En plus d'être un utilisateur de chiens de troupeau, Jacques Rouchez est également vice-président de l'association ACUCT, Association Cantalienne d`Utilisation du Chien de Troupeau, créée en 1997 et forte d'une trentaine d'adhérents. Installé depuis 1993, comme exploitant agricole et éleveur au Jarry de Paulhac, Il a vite été convaincu de l'intérêt du binôme avec le chien pour conduire son troupeau de 50 laitières de race Abondance.
Quand le chien de troupeau devient un auxiliaire de travail véritablement efficace ...
C'est après avoir participé a un stage d'initiation en 1997, organisé par la Chambre d'Agriculture, sur Saint-Flour que Jacques Rouchez prend pleinement conscience de l'intérêt d'avoir un chien de troupeau dressé : « Beaucoup d'exploitants agricoles possèdent des chiens de troupeau, malheureusement tres peu sont dressés et donc incapables de mener un troupeau ». D'ou l'intérêt de l'association créée dans la foulée avec d'autres éleveurs qui, a travers l'organisation de démonstrations et de concours, met en valeur le travail de ces chiens exceptionnels tout en créant un réseau de contacts pour les formations ou les demandes de chiens.
Chien de ferme et des espaces ...
S'il existe plusieurs races de chiens de troupeau, Jacques, lui, a opté pour le Border Collier, une race originaire de la région du même nom située entre l'Écosse et l'Angleterre. C'est d'ailleurs le chien le plus utilisé dans les exploitations agricoles et le plus représenté dans les concours sur troupeau. Jacques Rouchez a aujourd'hui deux mâles qui aident sur l'exploitation : Pady, 11 ans, et son fils Azard, 5 ans. « Dresser un chien de troupeau est un investissement en temps, en soins, en patience. Mieux vaut être prêt pour en avoir un. Mais au final, quand le tandem marche bien, c'est un véritable confort au niveau du travail en plus du plaisir et de la fierté d'avoir un chien éduqué, aux ordres et à l'écoute », insiste cet utilisateur convaincu. Il reconnaît d'ailleurs la ténacité, l'endurance, l'ardeur au travail, la docilité, la concentration, l'intelligence du chien de berger ni craintif, ni excessivement soumis. Il explique son besoin irrépressible de rassembler et de rabattre tout ce qui semble se disperser ou fuir, par ses instincts ancestraux de chasseurs en meute. Instincts qui ont été détournés pour mieux servir leur maître. Chien de berger, le border sait s'imposer et se montrer persuasif par son comportement face au bétail sans toutefois l'oppresser : tout est question de dosage et de stabilité de caractère. « Il n'y a pas de mauvais chiens, il n'y a que de mauvais maîtres », lance le Vice-président. Car si le chien de troupeau et notamment le border est un animal facile a dresser, il faut au préalable « éduquer » le maître pour dresser le chien. Des apprentissages rendus possibles avec la mise en place de formations orchestrées par la Chambre d'Agriculture qui se déroulent en deux parties : « une initiation avec les ordres de base et la mise en troupeau, suivie d'un stage pratique avec la séparation d'un troupeau, et les techniques pour repousser le troupeau, une action contraire a leur instinct naturel de rabatteur », souligne l'éleveur et d'ajouter qu'il n'est pas nécessaire d'être propriétaire d'un chien pour participer a l'initiation au dressage.
Le chien de berge, fruit d'une sélection pour un tandem gagnant
Si le choix de la race du chien de troupeau est une histoire d'affinité, il est préférable de mettre toutes les chances du côté du dresseur en optant « pour un chien a papiers » : avec une lignée connue. « Plus on veut aller loin dans le dressage, mieux vaut avoir un chien certifié ; un chien étant constitué par 50 % de génétique et 50
de travail », explique Jacques Rouchez. Une sélection est donc faite sur les origines du chien pour obtenir un chien de travail de qualité. Trois critères faisant appel a l'instinct de la chasse reposent sur trois mots essentiels : « rechercher, regrouper, ramener » le troupeau d'ovins, de bovins, voir de caprins, de volailles... Au delà de ces critères, il y a l'attirance réciproque entre le chies et son futur maître qui après imprégnation, travail et confiance, se transformera en une par faite complicité, osmose pou peu que le maître comme I~ chien aient une bonne appréhension du troupeau. « C'est us chien qui ne s'économise pas, cherche toujours a faire plaisir son maître », explique Jacques Rouchez. Et quand bien même ce compagnon volontaire e résistant a besoin d'exprime son énergie intarissable, il es important de veiller a ne pas I conduire a l'épuisement total e de prévoir un chenil au calme e a l'écart des animaux lorsqu' n'est pas avec son maître.
Les principales races de chiens de troupeau en France sont le Border Collie, le Beauceron et le Berger des Pyrénées.
Chiens de troupeau, chien de "concours" ...
Si l'intérêt des concours est de faire connaître ces chiens de travail d'exception au grand public, ils ont également le mérite de les sociabiliser : « C'est un autre apprentissage que de ne pas se laisser distraire dans son travail par les spectateurs », souligne le vice-président.
De Paddy, son compagnon a quatre pattes, il avoue cependant qu'il est un peu « cabot » et a tendance à prendre la pose pour les photos. Mais les concours sont aussi l'occasion de rencontrer et d'échanger avec d'autres éleveurs utilisateurs de chiens de conduite de troupeau, et d'apprécier le travail de dressage."
*Source : Jacques Rouchez, portrait d'un utilisateur de chiens de troupeau dans La Dépêche d'Auvergne - Juillet 2010