant que les enfants naissant aujourd’hui verront à coup sûr l’épuisement de ces ressources. Malgré la mise en danger de l’espèce humaine, rien n’aura pu freiner cette folie polluante avant la prochaine et considérable augmentation des prix des carburants. Nous savons que la baisse actuelle est provisoire, due seulement au ralentissement de l’économie et non à une soudaine sagesse.

La folie qui atteint l’humain automobiliste ne cessera que faute de carburant.

Les moins responsables comme les plus coupables auront payé cher ces errements.

Á moins que… Et si chacun de nous entamait une réflexion sur la place de l’auto dans sa vie ? « Je pourrais aller à pied à… » « Je ne suis peut-être pas obligé de parcourir tous ces kilomètres. » « Et si j’empruntais les transports publics ? » « Je vais respecter les piétons en leur laissant les trottoirs. »

Mesdames et messieurs les élus, vous qui représentez l’élite de nos cités, aidez-nous. Développez les transports en commun (pourquoi pas gratuits ?). Multipliez les stationnements hors des villes (avec navettes) pour ne plus attirer les autos dans les centres. Chassez les véhicules des trottoirs.

Allez ! Courage et imagination ! Nous sommes avec vous.

Je viens de recevoir « Aurillac infos ». L’élu « délégué aux services de proximité et à l’accessibilité » s’y est fait photographier en fauteuil roulant, testant l’accessibilité des magasins. Il devrait poursuivre son expérience sur les trottoirs encombrés jour et nuit de voitures. Les trottoirs du centre ville seraient-ils les seuls sur lesquels les fauteuils, poussettes, enfants et piétons peuvent circuler ? Plus que les magasins, les trottoirs dépendent directement de la mairie, et donc de la police municipale.

 

 

 

 


 

6 Le pain


Vous ne poseriez pas le steak sorti de son emballage sur votre boîte aux lettres, pendant que vous prenez votre courrier. Sachant combien la poussière de la rue et les pattes des oiseaux ont déposé microbes et bactéries vous craindriez de contracter une maladie. Il vous arrive pourtant d’y déposer la baguette que vous venez d’acheter. La viande va subir une cuisson qui supprimera bien des risques. Le pain, lui, sera porté tel quel à votre bouche.

Il ne vous viendrait pas à l’esprit de porter sans qu’il soit protégé le filet de sole que vous avez acheté pour votre enfant. Vous savez trop combien votre main est sale du contact des poignées de portes, des mains qu’elle a serrées de gens ayant caressé un chien ou quittant un urinoir, de… tant d’autres contacts dangereux pour votre enfant. Et pourtant le poisson subira une cuisson désinfectante. Pas le pain que vous passez allégrement d’une main à l’autre et qu’il portera tel quel à la bouche.

Je ne parlerai pas du boulanger qui manipule votre baguette de pain de panière en panière jusque dans son camion, ni de la vendeuse qui se caresse les cheveux avant de vous servir, pas plus que de l’épicier qui garde le pain en dépôt. Oh ! Il est attentif à l’hygiène. La preuve : il revêt un gant chirurgical pour couper le viande ou le fromage. Pour le pain…l’habitude est toute autre. La main qui vient de plonger dans les légumes et les fruits voyageurs, celle-là même qui a transporté les paquets venant d’entrepôts lointains, cette main donc va déposer votre baguette sur le comptoir accueillant tous les produits et les cabas avant de vous la tendre pour que vous la donniez à votre petit sortant de la cour de récréation. Il en grignotera des bouts en attendant qu’elle figure en bonne place sur votre table.

Je vais faire mon pain moi-même.

 

 

 

 


 

7 Pub. Télé. Liberté.

La réduction des plages publicitaires à la télé provoque les réactions les

plus diverses entre ceux qui en veulent plus pour supprimer la redevance et ceux qui en

souhaitent un peu moins pour suivre leurs films sans interruption.

Jamais encore je n’ai lu ou entendu ce qui me parait pourtant évident : la publicité est

une monstrueuse atteinte à nos libertés.

La T.V.A, cet impôt injuste, s’applique elle aussi de la même manière pour tous (riches et

pauvres) et sur tous les produits. Mais elle sert (en principe) au financement des routes

et des écoles, des hôpitaux et … des chars. Le tout sous notre contrôle par

l’intermédiaire des plus compétents d’entre nous que nous avons élus pour cela.

De la même manière, avec la publicité, les industriels majorent les prix (pour nous

conduire à consommer leurs produits dont nous n’avons aucun besoin). Non seulement nous

subissons ces augmentations mais aussi la pollution générée par les affiches, articles,

enseignes lumineuses et panneaux de bord de route mais aussi, surtout, nos libertés sont

attaquées. Ces masses d’argent détourné permettent aux mêmes financiers de nous imposer

quel théâtre, quel cinéma, quel sport, quels événements culturels nous allons consommer.

Les éducateurs des plus petits clubs sportifs, les bénévoles de tous les festivals ou

concours, les créateurs de toutes les parutions consacrent une part importante de leur

temps à la chasse aux sponsors (on va jusqu’à dire mécènes !) dont ils vont afficher les

couleurs, cautionnant ainsi les produits les plus divers dont ils se font des garants de

la qualité. Forts du pouvoir donné par l’argent amassé lors des majorations de prix, les

recéleurs décident de l’évolution culturelle du peuple. Aucun spectacle, aucun sport,

aucune émission télé,… rien ne peut être mis en place sans l’argent de la pub. Et certains

en redemandent.

 

Alors non ! Ce n’est pas la pub qui doit décider, avec notre argent, de ce que nous

verrons à la télé. C’est à ceux qui l’utilisent de payer ce service. Au juste prix nous

donnant droit au contrôle des programmes et au choix des responsables des chaînes (en faut-

il 200 ? 300 ? plus ?), comme pour tous les autres éléments de la société démocratique.


On devient esclave par accident. On le reste par lâcheté.

 


Au moment où nos gouvernants disent rechercher tous les moyens de nous redonner du pouvoir d'achat, j'aimerais que les économistes suggèrent la suppression de la publicité qui majore considérablement et de façon éhontée le prix de tout ce qui nous est nécessaire. Liberté pourrait être laissée pour la "réclame" des produits de luxe et autres denrées réservées aux privilégiés.

En ces temps de réflexion sur la protection de notre planète et des conditions de vie de nos descendants, je vous laisse imaginer ce que nous pourrions éviter comme pollution par la suppression de tous les documents publicitaires et de leur transport.

 

 

 

 

 

 


 

7.1 La télé associative accessible sur Internet "Couleur Cantal" propose un sujet fort intéressant sur la redevance télé.

