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Document tiré du Dictionnaire Statistique du Cantal de Déribier-du-Chatelet Edition de MDCCCLII (1852) Volume 1/5.

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EAUX MINÉRALES

Le département du Cantal est une des contrées de la France où l'on observe le plus grand nombre de sources minérales acidules, salines et ferrugineuses; mais la plupart fournissent très-peu de liquide et ne peuvent devenir l'objet d'une exploitation importante. On doit faire une exception en faveur des sources thermales de Chaudesaigues, qui sont assez chaudes et assez abondantes pour alimenter un vaste établissement thermal.
Quand on réfléchit aux quantités énormes de chaleur qui sont ramenées des profondeurs de la terre par la source du Par; quand on songe aux masses d'acide carbonique et de matières salines qui sont incessamment versées à la surface du globe par les fontaines minérales tièdes et froides du Cantal, la curiosité s'éveille, et l'on est naturellement conduit à demander à la géologie la cause et l'origine de ces mystérieuses productions.
Cette cause et cette origine ont été, de notre part, l'objet de recherches longues et de méditations sérieuses, dont nous allons indiquer les principaux résultats.



CONSIDÉRATIONS GÉOLOGIQUES.

Dans les premiers temps du monde, lorsque la terre commence à se solidifier, la surface de l'île centrale de la France, dont le Cantal fait partie , se trouve formée de micaschistes , de gneiss et de granites primitifs. Le refroidissement faisant chaque jour des progrès, le retrait qui accompagne l'abaissement de la température des solides, détermine la fracture de cette écorce, et les matières incandescentes qui étaient par-dessous, et qui appartiennent à l'époque plutonique, jaillissent par les ouvertures, relèvent leurs bords et viennent affleurer les couches préexistantes, ou les couvrent de roches fondues qui se refroidissent et se condensent à leur tour.
A la même époque, les houilles se déposent dans la grande vallée qui s'étend depuis Jalleyrac jusqu'à Beaulieu, en suivant la direction du Sud-Sud-Ouest au Nord-Nord-Est.
Pendant la période vulcanienne, des phénomènes analogues se reproduisent à diverses reprises:
1° Le centre du département qui nous occupe s'entr'ouvre, et les trachytes s'échappent en soulevant les roches voisines au milieu desquelles on les voit former aujourd'hui des montagnes, des pics ou des coulées qui se répandent à peu de distance des cratères.
2° Plus tard, de nouvelles fentes, placées aux pieds des puys trachytiques, ont laissé sortir une foule de coulées basaltiques qui se sont précipitées dans les dépressions du sol.
Le travail des eaux venant s'ajouter à celui des feux souterrains, des tufs composés de débris trachytiques s'accumulent dans les vallées. Ces coulées basaltiques et ces vastes dépôts de conglomérats deviendront plus tard des collines ou des montagnes, lorsque les torrents et l'action lente des siècles auront détruit les crêtes des terrains cristallisés qui les séparent.
Pendant que ces changements s'opèrent sur les hauteurs, les détritus des terrains siliceux et feldspathiques s'associent dans les vallées, les bassins et les lacs où jaillissent des eaux minérales, aux sels de chaux, de fer et de magnésie dont ces liquides sont chargés ; et ils donnent naissance à des calcaires argilo-siliceux, mêlés de dépôts de quartz, qui s'accumulent au-dessous des endroits où finissent les coulées basaltiques et les tufs ponceux.
C'est surtout dans les bassins tributaires de la Maronne, de la Truyère et du Célé qu'on observe ce genre de terrains.
3° Dans une dernière période; les soulèvements occasionnés par les volcans modernes exhaussent les montagnes, rendent plus déclives les pentes des soubassements et des vallées, et augmentent considérablement l'action destructive des eaux. Les torrents sillonnent les flancs des puys et des collines, les ruisseaux approfondissent les coupures où ils circulent, et le département du Cantal présente bientôt une forme qui se rapproche beaucoup de celle qu'il offre aujourd'hui.


THÉORIE DES EAUX MINÉRALES.

Nous avons dit que le sol du Cantal était, au commencement du monde, composé de^gneiss, de micaschistes et de granites primitifs; que cette première écorce s'étant fendue sur un grand nombre de points, des roches plutoniques, des trachytes, des domites et des basaltes avaient successivement traversé les failles des terrains plus anciens; avaient rempli ces failles, où, dépassant leurs bords, s'étaient épanchés dans les vallées. Etudions les conséquences de ces phénomènes.
Un temps de repos ayant succédé à chaque éruption, les matières fondues, sorties par les fentes, ont fini par se refroidir et se solidifier; et, comme leurs racines se prolongent toujours au-dessous des formations préexistantes, il est résulté de ce retrait des fissures ou canaux qui s'avancent d'autant plus vers le centre du globe, qu'on les suit par la pensée entre deux, couches dont l'éruption a eu lieu à une époque plus rapprochée de celle où nous vivons.
Les substances fondues, projetées avec violence vers les bords des ouvertures que nous avons appelées des cratères de soulèvements, les ont fortement relevés.
Or, comme ces forces soulevantes agissaient sur des lames solides, ces dernières se sont brisées à une certaine distance des failles, et, par suite du mouvement de bascule qui a dû s'opérer, la partie voisine de la fracture par contre-coup s'est abaissée et a produit des dépressions plus ou moins étendues, qu'il faut distinguer de celles qui résultent de l'action des torrents et des ruisseaux.
Ces derniers phénomènes ont ainsi complété les canaux dont nous parlions tout-à-l'heure. Après avoir pénétré profondément et avoir franchi les extrémités inférieures des lames déplacées , ils ont remonté le long des fractures par contrecoup, et ont ainsi donné naissance à des syphons renversés, dont les longues branches s'ouvrent autour des cratères , et les courtes branches dans les vallées et les bassins ou sur les pentes qui composent leurs parois.
Supposons maintenant que les eaux pluviales s'engagent dans l'ouverture supérieure du syphon et qu'elles arrivent à une grande profondeur, elles deviendront plus chaudes et dissoudront des quantités variables de matières solides, de sels et de gaz qui se forment incessamment à la surface du noyau métallique incandescent placé au centre de la terre.
Les parois des canaux peuvent aussi ajouter quelques éléments; mais elles ne les fournissent pas tous, car on trouve dans les eaux minérales sorties des fentes des granites, des bicarbonates de soude et de chaux qui sont étrangers à la composition de ces roches.


CAUSES DE LA THERMAUTÉ DES EAUX MINÉRALES.

Les causes de la calorification des sources thermales et spécialement des sources de Chaudesaigues, doivent naturellement trouver place ici. Quelques mots suffiront pour les indiquer.
Si l'on étudie avec soin les différents degrés de chaleur que présente la partie du globe accessible à nos investigations, on reconnaît que la couche la plus superficielle est soumise à des variations de température assez considérables.
A mesure qu'on descend, ces variations deviennent moins appréciables. Enfin, à 10 ou 12 mètres de profondeur, le thermomètre centigrade reste immobile et s'arrête à + 10°.
Si l'on s'enfonce davantage, le thermomètre monte de plus en plus. Chaque degré de cet instrument correspond à 25 ou 26 métres de profondeur dans les mines de Bex, en Suisse; de Guanaxato, en Amérique; et de Cornouailles, en Angleterre; et à 28 mètres dans les puits de l'Observatoire de Paris.
Adoptons le chiffre le plus large, celui de l’Observatoire, et appliquons-le aux eaux minérales de la Haute-Auvergne. A Chaudesaigues, la source du Par marque + 80e cent. Si l'on suppose que l'eau minérale, dans son trajet de retour, ait perdu + 20°, sa température a dû atteindre, dans l'intérieur du globe, + 100°; or, pour se réchauffer ainsi, il a fallu qu'elle soit descendue à 2,800 mètres.
Ce chiffre, malgré son énormité, est évidemment trop faible; car il est impossible que de l'eau marquant + 100°, perde seulement vingt degrés en parcourant un canal dont 400 mètres au moins sont à une température qui est au-dessous de + 25° centigrades.
On a écrit quelque part que les eaux thermales étaient réchauffées par le voisinage des houillères incandescentes; la position des fontaines minérales du Cantal n'est pas favorable à cette opinion. En effet, les sources minérales des communes de Jalleyrac et de Madic, qui s'échappent très-près des bassins houillers, sont parfaitement froides; tandis que les sources de Chaudesaigues, qui sont thermales s'éloignent beaucoup des mines de charbon de terre.


COMPOSITION DES SOURCES MINERALES
Indépendamment des quantités variables de chaleur que les eaux minérales empruntent aux couches profondes du globe, elles dissolvent pendant leur trajet, dans les canaux souterrains qu'elles parcourent, des gaz, des sels et des matières organiques sur lesquels nous allons donner quelques explications qui ne manquent pas d'importance.
Lorsqu'on fait l'analyse d'une eau minérale, on est obligé, pour arriver à connaître sa composition, de déterminer à part les quantités de bases et les quantités d'acides qu'elle renferme. Dans une seconde opération, le chimiste tenant compte des affinités, de la solubilité ou de l'insolubilité, dans l'eau pure, des substances qui ont fourni les précipités, refait, à l'aide du calcul, les sels qu'il avait décomposés pendant ses expériences.
Cette méthode, que nous avons suivie nous-méme dans notre Dictionnaire des Eaux minérales du département du Puy-de-Dôme, afin d'obtenir des analyses comparables à celles des auteurs qui nous ont précédés, n'est pas tout-à-fait exacte; mais elle suffit pour donner aux médecins les renseignements approximatifs qui les dirigent dans leur pratique. Afin de ramener, autant que possible, l'étude de la composition des eaux minérales sur le terrain de la vérité, nous allons indiquer les propositions qui ressortent des faits et expériences empruntés aux ouvrages de Berzélius, ou consignés dans nos Etudes sur Us Eaux minérales de l'Auvergne et du Bourbonnais:
i° Il n'est pas exact de dire et de croire , avec beaucoup de chimistes, que la totalité des acides puissants est absorbée par les bases fortes.
2° L'évaporation de l'eau minérale obtenue à l'air libre ou à l'aide du feu, en chassant l'acide carbonique en excès et en décomposant les bicarbonates , opère des modifications qui font que le résidu salin trouvé dans le creuset n'est plus la représentation exacte des sels dissous dans l'eau minérale naturelle.
3° Dans les sources de l'Auvergne, l'acide carbonique se présente sous trois états différents : à l'état libre, il traverse les eaux minérales sous la forme de bulles qui viennent crever à leur surface ou sous la forme de courants qui les soulèvent et les font bouillonner ; à l'état de dissolution, il rend les eaux gazeuses et leur donne une saveur plus ou moins acidule et piquante; combiné avec la soude , la chaux et la strontiane, la magnésie , l'oxide de fer et peut-être même l'alumine , il fait partie des bicarbonates qui, tant que l'excès d'acide n'a point été dissipé, se comportent absolument comme les autres sels solubles.
i° La presque totalité des acides chlorydrique , sulfurique et phosphorique est associée à la soude et aux traces de potasse que l'on a signalées; nous pensons cependant que , dans l'eau minérale naturelle, des quantités très-petites de ces acides sont unies a la chaux , la strontiane, la magnésie, l'alumine et l'oxide de fer. ce qui doit rendre ces dernières substances beaucoup plus actives.
5" Les phosphates de chaux et d'alumine insolubles dans l'eau distillée, se dissolvent quand ils sont en présence d'une eau fortement chargée d'acide carbonique.
Cette opinion, que nous avons émise dans un travail envoyé à l'Académie de médecine de Paris, à la fin de l'année 1845, a été confirmée par M. Dumas, dans la séance de l'Académie des sciences du 30 novembre 1846.
6° La silice est probablement à l'état de silicate de soude.
7° Une petite portion du protoxide de fer est associée à des matières organiques acides qu'on a appelées acides crénique et apocrénique.
8° Des quantités minimes d'arsenic sont mêlées au fer. C'est dans le dépôt boueux des sources minérales qu'il faut les rechercher.
Nous avons examiné les sédiments abandonnés par quelques-unes des fontaines minérales de la Haute-Auvergne. Voici les procédés d'analyse que nous avons suivis. C'est avec l'appareil de Marsh que nous avons constaté la présence de l'arsenic. La quantité contenue dans chaque litre d'eau est infinitésimale et ne peut nuire à la santé. Au commencement de chaque opération, après avoir introduit le zinc, l'eau et l'acide sulfurique, nous avons enflammé le gaz hydrogène produit; il était parfaitement privé d'arsenic. Après cet essai, le dépôt calcaire et ferrugineux , préalablement traité par l'acide sulfurique pur, afin de détruire la matière organique, a été projeté dans l'appareil, et les taches, quand elles se formaient, étaient reçues sur des assiettes en porcelaine. Ces taches, solubles dans l'acide nitrique, offraient une couleur et un brillant métallique très prononcés.
Les sédiments des sources minérales du Par (Chaudesaigues) et de Vic-sur-Cère ont fourni des taches nombreuses; ceux des fontaines de Ste-Marie et de Teissières-les-Bouliès n'en ont pas donné.
9° La matière organique non combinée aux bases ou aux oxides, est à l'état de dissolution complète au moment où l'eau sort du griffon de la source; arrivée au contact de l'air, elle se sépare bientôt et prend un aspect différent, suivant les localités : à Stalapos, à Néris, elle offre l'apparence glaireuse et la non solubilité du mucus; ailleurs , c'est une mousse verdâtre ou une matière blanc-jaunâtrefilamenteuse , qui s'organise et se transforme en une conferve d'un beau vert.
Examinée au microscope, cette conferve paraît formée de fragments tubuleux articulés les uns au bout des autres. On voit s'agiter autour d'eux des monades, des anguilles, des rotifères et d'autres animaux microscopiques semblables à ceux que l'on rencontre dans les eaux limoneuses des marais.


