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POSITION ET DISTRIBUTION DES SOURCES MINERALES.

La position et la distribution des sources minérales du Cantal exigent, pour être bien comprises, que nous donnions une idée do la forme générale de ce département, et de la direction des cours d'eau qui l'arrosent.
Si, par un beau jour d'été, on gravit l'une des cimes les plus élevées des montagnes, on voit se dérouler un vaste panorama dont le centre est dominé par la niasse imposante du Plomb-du-Cantal.
« Des sommets les plus élevés aux vallées les plus profondes, l'œil se promène avec délice sur le riche manteau de verdure dont cette région est coquettement parée.
» Des pics décharnés, aux formes aiguës, aux teintes blanchâtres; de noires forêts de sapins couvrant les pentes inférieures, disputent seuls aux gazons quelques coins de ce riche tableau. (Baudin.) »
D'innombrables ruisseaux d'eau froide entretiennent cette végétation alpestre, et se dirigent en rayonnant vers le pied des montagnes.
Deux cents mille bêtes à cornes, conduites par des bergers mal vêtus et logés dans de misérables chalets, troublent seuls le silence de ces paisibles régions.
Au-delà de cette zone pastorale, sur le second plan, la scène change : de tous côtés s'étalent de grands plateaux, aux belles cultures, aux populations plus rapprochées. Ces plateaux sont rattachés aux montagnes par des pentes insensibles, et séparés les uns des autres par de profondes coupures où les eaux, descendues des hauteurs, poursuivent leurs cours divergents.
« Là sont les champs fertiles de la Planèze, le grenier de la Haute-Auvergne; là sont les terres fromentales d'Aurillac; là sont toutes les villes importantes: Aurillac, Mauriac et Saint-Flour. (Baudin.) »
Enfin, sur un troisième plan, à l'horizon, se dessine une région accidentée, d'un tout autre aspect, d'une toute autre nature que les deux précédentes. D'abord déprimée relativement aux plateaux, cette région se relève promptement et entoure le département du Cantal de son relief concentrique.
Abstraction faite du groupe du Mont-d'Or, on cherche vainement du regard les pics élancés, les vastes abîmes, les plaines bordées de précipices; partout on découvre un sol rocheux aux croupes arrondies ou mamelonnées, et d'innombrables ravins qui aboutissent à des vallées étroites et profondes.
Une extrême perturbation se manifeste dans la marche rayonnée des cours d'eau jusque-là très-régulière. A peine parvenus à la région terminale, ils s'infléchissent brusquement, se replient les uns sur les autres, et vont se jeter dans trois profondes coupures où coulent les eaux de la Dordogne, du Lot et de l'Allagnon. (Statistique minérale du Cantal, de M. Baudin.)
Ces grandes rivières reçoivent les eaux de trois bassins hydrauliques dont nous allons indiquer rapidement les limites et la position.
Le premier bassin, celui de la Dordogne, est le plus étendu; il est le rendez-vous des ruisseaux et des rivières qui, partant des sommités des montagnes, se dirigent vers le couchant, après avoir couvert de leurs ramifications la plus grande partie des régions septentrionales de la Haute-Auvergne.
Le second, celui du Lot, est arrosé par la Truyère, le Célé et l'Auze, dont les nombreuses divisions se répandent dans les vallées tournées vers le Sud et le Sud-Ouest.
Le troisième, le bassin de l'Allier, est le moins spacieux. Les ruisseaux qui lui portent le tribut de leurs eaux sillonnent les pentes qui regardent le Nord-Est.
La première ligne hydrographique est située entre les bassins de la Dordogne et du Lot. Elle commence sur les hauteurs placées entre Parlan et St-Saury, se dirige de l'Ouest à l'Est, passe à St-Mamet et arrive à la Capelle-del-Fraisse; au-delà, elle marche vers le Nord et atteint le sommet du Plomb-du-Cantal.
La deuxième ligne est placée entre les bassins de la Dordogne et de l'Allagnon. Elle part du Plomb-du-Cantal et se rend droit au Col-de-Cabre; puis elle incline vers le Nord-Est, et, après avoir décrit quelques sinuosités, elle se termine sur les crêtes des montagnes du Cézalier.
Enfin, la troisième ligne, qui marque la limite des bassins du Lot et de l'Allagnon ,va du Plomb-du-Cantal à Lissargues (commune de Talizat) ; elle tourne ensuite vers l'Est-Sud-Est et aboutit aux sommités des montagnes de la Margeride.
Ces descriptions étaient nécessaires pour rendre intelligibles les tableaux suivants, qui indiquent, aussi brièvement que possible, les vallées et les communes où sont placées les sources minérales, et la nature des terrains d'où elles sortent…