 

 

 

 

 


 

8 I.V.V.


La société de consommation, qui permet à l’économie de fonctionner, vient encore d’innover. Elle impose des années de vie aux habitants des sociétés « développées ». Trois mois de plus par an !!!

Quel bonheur !

Tous centenaires !

En aucune façon je ne préconise de mesures obligatoires, je ne parle que pour moi. Je ne revendique la liberté de l’interruption volontaire de vie que pour ceux qui la souhaitent. Il existe des moyens simples, indolores, pour ceux qui ont décidé consciemment, et manifesté de façon réitérée, leur volonté de ne pas subir une fin de vie qui ne les intéresse plus.

J’ai bien vécu. Pourquoi devrait-on m’imposer de mal finir. Ma mort m’appartient autant que le reste de ma vie.


Un vieux copain vient de me répondre : « mieux vaut laisser le verre plein que de le renverser ». Cela veut sans doute dire qu’il faut subir jusqu’à la fin. Grand bien lui fasse. Image pour image, je préfère : « quand le vin était bon, rien n’impose de boire le fond du tonneau devenu aigre et chargé d’impuretés ».

Je lis dans « Le droit à la mort » de Claude Guillon : « l’idée du suicide aide à vivre, donne des Majuscules aux petites raisons, pare de grandeurs le bas quotidien ».

Je fais mienne sa maxime: « Plutôt mourir vivant que de vivre mort ».

             Mon ami.

Mon ami affrontait depuis quatre ans une leucémie.

Il a subi de nombreuses chimiothérapies. Plusieurs autogreffes ont été tentées sans succès durable.

19/06 J’ai passé un long moment avec lui avant son départ pour un nouveau séjour au CHU et une allogreffe. Il redoutait la nouvelle chimio, obligatoirement plus lourde que la précédente, pourtant déjà tellement pénible. Il disait le peu de chances de réussite de l’intervention. Il évoquait un voyage en Suisse où l’euthanasie est possible, et … il a accepté d’aller à l’hôpital.

Lorsque l’on entre sur l’autoroute, il n’est plus possible de faire marche arrière ni demi-tour. Il en va de même pour l’hôpital.

Au bord de l’entonnoir, deux alternatives s’offrent encore: le saut définitif vers l’extérieur ou la lente glissade.

Mon ami n’a pas sauté.

Juillet et août au CHU.

Chimio, antibiotiques, faiblesse, douleur, vomissements de sang, terribles intubations qui l’ont fait hurler, détresse, larmes, inconscience, et… « J’ai peur de mourir ».

Alors qu’il ne peut plus parler, il répond de la tête à son épouse en lui serrant le bras: « tu veux mourir ? » « Oui » ; « tu veux des soins palliatifs ? » « Oui. »

Deux jours après : coma artificiel en raison des souffrances (sonde gastrique, dialyse, intubations diverses…).

Annonce d’un pronostic sous 3 jours.

7/09 La sortie de ce coma ne se fait pas, même après la suppression des sédatifs. Malgré tout, lorsque son épouse lui dit des mots tendres, des larmes coulent sur le visage sans expression…

12/09 Plus aucune réaction.

Électroencéphalogramme, multiples prélèvements et tests … les résultats seront communiqués lundi. La famille informe le médecin qu’aucun prolongement inutile ne doit plus être tenté. Jusqu’au bout, pendant les onze heures qui ont suivi l’injection définitive, son épouse a tenu le corps inerte serré contre elle. Onze heures faisant suite aux mois de souffrance partagée. Il eût été si simple, dès le mois de juin…

Merci mon ami

Ton exemple m’aidera.

Pour moi c’est décidé : au bord de l’entonnoir je sauterai.

Peut-être en aideras-tu d’autres par ce témoignage.

 

 

 

 


 

9 La vieillesse ! Non !


Et pourtant j’y vais…

 


Sans avoir, autant qu’il m’en souvienne, rien demandé à personne, je nais un matin de juin.

Et je commence à vieillir, puisque me voilà porteur de cette M.S.T mortelle qu’est la vie.

La mort je la vois presque chaque jour avec mes copains jouets qui passent de la basse-cour de mes grands-parents à leur table. C’est le doux lapin assommé avant que le sang ne coule de son œil arraché. Pour le coq c’est un peu moins rapide par le couteau enfoncé dans son palais. Le cochon fait savoir son déplaisir par des hurlements qui traversent mes mains collées sur mes oreilles. La mort fait partie du quotidien des enfants de la campagne.

La vieillesse m agresse le jour où ma grand-mère m’emmène chez une voisine, sans doute un peu cousine, qui ne quitte plus sa chambre. Je dois avoir neuf ou dix ans. L’image de ce squelette recouvert d’une peau jaune et parcheminée ne m’a plus quittée depuis. Et ces ongles ! Des griffes de deux ou trois centimètres de long. Les yeux voilés ne me voient pas plus qu’ils ne perçoivent le reste du monde. Un léger souffle-râle ponctuait la conversation de ma grand-mère. Fuir ! Je voulais fuir. Je ne respirais pas de peur que… je ne sais pas de quoi mais la terreur était en moi.

Je ne dis rien à ma grand-mère sur le chemin du retour, pas plus qu’à ma mère le soir. Pas plus qu’à quiconque jamais.

J’ai su ce jour-là que mourir n’est rien.

Mais ça ! Non ! Jamais !

Jamais pour moi.

Je lis dans « le droit à la mort » de Claude Guillon un extrait de la lettre de Mme G : « Bien portante à 89 ans je n’en subis pas moins d’innombrables insuffisances. Á quoi m’employer utilement avec mes pieds qui traînent, mes déséquilibres moteurs, mes mains tremblantes, et ne pas se poser chaque matin la même question : à quoi bon ? Pitié et aide agissante pour les jeunes, mais acceptation du rejet des usés qui ont donné leurs mesures et leurs forces. Les aider à terminer dignement dans la paix et le silence. »

Mme S écrit : On donne aux vieux chiens une mort douce mais les humains n’y ont pas droit »

Aux hommes la société dit : « tant pis si vous souffrez. Si vous vous ratez nous ne vous raterons pas, nous ferons tout pour vous contraindre à la survie. »

 

 

 

 


 

10 La continuité du service public

et  l’égalité de traitement pour les citoyens.          


Parce qu’ils ont choisi de vivre dans des territoires particuliers, certains Français mériteraient d’être mieux traités que la majorité de leurs concitoyens. Je veux parler de tous ceux qui habitent nos campagnes.