AMÉNAGEMENT DES EAUX MINÉRALES.

Tant que les eaux minérales sont enfermées dans les canaux ou les fissures des roches primitives, où elles sont soumises à un certain degré de pression et soustraites à l'action de l'air, elles ne s'altèrent point; mais aussitôt qu'elles ne sont plus comprimées, elles perdent une partie de leur acide carbonique, l'oxygène de l'air suroxide les sels martiaux; les bicarbonates de chaux , de magnésie et de fer passent à l'état de protocarbonates; les phosphates terreux acides deviennent neutres; l'acide silicique se combine à la chaux ou reste libre; et l'on voit se former, à une distance variable du griffon de la fontaine minérale, des depôts de carbonates et des crénates de fer mêlés de matières organiques; des sédiments de carbonates de chaux; de strontiane et de magnésie , auxquels s'ajoutent des phosphates, des silicates ou de la silice pure.
Pour empêcher ces décompositions qui affaiblissent ou altèrent les propriétés médicinales des sources acidules, salines et ferrugineuses, froides ou thermales, il faut recevoir les liquides minéraux dans des réservoirs eu des canaux parfaitement clos et munis de soupapes de pression. Ces canaux doivent conduire l'eau des sources depuis l'endroit où elles viennent sourdre jusqu'aux buvettes, aux baignoires et aux piscines.
Les buvettes auront la forme d'un réservoir clos de toutes parts qui sera muni d'un robinet.
Nous allons donner la description d'un petit appareil qui rend les eaux acidules très-piquantes.
Un puits circulaire est creusé dans le roc vif à l'aide du pic, du ciseau et du marteau; on a soin de bien dégager la fente par laquelle l'eau jaillit; on place ensuite un tuyau de terre assez grand pour que l'orifice de la source soit complètement inscrit dans sa circonférence, et l'on remplit de ciment romain tout l'espace compris entre le tuyau et le rocher. Pendant cette opération, on se débarrasse de l'eau et des gaz à l'aide d'une bonne pompe.
Lorsque le ciment est bien sec , on recouvre le puits avec une dalle en pierre ou une plaque en fonte, dont le centre est percé d'une ouverture que l'on ferme avec une soupape de liége chargée d'un poids d'autant plus considérable, que l'on désire avoir de l'eau plus chargée d'acide carbonique.
I n morceau de canon de fusil, ouvert à ses deux bouts et recourbé en manière de syphon , sert de robinet; il doit traverser l'une des parois du réservoir : la branche intérieure plonge dans l'eau minérale pendant que la branche extérieure laisse échapper ce liquide. Un appareil de ce genre appliqué à la source de Châteaufort, près de Pont-Gibaud, a donné de très-bons résultats. Nous devons ajouter que la suppression de la soupape et l'occlusion complète de l'ouverture du chapiteau, rend la source intermittente et donne lieu aux phénomènes qui ont été signalés par M. Mourguye, dans sa description de la source minérale de la Bastide.
Comme l'espace nous manque pour parler avec détails de l'aménagement des sources thermales, nous nous bornerons à dire que les baignoires construites en bois, en pierre ou en marbre, doivent être très-grandes, et que l'eau, quand on veut la faire refroidir, doit être conservée dans des réservoirs bien fermés.


PROPRIÉTÉS SES EAUX MINÉRALES.

Les eaux minérales froides du département du Cantal sont presque toutes acidules, ferrugineuses et très-peu salines , ce qui les classe parmi les remèdes toniques ou un peu stimulants. Aussi agissent-elles avec efficacité dans les maladies apyrétiques qui sont accompagnées de faiblesse générale ou locale, et parmi lesquelles nous plaçons certaines dyspepsies, beaucoup de catarrhes invétérés de l'urèthre et de la vessie, et les leucorrhées atoniques.
Les plus ferrugineuses sont employées avec avantage dans la chlorose et l'anémie. Plusieurs renferment une assez notable proportion de bicarbonate de soude pour devenir propres a guérir les gastralgies chroniques, la gravelle, la goutte et les engorgements qui succèdent aux fièvres intermittentes invétérées.
Quelques-unes enfin, prises à dose élevée, sont purgatives, et peuvent être opposées à la constipation habituelle et à l'embarras gastrique.
Il nous reste à poser deux questions que les découvertes modernes ont rendues nécessaires:
L'arséniate ou l'arséniure de fer qui est contenu dans les sources minérales ferrugineuses de l'Auvergne, agit-il directement sur les fièvres intermittentes invétérées? Les fièvres réglées cessent-elles parce que les eaux minérales guérissent les engorgements de la rate qui les entretiennent? Tels sont les problèmes thérapeutiques que les faits ne nous ont pas encore permis de trancher et dont nous croyons devoir proposer la solution à nos confrères. Nous devons dire, cependant, que la première opinion nous paraît la plus probable.
Les sources thermales de Chaudesaigues servent à combattre les bronchites et les pneumonies chroniques qui ne sont point compliquées de maladies du cœur ou de tubercules pulmonaires.
Les bains minéraux de cette dernière commune, les seuls qui existent dans la Haute-Auvergne, sont stimulants et un peu sulfureux. De même que les bains de Néris et du Mont-d'Or , ils doivent principalement leur efficacité à la matière organique et à la grande quantité de calorique qu'ils renferment; car la dose des sels est trop minime pour leur donner une action stimulante bien prononcée. On les conseille dans les maladies rhumatismales internes et externes; dans les affections scrofuleuses et rachitiques; dans les entorses mal guéries et les raideurs des articulations qui suivent les fractures. On comprend, d'après ce que nous venons de dire, combien il serait économique, pour les malades qui habitent les départements limitrophes du Cantal, de trouver à Chaudesaigues un établissement thermal qui leur fournirait, à une petite distance de leur demeure, des moyens de guérison qu'ils vont chercher à grands frais loin de leur famille et de leurs affaires.


POSITION ET DISTRIBUTION DES SOURCES MINERALES.

La position et la distribution des sources minérales du Cantal exigent, pour être bien comprises, que nous donnions une idée do la forme générale de ce département, et de la direction des cours d'eau qui l'arrosent.
Si, par un beau jour d'été, on gravit l'une des cimes les plus élevées des montagnes, on voit se dérouler un vaste panorama dont le centre est dominé par la niasse imposante du Plomb-du-Cantal.
« Des sommets les plus élevés aux vallées les plus profondes, l'œil se promène avec délice sur le riche manteau de verdure dont cette région est coquettement parée.
» Des pics décharnés, aux formes aiguës, aux teintes blanchâtres; de noires forêts de sapins couvrant les pentes inférieures, disputent seuls aux gazons quelques coins de ce riche tableau. (Baudin.) »
D'innombrables ruisseaux d'eau froide entretiennent cette végétation alpestre, et se dirigent en rayonnant vers le pied des montagnes.
Deux cents mille bêtes à cornes, conduites par des bergers mal vêtus et logés dans de misérables chalets, troublent seuls le silence de ces paisibles régions.
Au-delà de cette zone pastorale, sur le second plan, la scène change : de tous côtés s'étalent de grands plateaux, aux belles cultures, aux populations plus rapprochées. Ces plateaux sont rattachés aux montagnes par des pentes insensibles, et séparés les uns des autres par de profondes coupures où les eaux, descendues des hauteurs, poursuivent leurs cours divergents.
« Là sont les champs fertiles de la Planèze, le grenier de la Haute-Auvergne; là sont les terres fromentales d'Aurillac; là sont toutes les villes importantes: Aurillac, Mauriac et Saint-Flour. (Baudin.) »
Enfin, sur un troisième plan, à l'horizon, se dessine une région accidentée, d'un tout autre aspect, d'une toute autre nature que les deux précédentes. D'abord déprimée relativement aux plateaux, cette région se relève promptement et entoure le département du Cantal de son relief concentrique.
Abstraction faite du groupe du Mont-d'Or, on cherche vainement du regard les pics élancés, les vastes abîmes, les plaines bordées de précipices; partout on découvre un sol rocheux aux croupes arrondies ou mamelonnées, et d'innombrables ravins qui aboutissent à des vallées étroites et profondes.
Une extrême perturbation se manifeste dans la marche rayonnée des cours d'eau jusque-là très-régulière. A peine parvenus à la région terminale, ils s'infléchissent brusquement, se replient les uns sur les autres, et vont se jeter dans trois profondes coupures où coulent les eaux de la Dordogne, du Lot et de l'Allagnon. (Statistique minérale du Cantal, de M. Baudin.)
Ces grandes rivières reçoivent les eaux de trois bassins hydrauliques dont nous allons indiquer rapidement les limites et la position.
Le premier bassin, celui de la Dordogne, est le plus étendu; il est le rendez-vous des ruisseaux et des rivières qui, partant des sommités des montagnes, se dirigent vers le couchant, après avoir couvert de leurs ramifications la plus grande partie des régions septentrionales de la Haute-Auvergne.
Le second, celui du Lot, est arrosé par la Truyère, le Célé et l'Auze, dont les nombreuses divisions se répandent dans les vallées tournées vers le Sud et le Sud-Ouest.
Le troisième, le bassin de l'Allier, est le moins spacieux. Les ruisseaux qui lui portent le tribut de leurs eaux sillonnent les pentes qui regardent le Nord-Est.
La première ligne hydrographique est située entre les bassins de la Dordogne et du Lot. Elle commence sur les hauteurs placées entre Parlan et St-Saury, se dirige de l'Ouest à l'Est, passe à St-Mamet et arrive à la Capelle-del-Fraisse; au-delà, elle marche vers le Nord et atteint le sommet du Plomb-du-Cantal.
La deuxième ligne est placée entre les bassins de la Dordogne et de l'Allagnon. Elle part du Plomb-du-Cantal et se rend droit au Col-de-Cabre; puis elle incline vers le Nord-Est, et, après avoir décrit quelques sinuosités, elle se termine sur les crêtes des montagnes du Cézalier.
Enfin, la troisième ligne, qui marque la limite des bassins du Lot et de l'Allagnon ,va du Plomb-du-Cantal à Lissargues (commune de Talizat) ; elle tourne ensuite vers l'Est-Sud-Est et aboutit aux sommités des montagnes de la Margeride.
Ces descriptions étaient nécessaires pour rendre intelligibles les tableaux suivants, qui indiquent, aussi brièvement que possible, les vallées et les communes où sont placées les sources minérales, et la nature des terrains d'où elles sortent…


1° — SOURCES MINÉRALES DU BASSIN DE LA DORDOGNE DU LOT ET DE L'ALLIER.


