Des trois voies d'accès menant au Pas de Peyrol, puis au sommet du Puy Mary, le passage par Mandailles est sans doute le plus incontournable, la petite cité de montagne étant à la fois le point d'arrivée pour ceux qui traversent la vallée de la Jordanne et le point de départ vers le Puy Mary. Mandailles-Saint-Julien est labellisé station de pleine nature depuis 2019.
La halle de Mandailles Saint-Julien
En 2019, une halle de Mandailles d'une superficie de 200 m2 a été bâtie au bord de la Jordanne, à l’emplacement d’un ancien terrain de tennis, elle a vocation à abriter des marchés de pays ou des évènements festifs tels que la transhumance mais aussi à être un lieu de passage ou de pause pour les visiteurs.
Les maîtres d’ouvrage, la Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac et la Mairie de Mandailles Saint-Julien, ont fait appel à l’Atelier du Rouget de Simon Teyssou & associés.
La halle, qui s'inspire directement de la traditionnelle grange-étable, est constituée de matériaux bruts, béton, charpente bois, couverture acier corten (acier patinable à corrosion superficielle provoquée). La couverture en acier évoque les tôles ondulées rouillées qui ont remplacé depuis longtemps les couvertures les toitures en chaumes. La charpente en douglas (qui provient des forêts du Massif central) rappelle quant à elle la charpente des fermes cantaliennes, sans panne ni chevron.
En 2020, l'ouvrage a reçu le grand prix de la revue d'architectures pour sa réalisation et son caractère emblématique.
En 2021, c'est le prix régional de la construction bois, concours récompensant les plus beaux ouvrages bois de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui lui a été officiellement attribué lors d'une remise de prix à Lyon.
Dans son édition du 18 septembre 2020, le journal Le Monde emballé par la réalisation la décrit en ces termes : « … une grande halle de marché, un parking et une passerelle sur la rivière [NDLR : passerelle alors en projet] qui valorisent le village en lui imprimant une dynamique nouvelle. Conçu dans un dialogue intime, pour ne pas dire amoureux, avec la topographie du site et les formes de l’architecture vernaculaire, le geste ressort d’une forme d’acupuncture du territoire où architecture, urbanisme et paysage sont comme indissociables ».
Malgré cette quasi-unanimité remportée auprès des professionnels, le projet n'a pas plu à tout le monde, le coût de la construction estimé à 1,4 million d’euros, hors taxe et hors dépassement de budget, dont 948 000 euros de subventions de la Région, du Département et de l’Europe, n'est peut-être pas étranger à cet accueil mitigé.
Il n'en reste pas moins que cette construction qui attire l'oeil sans l'agresser est un indéniable atout pour la commune cantalienne « du bout du monde ». Gageons qu'elle le restera à condition d'être régulièrement entretenue, y compris hors-saison, sous peine de se transformer en verrue à l'entrée du village.
La passerelle de Mandailles-Saint-Julien
Installé dans la nuit du 27 au 28 juillet 2022, un nouvel ouvrage est venu compléter la station de pleine nature. En effet, longue de 20 mètres, une passerelle enjambant la Jordanne, a été implantée à la sortie immédiate du bourg en direction du Puy Mary afin de permettre aux visiteurs de rejoindre les installations touristiques du cœur du village via le chemin piétonnier en rive gauche de la rivière.
Dans une volonté d’harmonie, la passerelle a été réalisée avec les mêmes matériaux que ceux utilisés pour la halle, du béton gris et de l’acier corten. L’ouvrage de plusieurs tonnes fabriqué en un seul morceau en atelier (entreprise bretonne ECMB) a nécessité la mise en place d'un convoi exceptionnel pour être acheminé sur place, ceux qui connaissent nos routes comprendront aisément.
Et la belle histoire continue puisque le 16 octobre 2024, la passerelle de Mandailles-Saint-Julien a reçu le Prix Eiffel de l'Architecture 2024 dans la catégorie « Franchir » lors de la cérémonie Steel·In 2024 organisée par ConstruirAcier à Paris. Pour mémoire, les Eiffel de l'architecture sont destinés à récompenser les réalisations architecturales qui témoignent de la vitalité et de la qualité de la construction acier en France.
On ne peut que souhaiter longue vie à cette passerelle et qu'elle soit empruntée par de nombreux promeneurs.
DTF, novembre 2024