Depuis bien longtemps je me suis fait des amis dans les communes où j’ai vécu en soulignant combien nous, les ruraux, nous coûtions cher à la collectivité.

Des terrains de foot et de tennis ont fleuri dans les zones désertées par les enfants et les ados : «  nous aussi nous avons bien le droit… »

Des piscines ont été creusées, et des gymnases bâtis, parfois même deux par canton : « pourquoi pas nous… ».

Pas une seule commune rurale n’est restée sans salle polyvalente.

Alors que des centaines de milliers d’enfants et d’ados des banlieues n’ont ni salle d’activité, ni terrain de sport !

Tous ces équipements ont été fortement subventionnés par les deniers publics. On me disait : « ce sont des fonds européens », comme si cette origine lointaine des crédits effaçait la nécessité de vérifier l’équité de leur distribution. Un bon nombre des salles ne sont utilisées… qu’une fois par an… par une douzaine de personnes !

Nos écoles accueillent quelquefois cinq à dix élèves pour qui sont mobilisés un instituteur, une aide pour les maternelles, une cantinière, un chauffeur de car… Les locaux sont entretenus et chauffés grâce aux dotations gouvernementales et aux subventions régionales et départementales… Le car de transport des élèves (ramassage est un mot plus adapté pour les ordures) passe parfois devant un groupe scolaire important pour « alimenter » deux écoles à faible effectif regroupées : comme entre Cayrols et Roumégoux dont les enfants traversent le Rouget. Où est l’intérêt des enfants ? Ils pourraient recevoir une éducation largement ouverte au contact d’un nombre important d’enfants au lieu de rester avec leurs seuls frères, soeurs et cousins jusqu’à l’âge de 11 ans. Le personnel libéré pourrait renforcer l’équipe du bourg centre pour un travail de qualité. Mais, bien sûr, les vieux des villages n’entendraient plus les cris des enfants à la récré. Argument imparable. Nous savons tous que dans les villes et les banlieues les classes sont surchargées.

Les campagnes seraient tellement agitées qu’il y faudrait une brigade de gendarmerie pour la sécurité de trois à six mille personnes alors qu’en banlieue un seul commissariat doit veiller sur 100 000 habitants.

Si on ajoute à toutes ces dépenses l’entretien des routes pour les hameaux déserts, des lignes téléphoniques et des réseaux d’eau pour les résidences secondaires, ainsi que le transport du courrier aux maisons isolées, les remboursements des déplacements des médecins, des infirmiers, des aides à domicile…

La note est lourde même si j’ai oublié bon nombre de services.

Des économistes ont certainement calculé la différence des dépenses publiques pour un habitant d’un village cantalien par rapport à celles qui sont engagées pour un banlieusard. Cinq fois ? Dix fois plus pour nous ?

On vient de nous répéter, lors des élections sénatoriales, combien est forte la représentation du milieu rural dans les assemblées nationales. Un élu représente souvent deux à trois fois plus d’électeurs en milieu urbain.

Et nous, les Cantaliens, nous plaignons de ce que la continuité du service public ne soit plus ce qu’elle était au temps où les cheminées fumaient dans toutes les maisons et où les classes débordaient d’élèves.

En quoi méritons-nous d’être tellement mieux traités que les gens des villes ?

Ce que je préconise ?

Rien. Si ce n’est un peu de retenue dans nos récriminations et nos exigences.

 

 

 

 


 

11 Les poursuites policières

La télévision nous a fait découvrir les poursuites policières américaines. Sirènes hurlantes, les puissants véhicules des shérifs se lancent aux trousses des bandits sur les routes, autoroutes et même, le plus souvent dans les rues des villes. Gare aux malheureux piétons qui penseraient être à l’abri sur les trottoirs ! Les bolides sont partout prioritaires. Si le poursuivi tente une échappée sur une voie en sens interdit, la bande des chasseurs l’y rejoint aussitôt. Sauve qui peut pour les paisibles automobilistes voyant fondre sur eux ces colonnes meurtrières. Comme chaque voiture de police est équipée d’une caméra, les foules peuvent se délecter de ces chasses à l’homme, carambolages et massacres. Parce que, forcément, des maladroits ne se retirent pas assez tôt, devenant les victimes des stock-cars sauvages.

Et tout ça pourquoi ?

Pour rattraper un conducteur sans permis ou sans assurance, bien plus souvent qu’un malfaiteur. Parfois, on voit sortir du véhicule pourchassé une femme hébétée, simplement saoulée de médicaments ou paniquée par les sirènes. Les Rambos ont rempli leur mission. Ils peuvent dresser procès-verbal.

Les morts ? Les blessés ? Les ministres et autres responsables peuvent reprendre cette stupide affirmation : « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ». Á quoi s’oppose : « le jeu en vaut-il la chandelle ? »

Ne pourrait-on pas relever le numéro de la voiture ? Parce que, la plupart du temps, c’est le propriétaire qui conduit. On sait donc où le retrouver. En cas de vol de véhicule, y a-t-il un véritable intérêt à ramener une épave ayant heurté un nombre parfois considérable d’autres véhicules.

Et les morts !

Et les blessés !

Tous ces débordements ne surviennent pas qu’aux Etats-Unis.

Ces poursuites dangereuses sont arrivées chez nous.

Un ado de quinze ans est mort, et ses trois copains du même âge gravement blessés, parce qu’ils n’ont pu maîtriser la voiture qu’ils avaient volée et que les policiers de Romans avaient prise en chasse. Et Romans n’est pas une grande ville citée pour la violence de ses jeunes.

Force doit rester à la Loi.

Pour que des voleurs soient punis, il faut leur mettre la main dessus.

S’il vous plait, mesdames et messieurs les ministres et les maires qui donnez les ordres aux policiers, demandez-leur de veiller d’abord à la protection des vies. Que direz-vous mesdames et messieurs les garants de l’ « Ordre ? » à tout prix, le jour où l’un de vos proches sera tué ou rendu invalide par les participants à l’une de ces folies ?

Pour le Taïzer (je ne suis pas sûr de l’orthographe), ce pistolet électrique qui équipe nos forces de police, je n’ai pas d’avis très arrêté, mais je demande ardemment la fin des chasses à l’homme, à la femme, comme à l’adolescent, à travers nos villes et nos campagnes.

Relevez des infos sur les conducteurs et les véhicules.

Établissez des barrages.

Faites votre métier qui consiste, d’abord et avant tout, à protéger les citoyens.

 

 

 

 


 

12 L'eau chaude

L’eau chaude.

Je n’ai pas inventé l’eau chaude.

O.K.