Il résulte des renseignements consignés dans notre tableau général, qu'il existe dans le département du Cantal, cent trois sources qui sont signalées dans les ouvrages publiés sur la Haute-Auvergne ou dans les correspondances qui nous ont été adressées. Mais il faut ajouter à ce chiffre une cinquantaine de fontaines acidules et ferrugineuses qui viennent sourdre entre la Saigne et la Bastide; quarante filets d'eau minérale qui jaillissent dans les environs de Trémiseau , et un grand nombre de petites sources qui s'échappent à Chaudesaigues dans le lit du Remontalou.
Parmi ces nombreuses fontaines minérales qui appartiennent à cinquante-neuf communes différentes, 83 sortent des roches primitives ou plutoniques; 16 des roches volcaniques; 2 des terrains argileux ou calcaires, et 2 des terrains d'alluvion.
Ces considérations générales terminées, nous allons résumer les documents que nous avons recueillis sur les diverses sources minérales du Cantal. Nous suivrons, dans cet exposé, l'ordre alphabétique qui est indiqué par le plan général de cet ouvrage.

SOURCE D'ANGLARDS OU DE COUTIX.
Cette fontaine minérale est située sur le territoire de la commune d'Anglards (canton de Salers), au-dessus de Vergnes-Chabeau, à peu de distance du hameau de Coutix, dans une vallée tributaire de la rivière de Mars.
Ses eaux sont froides, acidules et ferrugineuses ; elles sortent des fentes d'une roche basaltique; elles sont très-peu fréquentées. ( Docteur Mourguye.)

SOURCE D'APCHER OU DU CHER.
En remontant l'Auze, à trois kilomètres au-dessus de la font de Saint-Géraud, au bord de la rivière, on remarque une source minérale froide, gazeuse et martiale, qui jaillit au milieu des sables et des cailloux roulés, au-dessous desquels on trouve la roche schisteuse primitive. [Note de M. Rixain.)
Le hameau d'Apcher ou du Cher , qui est près de là , lui a donné son nom ; il fait partie de la commune de Drugeac.

SOURCE D'APCHON.
A quatre kilomètres d'Apchon , près du bois qui porte le nom du chef-lieu de la commune, sur les pentes d'un coteau granitique dont le pied est baigné par la Rue, on voit, à gauche de la rivière, une source minérale assez abondante.
(Note de M. P. de Chazelles.) L'eau qu'elle fournit est froide, acidule et ferrugineuse; on la prescrit aux personnes atteintes d'embarras gastrique, d'anémie ou de pales couleurs.
(Docteur Mary.)

SOURCE D'ARDIT.
Elle appartient à la commune de Sauvat et s'échappe au milieu d'un vallon arrosé par l'une des branches principales du Chavaroche, un peu au-dessous du hameau de Mirandes. L'eau qui en provient est ferrugineuse et acidule. Elle a très-peu de réputation. Quelques chlorotiques et un petit nombre de malades atteints de faiblesse suite de fièvres intermittentes, ou de débilité générale, en font usage. (Docteur Sully.)

SOURCES D'AURILLAC.
Elles étaient autrefois au nombre de trois, toutes trois froides, ferrugineuses, très-styptiques, déposant sur leur parcours un résidu ocracé très-marqué et très-abondant. Ces eaux jouirent d'une certaine renommée. On les prescrivait dans la chlorose, l'aménorrhée, la leucorrhée, l'anémie, la blennorragie chronique, les fièvres intermittentes, etc., etc., etc.
La première, dite des Prades ou du Cayla, située au sud-ouest de l'entrée sud de la ville d'Aurillac, dans une terre dite du Cayla, à quelques mètres et à l'ouest du hameau du Cayla, se reconnaît à peine; elle serait même complètement oubliée sans les quelques traces de dépôt ocracé mousseux qu'on trouve sur son parcours; du reste, elle est froide, limpide, et a une saveur styptique et acerbe. (Propriétés médicales désignées ci-dessus.)
La seconde, dite du Pradet ou Pré-d'Alliés, siluée au-dessous du pont du même nom , sur la rive gauche de la Jordanne, à six mètres environ de la rivière, sort encore en assez grande abondance et dépose sur son trajet une mousse-rouitle très-abondante. Elle est froide, limpide; elle a une saveur styptique très prononcée. (Mêmes propriétés médicales que la précédente.)
La troisième, dite de Patey, située à l'est de la ville, dans un jardin du même nom, sur la rive droite et à une trentaine de mètres de la Jordanne, est aujourd'hui presque perdue; néanmoins, on reconnaît encore son existence à quelques traces de matières boueuses ocracées qu'elle laisse sur son parcours, malgré qu'elle soit souvent mêlée à l'eau de la rivière. (Même limpidité, même saveur, mêmes propriétés thérapeutiques que les précédentes.)
II est vraiment à regretter que les propriétaires de ces sources ne fassent pas quelques frais pour remettre ces eaux en vogue.
On a trouvé une source minérale de la même nature que les précédentes sur le champ-de-foire d'Aurillac. Cette source part de la partie Nord et va sur un canal de cinq à six centimètres de largeur , dans la direction du Sud, vers l'hospice , autrefois couvent de St-Joseph. Il est probable que cette source était conduite jadis audit couvent pour être utilisée.
Le climat et la saison avancée ont empêché d'en continuer les fouilles et la recherche, qui ne sont du reste qu'ajournées. (Docteur De Marsillac.)

SOURCES DE LA BARAQUETTE OU DU BEIL.
Trois sources minérales, auprès desquelles on a fondé un petit établissement, viennent sourdre sur le territoire de la commune de Madic. Elles sont trèsr approchées des hameaux de la Baraquette, du Beil et de Laforest, qui leur ont alternativement donné leurs noms.
Cassini les désigne sous la dénomination d'Eaux minérales d'Embelle. Ces eaux sortent des fentes de la roche primitive et se jettent dans un ruisseau tributaire de la Dordogne. Des titres anciens leur attribuent des propriétés curatives toniques et emménagogues. Elles renferment de l'acide carbonique, du bicarbonate de fer et d'autres sels terreux ou alcalins dont la nature n'est pas exactement connue. On s'en sert pour combattre les engorgements viscéraux , les gastralgies, la convalescence des fièvres paludéennes et les dyspepsies. (Docteur Sully.)

SOURCE DE LA BASTIDE.
Dans la commune de Fontanges, au pied des montagnes de Salers, près du Bois-Noir, entre les puys Violent et Chavaroche, on remarque un petit bassin arrosé parla rivière d'Aspre, et au centre duquel est placé le village de la Bastide.
Le site est assez riant : du côté du Nord et de l'Est, une immense forêt de sapins couronne les hauteurs ; au Sud et au couchant, la vue s'étend au loin sur un agréable tapis de verdure. Le docteur Mourguye, auquel nous avons emprunté la plus grande partie de cette notice, signale dans le voisinage de la Bastide une grotte où l'on trouve un énorme tronc d'arbre qui est en partie changé en carbonate de fer terreux. La moelle a été remplacée par une substance argileuse, l'écorce a disparu, les couches concentriques de la partie ligneuse sont bien évidentes.
La source n'est pas loin de là ; elle sort à la base d'un énorme rocher volcanique qui forme un promontoire dont la saillie s'avance jusqu'à trois ou quatre mètres de la rivière. L'eau minérale est limpide, inodore, d'une saveur aigrelette fortement prononcée; mêlée au vin, elle lui donne un goût piquant fort agréable. Sa température est de + 12°,5 centigrades ; elle abandonne sur son trajet une très-petite quantité de dépôt ferrugineux. Cette source est intermittente : l'écoulement de l'eau dure deux minutes, il cesse pendant le même espace de temps; puis un bruissement singulier se fait entendre, un courant de gaz acide carbonique s'échappe en sifflant avec force, et, huit ou dix secondes après, l'eau coule de nouveau.
L'analyse a permis à M. Mourguye de constater dans ce liquide minéral la présence des carbonates de fer et de magnésie. Il est probable qu'un examen plus complet y fera trouver d'autres sels alcalins et terreux.
Les docteurs Mourguye et Latour conseillent l'emploi de ces eaux dans les atonies et les névroses de l'estomac et des viscères abdominaux, dans certaines dyspepsies dues à un mauvais état des premières voies, dans l'anémie et la chlorose. La dose est de quatre à six verres, pris le matin, à une distance d'un quartd'heure. Les eaux de la Bastide attirent une grande affluence de malades. (Annuaire du Cantal, année 1829J

SOURCE DE BATIFOIL.
Batifoil est à deux kilomètres nord du chef-lieu de la commune de Marcenat, sur la rive gauche d'un ruisseau profondément encaissé entre deux collines granitiques dont les eaux vont se jeter dans la grande vallée de la Rue. Non loin de Batifoil, à trente mètres de distance du ruisseau, à côté d'une touffe épaisse de coudriers et de prunelliers, jaillit une source d'eau minérale d'un aspect louche, qui coule sur une couche d'argile grisâtre. Cette eau, recouverte d'une pellicule, ne laisse déposer aucun sédiment ferrugineux; son goût est légèrement acidule et jaunâtre; elle est inodore et marque dix degrés au thermomètre de Réaumur (+ 12°,5 cent.).
Dans un demi-kilogramme de cette eau, M. Mourguye a trouvé une très-faible quantité de gaz acide carbonique libre, 50 centigrammes de carbonate de soude, 1 gramme de carbonate de magnésie, 110 centigrammes de carbonate de chaux et 10 centigrammes de protoxide de fer.
Les eaux de Batifoil, sales et bourbeuses, sont très-peu fréquentées : la répugnance que leur malpropreté inspire, en éloigne un grand nombre de buveurs. Elles ont une vertu purgative assez prononcée et peuvent convenir dans les engorgements abdominaux, l'embarras gastrique et les dyspepsies.
La dose est de quatre verres tous les matins, divisés en deux prises; on peut doubler cette quantité sans le moindre inconvénient. ( Docteur Mourgute, Annuaire du Cantal, année 1830.)

SOURCE DU BEIL. — Voyez SOURCE DE LA BARAQUETTE.

SOURCE DES BESSONIES.
La source des Bessonies est voisine du confluent de la rivière du Marliou et du ruisseau de Valens; elle est à côté du village qui lui a donné son nom et dans les dépendances de la commune de Trizac. (Docteur Mourguye.)

SOURCE DU BOIS D'OSTENAC.
Cette fontaine, qui appartient à la commune de Chaussenac, s'échappe du terrain cristallisé au milieu d'un vallon dont les eaux se rendent à la rivière d'Auze. (Etats de la Préfecture d'Aurillac.J

SOURCE DU BON-DIEU.
La commune de Valjouse est arrosée par un rameau de l'Allagnon. Le sol de cette contrée est composé, sur les hauteurs, de roches basaltiques; dans le fond des vallées, de terrains cristallises. On y trouve une fontaine minérale acidule saline et ferrugineuse qui est purgative, et, probablement aussi, tonique et emménagogue. On l'appelle fontaine du Bon-Dieu. Elle a été signalée à M. Bou ange par le desservant de la commune où elle est placée.

