Qui n’a pas eu la surprise, un jour, de trouver une nouvelle pousse jamais vue jusqu'ici, dans son jardin ou au bord du chemin qu’il emprunte quotidiennement ou encore au milieu d’un pré ? C’est ce qui vient de m’arriver avec la découverte de trois pousses longilignes, parfaitement alignées et régulièrement espacées juste devant chez moi. Voyez plutôt :
Ni une ni deux, j’ai pris des photos et entrepris ce que fait tout curieux (ou presque) du XXIè siècle, des recherches sur la toile. Avec un peu de pratique, cela s’avère très facile, même sans utiliser les applications créées pour vous aider à reconnaître les végétaux.
Le verdict est très rapidement tombé, il s’agit de l’orchis bouc, plus facile à mémoriser que son nom latin, Himantoglossum hircinum. J’ai ainsi découvert que cette variété est la plus grande (jusqu’à 1 m) des orchidées sauvages de nos contrées. Assez répandue en France, elle fait l’objet d’une protection ailleurs (Belgique).
Alors pour « bouc » me direz-vous ? Facile ! A cause de son odeur, pas franchement agréable, surtout pour une fleur. En effet, l’orchis bouc sent fort, presque mauvais, une odeur qui oscille entre celle du bétail à l’étable et de branchages brûlés.
En pratique, la découverte de cette nouvelle fleur est le résultat d’un très long processus en plusieurs étapes puisque il s’écoule plusieurs années avant l’apparition d’une plantule à une seule feuille, ensuite un à deux ans pour l’apparition de deux feuilles et encore plusieurs années pour l’apparition d’une troisième feuille. Dans son blog Zoom-nature, le naturaliste Gérard Guillot nous apprend que « la probabilité de fleurir dépasse les 90% pour les plantes qui ont plus de neuf feuilles ».
Alors la prochaine fois que vous croiserez une orchis-bouc, ayez une pensée pour l’énergie et l’entêtement qui auront été nécessaires pour vous offrir le spectacle étonnant de cette floraison, anodine vue de loin et, oh combien, complexe vue de près !