J’ai beaucoup lu et je lis encore chaque jour. Mes dernières lectures : « j’arrive où je suis étranger » de Jacques Sémelin ; « une brève histoire de l’avenir » de Jacques Attali ; « dieu un itinéraire » de Régis Debray ; « le monde s’est-il créé tout seul » de Trinh Xuan Thuan (astrophysicien), Ilya Prigogine (physicien et chimiste), Albert Jacquard (biologiste), Joël de Rosnay (cybernéticien), Jean-Marie Pelt (botaniste) et Henri Atlan (médecin et philosophe) ; Je lis depuis… toujours, chaque semaine je reçois « Sciences et vie » et-ou- « Sciences et avenir ».

Comme ma mémoire est très ordinaire je pense innover.

Heureux les pauvres en mémoire ils ne savent pas qu’ils ne font que répéter ce que d’autres ont dit ou écrit.

Je ne prétends donc pas inventer l’eau chaude dans mes élucubrations.

Une idée : et si nous échangions nos avis sur nos livres ?

Je suis prêt à participer à l’animation d’une rubrique LECTURE sur Cantal Passion.

Qui veut participer ?

 

 

 

 


 

13 Tous des pantins

Nous ne sommes que des pantins.

Des fils nous relient à notre travail, à la sortie de l’école de nos petits, à notre club de pétanque ou du N ème âge, au journal télé, à… Dès que l’un casse ou se distend, nous nous dépêchons d’en créer un autre.

C’est encore pire pour le Président de la République : avant même son réveil, les fils de son agenda le tirent vers une foule d’obligations notées par ses conseillers. Ah ! La liberté du Pouvoir !

L’acteur indépendant se retrouve sur la scène, à l’heure dite, pour énoncer à la virgule près le texte arrêté par l’auteur, suivant les intonations et les déplacements voulus par le metteur en scène. L’autonomie de l’Artiste !

Bien sûr on pourrait vivre libre en autarcie, alors accroché aux fils de la production des légumes, de la traite des chèvres, de la coupe du bois…

Le routard, lui, est suspendu au geste du donateur, comme à son indispensable chien et à la recherche d’un toit.

J’entends encore Jacques Brel tentant de dissuader une personne soulignant l’indépendance du marin qu’avait choisi d’être le chanteur : « c’est un véritable esclavage, entre les cordages à tendre ou relâcher, la barre toujours en main, l’eau à économiser, la cuisine à improviser … »

La vie nous impose toujours et partout ses fils.

Il n’y a qu’une issue, celle qui rompt tous les fils… mais elle ne nous permet plus de profiter de la liberté gagnée.

Et si nous n’étions que … des robots ? « Daniel C. Bennett, philosophe américain, soutient que la conscience peut s’expliquer comme la gravitation et la dérive des continents » Science et vie Octobre.

Je vais tenter de le lire pour éclairer un peu ces quelques lignes sur « les pantins ».

 

 

 

 

 


 

14 Les couples premiers


J’appelle couples premiers ceux qui se forment entre gens jeunes.

Ce sont toujours deux individus différents. Non pas intellectuellement ou socialement, non, ces différences-là se gomment assez bien. Je veux parler des différences profondes et irréversibles. L’un est du soir et l’autre du matin. L’un est actif, aimant le sport et le plein air, l’autre préfère la lecture et le calme. L’un est impulsif et l’autre posé… La liste est longue de ces différences. La « nature » l’a voulu ainsi. Je dis nature quand je ne sais comment définir autrement les choses. Pour que les petits humains bénéficient d’une réelle ouverture, la nature donc, impose le rapprochement de deux géniteurs-éleveurs différents. Il doit en être ainsi depuis la nuit des temps.

Ces différences sont supportables tant que des petits servent de lien. Mais, depuis que la médecine, l’hygiène, l’abondance de nourriture… prolongent la durée des couples jusqu’à des âges avancés, la cohabitation des oppositions se fait plus difficile. La retraite est une redoutable épreuve en laissant face à face ces deux êtres si différents. Selon la force des souvenirs ou (et) l’importance du patrimoine, le face à face dure plus ou moins.

Les couples reconstitués sont en général faits de partenaires de « nature » plus semblable. La pression de la reproduction se faisant moins forte, ou ayant même disparu. La vie commune est alors favorisée.

Je sais qu’il existe des cas particuliers pour les couples reconstitués (certains sont sans doute plus sensibles à la pression de la « nature » que les autres). Mais pour ce qui concerne les couples premiers, j’attends encore que l’on m’en indique dérogeant à la règle de la dissemblance.

Une récente étude indiquerait que les femmes qui prennent la pilule seraient attirées par des hommes dont les gènes sont proches des leurs… Et voilà toute mon histoire des couples premiers bonne à jeter ( pour celle qui ont choisi la pilule comme contraceptif).

 

 

 

 


 

15 Laisser sa marque dans….


Un homme très important (puisqu’on le voit depuis des décennies à la télé) a parlé un jour des « Invisibles ». Il nommait ainsi ceux « qui ne sont connus que de leur crémière » comme a dit un autre penseur. Le premier s’appelle Durand et le deuxième Drucker. Vous voyez que vous les connaissez. Je veux dire que vous les avez vus et entendus.

Tous les humains importants ont oublié qu’ils peuvent cesser très vite de faire partie du monde des « visibles ». Nous tous, les vieux, qui avons basculé dans la perte d’identité des retraités, avons rapidement compris que nous n’existions plus pour cette société qui définit les gens par leur profession ou leur titre : « c’est le boucher », ou « la pharmacienne », ou « l’adjoint au maire »… et, tout d’un coup : « un retraité ».

Alors, pour laisser leur marque dans leur quartier, leur ville, leur pays ou le monde, certains écrivent leurs mémoires, font déposer une plaque (quelquefois même sur la place de l’Hôtel de Ville, là où crottent les chiens) rappelant que tels ou tels travaux ont été faits « Machin étant maire, ou ministre… »

Comme si chacun de nous ne laissait pas une multitude d’empreintes de son passage accidentel sur notre petite planète perdue dans l’immense Univers (ou l’un des univers). Comme si les livres d’histoire n’effaçaient pas rapidement les « grands » noms pour en inscrire d’autres. Comme si, un jour, le Soleil n’allait pas exploser. Comme si…

Soyons donc remarquable par notre rutilante auto ; par notre maison dont la façade, forcément côté rue, doit dire la valeur de l’habitant ; par notre grade, notre titre, notre médaille… jusqu’à ce que…

Alors que j’échangeais quelques mots avec un Directeur Départemental de la Jeunesse et des Sports, retraité depuis peu, je l’entendis me dire : « tu sais que tu es un des rares à me consacrer encore un moment? Les gens qui traversaient la rue pour me saluer il y a quelques semaines, ne me voient plus sur leur trottoir. »

Un rédacteur du quotidien régional, que je rencontrais souvent, me dit après quelques temps de retraite : «les gens étaient nombreux à venir me parler au temps où je pouvais les mettre en valeur dans le journal. Depuis que je n’ai plus ce pouvoir ils passent sans me voir. »

Laisser une trace !

