Tout d’abord, sachez que vous me trouverez généralement en zone de pelouses sèches, sur dalles rocheuses, bien exposée, en lisière de pinèdes. En outre, ma présence est un très bon signe, le signe que vous vous promenez dans une zone exempte de pesticides car je ne les supporte pas.
Puisqu’on parle de poison, sachez également que je suis moi-même très toxique par ingestion, pour les hommes et pour les animaux domestiques, une manière comme une autre de me défendre contre d’éventuels prédateurs.
A ce sujet, même si je ne suis globalement pas en danger dans le Massif Central où je suis très présente, il est à noter que mon nom a été ajouté à la liste des espèces végétales protégées en région Rhône-Alpes par arrêté du 4 décembre 1990 et à celle des Pays de Loire par arrêté du 25 janvier 1993 complétant la liste nationale.
Les botanistes m’ont donné le nom de pulsatille rouge (du latin pulsare qui signifie battu par le vent) en référence aux longs poils duveteux qui me recouvrent particulièrement sensibles au moindre souffle de vent.
Je suis une plante vivace qui fleurit du printemps (avril/juin) à l’été selon les terrains où je me développe. Je mesure de 15 à 30 cm de haut, ma fleur 3 à 4 cm et je suis facilement repérable grâce à ma couleur rouge-brun, couleur qui varie en fonction des régions et de l’exposition. Je n’ai pas de pétales à proprement parler, mais des sépales (ou tépales) couverts de longs poils au nombre de 6 ou 7. Mes feuilles sont pennatiséquées, nom savant utilisé par les botanistes pour décrire mes feuilles divisées en plusieurs folioles. Fermée, j’ai l’air timide avec mon calice incliné vers le sol, ouverte, au plein soleil, je laisse entrevoir mes étamines jaune vif. A dessiccation, je deviens presque noire.
Admirez-moi ! Tournez autour de moi ! Photographiez-moi mais, de grâce, ne me cueillez pas, je mourrai aussitôt si vous me séparez de mon milieu naturel et surtout n’oubliez pas, je suis toxique.
DTF
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