La marmotte est un rongeur fouisseur dont l’espèce la plus connue est celle qui vit dans les montagnes. Qui ne connait pas l’expression populaire « dormir comme une marmotte » ? Elle vient tout simplement du fait que la marmotte dort presque 6 mois sur 12. En effet, elle hiberne dès que les jours déclinent (octobre) jusqu’au printemps (avril), c’est sa seule chance de survivre aux rigueurs de l’hiver en montagne.
Les marmottes ont été introduites dans le Cantal au printemps 1989 à la demande de la Fédération cantalienne des chasseurs afin "de valoriser et de renforcer le patrimoine du département en petit gibier".
Les premières, au nombre de 10, avaient été lâchées dans le Cantal en 1964, sur la commune de Laveissière (un deuxième lâcher aurait eu lieu peu de temps après). En 1989, 142 marmottes ont à nouveau été lâchées sur les sites du Puy de Peyre-Arse, du Puy Gerbel et du Puy de Niermont à l'initiative de la Fédération Départementale de Chasse du Cantal. La population actuelle est estimée à 200 individus ; compte tenu de cet effectif et de son faible impact sur l'environnement, la marmotte n'est pas chassée dans le Cantal.
Quelques chiffres :
- Taille : 57 à 90 cm
- Poids : 4 à 7 kg
- espérance de vie : 15 à 18 ans
- gestation : 33/34 jours
- Naissance : juin/juillet
L’hibernation
C’est roulées en boule, le nez dans la queue, qu’elles passent l'hiver en famille – ainsi les adultes réchauffent les plus jeunes nés au printemps - dans le nid douillet qu’elles se sont constitué au fond de leur terrier. Leur température interne chute de façon drastique, passant de 37 °C à 5 ou 6 °C ! Cette perte de plus de trente degrés leur permet d'économiser de l'énergie durant plusieurs mois. Battements cardiaques et mouvements respiratoires deviennent ainsi à peine perceptibles.
Le reste du temps
Quand elles ne dorment pas, les marmottes, territoriales par nature, sont en permanence sur le qui-vive, leur système d’alerte est très performant. En cas de danger, elles émettent un sifflement qui peut varier selon l’intensité du danger (renard, rapace et même martre ou hermine, ces dernières n’hésitant pas à s’engouffrer dans les terriers pour s’emparer des plus jeunes) mais quoi qu’il en soit à la moindre alerte, tout le monde file à l’abri. Et quand il faut affronter l’ennemi, leur meilleure arme sera leurs longues dents.
A la tête de la tribu, on trouve un male et une femelle dominants chargés d’assurer la reproduction. Un male subalterne qui souhaiterait se reproduire doit quitter la tribu pour fonder la sienne, tache compliquée par la difficulté de trouver un emplacement où installer son propre terrier.
Quand aucun ennemi ne pointe à l’horizon, la marmotte en profite pour jouer, se prélasser, voire dormir au soleil et surtout pour refaire le plein, elle se gave littéralement, fait des réserves de graisse, allant jusqu’à doubler son poids afin de se préparer à la longue hibernation qui l’attend.
Nombre d'amateurs, des photographes ou tout simplement des curieux, veulent voir ces adorables boules de poils complètement craquantes, mais attention à ne pas trop les déranger car, à court terme, les marmottes pourraient être victimes de leur succès comme l'explique Arnaud Lafon, technicien à la Fédération des Chasseurs du Cantal :
Texte : DTFPhotos : JPR« Le cycle biologique des marmottes est complètement perturbé, elles sont inquiètes et ne sortent plus. A terme, il risque d'y avoir un impact sur la qualité de la reproduction et donc sur le nombre d'individus ».
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