Il serait tellement plus important de profiter intensément, si nous ne souffrons pas, de chacun des instants que nous avons l’incroyable chance de vivre ; dans cette période la plus agréable de l’histoire de l’humanité ; dans un des pays les plus développés… au lieu de sacrifier au culte du titre, de la fonction prestigieuse, de la notabilisation.

 

 

 

 


 

16 Les médailles du bac

 

Le Ministre de l’Éducation Nationale annonce que les bacheliers recevront une médaille.

Quelle bonne idée !

C’est la fin de la course vers le lycée pour chercher son nom sur une liste affichée aux grilles.

Plus besoin de fouiller l’Internet annonceur de nouvelles.

Une belle cérémonie réunira les heureux élus qui se verront remettre la « juste » récompense de leurs années d’efforts.

Il est évident que le représentant du gouvernement ne se contentera pas de ce trophée : tous les bacheliers, dans tous les lycées de France, s’avanceront ensuite, dans l’ordre reconnu par leurs résultats, vers un tableau s’ouvrant sur l’avenir.

Ceux qui souhaiteront poursuivre leurs études inscriront leur nom face à l’université ou l’école qu’ils auront méritée. Le Ministre sera le garant de l’acceptation de chacun. Pour permettre l’accession des jeunes issus de famille moins favorisées, des logements seront à la disposition de tous, avec des aides mises en place par les services de l’État.

Pour ceux qui choisiront de rejoindre le monde du travail, il suffira de s’inscrire sur un autre tableau, dans les cases correspondant aux entreprises ou administrations proposées, en nombre équivalent ou supérieur à celui des bacheliers de l’année.

La médaille couronnant cette cérémonie d’entrée dans le monde des adultes trouvera là un sens dépassant le simple trophée offert à la fin d’un concours de pétanque, d’un comice agricole au d’un match de foot.

Bravo monsieur le Ministre !

Il ne reste plus qu’à….

 

 

 

 


 

17 Les chiens

Jusqu’à ces trois dernières années j’ai toujours eu un chien. La première chose que j’entreprenais avec mon nouveau compagnon c’était une éducation-dressage (le mot a peu d’importance, tout dépend de la relation que l’on veut avoir à l’avenir) un dressage-éducation le conduisant à respecter quelques règles élémentaires. Il comprenait d’abord qu’à l’appel de son nom il devait venir. Cet élément de sécurité pour lui et les autres mis en place, je persuadais mon chien que les aboiements ne feraient plus partie de son comportement. Il y fallait un peu de temps, mais, toujours, avec tous, je suis parvenu à obtenir ce respect de la tranquillité de mes voisins.

J’ai passé la plus grande partie de ma vie à la campagne, là où les chiens « font leur métier » en avertissant leurs maîtres qu’un visiteur arrive, qu’un autre chien aboie au loin, qu’une feuille tombe de l’arbre, qu’ils ont une lubie… Je ne parle bien sûr pas des chiens de chasse qui hurlent du matin au soir, et parfois la nuit, parce qu’il sont des chiens hurleurs. Un vrai bonheur pour le voisinage.

Me voilà revenu en ville. On pourrait penser que les animaux y sont plus rares et mieux éduqués.

Quelle erreur !

Là aussi « ils font leur métier de chien » au mépris de tout respect des nombreux humains environnants. Les aboiements de chaque chien sont alors subis par des centaines, parfois des milliers de gens qui ne peuvent plus récupérer de leur fatigue nocturne, profiter d’une sieste, ni même endormir leur bébé. Le chien de leur proche ou lointain voisin hurle, aboie, jappe,… Les dogues répondent aux roquets. Tout le voisinage se résout à fermer les fenêtres, même en plein été.

Les enfants évitent certaines rues de peur de voir le fauve bondir par-dessus la clôture ou traverser la haie.

Les chiens mordent plusieurs milliers de gens chaque année en France, le plus souvent des enfants et des personnes âgées. Ils sont responsables de plusieurs décès. Imaginez les battues qui seraient organisées si un quelconque animal sauvage se rendait responsable d’autant d’agressions !

Les crottes sur les trottoirs sont désagréables, mais au moins on peut tenter de les éviter en marchant les yeux rivés au sol. Qui peut me dire comment se mettre à l’abri des hurlements des chiens ?

Que faire ?

Offrir des colliers anti-aboiements ? Ils ne seraient pas utilisés.

Appeler la police ? Elle a bien d’autres… chats à fouetter.

Changer de maire pour que le nouveau protège les citoyens ? Pourquoi pas.

Entamer une pétition ? J’y pense.

Et vous ? Qu’en pensez-vous ?

 

 

 

 

 


 

18 Identité culturelle.

Les biologistes ont mis un terme au classement des humains en races après des siècles de supériorité affichée des uns sur les autres. Nous venons bien tous des mêmes ancêtres, nous sommes bien tous de la même et unique race. Pour trouver une autre manière de constituer des groupes, on a utilisé le terme d’ethnie. Ce classement, tout aussi arbitraire que le précédent fait référence à une langue, ou des coutumes, ou des ressemblances physiques, ou une histoire…ou une alimentation… Mes enfants, devenus adultes, ne se ressemblent pas, ne s’alimentent pas de la même manière, n’ont pas les mêmes loisirs… Ils ne seraient donc pas de la même ethnie.

Plus récemment, ceux qui ont besoin de s’affirmer supérieurs parce que différents, ont décidé de se raccrocher à l’identité culturelle. L’identité, constituée pour les psy de la perception de soi, du concept de soi et du sentiment de soi, est en construction permanente pour chaque individu. Quel sens ce mot peut-il avoir s’il prétend enfermer toute une population ou même un seul groupe ? L’identité culturelle serait ce qui est commun aux membres d’un groupe et les pousse à affronter les autres groupes. Le plus souvent c’est le territoire qui rassemble, d’où les guerres entre tribus, villages, provinces, pays, confédérations… La religion favorise aussi ces enfermements et affrontements, surtout quand elle devient visible par des signes extérieurs… On peut citer encore les groupes sociaux, sportifs… puisque ce qui nous distingue est infini.