SOURCE DE BRUJALLÈNE.
Brujallène, hameau de la commune de Chastel-sur-Murat, est dans un petit vallon dont les eaux vont dans l'Allagnon. Il a donné son nom à une source minérale acidule et ferrugineuse qui est très-peu connue. (Etats de la Préfecture d'Aurillac.J

SOURCE DE CALVES.
Calves, commune de Carlat, a une fontaine minérale située dans une gorge profonde et tellement épouvantable qu'on l'appelle l’Enfer de Calves. L'eau minérale de cette source est gazeuse et ferrugineuse ; elle sort d'un terrain cristallisé. (Docteur Mourguye.)

SOURCE DE CANINES.
La source de Canines vient sourdre dans la commune de Teissières-les-Bouliès, sur la rive droite d'un ruisseau tributaire du Goul et dont le lit est creusé au milieu des roches primitives. Les eaux de cette source sont très-ferrugineuses . elles contiennent le fer à l'état de bicarbonate; elles sont gazeuses, acidules et styptiques.
Le débit toujours croissant qu'on en fait à Aurillac, assure un grand succès à ces eaux, qui sont utiles dans les diverses maladies où les toniques et les emménagogues sont exigés.
Elles contiennent moins d'acide carbonique libre que les eaux du docteur Reigasse, mais elles renferment une plus grande quantité de bicarbonate de fer, ce qui rend les eaux de Teissières-les-Bouliès plus agréables, celles de Canines préférables comme toniques.
Les eaux de Canines, mêlées au vin, perdent leur saveur styptique et deviennent plus piquantes que lorsqu'on les boit pures. (Note de M. Thihal, pharmacien)

SOURCE DE LA CAPELLE-EN-VEZIE
Cette source est indiquée dans l'ouvrage de MM. Boutron-Charlard et Patissier; elle est acidule et ferrugineuse , et s'échappe des fissures du terrain primitif. La commune dont elle porte le nom appartient au bassin de la Cère.
L'eau de la Capelle convient dans la chlorose, l'anémie et les fièvres intermittentes invétérées. (Note du docteur Sarrauste.)

SOURCE DU CAYLA. — Voyez SOURCES D AURILLAC

SOURCE DE CHALIERS. Voyez SOURCES DU TERRAU ET DE CLAVIERE-D’OUTRE

SOURCE DE CHAMALIÈRES. — Voyez SOURCE DE FOUILLOUX

SOURCE DE CHAMBRES.
Le hameau de Chambres est bâti dans la vallée de l'Auze; il fait partie de la commune de Vigean.
A une petite distance de ce hameau, on observe la source minérale froide, acidule et ferrugineuse qui nous occupe. L'eau qu'elle donne est très-gazeuse et présente des qualités analogues à celles de la font de St-Martin-Valmeroux.

SOURCE DE CHAMPAGNAT. — Voyez SOURCE DE SAVERGNOLES.

SOURCE DE CHANTEJAL. — Voyez SOURCE DE LA CHAPELLE D’ALLAGNON

SOURCE DE LA CHAPELLE-D'ALLAGNON OU DE JARROUSSET.
La Chapelle-d'Allagnon possède une fontaine minérale qui est située au bord de la rivière, au-dessous du château de Jarrousset. Elle vient sourdre au pied d'un tertre, dans le lit de l'Allagnon : aussi est-elle submergée lorsque les eaux sont un peu fortes. Elle abandonne un dépôt boueux rougeâtre , mais elle est très-peu chargée d'acide carbonique. (Note de M. P. De Chazelles.)
On nous a assuré que le terrain où elle prend naissance était granitique.
La source de Chantejal appartient à la commune de la Chapelle-d'Allagnon qui fait partie du département de la Haute-Loire.

SOURCE DE CHASSANY.
La commune de Saint-Amandin possède une source minérale qui est dans le voisinage du hameau de Chassany, dont elle a pris le nom. Elle est dans le bassin de la Rue et sort des fentes d'une roche granitique. Nous avons trouvé l'indication de cette fontaine dans les notes de M. Delalo.

SOURCES DE CHAUDESAIGUES.
Près de la limite méridionale du département du Cantal, sur la route de Rodez à Saint-Flour, à 25 ou 30 kilomètres au sud de cette dernière ville, on trouve un petit bassin en forme d'entonnoir, au fond duquel est bâtie la ville de Chaudesaigues.
Ce bassin, qui est arrosé par le ruisseau du Remontalou , est inscrit dans un vaste cirque borné à l'Ouest par des coteaux étagés qui s'élèvent graduellement jusqu'au pied du Cantal; au Sud et au Nord par des collines à pentes raides et stériles qui sont adossées à des plateaux cultivés que dominent à l'horizon les longues crêtes de la Margeride.
Les montagnes placées autour de Chaudesaigues et au pied desquelles jaillissent les sources minérales, offrent généralement une végétation misérable. Des genêts et des bruyères couvrent un sol maigre et sableux, à travers lequel les roches primitives montrent leurs pyramides et leurs arêtes dépouillées.
Du côté du midi, l'œil se repose agréablement sur de belles prairies entourées d'arbres et sur un bois en amphithéâtre que couronne le château du Couffour.
En s'éloignant de la ville, on découvre des sites curieux qui rappellent les paysages bien plus grandioses de la Suisse. (Chevallier.)
Arrivé sur les hauteurs, le promeneur voit se dérouler devant lui un vaste panorama de montagnes, de pâturages et de vallons cultivés dont la beauté contraste avec la stérilité des terres placées au voisinage des sources thermales.
A la côte de Lannau, on a ouvert une route hardiment taillée dans le roc et qui montre jusqu'où peut aller le génie de l'homme lorsqu'il entreprend de renverser les barrières que lui oppose la nature. Jadis toute communication paraissait impossible : des collines coupées à pic encaissaient une gorge étroite et profonde où l'eau des orages entraînait chaque année les débris des montagnes, qui allaient se déposer plus loin sous la forme de cailloux roulés et de sables d'alluvion , sans que l'homme pût étudier ces grandes causes de destruction , sans que le naturaliste pût cueillir les plantes et les arbrisseaux dont les rameaux flexibles et les fleurs variées se balançaient au-dessus des précipices.
Aujourd'hui, une belle route se déploie en serpentant sur les pentes du ravin; ses rampes sont douces, et cependant on ne peut se défendre d'une certaine émotion quand on la parcourt, placé qu'on est entre des rochers menaçants appendus aux flancs des montagnes, et des escarpements de deux ou trois cents mètres, au bas desquels roulent avec fracas les eaux rapides de la Truyère.
Le Remontalou, après avoir reçu le tribut des sources thermales de Chaudesaigues, va se jeter dans la rivière torrentueuse dont nous venons de parler.
Au-dessous de sa jonction avec ce ruisseau, la Truyère présente une température plus élevée que dans la première partie de son parcours; elle renferme aussi une plus grande quantité de sels et de matières organiques. On attribue à cette double circonstance la grande fécondité des prairies arrosées par ce cours d'eau, et la préférence que les bestiaux montrent pour les foins qu'on y récolte.
La ville de Chaudesaigues renferme 2,000 à 2,200 habitants. Ses rues sont généralement sales et étroites. Il faut faire exception pour la rue principale qui est tenue avec soin et bien pavée.
Envisagé sous le point de vue hygiénique, le bassin de Chaudesaigues est dans une situation très-heureuse : l'air y est pur, calme et sec. La ville, protégée par les hauteurs du voisinage contre la violence des vents d'Ouest, si fréquents dans le Cantal, offre une température douce et égale, ce qui permet aux convalescents de se livrer à un exercice salutaire, sans qu'ils aient à redouter les inconvénients des variations atmosphériques. Il suffirait, pour créer d'agréables promenades, de planter d'arbres les bords des routes de Rodez, de St-Flour et de St-Chély. Ces ombrages permettraient aux malades d'aller en s'élevant, sans efforts, par une pente peu rapide, respirer sur les hauteurs un air pur et tempéré. Le soir, lorsque le baigneur pourrait redouter l'air vif des points élevés, il trouverait au centre de la ville des promenades plus abritées. Les quais qui bordent le ruisseau, convenablement entretenus et parsemés de siéges, deviendraient un lieu de réunion où l'on passerait quelques instants avant de rentrer dans les salons pour y terminer la soirée. (Teilhard.)
Chaudesaigues est très-bien approvisionné de viandes et de poissons d'eau douce : la chair du mouton y est exquise et la truite y abonde. Les communications avec la Basse-Auvergne et le Midi étant très-faciles, on peut s'y procurer de bons légumes et des vins de toutes espèces.
En résumé: la beauté du ciel, la salubrité du climat, la variété des sites, les richesses minérales et botaniques des vallées et des montagnes, les gothiques châteaux qui couronnent les mamelons et les pics isolés, les vitraux et les ogives de l'église, les riches dorures de la petite chapelle de Notre-Dame, de fraîches
prairies entourées de coteaux arides, des ruisseaux glacés naissant à côté des sources chaudes et médicamenteuses, font de ce pays, rempli de contrastes, un lieu qui est aussi intéressant pour les touristes, les médecins et les naturalistes, qu'il est utile aux infirmes et aux malades.
L'origine de Chaudesaigues et celle des bains primitivement établis dans cette Tille se perdent dans la nuit des temps. — Si l'on en croit quelques historiens, la présence seule des eaux thermales aurait donné lieu à l'établissement d'une ville sur ce point. (chevallier.)


