Le renard, cet animal que l'on dit rusé - la faute à Jean de La Fontaine ? - a des oreilles pointues, un museau effilé, un pelage roux et une longue queue en panache. Il vit dans un terrier qu'il creuse sous les racines d'arbres ou dans des talus. Omnivore, il se nourrit de petits rongeurs et de fruits mais peut s'attaquer à des animaux de taille plus imposante tels que le lièvre. Il peut arriver qu’un renard mange un cadavre d’animal mort (chevreuil par exemple dans le Cantal) ce qui lui permet de passer l'hiver, tout en faisant acte de nettoyage.
Il chasse le plus souvent la nuit en solitaire. La femelle l'attend au "poste". Son territoire de chasse s’étend sur environ 150 à 350 ha (1,5 à 3,5 km2). Il possède une technique de chasse remarquable, on dit qu’il mulotte, il effectue une sorte cabriole qui lui permet, après avoir été propulsé en l'air, de retomber sur la proie convoitée et de s’en emparer. Cependant cette technique n’est efficace qu’une fois sur cinq.
On dit que le renard glapit, jappe ou trompette. Son cri lui permet de trouver sa femelle qu’il suit également à la trace grâce aux indices olfactifs qu’elle laisse sur son passage. La fécondation a lieu de la mi-janvier à la mi-février. La mise à bas se fait entre mars et mai dans un terrier, souvent un terrier délaissé par une autre espèce.
Le renard en quelques chiffres :
- Gestation : 52-53 jours
- Naissance : 4 à 5 renardeaux par portée, pesant 100 g à la naissance,
- Maturité sexuelle : 10 mois,
- Espérance de vie de 2 à 5 ans,
- Vitesse de déplacement : 6 à 13 km/h avec des pointes à 60 km/h possibles,
- Peut sauter 3 mètres en longueur et 2 mètres en hauteur.
Quelques mises au point concernant le renard :
- La première concerne le terme de "renard" qui n’est autre que le nom donné au héros très populaire du Roman de Renart, ensemble de courts récits animaliers écrits en vers au Moyen-âge par différents auteurs (souvent anonymes). Auparavant c'est le terme"goupil" qui désignait le renard
- Trop souvent mal-aimé, le renard subit les foudres des chasseurs qui voient en lui un concurrent. En effet, quoi de plus facile pour lui que de s'emparer du gibier sans défense fraîchement lâché dans la nature ! L'autre argument des chasseurs en faveur de son maintien sur la liste des "nuisibles" est que le renard est le vecteur de l'échinococcose (maladie du foie) mais l'incidence réelle sur l'homme, en France et dans le Cantal en particulier, n'a fait l'objet d'aucune estimation chiffrée. Le renard figure dans la liste des "nuisibles" dans la majorité des départements dont le Cantal. Seuls, à ce jour (novembre 2018) quelques départements dont la Moselle, la Meurthe-et-Moselle, les Ardennes, l'Aube et la Savoie l'ont retiré de cette liste.
- Précieux allié du monde agricole, le renard est un véritable dératiseur bio (de 6 000 à 10 000 rats taupiers par an et par individu !). Hélas, dans la réalité, ce sont plus de 6 000 renards qui seraient tués chaque année dans le Cantal.
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Le corbeau et le renard (Jean de la Fontaine, 1668)
Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. "
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
DTF