Parmi les 38 bêtes qui sont parties, jeudi, de Mauriac en direction de l'Irlande, dix étaient des salers noires. Dans un box du foirail du Parc (les Rédines AugustinChauvet, à Mauriac, dix salers noires, originaires d'un élevage du Cantal, s'apprêtent à monter dans le camion qui les conduira à Cherbourg, où' elles embarqueront pour traverser la Manche. Direction l'Irlande.
« C'est la première fois qu'un aussi grand nombre de bêtes noires quittent le territoire français pour aller constituer un élevage de salers noires pures en Irlande », a souligné, jeudi, avant le départ de ces animaux, Philippe Deiber, qui travaille au service de l'association pour l'expansion de la race salers, pour la partie export.
«Les pays anglo-saxons sont intéressés par ces salers noires, en particulier pour un croisement avec des Aberdeen Angus, race à viande type de ces pays dans lesquels la viande provient traditionnellement d'une vache noire », détaille-t-il.
« Le croisement avec des Aberdeen Angus avec des salers noires apportera un peu plus de gabarit par la suite, tout en conservant la couleur noire », complète Philippe Deiber (*).
L'acheteur des dix bêtes parties jeudi, Declin Connolly, possède déjà des vaches à la robe acajou sur son élevage. « Mais il va constituer le premier cheptel de salers noires d'Irlande », précise-t-il, ajoutant qu'il a, par ailleurs, « prévu de se déplacer dans le Cantal, au printemps, afin d'acheter un taureau noir».
Sous la houlette de l'Association pour l'expansion de la race Salers, qui travaille avec l'UPRA et le Herd-Book Salers, outre ces dix vaches noires, vingt-huit autres animaux, tous élevés dans le Cantal, ont quitté, jeudi, le Pays vert pour prendre la direction de l'Ile d'émeraude.
« Ces 38 bêtes (velles, bourrettes, vaches et taureaux) proviennent de six élevages, dont deux exportent pour la première fois. Certaines sont allées au Salon de l'agriculture, à Paris, et d'autres ont participé au Concours national salers de Mauriac. Elles ont été repérées par des éleveurs irlandais lors d'une tournée d'achat, en novembre », indique Philippe Deiber.
Une fois la Manche traversée, ces salers devaient être débarquées à Rosselare, où elles seront remises aux six éleveurs qui les ont acquises.
Sébastien, Besse, Dix salers noires vers I'lle d'Émeraude
Source journal La MONTAGNE du 11 décembre 2004 :
(*) Selon un spécialiste, « dans la mesure où ces vaches sont accouplées avec un taureau porteur du gène noir, il est, en effet, quasi-certain qu'elles donneront naissance à des veaux noirs ».(A la condition toutefois qu'il s'agisse d'un animal homozygote)