Historique et Etablissements thermaux.
Parmi les documents historiques incontestés, le plus ancien est, sans contredit, la description laissée par Philander, qui fut attiré, vers le milieu du XVI° siècle, à Rodez, par G. d'Armagnac. D'après Philander, il existe vers les confins de l'Auvergne, dans une ville qui porte le nom de Chaudesaigues, plusieurs sources d'eau très-chaude. L'une d'elles alimente un lavoir; une partie de ses eaux se rend dans les maisons voisines où elle sert à chauffer des étuves et à alimenter des bains. On utilise encore ces eaux pour faire cuire les œufs, plumer les poules, épiler les animaux.
Nous laisserons aux écrivains de la Haute-Auvergne le soin d'examiner si les calentes baiœ de Sidoine Apollinaire sont les eaux du Mont-d'Or ou celles de Chaudesaigues, et nous nous bornerons à constater, avec Jean Banc, que les fontaines de cette dernière ville doivent être placées au nombre des sources les plus anciennement connues et utilisées.
Si l'on interroge le sol de la ville, on trouve presque partout des ruines, de vieux conduits, des piscines, des baignoires, des voûtes qui annoncent l'existence de thermes anciens remontant probablement à l'époque gallo-romaine.
D'après M. Barlier , les bains particuliers étaient au nombre de douze. Tous étaient placés dans des maisons peu éloignées de la source du Par.
D'autres documents nous apprennent qu'il existait sur la grande place un établissement à l'usage des pauvres. Une maison de santé, placée dans le voisinage, appartenait aux religieux d'Aubrac qui venaient y prendre les eaux quand ils étaient malades. (Chevallier.)
Plusieurs piscines et une étuve ont échappé aux causes de destruction qui ont fait disparaître les anciens thermes. L'une d'elles, utilisée pendant long-temps, fut fermée en 1792.
Complètement abandonnées pendant la Révolution, les eaux de Chaudesaigues ont repris faveur vers la fin de l'Empire. C'est à M. Felgère que l'on doit le rétablissement des piscines qui ont attiré de nouveau les baigneurs, dont le nombre augmente chaque année à mesure que les établissements et les hôtels se multiplient : il était de 38 en 1823, de 354 en 1832; il dépassait 400 en 1850.
En 1842, plusieurs établissements très-insuffisants existaient à Chaudesaigues. Nous allons les indiquer d'après l'ouvrage de M. Teilhard.
L'établissement Felgère , qui a été fermé en 1842, possédait alors quatre cabinets de bains et six baignoires, surmontées chacune d'un tuyau de douche dont la chute n'avait pas plus de six à sept pieds. Deux baignoires étaient en métal et les autres étaient de belles cuves en lave de Bouzentès. Les deux cabinets où se trouvaient ces cuves avaient l'inconvénient de servir de passage aux malades qui se rendaient dans les obscurs et étroits réduits auxquels on donnait le nom d'étuves, et qui servaient à l'administration des bains de vapeur. Tous ces cabinets présentaient l'inconvénient d'être fort tristes et mal éclairés ; les baigneurs n'y étaient séparés les uns des autres que par de simples rideaux. Cet édifice si incomplet était pourtant dans une belle position: l'hôtel auquel il était annexé possédait des appartements convenables; un escalier très-large permettait de transporter les malades en chaise à porteur jusque dans leurs chambres ; des jardins, de vastes cours, tout ce qu'il faut pour l'édification d'un superbe établissement thermal existait dans cet endroit.
Les bains Clavières se composent de quatre cabinets contenant cinq baignoires, d'une étuve et d'une douche. Deux baignoires sont surmontées d'un tuyau à l'aide duquel on peut doucher le malade avant ou après le bain.
L'établissement Abrial, le moins important de tous, a été créé sans frais dans le moulin du Ban. On y trouve deux baignoires et une étuve. Il est alimenté par les eaux de la Grotte-du-Moulin. ( Dufresse-de-chassaigne.)
Plus récemment, M. Verdier a fait bâtir quatre cabinets à bains et deux étuves. Chaque baignoire est munie d'un robinet à douche dont la hauteur est de plus de trois mètres, et de deux robinets latéraux qui versent dans les baignoires de l'eau minérale chaude et de l'eau minérale refroidie.
Les réservoirs où l'eau minérale est recueillie sont en zinc ou en cuivre, ce qui est fâcheux, parce qu'ils sont rapidement altérés par l'eau minérale.
Plusieurs chimistes et médecins nous ont transmis sur l'analyse, les propriétés physiques et médicinales des eaux de Chaudesaigues, des renseignements d'une grande importance.
En 1771, Bosc d'Antic adressa à l'Académie des sciences un travail ayant pour titre : Examen des eaux thermales de Chaudesaigues. Sept ans plus tard, un médecin de Mende, le docteur Bonnel de la Brageresse, s'occupa des eaux minérales de la même localité. Ces premiers essais sont trop imparfaits pour qu'il soit utile de les analyser ici.
Des travaux plus importants ont été imprimés en 1810 et 1820 dans le journal et les annales des mines, par M. Berthier, qui s'est occupé de l'analyse chimique des eaux thermales, des avantages qu'elles présentent pour le chauffage des maisons , et des ressources qu'elles fournissent à l'industrie.
Plus tard , M. Grassal, inspecteur des eaux minérales de Saint-Flour, dans un Mémoire manuscrit fort étendu, a donné des détails intéressants sur l'histoire, la situation, la température et les propriétés médicinales des eaux thermales de Chaudesaigues. Enfin, en 1828, M. Barlier, maire et député, fit auprès de l'administration supérieure des démarches réitérées à la suite desquelles M. Chevallier, chimiste habile et plein de zèle, fut envoyé â Chaudesaigues. Le savant de Paris, après avoir étudié avec un soin minutieux la position, l'abondance, la température et la composition des sources, après avoir compulsé et résumé les travaux qui pouvaient éclairer l'histoire archéologique et médicale de ces agents thérapeutiques, demanda, comme MM. Barlier, Ledru et Michel Bertrand , qu'un vaste établissement thermal fût construit à Chaudesaigues.
Parmi les sources qu'il signale, les plus importantes naissent au pied de la montagne de la Jarrige. Nous allons les indiquer en premier lieu.

SOURCE DU PAR.
La plus remarquable des fontaines de Chaudesaigues est, sans contredit, la source du Par, qui est au centre et dans la partie élevée de la ville. Elle sort d'une large fente qui traverse le terrain primitif et dont les parois sont tapissées de fer sulfuré. Un canal couvert reçoit l'eau minérale et la conduit à un bassin en pierre d'où elle coule dans un réservoir qui sert à la distribuer, pendant l'hiver, dans une partie des maisons de la ville: ce qu'il y a de curieux, c'est que la partie du canal construit de main d'homme, qui avoisine le griffon de la source, est couvert d'un dépôt qui contient une notable quantité de sulfure de fer, tandis que sur d'autres points on remarque, soit des dépôts boueux de carbonate de fer, soit des incrustations très-dures à structure fibreuse, formées d'arragonite, colorée par un sel de fer et mêlée de silice.
Ces incrustations renferment, d'après Berthier, les substances indiquées dans
le tableau suivant

Carbonate de chaux 757 millig.
Carbonate de magnésie 25
Oxide de fer 45
Silice 103
Eau 70
Total 1,000

Nous y avons trouvé, en outre, des quantités minimes de strontiane et des traces d'arsenic.
M. Berthier, lorsqu'il a déterminé le volume d'eau de la fontaine du Par, a trouvé 200 mille litres par vingt-quatre heures. Plus tard, M. Chevallier a estimé que cette quantité était de 230,400 litres, ce qui fait 160 litres par minute.
Enfin, des filets isolés ayant été réunis à la source principale, M. Ledru a obtenu, en 1842, 252 litres par minute.
Les auteurs ne sont pas d'accord sur la température de la source du Par; nous allons reproduire leurs observations.
Observateurs. Thermomètre centigrade. Années.
Bosc d'Antic 75° 1771.
De La Brageresse 77° 1778.
Berthier 80° 1810.
Grassal 80° 1822.
Chevallier 81° 1828.
Nous adopterons le chiffre indiqué par M. Chevallier, parce qu'il a été obtenu avec des instruments vérifiés dont la bonne construction ne peut être mise en doute. Nous devons ajouter que le thermomètre, plongé au griffon de la source, a donné 81°, tandis que cet instrument marquait 80° seulement lorsqu'on le plaçait à l'extrémité du canal dont la longueur est d'environ cinq mètres.

SOURCES FELGÈRE.
L'établissement Felgère possède quatre sources minérales. La température de la première est de + 70° centigrades; celle de la seconde de + 62°; celle de la troisième de + 57; enfin la quatrième fait monter le thermomètre à + 31. (Dufresse De Chassaigne.) La quantité d'eau fournie par ces sources est de 19 litres par minute.

SOURCES DES MAISONS.
Afin d'abréger, nous réunirons dans un seul article les fontaines minérales suivantes, qui naissent dans des maisons particulières:
Source Laprade 50° 30 litres
— Podevigne 60° 30 litres
— Ganivet 60° 30 litres
— Teisset 59° 30 litres
— Abriet 57° 30 litres
— Bedenel 69° 30 litres
— Fayet 67° 30 litres
— Chareire 59° 30 litres
— Passenault 72° 30 litres
— Arlhac 54° 30 litres
— Barlier-du-Fargot 71° 30 litres
— Breschet 49° 11 litres
— Verdier 61° 11 litres
Sources qui naissent, dans la partie haute de la ville , des rochers qui bordent le ruisseau.

SOURCES DU MOULIN DU BAN, DE LA BONDE ET DE L'HOSPICE.
Le nom donné à la fontaine du Moulin-du-Ban (du Bain), semble annoncer qu'elle alimentait autrefois un établissement thermal. Cette source s'échappe, par plusieurs filets, autour d'un filon de quartz dont les fissures sont remplies da sulfure de fer. Plusieurs de ces filets ont été rassemblés dans un bassin d'où ils sa rendent par un canal en bois dans les maisons du quartier.
Près de la partie supérieure du réservoir est placée une petite digue désignée sous le nom de Bonde du moulin du Ban. Presque a côté on remarque un autre réservoir destiné à l'eau nécessaire pour le service de l'hôpital. (Chevallier.)
Les sources du Ban donnent 32 litres à la minute et marquent 62°; celles de la Bonde ne fournissent que 15 litres, mais elles font monter le thermomètre centigrade à 73°; enfin la quantité d'eau provenant de la source de l'hospice est de 18 litres (température 70° cent.).

SOURCE DE LA GBOTTE DU MOULIN.
A trente pas au-dessus de la source du Moulin-du-Ban, il existe une grotte faisant partie d'une maison habitée. Elle renferme un bassin carré contenant environ un mètre cube d'eau minérale. La source qui jaillit dans ce bassin marque la même température que la source du Moulin-du-Ban, et quand, par hasard, la température de cette dernière fontaine varie, on observe les mêmes changements dans celle de la Grotte.
Cette cavité est une véritable étuve qui peut devenir dangereuse a cause de la grande quantité d'acide carbonique qui s'y accumule.

SOURCES DU RUISSEAU.
Elles sont nombreuses; l'une d'elles, qui porte le nom de Sources de Lestende, provient, d'après M. Téalhier, de la même fissure qui fournit l'eau minérale que l'on a conduite dans la cuisine de l'hospice, où on va la boire.
M. Verdier, qui parle de deux sources de Lestende, affirme que l'une d'elles fait monter le thermomètre à + 35° et l'autre à + 53° centigrades.
Quelques filets, nés dans le ruisseau, atteignent + 72°. La présence des sources thermales dans le lit du Remontalou explique très-bien le phénomène qui a été signalé par MM. Berthier, Bouillet et Téalhier. Quand on plonge la main dans l'eau du ruisseau, on éprouve une sensation de fraîcheur; si l'on touche le sable, un sentiment de brûlure vous oblige à la retirer, parce que, à cette profondeur, la peau se trouve en contact avec l'eau thermale.

SOURCES PRÉS DU PONT.
Les premières sont désignées sous le nom de Sources Clavières ; elles produisent 16 litres d'eau à la minute et marquent + 37° 50. Les sources du Gravier-Bas donnent 30 litres, et leur température est de + 65° 50.

Variations de Température.

Les fontaines minérales de Chaudesaigues offrent des variations de température très-notables. Ainsi, il résulte des observations recueillies à diverses époques par M. Chevallier, et plus tard par M. Verdier, que l'eau du Par peut faire monter le thermomètre centigrade à + 79° 5 + 80° et + 81°; que la chaleur de l'une des sources Felgère varie entre + 60° 5 et + 68; que la température du réservoir de la Grotte a présenté tous les degrés entre + 58 et + 63° centigrades.
Quant aux sources du Ruisseau, leur mélange avec les eaux du Remontalou rend les expériences peu significatives. Le thermomètre centigrade, plongé dans le sable, a donné depuis + 40° jusqu'à 75° centigrades.
Les observations recueillies à Chaudesaigues par M. Chevallier , et celles que nous avons exécutées à Clermont, viennent à l'appui de l'opinion qui veut que le calorique contenu dans les eaux thermales soit de même nature que celui du soleil et de nos foyers, et que les eaux minérales se refroidissent ni plus ni moins rapidement que l'eau pure ou salée.
Les assertions opposées ne sont point admissibles et sont basées sur des observations inexactes.
Disons aussi que l'eau du Par agit sur le pain et les légumes comme l'eau d» fontaine chauffée au même degré. (Chevallier.)

Propriétés physiques et Composition.

