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CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES.

Dans les premiers temps du monde, lorsque la terre commence à se solidifier, la surface de l'île centrale de la France, dont le Cantal fait partie , se trouve formée de micaschistes , de gneiss et de granites primitifs. Le refroidissement faisant chaque jour des progrès, le retrait qui accompagne l'abaissement de la température des solides, détermine la fracture de cette écorce, et les matières incandescentes qui étaient par-dessous, et qui appartiennent à l'époque plutonique, jaillissent par les ouvertures, relèvent leurs bords et viennent affleurer les couches préexistantes, ou les couvrent de roches fondues qui se refroidissent et se condensent à leur tour.
A la même époque, les houilles se déposent dans la grande vallée qui s'étend depuis Jalleyrac jusqu'à Beaulieu, en suivant la direction du Sud-Sud-Ouest au Nord-Nord-Est.
Pendant la période vulcanienne, des phénomènes analogues se reproduisent à diverses reprises:
1° Le centre du département qui nous occupe s'entr'ouvre, et les trachytes s'échappent en soulevant les roches voisines au milieu desquelles on les voit former aujourd'hui des montagnes, des pics ou des coulées qui se répandent à peu de distance des cratères.
2° Plus tard, de nouvelles fentes, placées aux pieds des puys trachytiques, ont laissé sortir une foule de coulées basaltiques qui se sont précipitées dans les dépressions du sol.
Le travail des eaux venant s'ajouter à celui des feux souterrains, des tufs composés de débris trachytiques s'accumulent dans les vallées. Ces coulées basaltiques et ces vastes dépôts de conglomérats deviendront plus tard des collines ou des montagnes, lorsque les torrents et l'action lente des siècles auront détruit les crêtes des terrains cristallisés qui les séparent.
Pendant que ces changements s'opèrent sur les hauteurs, les détritus des terrains siliceux et feldspathiques s'associent dans les vallées, les bassins et les lacs où jaillissent des eaux minérales, aux sels de chaux, de fer et de magnésie dont ces liquides sont chargés ; et ils donnent naissance à des calcaires argilo-siliceux, mêlés de dépôts de quartz, qui s'accumulent au-dessous des endroits où finissent les coulées basaltiques et les tufs ponceux.
C'est surtout dans les bassins tributaires de la Maronne, de la Truyère et du Célé qu'on observe ce genre de terrains.
3° Dans une dernière période; les soulèvements occasionnés par les volcans modernes exhaussent les montagnes, rendent plus déclives les pentes des soubassements et des vallées, et augmentent considérablement l'action destructive des eaux. Les torrents sillonnent les flancs des puys et des collines, les ruisseaux approfondissent les coupures où ils circulent, et le département du Cantal présente bientôt une forme qui se rapproche beaucoup de celle qu'il offre aujourd'hui.