Il y a trente ans, alors que quelques électeurs de la commune de Yolet (15) attendaient un candidat aux élections cantonales venant de la vallée voisine, j’ai entendu : « les gens de la vallée de la Jordanne sont différents de nous ». Ils étaient tous agriculteurs depuis des générations à quelques kilomètres de distance, souvent apparentés, parlant le même patois, subissant le même climat sur le même sol volcanique !

Il y a dix ans, alors que j’habitais la Réunion, j’avais parmi mes amis Luçay Permalnaïk, un « Malbar » qui me disait souvent : « vous, les métropolitains, vous êtes différents ». Nous avons décidé de définir nos différences. Quand son ancêtre venait d’Inde pour travailler la canne à sucre comme engagé, le mien était serf ou métayer en Corrèze. Sa peau était plus sombre, il mangeait des mets plus épicés et… c’est tout ! Instits tous les deux, militants de la Ligue de l’Enseignement et de l’Education Permanente, aimant le sport et la vie associative, progressistes, laïques, … toutes nos valeurs étaient les mêmes.

Si l’on admettait un jour que chaque individu est unique et ne peut être réduit à l’une de ses activités ou caractéristiques. Que les gens de couleur différente, avec ou sans religion, écoutant des musiques variées, appréciant des cuisines dissemblables, nés sous des latitudes plus ou moins éloignées de l’équateur, sont simplement des êtres humains, la vie deviendrait plus belle.

Pour le mouton pressé d’adopter une mode vestimentaire, d’acheter le dernier gadget promu par les commerçants, de répéter le slogan du parti ou le mot prononcé la veille par l’animateur vedette de la télé, il est tellement confortable de s’installer dans l’autobus de l’identité culturelle, de l’ethnie ou de la race, plutôt que de chercher à comprendre ce qu’il est. C’est pourtant le seul vrai chemin de l’Humanité. Celui qui favorise la rencontre avec ceux qui nous ressemblent vraiment.

 

 

 

 


 

19 Le dopage.


Après le Tour de France et au moment des J.O., le dopage des sportifs est à la une de toutes les gazettes. Haro sur le sport et les sportifs !

Et bien non !

Les sportifs professionnels sont des gens qui ont un métier dans lequel la performance est la seule chose qui compte : pour leur notoriété, pour leur rémunération, pour leur ego, pour leur entourage, pour… leur monde. Les performances les meilleures sont les seules prises en compte. Il ne suffit pas d’être « bon », il faut être le premier. Alors l’entraînement prend le pas sur tous les autres temps de la vie. Des « chercheurs » poussent les machines humaines jusqu’à la rupture. Les enfants « détectés » sont arrachés à leurs famille, leurs camarades, leurs études, leurs loisirs… pour que retentisse l’hymne national, pour que les fédérations reçoivent de fortes sommes rémunérant leurs cadres et leurs élus, pour que la presse sportive vende du papier, pour que les sponsors (voir Pub…..), mettent en avant les produits que nous devons consommer, pour… Et le sport dans tout ça ?

Il n’est question ici que des professionnels du sport. De ceux qui, à un moment, ont décidé de faire ce métier. Un jour je parlerai des sportifs, ceux qui vivent leur épanouissement dans les activités physiques, de compétition ou de loisir, dans le respect d’eux-mêmes, de leurs partenaires et leurs adversaires. C’est une autre histoire.

Le sport professionnel est mis à l’index alors que les mondes de la politique, de la culture, du spectacle, de l’entreprise… sont oubliés. Á qui voudrait-on faire croire qu’on peut mener une campagne électorale de plusieurs mois sans assistance médicale et pharmaceutique (ce qu’en sport on appelle dopage) ? Á qui peut-on faire croire qu’un chanteur vit des mois de tournée sans l’aide de produits illicites ailleurs ? Á qui… ?

Et l’on nous rebat les oreilles avec les tricheurs du port. Il est donc moral d’obtenir une fonction d’élu politique ou de dirigeant d’entreprise en trichant par l’usage de produits dopants diabolisés dans le sport.

De qui se moque-t-on ?

Ou l’on admet que tous les secteurs d’activité doivent être « nettoyés » de ces pratiques aberrantes et dangereuses pour les individus et la société, ou l’on fout la paix aux sportifs professionnels !

Je suis un amateur de spectacles sportifs.

J’ai consacré une part considérable de ma vie à l’éducation des enfants et des adolescents par le sport.

Sortons les hymnes des stades. Chassons les financiers du sport amateur.

Pour le monde des ambitions et du fric envers et contre tout la lutte passe par les urnes et l’engagement politique.

 

 

 

 

 


 

20 Cantal passion


Cantalpassion est un hôtel-restaurant-centre des congrès-multi média où tous trouvent ce qu’ils

cherchent et peuvent apporter ce qu’ils souhaitent.

La vaste entrée commune passée, des corridors, plus ou moins vastes selon l’usage qui en est

fait, conduisent aux grandes salles et aux salons intimes. Ici des photographes exposent leurs

clichés, là des dentellières présentent leurs napperons, plus loin des poète murmurent leurs

textes, …

 

Tout, tout, tout vous trouverez tout sur Cantalpassion.

Comme dit Jean : « nous n’en sommes qu’à la préhistoire d’Internet ».


Quelques personnes regrettent bien sûr que l’ordinateur vole du temps que l’on pourrait

consacrer à… à quoi au fait ? Au bistrot ou à la pétanque, à la rêverie ou au tennis ? Mais il

en reste du temps dans la plupart des journées.

Ma mère me disait combien elle avait été punie par sa mère la surprenant à lire : « tu perds

ton temps ! Tu ferais mieux de… »

Certains de mes amis ont refusé l’intrusion de la télévision dans la vie de leurs enfants :

« ils gagneront à… » à …?

Comme si la télé imposait ses émissions à deux amants plongés dans leur passion, à des amis

lancés dans une conversation, à des ados emportés par leurs échanges, à des enfants qui jouent

avec leurs copains…

Internet ne condamne à rien !

Internet permet beaucoup à ceux qui veulent apprendre et rencontrer, visiter, échanger, créer,

réfléchir…

Internet est un moyen de se cultiver et de s’épanouir qui n’empêche rien.


Cantal Passion est bien un extraordinaire outil pour le service de tous les Cantaliens.

 

 

 

 

 


 

21 Barak Obama

Le futur président des USA serait noir.


On lit et on entend partout que le prochain président des Etats-Unis est un Noir.

Oui. Barak Obama est noir à cinquante pour cent puisque son père est un Noir (africain). Sa mère étant une Blanche ( américaine) on pourrait aussi bien dire qu’il est blanc.

En fait c’est un Métis.