L'eau des fontaines minérales de Chaudesaigues est généralement transparente, incolore et sans odeur sensible. Son goût, un peu fade, n'inspire aucune répugnance, et on s'y accoutume facilement. La saveur qu'elle donne aux aliments dans la composition desquels on la fait entrer n'est point désagréable. Cependant, on a remarqué que de temps en temps l'eau de la Bonde-du-Moulin sent un peu les œufs pourris, et M. Chevallier y a trouvé, le 1er juillet 1828, une petite quantité d'hydrogène sulfuré.
Toutes les eaux minérales de la localité qui nous occupe, et spécialement celles du Par, sont un peu plus pesantes que l'eau distillée; elles ne s'altèrent point quand on les conserve au frais dans des bouteilles bien bouchées. Elles contiennent une petite quantité de soude et de matière organique qui les rend onctueuses au toucher, et leur donne la propriété de dégraisser les poils, les toisons et tous les tissus de laine.
Des bulles ou des courants de gaz traversent les sources thermales de Chaudesaigues. Ces gaz se composent d'acide carbonique, d'azote et d'oxygène. Le gaz de la source qui est auprès du moulin renferme, d'après M. Chevallier acide carbonique 60 parties, oxygène 15 et azote 25. Ces fluides aériformes qui traversent les sources Felgère et de la Grotte-du-Moulin, contiennent 8 à 95 pour cent d'acide carbonique, 2 à 5 pour cent d'oxygène et 7 à 17 pour cent d'azote.
Il nous suffira, pour donner une idée exacte de la composition chimique des eaux minérales de Chaudesaigues, de reproduire ici le résumé des expériences faites par MM. Chevallier et Berthier. Il est probable, comme le pense ce dernier chimiste, que toutes les sources de cette localité viennent d'un réservoir commun et qu'elles ont la même composition : les légères différences trouvées par le calcul doivent être attribuées aux changements survenus dans les canaux et au peu de fidélité des procédés d'analyse.
Quoiqu'il en soit, les eaux de Chaudesaigues renferment un peu d'hydrosulfate d'ammoniac qui, d'après M. Chevallier, se forme pendant les expériences, tandis que nous pensons qu'il existe réellement dans les eaux.
Voici les substances minérales trouvées dans un litre d'eau du Par par le chimiste de Paris:

Propriétés thérapeutiques

La température élevée des eaux de Chaudesaigues, les petites quantités de sels de soude et de fer et de matières organiques qu'elles contiennent, en font une boisson pectorale, sudorifique et légèrement stimulante; leur ressemblance avec les eaux du Mont-d’Or nous autorise à croire qu'elles doivent être utiles dans le traitement des laryngites subaiguës, des extinctions de voix et des catarrhes chroniques des bronches. Plusieurs faits recueillis par les docteurs Bremont, Téalhier et Dufresse-de-Chassaigne, confirment pleinement cette assertion.
Parmi les affections morbides citées par les auteurs comme ayant été fréquemment guéries ou soulagées par les eaux et les bains de Chaudesaigues, nous avons noté les douleurs ayant leur siége dans les nerfs sciatiques et les autres nerfs de la vie de relation, les gastralgies, les entéralgies et les paralysies qui reconnaissent pour cause le vice rhumatismal. Il faut ajouter à cette liste les engorgements qui succèdent aux luxations, aux entorses et aux fractures.
Quelques observations tendent à prouver que leur administration à l'extérieur et a l'intérieur a été avantageuse dans certains cas de scrofules, de tumeurs blanches, de rhumatismes articulaires, de goutte et d'engorgement du foie.
Les maladies chroniques des bronches et des poumons exigent l'usage interne des sources de Lestende et de l'Hôpital. Leur dose est de deux à dix verres tous les matins.
Pendant qu'on les boit, si la saison est favorable, elles excitent une douce transpiration. Peut-être devrait-on préférer les eaux de la source du Ban lorsqu'on traite des bronchites entretenues par une affection dartreuse repercutée. Quand il est nécessaire d'administrer une eau minérale acidule, ferrugineuse, tonique, emménagogue, en envoie les buveurs à la source de la Condamine.
Appliquées à l'extérieur, les eaux thermales de Chaudesaigues fournissent un moyen puissant de dérivation. Des sueurs abondantes, quelquefois même des éruptions critiques accompagnent ou suivent l'administration des douches, des bains liquides ou des bains d'étuve. Ces divers moyens donnent de beaux résultats quand on les administre avec mesure et intelligence.
Il est nécessaire de prendre deux saisons de bains qui durent chacune quinze à vingt jours. La première commence au milieu de juin et la seconde finit à la fin du mois d'août.
Fidèle au principe que nous avons émis dans nos ouvrages sur les eaux minérales du département du Puy-de-Dôme, nous désapprouverons l'emploi des eaux thermales de Chaudesaigues dans les maladies des poumons qui sont accompagnées de fièvre; chez les personnes atteintes de maladie organique du cœur, d’hémoptysie, de gastrite, d'entérite ou de phtisie confirmée.
Les détails qui précèdent démontrent que nulle part en France on ne possède les moyens de créer des douches et des bains de vapeurs aussi chauds que ceux de Chaudesaigues. L'eau thermale, dont la quantité s'élève par minute à 439 litres, est assez abondante pour alimenter un grand établissement ; le climat est doux, les routes sont bonnes et les approvisionnements faciles. Que manque-t-il aujourd'hui? Un établissement thermal autour duquel viendront se grouper de nombreux hôtels où les malades trouveront le confortable qui leur est si nécessaire.
Les sources sont il est vrai trop chaudes; mais il sera facile de faire disparaître cet inconvénient en construisant, comme a Néris, des réservoirs dans lesquels une partie de l'eau minérale pourra se refroidir pendant la nuit.
Il y a quelques années, les sources minérales de Chaudesaigues ont attiré l'attention du Gouvernement. Sur les rapports de MM. Darcet et Chevallier, le ministre de la guerre avait eu l'idée de fonder dans cette ville un établissement militaire. Plus tard, M. Delamarre, préfet du Cantal, fit dresser les plans d'un établissement thermal, par M. Ledru père : le Conseil municipal fit de louables efforts pour favoriser l'entreprise, le Conseil général accorda des fonds, les plans furent publiés; mais l'énormité des dépenses effraya les spéculateurs, et les projets de construction furent abandonnés Et cependant des hommes de mérite, parmi lesquels figurent MM. Alibert, Berthier, Darcet, Chevallier, Michel Bertrand , Grassal, Mourguye, Téalhier et Dufresse-de-Chassaigne , avaient reconnu l'utilité de cette création.
Espérons que les habitants du Cantal, frappés des avantages immenses que Vichy , Néris et le Mont-d'Or ont retirés de leurs établissements thermaux , surmonteront le découragement qui les a paralysés à la suite d'un premier échec, et qu'ils réaliseront, dans un avenir prochain, les projets de MM. Delamarre et Barlier. Espérons aussi que MM. les architectes, profitant de l'expérience du passé, proportionneront leurs plans à la hardiesse des actionnaires et aux ressources du pays.

SOURCES DE CHAUMEIL.
Saint-Paul-de-Salers possède deux sources minérales; elles sont placées au bord d'un cours d'eau tributaire de la Maronne. Voici les seules indications que donne M. Déribier sur ces fontaines : « On voit au Chaumeil une source minérale ferrugineuse au bord de la rivière, et une autre qui jaillit d'un rocher. » Ces sources sont peu connues ; elles sont ferrugineuses et renferment de l'acide carbonique.

SOURCE DU CHER. — Voyez SOURCE D'APCHER.

SOURCE DE CHEYLADE.
Il existe dans la commune de Lanobre, au hameau de Cheylade, une source ferrugineuse qui est au fond d'une prairie. Elle est très-peu employée. ( Dr Sully.)

SOURCE DE CLAVIERES-D’OUTRE
Dans les petits vallons placés sur la rive gauche de la Truyère, entre ce cours d'eau et la route de Saint-Alban à Saint-Flour, on remarque les trois villages de Clavières-d'Outre , du Terrau et de Loubaresse, au voisinage desquels viennent sourdre les fontaines minérales de la commune de Chaliers. {Note de M. P. De Chazelles.)
L'une de ces fontaines porte le nom de Source de Clavières-d'Outre. Elle s'échappe des fissures d'une roche cristallisée et fournit environ douze litres d'eau à la minute. Cette eau est très-gazeuse, et donne au vin un goût piquant et agréable ; elle renferme de l'acide carbonique et du bicarbonate de fer.
La source de Clavières est fréquentée par les habitants du canton de Ruines, qui en font usage lorsqu'ils sont atteints de débilités de l’estomac, de dyspepsie, d'anémie ou de pâles couleurs.

SOURCES DE LA CLIDELLE.
En face du moulin de la Clidelle, sur la rive gauche de la Sumène, on trouve une fontaine minérale acidule et ferrugineuse qui appartient à la commune de Menet. Une autre source de même espèce naît à quelques mètres plus loin( Docteur Mourguye.)
Ces deux fontaines sont si près de la rivière, qu'elles disparaissent sous les eaux à la suite des pluies abondantes. Des titres anciens rangent les eaux de la Clidelle parmi les remèdes diurétiques et rafraîchissants. Le docteur Mary, de Riom-ès-Montagnes, nous assure que bon nombre de personnes fréquentent la source principale pendant la belle saison. Il paraît même que des commissionnaires colportent ces eaux dans les villages voisins où ils les vendent à des prix avantageux. Toujours est-il qu'elles conviennent aux malades affectés de chlorose, d'anémie ou d'embarras gastrique.

SOURCES DE CONCHES ET DE LA PYRONÉE.
Ces deux sources jaillissent dans le bassin de la Sionne, à cinq kilomètres nord-est d'Allanche , au fond d'une gorge étroite placée au milieu de montagnes abruptes et stériles. Des sentiers difficiles, hérissés de pierres roulantes, sont les seuls passages qui permettent à l'homme d'atteindre les cimes des escarpements qui entourent cette vallée.
Peu de localités offrent un point de vue aussi remarquable! Du côté du Nord, s'élèvent deux pics, à base granitique, dominés par des masses imposantes de basalte. Les pentes des collines présentent çà et là des champs cultivés dont la terre, meuble et sableuse, souvent entraînée par les pluies d'orage, va grossir les détritus accumulés dans les bas-fonds.
Vers le Sud, un rideau de bois de hêtre recouvre des pentes moins rapides, au-dessus desquelles apparaissent dans le lointain les cimes neigeuses des montagnes les plus élevées, pendant que la verdure des prairies annonce le retour du printemps.
Deux sources minérales se font jour dans cette vallée : celle de la Pyronée est sur la rive droite de la Sionne; elle appartient à la commune de Chanet. Celle de Conches est sur la rive gauche; elle fait partie de la commune de Molèdes. (Docteur Mourguye.)
La source de la Pyronée, qui est très-anciennement connue, est située vers la partie la plus basse d'un taillis de hêtre qui recouvre les pentes du communal de Combalu. A sa sortie du granite, elle est divisée en plusieurs filets qui se réunissent dans un petit bassin, au-dessus duquel est construite une cabane en maçonnerie. L'eau minérale est claire, limpide, inodore, d'une saveur piquante et agréable; sa température est de + 10° centigrades. On remarque sur son passage une boue rougeâtre assez abondante.
Les eaux de la Pyronée renferment de l'acide carbonique, du bicarbonate de fer, et de petites quantités de bicarbonates alcalins et terreux. On n'a point encore fait une analyse complète de ces liquides.
Les observations recueillies par les docteurs Farradesche-Chaubasse, Labranche et Mourguye, tendent à prouver que ces eaux sont utiles dans l'atonie du tube digestif, la chlorose , la leucorrhée, le catarrhe vésical chronique et la convalescence des fièvres intermittentes. Elles sont assez fréquentées pendant la bonne saison : les buveurs trouvent des logements à l'hôtel du Moulin-de-la-Pyronée, qui est situé à 400 mètres au dessous du communal de Combalu. Le chemin qui fait communiquer le moulin avec ce communal est rude et pénible. Mais des réparations peu dispendieuses suffiraient pour en faire une route agréable et facile. {Annuaires du Cantal de 1828 à 1829.;

SOURCE DE CONCHES
— En remontant la Sionne, sur sa rivé gauche, à vingt minutes au-dessus de Conches et à quarante mètres au-dessus de la première source, on rencontre, au bord de la rivière, une seconde fontaine qui possède les mêmes qualités que la première , mais à un plus faible degré. Celle-ci est réellement dans les dépendances de Conches et doit seule en porter le nom. (Docteur Mourguve.)

