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A partir de 1872, les Établissements Dejou-Féniès & Fils & Lartigue produisirent des meubles et des ustensiles en bois, des poignées d'ombrelles, de parapluies, des porte-manteaux, des manches, du matériel pour campeurs, du mobilier de jardin, des tables, ...  dans l'usine d'Arpajon sur Cère (Cantal).

De nos jours, seule la cheminée de l'usine témoigne du passé de l'entreprise installée à Arpajon-sur-Cère.

Dejou chemineeancienne usine Fenies-Dejou-Lartigue

De l'abattage au montage

Une répartition du travail en fonction du sexe, les homme travaillent à l'extérieur, à l'abattage tandis que les femmes, à l'intéreur, sont occupées au montage dans l'atelier.

dejou abattage dejou montage

Des chutes de bois aux jouets

Le sens du recyclage bien avant que cela ne soit à la mode, tel est le souci qui a guidé l'entreprise familiale lorsqu'elle s'est lancée dans la fabrication de jouets de 1937 à 1985 avec les chutes de bois de l'usine. Voici un extrait de l'article qui leur est consacré dans l'encyclopédie en ligne Wikipedia :

"Les jouets Dejou sont des jouets en bois, construits entre les années 1937 et 1985, à plus de 300 000 exemplaires. Leur morphologie sobre et robuste, leurs déclinaisons chromatiques, leurs grandes dimensions (de 30 à 60 cm en moyenne), les rendent aisément identifiables. Aujourd’hui, ils sont activement recherchés par les collectionneurs. De cette production de jouets, deux grandes familles se distinguent : les moyens de locomotion ou de traction industriels (camions, tracteurs, grues, etc.) et mobilier pour poupée."

En pratique, les Établissements Dejou-Féniès & Fils & Lartigue, fabriquants de mobilier en bois, s'orientèrent vers la construction de jouets à partir du milieu des années 30, en faisant le constat de l'importance des chutes de bois inutilisées, souvent du hêtre. Selon la saison, l’entreprise modifiait ses machines pour pouvoir produire avant Noël des camions, des grues, des tracteurs etc. Après les fêtes, les Etablissements Dejou réinitialisaient leur fabrication traditionnelle.

Certains jouets étaient livrés "à monter" , ainsi l'entreprise économisait sur le temps de main d’œuvre, sur le volume de stockage ainsi que sur les risques de casse. Le célèbre attelage auvergnat, créé en 1940, un char tiré par deux bœufs, conduira cette reconversion saisonnière au succès, pendant plus de 30 ans.

dejou attelage

Autre exemple, celui du camion Dejou (1958) : la plupart du temps, le jouet n'était constitué que de "quelques panneaux de bois et n'était agrémenté d'aucune fonctionnalité, d'aucune fioriture. Pas de portières ouvrantes, pas d'aménagement intérieur, pas même un volant pour suggérer le poste de conduite qui n’a d’ailleurs pas de plancher, pas de hayon arrière ouvrant, mais un style épuré et esthétique" (Extrait de l'article "Dejou, une entreprise perdue")

Fin de l'aventure et début du mythe

Victime de la crise qui a frappé le secteur du bois et de la concurrence étrangère, l'entreprise fermera définitivement ses portes en 1985. L'aventure ne s'arrête pourtant pas là car les jouets Dejou font l'objet d'une véritable "dejoumania" et, grâce à Internet, certaines pièces s'échangent aux alentours de 100 €, voire 200 € pour certaines pièces rares et en excellent état. Avoir une pièce Dejou exposée dans son intérieur est du plus bel effet.

Pour aller plus loin, consulter le livre Dejou, patrimoine et jouets d'Alain Lartigue qui, en 180 pages, recense plus de 370 jouets de 1936 à 1986.

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