On n’emploie jamais ce terme qui est pourtant le seul exact. Il y a des Grands, des Petits et des Moyens. On voit ces Moyens plus ou moins grands selon qu’on est soi-même petit ou grand. Il en va de même pour les Gros et les Maigres, les Jeunes et les Vieux…

De gens un peu plus bronzés que l’Européen moyen (encore qu’entre un Sicilien et un Norvégien il y ait comme une différence), on dit pour faire branché: « c’est un Black ». On manifeste ainsi son racisme en le classant dans une variété différente. « Quand ça se voit on l’est » disent les Métis. Comme si les Blancs avaient besoin de se voir plus purs. C’est quoi pur ? Après des siècles d’invasions, de guerres et de viols, de voyages, de colonisations, de brassages multiples, qui peut croire que son sang vient d’une lignée protégée par une constante consanguinité ? Depuis que les biologistes ont fait connaître les résultats de leurs études on sait combien les « sang-mêlés » sont forts et les consanguins sont fragiles.

Depuis que nous côtoyons de plus en plus fréquemment Chinois, Vietnamiens, Cambodgiens… nous n’osons plus les appeler « jaunes », selon les terminologies coloniales, puisqu’ils sont plus blancs que nous. Aux racistes de tous horizons, il reste donc les « Noirs ».

Ne serait-il pas temps d’admettre le monde tel qu’il est, dans lequel tous les humains sont … des humains ?

 

 

 

 

 


 

22 Pub. Télé. Liberté.

La réduction des plages publicitaires à la télé provoque les réactions les

plus diverses entre ceux qui en veulent plus pour supprimer la redevance et ceux qui en

souhaitent un peu moins pour suivre leurs films sans interruption.

Jamais encore je n’ai lu ou entendu ce qui me parait pourtant évident : la publicité est

une monstrueuse atteinte à nos libertés.

La T.V.A, cet impôt injuste, s’applique elle aussi de la même manière pour tous (riches et

pauvres) et sur tous les produits. Mais elle sert (en principe) au financement des routes

et des écoles, des hôpitaux et … des chars. Le tout sous notre contrôle par

l’intermédiaire des plus compétents d’entre nous que nous avons élus pour cela.

De la même manière, avec la publicité, les industriels majorent les prix (pour nous

conduire à consommer leurs produits dont nous n’avons aucun besoin). Non seulement nous

subissons ces augmentations mais aussi la pollution générée par les affiches, articles,

enseignes lumineuses et panneaux de bord de route mais aussi, surtout, nos libertés sont

attaquées. Ces masses d’argent détourné permettent aux mêmes financiers de nous imposer

quel théâtre, quel cinéma, quel sport, quels événements culturels nous allons consommer.

Les éducateurs des plus petits clubs sportifs, les bénévoles de tous les festivals ou

concours, les créateurs de toutes les parutions consacrent une part importante de leur

temps à la chasse aux sponsors (on va jusqu’à dire mécènes !) dont ils vont afficher les

couleurs, cautionnant ainsi les produits les plus divers dont ils se font des garants de

la qualité. Forts du pouvoir donné par l’argent amassé lors des majorations de prix, les

recéleurs décident de l’évolution culturelle du peuple. Aucun spectacle, aucun sport,

aucune émission télé,… rien ne peut être mis en place sans l’argent de la pub. Et certains

en redemandent.

 

Alors non ! Ce n’est pas la pub qui doit décider, avec notre argent, de ce que nous

verrons à la télé. C’est à ceux qui l’utilisent de payer ce service. Au juste prix nous

donnant droit au contrôle des programmes et au choix des responsables des chaînes (en faut-

il 200 ? 300 ? plus ?), comme pour tous les autres éléments de la société démocratique.


On devient esclave par accident. On le reste par lâcheté.

 


Au moment où nos gouvernants disent rechercher tous les moyens de nous redonner du pouvoir d'achat, j'aimerais que les économistes suggèrent la suppression de la publicité qui majore considérablement et de façon éhontée le prix de tout ce qui nous est nécessaire. Liberté pourrait être laissée pour la "réclame" des produits de luxe et autres denrées réservées aux privilégiés.

En ces temps de réflexion sur la protection de notre planète et des conditions de vie de nos descendants, je vous laisse imaginer ce que nous pourrions éviter comme pollution par la suppression de tous les documents publicitaires ainsi que par leur trans^port.

 

 

 

 


 

23 Je te connais !

Chaque jour me fait différent.

J'ai encore appris et oublié; j'ai rencontré de nouvelles personnes et découvert d'autres lieux; j'ai grandi ou je me suis tassé; une blessure ou une maladie a modifié mon corps...

Semaine après semaine j'ai changé.

Pourtant, certains de ceux avec qui j'ai partagé quelques moments voilà dix ans, peut-être même quarante ou cinquante ans, disent me connaître.

Connaît-on jamais quelqu'un?

Aller vers la connaissance de soi demande tellement d'efforts et de lucidité qu'on ne parvient qu'à se rapprocher un peu d'une vérité déjà dépassée. Comment pourrait on alors espérer connaître un autre ?

 

 

 

 

 


 

24 Amitié.

C’est quoi un ami ?

Quelqu’un avec qui je partage une activité : je joue au foot avec mes amis, je pêche avec mes amis ; je chante avec mes amis ; je marche avec mes amis…

Quelqu’un avec qui je vais au spectacle : concert ; théâtre ; rugby …

Quelqu’un qui a besoin de moi, ou de mon argent, ou de mon pouvoir (c’est mieux si j’ai aussi besoin de lui).

Si je suis vieux ou malade, ne pouvant plus agir, aller voir, aider… je risque fort de ne plus avoir d’ami.

 

 

 

 

 


 

25 Embuscade.

L’info en continu d’Orange ayant apporté des précisions sur l’embuscade afghane, j’ai fait part de mon étonnement concernant la mauvaise préparation de l’avancée des soldats français. J’ajoutais que, toujours, ce type de conflit avait vu l’échec des étrangers (Indochine, Vietnam, Algérie, Afghanistan déjà avec les Russes…).

Ce message m’a valu une réplique contre « le planqué dans les bureaux que j’avais sans doute été en Algérie ».

D’où un retour sur mes textes enfouis depuis près de cinquante ans. J’en tire ce passage tel que je l’avais écrit à l’époque. Pour…je ne sais pas.