SOURCE DE CONDAMINE
Nous avions supposé , en lisant l'ouvrage de M. le docteur Teilhard, que la source de la Condamine était destinée à jouer un rôle important dans l'avenir. Malheureusement son analyse n'a pas répondu à nos espérances. Une eau minérale contenant très-peu d'acide carbonique et douze centigrammes de carbonate de fer, mêlé de quelques atomes de sels alcalins et terreux, ne peut avoir des propriétés bien énergiques, et c'est tout au plus si elle est propre à combattre les pâles couleurs et les atonies du tube digestif qui n'offrent pas un haut degré d'intensité.
La fontaine minérale de la Condamine est à un kilomètre de Chaudesaigues, sur la route qui conduit à'Saint-Flour. Elle sort d'une roche granitique, à trois ou quatre mètres au-dessus du niveau de la route. Et comme on n'a fait aucune réparation pour la rendre abordable, on ne peut y arriver qu'avec la plus grande difficulté.
L'eau de cette fontaine, dont M. de Saint-Mende a bien voulu nous faire remettre une bouteille, est limpide, inodore, ferrugineuse et légèrement alcaline. Un dépôt boueux ocracé marque son trajet.
Elle tient en dissolution les substances suivantes:
Carbonate de soude. 0gr.070
Chlorure de sodium. 0gr.070
Sulfate de soude. 0gr.070
Carbonate de chaux. 0gr.030
— de magnésie 0gr.030
— de fer. 0gr.030
— Silice et crénate de fer. 0gr.020
Total des matières contenues dans un litre d'eau 0 120
Quoique la source de la Condamine ne soit pas très-active, il est à désirer qu'on en facilite l'accès aux personnes que le besoin des bains thermaux retient à Chaudesaigues, et auxquelles les eaux froides toniques et ferrugineuses sont nécessaires.
0 030 0 020

SOURCE DE CONDAT. — Voyez SOURCES DE SAUTE-VEAU ET DE TRÉMISEAU.

SOURCE DE CORENS OU DE COREIN.
La source ferrugineuse et acidule de Corens sort d'une roche granitique; son trop-plein se rend dans une vallée arrosée par l'une des ramifications de la Truyère. Elle est tonique et emménagogue.

SOURCE DE COUTIX. — Voyez SOURCE D'ANGLARDS.

SOURCE DE CROPIÈRES.
Elle est dans la commune de Raulhac, au Sud et à deux kilomètres de Jou-sous-Monjou, au bord de la rivière du Goul. Elle est acidule et martiale, et sort d'une roche granitique. Les habitants des communes voisines qui sont atteints de dyspepsie ou de pales couleurs, se rendent à cette source pendant la saison d'été.

SOURCE DÉRIBIER. — Voyez SOURCE D'YDES.

SOURCE D’EMBELLIE. — Voyez SOURCE De LA BARAQUETTE.

SOURCES DE FÉNIERS.
Les sources qui existent, d'après Buc'Hoz, au voisinage de l'abbaye de Féniers, sont celles de Trémiseau et de Saute-Veau.

SOURCE DE FONTANES.
Sur la rive gauche du ruisseau de Pierrefort, près de Paulhenc, au fond d'une gorge profonde et solitaire dont les eaux vont dans la Truyère, existe une source acidule ferrugineuse et probablement un peu saline, qui s'échappe du terrain cristallisé et porte le nom de Source de Fontanes. Elle est fréquentée tous les ans par deux ou trois cents malades qui viennent boire ses eaux bienfaisantes.
Fontanes est aujourd'hui un pays sauvage, sans débouchés, sans embellissements; mais il est susceptible d'être transformé en un pays aussi agréable qu'utile, lorsqu'un chemin communal joindra ce village au pont de Tréboul. L'eau de Fontanes ressemble beaucoup à celle de Sle-AJarie; seulement sa saveur est moins agréable et plus ferrugineuse. (Dessauret.)
Cette source tonique, emménagogue et acidule, convient aux personnes atteintes de dyspepsies, de chlorose, d'anémie ou de maladies asthéniques du tube digestif ou des organes génito-urinaires.

SOURCES DE FONTANGES. — Voyez SOURCES de La BASTIDE Et De LASSAGNE.

SOURCE DE FONTANEYRE.
Le petit hameau de Fontaneyre, qui est sur le territoire de la commune de Champs, est bâti sur les hauteurs qui forment la berge septentrionale de la Rue. Non loin de ses habitations, on remarque une source froide, ferrugineuse et acidule peu employée. (Note de M. De Sartiges-d'Angles.)

SOURCE OU FON-SAINTE. — Voyez SAINT-MARTIN-VALMEROUX.

SOURCE OU FON-SALADE. — Voyez SOURCES DE VIC ET DE JALLEYRAC.

SOURCE DE LA FOREST. — Voyez SOURCE DE LA RARAQUETTE.

SOURCE DE FOUILLOUX.
On trouve dans la commune de Cheylade, à cinq kilomètres de ce village, une fontaine minérale qui est connue sous le nom de Source de Fouilloux. L'eau de cette source est froide, et contient une notable quantité d'acide carbonique et de bicarbonate de fer; elle s'échappe au bord du ruisseau de Chamalière , qui se réunit à la Rue à une petite distance de la belle cascade du Sartre. L'eau de Fouilloux est tonique et anti-chlorotique. M. Raynal-Tissonière conseille ce moyen thérapeutique aux personnes affectées d’anémie, de chlorose, de dyspepsie, de faiblesse suite de lièvre intermittente. On se rend à Fouilloux pendant les mois de juillet et d'août.

SOURCE DE GLENAT.
La source de Glenat prend naissance au milieu des roches cristallisées, et se trouve dans une vallée qui aboutit au bassin de la Cère. Nous n'avons aucun renseignement sur ses propriétés médicinales.

SOURCE D'IDES. — Voyez Source D'YDES.

SOURCE DE JALLEYRAC.
Jalleyrac, petit bourg du canton de Mauriac, est situé dans un vallon fertile, à mille mètres environ de la route qui conduit d'Aurillac à Clermont. A deux kilomètres au-dessous des habitations, auprès du ruisseau qui traverse la commune, à une très-petite distance de son confluent avec la rivière de Mars, on voit une source qui sort d'une roche granitique. L'eau minérale qu'elle donne est légèrement opaline et d'une saveur fade. Elle fait monter le thermomètre centigrade à + 15°,5.
Un bâtiment voûté semblable aux burons des montagnes, renferme cette fontaine et offre aux malades un abri redoutable. Ce lieu, constamment humide et ne recevant le jour que par la porte, présente tous les inconvénients d'un cuvage mal aéré : quand on y reste pendant quelques instants, un froid glacial se fait sentir, et peut, lorsque le corps est en sueur, occasionner des fluxions de poitrine ou des rhumes. Il est à désirer que le propriétaire de la source de Jalleyrac fasse les changements nécessaires pour rendre son petit établissement moins dangereux pour les buveurs qui le fréquentent.
En entrant sous la voûte qui surmonte la fontaine , l'odorat est désagréablement affecté par une forte odeur d'hydrogène sulfuré, et cependant les réactifs n'ont point encore permis de constater la présence de ce gaz dans l'eau minérale. La source de Jalleyrac, plus abondante et très en vogue autrefois, a perdu beaucoup de sa réputation. Il suffirait de quelques travaux bien dirigés pour lui rendre son efficacité et sa réputation perdues.
On pourrait retrouver et réunir les filets d'eau déviés de leur cours, augmenter sa sapidité et lui restituer ses propriétés premières, en détournant les eaux d'un ravin qui coulent auprès, et qui par leur mélange altèrent les qualités de l'eau minérale et la dénaturent en l'affaiblissant. Plusieurs ouvertures pratiquées dans les murs du petit bâtiment, donneraient accès à l'air et à la lumière, et le local, devenu plus chaud et plus sec, n'offrirait dès-lors aucun danger. (DT Mourguye.)
L'analyse des eaux de Jalleyrac a été trouvée dans les papiers de M. Mossier, ancien pharmacien de Clermont, par M. le professeur Lecoq. En voici le résumé: Chaque litre d'eau contient 25 pouces cubes d'acide carbonique, 31 décigrammes de carbonate de soude, 24 centigrammes de carbonate de chaux, 8 centigrammes de sulfate de chaux, 5 centigrammes de carbonate de magnésie, 4 centigrammes de carbonate de fer , et des proportions minimes de chlorures de sodium et de calcium, d'alumine et de silice.
L'auteur des états conservés aux archives de la préfecture de Clermont, assure que les eaux de Jalleyrac sont apéritives, désobstruantes, légèrement purgatives et spécifiques dans les fièvres d'accès.
D'après M. Mourguye, elles sont légèrement toniques et purgatives, et conviennent aux malades atteints d'embarras gastrique et intestinal, d’anémie, d'aménorrhée ou de leucorrhée atonique. On en boit trois chopines tous les matins, divisées en trois prises. (Anuaire du Cantal de 1830, Statistique du Cantal de M. Bouillet.)

SOURCE DU JARROUSSET. — Voyez SOURCE DE LA CHAPELLE D’ALLAGNON.

SOURCE DE JOU-SOUS-MOUROU.
« Il y a à Jou-sous-Monjou des eaux minérales. » Tel est le renseignement que nous a transmis M. Déribier-du-Châtelet. Nous ajouterons que ces eaux, situées à peu de distance de celles de Cropières, jaillissent dans le bassin du Goul, cours d'eau assez important qui se déverse dans la Truyère.

SOURCE DE LASSAGNE OU DE LA SAIGNE.
A partir du hameau de la Saigne, qui appartient à la commune de Fontanges, jusqu'à la Bastide, le lit de la rivière d'Aspre, qui est creusé dans le basalte, présente au moins cinquante petites sources minérales qui disparaissent sous les eaux du torrent, à la suite des pluies abondantes.
Lorsque l'été a mis la rivière à sec, des bouillonnements de gaz acide carbonique, mêlés d'eau ferrugineuse acidule, marquent les endroits où jaillissent les filets d'eau.
L'un d'eux, plus abondant et moins fréquemment submergé que les autres, porte le nom de Source de la Saigne. Cette fontaine est reçue dans un petit bassin ou vont puiser les rares buveurs qui la fréquentent pendant les grandes chaleurs de l'été. (Docteur Mourguye.)

SOURCE DE LA VERGNE.
La commune de Chalvignac possède une source minérale acidule et martiale qui s'échappe des fentes du terrain primitif, près du moulin de la Vergne, dans une petite vallée tributaire de la Dordogne. (M. De Sartiges-d'Angles.)

SOURCE DE LEYVAUX.
Cette source porte le nom de la commune où elle vient sourdre. Elle sort des fissures d'une roche cristallisée, dans une vallée arrosée par l'une des branches de l'Allagnon. (Etats de la Préfecture d'Aurillac.)

SOURCE DE LIADOUZE.
Au-dessus de Mandailles, pics du hameau de Liadouze, dans la vallée de la Jordanne, on a signalé la présence d'une source minérale dont les qualités physiques et médicinales n'ont point été étudiées. (Etats de la Préfecture d'Aurillac.)

