La présence du chamois, véritable montagnard, amateur de pentes escarpées inaccessibles et de falaises, est attestée dans le Cantal à l’époque préhistorique avant sa disparition à la fin de l’époque glacière.
Selon les sources, 11 animaux issus du Parc de Chambord ont été lâchés en deux fois dans les années soixante, puis un deuxième lâcher de 45 animaux originaires des Vosges a eu lieu autour du Puy Mary en 1978. Près de 800 têtes seraient actuellement présentes dans le massif cantalien. Au moment de son départ à la retraite, Didier Lamberet, technicien de la fédération de chasse du Cantal se souvient :
"les trois premiers animaux « sont livrés » par transporteur, l’émotion est là mais pas autant que pour les autres. Pour les 10 lâchers suivants, les choses se passent différemment ... Lui et un collègue sont allés les chercher, à bord d’un tube Citroën HY jusqu’à cette réserve naturelle des Vosges."
Les chamois font partie de l’ordre des ongulés, de la famille des bovidés et du genre des rupicaprinés. Ils vivent souvent à flanc de rocher, zones au relief accidenté qui garantissent leur sécurité.
Le chamois male est appelé bouc, la femelle chèvre, les deux sont parés de cornes de couleur sombre en forme de crochets qu’ils conservent tout au long de leur vie. La femelle de l’année précédente est appelé éterle, le bouc de la même période éterlou.
Après une gestation de cinq mois et demi, les chèvres s’isolent, de la mi-mai à la mi-juin, pour mettre bas. A ce moment-là, elles rejettent, non sans une certaine agressivité, leur petit de l’année précédente. Le chevreau pèse de 1 à 2 kg à la naissance et 9 à 10 kg à l’âge de deux mois. Les femelles se regroupent en harde pour élever leurs petits ensemble.
En été, leur pelage est gris-beige, la mue, qui a lieu au début de l’automne, laisse la place à trois épaisses couches de poils brun sombre, le pelage d’hiver.
Même s’il passe près de la moitié de son temps à se nourrir, le chamois se contente de peu avec un régime alimentaire frugal composé d’herbes, de feuilles et de fleurs (iris, jonquilles, gentianes, trèfles). En cas de pénurie, il peut se rabattre sur les écorces d’arbre et les lichens.
En cas de danger, il émet un sifflement appelé chuintement. Il a une excellente vue (jusqu’à 500 m), particulièrement lorsqu’il s’agit de repérer des objets en mouvement. Son odorat lui permet de détecter la présence d’intrus, en particulier lorsque le vent est favorable. Malgré une espérance de vie théorique de 25 ans, il dépasse rarement 15 ou 16 ans si les chasseurs lui en laissent la possibilité (le plan chasse autorise le tir de 294 têtes pour la saison 2018/19).
Texte : DTFPhotos : JPR
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