« Ouali était en embuscade près de Sidi Khreirat avec 11 gars. Tout le commando est parti à 6 h. Je suis resté avec un chef, un radio et 12 inaptes. Ouali appelle par Parcueil, un poste voisin qui sert de relais radio. Il vient de voir une douzaine de fells entrer dans le village à 300 mètres d’eux. Je fais préparer les gars et j’appelle le P.C. du bataillon. Le capitaine O.R. me dit : « qu’il attaque ! » Je lui rappelle la faiblesse du groupe de Ouali. Il répète : « qu’il attaque ! » Ecoeuré je transmets l’ordre. Ouali annonce 2, puis 3, en fait 5 blessés. Je descends au col où l’aspirant responsable du maghzen me passe ses harkis. Son camion vient de partir avec le chauffeur, seul. Quelle pagaïe ! Nous fonçons à pied. L’ambulance nous rejoint. Le toubib me dit que les deux half-tracks sont derrière, en panne. Je retrouve Ouali. Il me dit qu’il a eu envie de refuser l’ordre d’attaquer. En ligne, PM à la hanche, ils ont avancé. « Shcoun ! » (qui est-ce ?) demande le guetteur fell. Chevalier répond : « shcoun ? » Le fell tire et lance une grenade. Ils sont cinq au tapis. L’un des harkis a une balle dans la jambe, et… une grenade dégoupillée dans la main. Il réussit à remettre la goupille. Ouali est dégoûté. Ce militaire engagé aime se battre. Il croit à la « Cause », sent le terrain, n’a peur de rien… est la plus belle bête de guerre du commando. Il me dit : « je vais démissionner. J’ai fait bousiller mes gars. »

Il me demande : « mon lieutenant, pourquoi vous m’avez dit d’attaquer ? » Je lui raconte comment tout s’est passé sans réussir à le calmer. Je le rencontrerai le 11 novembre. Il me dira que son père vient d’être abattu par les fells. « Le premier que j’attrape, je le découpe en morceaux. Le plus gros sera comme une pièce de 5 francs. »

Je m’en veux d’avoir transmis l’ordre imbécile. Je suis sous-lieutenant. Il est capitaine. Saint-cyrien avec 15 ans de combats.

En bon robot discipliné j’ai obéi.

La guerre.

L’armée et sa rigueur.

 

 

 

 

 


 

26 La prostitution.


« Le plus vieux métier du monde » qu’ils disent.

Un métier !

Vous verriez votre sœur, votre fille, exercer ce « métier » ?

Votre mère aurait pu le faire ?

Ah ! Oui ! Pour elles c’est différent.

Pour certaines femmes (quelques hommes aussi c’est vrai) ce serai normal. Comme le disaient les colonisateurs pour les Canaques ou les Zoulous qu’ils montraient dans les cirques.

Comme le disent les racistes de tout bord.

Comment peut-on imposer une relation sexuelle ?

Et l’on entend des « notables » évoquer avec un sourire tranquille leurs premières « amours » avec des prostituées. Ils s’en vantent même.

Quand se décidera-t-on à poursuivre ceux qui sont responsables de cet odieux esclavage ? Les souteneurs biens sûr, et les « utilisateurs » tortionnaires et pervers.

Pendant la guerre d’Algérie, la torture était justifiée par des morts prétendument évitées lors des « aveux » arrachés par la violence. Les mêmes disent que la prostitution soulagerait les malades, évitant ainsi les viols.

Et nous laissons faire.

Notre Etat prélève même des impôts en notre nom sur les victimes.

 

 

 

 

 


 

27 Les appels de phares.


Il doit vous arriver, à vous aussi, de croiser des automobilistes qui signalent un contrôle de gendarmerie en allumant leurs phares.

Belle solidarité !

Des ivrognes peuvent échapper à des contrôles, conserver leur permis puis écraser un vieillard.

Des fous passent doucement devant les radars et provoquent un accident après avoir retrouvé le plaisir de la vitesse.

J’ai souvent pensé au kidnappeur qui évitait l’interception policière grâce à l’appel de phare d’un automobiliste. Ce conducteur, arrivant chez lui, découvrait que son petit avait été enlevé. L’enquête et les aveux du bandit permettaient d’informer le père que son appel de phares avait laissé le temps nécessaire au viol et au meurtre du petit.

Continuez donc à faire des appels de phare.

Sans moi.

 

 

 

 

 


 

28 La vieillesse ! Non !


Et pourtant j’y vais…

 


Sans avoir, autant qu’il m’en souvienne, rien demandé à personne, je nais un matin de juin.

Et je commence à vieillir, puisque me voilà porteur de cette M.S.T mortelle qu’est la vie.

La mort je la vois presque chaque jour avec mes copains jouets qui passent de la basse-cour de mes grands-parents à leur table. C’est le doux lapin assommé avant que le sang ne coule de son œil arraché. Pour le coq c’est un peu moins rapide par le couteau enfoncé dans son palais. Le cochon fait savoir son déplaisir par des hurlements qui traversent mes mains collées sur mes oreilles. La mort fait partie du quotidien des enfants de la campagne.

La vieillesse m agresse le jour où ma grand-mère m’emmène chez une voisine, sans doute un peu cousine, qui ne quitte plus sa chambre. Je dois avoir neuf ou dix ans. L’image de ce squelette recouvert d’une peau jaune et parcheminée ne m’a plus quittée depuis. Et ces ongles ! Des griffes de deux ou trois centimètres de long. Les yeux voilés ne me voient pas plus qu’ils ne perçoivent le reste du monde. Un léger souffle-râle ponctuait la conversation de ma grand-mère. Fuir ! Je voulais fuir. Je ne respirais pas de peur que… je ne sais pas de quoi mais la terreur était en moi.

Je ne dis rien à ma grand-mère sur le chemin du retour, pas plus qu’à ma mère le soir. Pas plus qu’à quiconque jamais.

J’ai su ce jour-là que mourir n’est rien.

Mais ça ! Non ! Jamais !

Jamais pour moi.

 

 

 

 

 


29 Procureur de la République.


Les procureurs de la République sont devenus des vedettes.

Il ne se passe pas de jour sans que l’un d’eux n’apparaisse sur les écrans pour évoquer la disparition d’un enfant, un accident de la route, un incendie, une attaque de chien ou un meurtre.

Aussi fier de voir les caméras et micros se braquer sur lui que l’est un comédien ou un politicien, l’homme de Loi explique… ce qu’il devrait taire. Les noms d’hommes et de femmes se voient livrés à toutes les curiosités ainsi que les circonstances possibles de l’affaire..

Je croyais que le secret de l’instruction s’imposait à tous ?

J’avais appris que nul n’était coupable tant qu’un Tribunal n’avait pas délibéré.

Comment les accusés ainsi médiatisés pourront-ils faire valoir leur innocence s’ils obtiennent un non-lieu ?

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JC Champeil