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CAUSES DE LA THERMAUTÉ DES EAUX MINÉRALES.

Les causes de la calorification des sources thermales et spécialement des sources de Chaudesaigues, doivent naturellement trouver place ici. Quelques mots suffiront pour les indiquer.
Si l'on étudie avec soin les différents degrés de chaleur que présente la partie du globe accessible à nos investigations, on reconnaît que la couche la plus superficielle est soumise à des variations de température assez considérables.
A mesure qu'on descend, ces variations deviennent moins appréciables. Enfin, à 10 ou 12 mètres de profondeur, le thermomètre centigrade reste immobile et s'arrête à + 10°.
Si l'on s'enfonce davantage, le thermomètre monte de plus en plus. Chaque degré de cet instrument correspond à 25 ou 26 métres de profondeur dans les mines de Bex, en Suisse; de Guanaxato, en Amérique; et de Cornouailles, en Angleterre; et à 28 mètres dans les puits de l'Observatoire de Paris.
Adoptons le chiffre le plus large, celui de l’Observatoire, et appliquons-le aux eaux minérales de la Haute-Auvergne. A Chaudesaigues, la source du Par marque + 80e cent. Si l'on suppose que l'eau minérale, dans son trajet de retour, ait perdu + 20°, sa température a dû atteindre, dans l'intérieur du globe, + 100°; or, pour se réchauffer ainsi, il a fallu qu'elle soit descendue à 2,800 mètres.
Ce chiffre, malgré son énormité, est évidemment trop faible; car il est impossible que de l'eau marquant + 100°, perde seulement vingt degrés en parcourant un canal dont 400 mètres au moins sont à une température qui est au-dessous de + 25° centigrades.
On a écrit quelque part que les eaux thermales étaient réchauffées par le voisinage des houillères incandescentes; la position des fontaines minérales du Cantal n'est pas favorable à cette opinion. En effet, les sources minérales des communes de Jalleyrac et de Madic, qui s'échappent très-près des bassins houillers, sont parfaitement froides; tandis que les sources de Chaudesaigues, qui sont thermales s'éloignent beaucoup des mines de charbon de terre.