SOURCE DE LONGEVIALLE.
Nous avons trouvé dans la correspondance de M. Bouange avec les curés du Cantal, l'indication d'une source qui existe dans la commune de Saint-Remy-de Chaudesaigues, au voisinage du hameau de Longevialle. Ce hameau est dans la vallée du Bex, dont les eaux coulent en cet endroit sur des roches granitiques.

SOURCE DE LONGOUIROUX OU LONGOUROUX.
Cette source minérale froide acidule et très-ferrugineuse n'est point utilisée. Elle est sur la rive droite de la Maronne, dans la commune de Saint-Christophe.
(MM. Rixain er Mourguye.)

SOURCES DE MADIC — Voyez SOURCES DE LA BARAQUETTE.

SOURCE DE MAGNAC.
Cette fontaine médicinale , qui est au-dessous du village de Magnac, au bord du Bex, contient de l'hydrogène sulfuré , de l'acide carbonique et des bicarbonates de soude, de fer et de magnésie (verdier.)
On lui attribue des propriétés emménagogues et toniques.

SOURCE DU MALRIEU. — Voyez Source Du RIEU.

SOURCE De MANDAILLES. — Voyez Source De Liadouze.

SOURCE DE MONTCHANSON.
On remarque sur le territoire de la commune de Faverolles, non loin du château de Montchanson, une fontaine minérale qui sort d'une roche granitique. Elle est acidule et martiale. Son trop-plein se rend dans le Rioumon , un peu au-dessus de l'endroit où ce ruisseau s'unit au Bex.

SOURCE DE MONTFOUILHOUX. -- Voyez SOURCE D'YDES.

SOURCE DE MONTJOlY. — Voyez SOURCE DE SAINT-MARTtN-VALMEROUX.

SOURCE DE MURAT.
La source ferrugineuse de Murat est sur la petite route d'Allanche, dans le bassin de l'Allagnon. (Paul De Chazelles.)

SOURCE D'OSTE NAC. — Voyez Source Du Bois D'ostenac.

SOURCE D'OUCHE.
Ouche est un petit village de la commune de St-Victor-aux-Chabannes, canton de Massiac. Son territoire est arrosé par un petit cours d'eau qui est tributaire de l'Allagnon. C'est auprès de ce village que se Irouve la source minérale ferrugineuse qui a été improprement désignée par quelques auteurs sous le nom de Source] d'Outre.

SOURCE DU PAS-DE-COMPAINS.
Le Pas-de-Compains est dans la commune de St-Jacques-des-Blats, au bord de la Cère, dont le lit est creusé, sur ce point, dans les terrains volcaniques. La source minérale est à peu de distance de la route qui mène de Vie a Murat. Nous avons peu de renseignements sur ses qualités médicinales. On l'oppose aux chloroses, aux gastralgies et entéralgies chlorotiques, aux leucorrhées, etc., etc.

SOURCE DE PERRUCHES OU DE SAINT-JULIEN.
Cette source naît dans la vallée de la Jordanne, sur le territoire de la commune de Saint-Julien et très-près du hameau qui lui a donné son nom.
D'après le chimiste Ozy, ses eaux sont claires et limpides, leur goût n'est ni salé ni amer ; elles font effervescence avec les acides, et colorent en vert foncé, passant au noir, la décoction de noix de Galles.
Un litre de cette eau évaporé, a laissé un résidu pesant deux grammes. Ce résidu se composait de sels solubles, 34 centigrammes, de matières insolubles dans l'eau distillée, 166 grammes. Les sels solubles étaient composés de carbonate et d'hydrochlorate de soude; les sels insolubles, de carbonate de chaux et de fer. (Voyez Buc'Hoz.)
Les eaux de Perruchès doivent être rangées parmi les liquides propres à combattre l'anémie, la chlorose, la dyspepsie et les maladies atoniques du tube digestif et des organes genito-urinaires. Prises à très-haute dose, elles deviennent purgatives.

SOURCE DE PONTCHOULT.
Indépendamment des fontaines de la Clidelle et de la Revaute, la commune de Menet possède une troisième source minérale qui est auprès du hameau de Pontchouly. Elle sort des fentes d'une roche cristallisée.

SOURCE DE PRADES. — Voyez SOURCES D’AURILLAC

SOURCE DU PRE-DE-LOCHE. — Voyez SOURCE DE SAIGNES.

SOURCES DE PRUNET ET DU BOUSQUET.
La fontaine minérale de Prunet parait ressembler, par ses propriétés, à celle de la Capelle-en-Vézie ; son dépôt ferrugineux est toutefois moins abondant.
Il existe au Bousquet une autre source qui est, dit-on, légèrement sulfureuse.
Ces deux fontaines minérales appartiennent au bassin de la Cère, et sont situées dans la commune de Prunet. (Note de M. H. Dr Lalaubie )

SOURCE DE LA PYRONÉE. — Voyez SOURCE DE CONCHES.

SOURCE DE RAULHAC. — Voyez SOURCE DE CROPIÈRES.

SOURCE DE LA REVAUTE OU DES RIBAUTES.
La fontaine minérale de la Revaute est sur le territoire de la commune de Menet; elle vient sourdre dans une vallée tributaire de la Sumène, sur la rive .gauche et à quelques mètres du ruisseau de Tautal-Bas, et au-dessous du village qui porte le même nom. Cette source, acidule et martiale, convient dans l'anémie, la chlorose et l'embarras gastrique. (Docteur Mary.)

SOURCE DU RIEU OU DU MALRIEU.
M. Bouillet a trouvé, au-dessous de la belle cascade du Malrieu , une source d'eau minérale sur laquelle il ne donne aucun détail.

SOURCE DU ROCHER DE CHASTEL.
Les renseignements que nous possédons sur cette fontaine ont été empruntés au Dictionnaire statistique de M. Déribier. « Il existait autrefois, dit cet auteur, sur le rocher de Chastel-Marlbac, une source minérale. Des travaux mal dirigés l'ont fait tarir, »

SOURCE DU ROCHER DE LAQUEUILLE.
La source minérale du rocher de Laqueuille est dans la vallée de la Santoire, au-dessus du village de Dienne. (Etats de la Préfecture d'Aurillac.)
SOURCE DU ROUVELET. — Voyez SOURCE DE Ste-MARIE.

SOURCE DE SAIGNES OU DE SACHES.
La source de Sagnes , qui porte aussi le nom de Source du Pré-de-Loche, est à un kilomètre sud du chef-lieu de la commune et à cent mètres nord du village d'Oliac, sur la rive gauche d'un petit ruisseau qui se rend dans la Sumène. Cette fontaine minérale acidule et ferrugineuse sort au milieu d'une prairie dont le sous-sol est formé par une roche granitique. (Cassini, Déribier.)

SOURCE DE SAINT-CERNIN OU DU CAMBON.
La source du Cambon ou de Saint-Cernin est dans un pré, sur la rive droite de la Doire, qui est tributaire de la Maronne. Elle est gazeuse et ferrugineuse, et s'échappe des fentes du terrain cristallisé. (Docteur Mourguye.)
Quelques auteurs la désignent sous le nom de Source de St-Martin-de-Valois.

SOURCE DE SAINT-CIRGIES. — Voyez SOURCE DE PERRUCHES.

SOURCES DE SAINT-GERAUD.
Ces fontaines minérales sont placées à l'extrémité nord de la commune d'Ally, sur la rive gauche de l'Auze , à cinq kilomètres de Mauriac. Pour y arriver, il faut abandonner la route de Mauriac à St-Céré, un peu avant le pont de l'Auze; là on prend un chemin étroit et rapide qui conduit au bord de la rivière; on franchit ce cours d'eau, en marchant sur les pierres qui ont été jetées exprès dans son lit, et qui servent au passage des malades; on s'engage dans un sentier tracé au milieu d'un taillis de chêne, et, après avoir dépassé le préau des buveurs , on descend jusqu'aux bassins entourés d'arbres et creusés dans le gneiss, qui recueillent les eaux des deux sources minérales de St-Géraud.
La première source a une saveur acidule fort agréable; la deuxième, qui est un peu plus élevée, est moins sapide.
Leur température est de + 12°,50 centigrades.
Ces eaux minérales contiennent de l'acide carbonique et des carbonates de fer, de magnésie et de chaux. On les prescrit dans l'aménorrhée, la chlorose et les affections scorbutiques.
Malgré la difficulté des abords, elles sont très-fréquentées. ( Lettre du docteur Mourguye.)

SOURCE DE FONT-SAINTE. — Voyez Source De Saint-martin-valmeroux.

SOURCE De STE- MARIE Ou De ROUVELET.
Le village de Ste-Marie est situé sur un plateau granitique dont le pied est baigné par la Truyère. Il est à douze kilomètres ouest de Chaudesaigues et à huit kilomètres sud de Pierrefort. Ce village est dans une position heureuse, et l'on y jouit d'un vaste horizon qui présente à l'œil étonné les contrastes les plus frappants, les sites,les plus variés : ici l'on voit un abime immense dont les yeux n'osent mesurer la profondeur; là ce sont des roches énormes suspendues au-dessus d'un précipice; ailleurs , un bois touffu cache une prairie émaillée de fleurs ou un champ couvert de céréales; plus loin on découvre les nombreux détours de la Truyère qui tantôt roule ses eaux avec fracas au milieu des rochers qui obstruent son cours, tantôt les précipite en bruyantes cascades. Dr Mourguye.)
Au nord et à une petite distance de Sle-Marie, on trouve une gorge étroite, profonde et boisée, arrosée par un ruisseau qui prend naissance dans le voisinage de Pierre-fiche. C'est là que les deux sources minérales jaillissent de la roche primitive, à égale distance de S"-Marie et de Rouvelet. Les sentiers qui conduisent à ces deux villages sont rudes et escarpés; le chemin des sources, au contraire, qui suit le fond de la vallée et aboutit au pont de Tréboul, n'offre aucune pente rapide : il deviendrait une promenade agréable si l'on y faisait des réparations et des plantations convenables.

1° Vieille Source ou Source Vidalenc.
La fontaine la plus anciennement connue est désignée par M. Teilhard sous le nom de Source Vidalenc. Elle est surmontée d'un petit pavillon où le médecininspeete1ir donne ses consultations. Un énorme grillage, formé de madriers de chêne , empêche de puiser de l'eau sans le consentement du propriétaire. Cette source se divise en deux filets, reçus chacun dans un petit bassin creusé dans la roche schisteuse. Le plus considérable fournit a la consommation des buveurs; l'autre sert de collyre dans les ophtalmies chroniques : le premier peut donner cinquante litres d'eau par heure. (Teilhard.)
L'eau de Ste-Marie est limpide, d'une saveur aigrelette et piquante. Elle communique au vin un goût agréable et laisse dégager, quand on l'agite, une grande quantité d'acide carbonique.
M. de Saint-Mende ayant eu l'extrême obligeance de nous faire remettre un litre d'eau de Ste-Marie, nous en avons fait une analyse approximative dont voici
le résultat:
Carbonate de soude 0,270
Chlorure de sodium 0,080
Sulfate de soude traces.
Carbonate de chaux 0,085
— de magnésie traces.
- de fer 0,045
Silice et opocrénate de fer 0,040
Total des matières par litre 0,520

2° Source Teisset.
A quelques pas de la source Vidalenc, dont nous venons de parler, et qui est seule indiquée dans les anciens auteurs, on a découvert il y a peu de temps, dans un champ appartenant au sieur Teisset, une nouvelle fontaine minérale analogue à la précédente. Elle est mal captée et mêlée d'eaux pluviales On remarque autour d'elle des dégagements d'acide carbonique et des suintements que l’on pourrait réunir à la source principale
Quoique les malades ne trouvent à Ste-Marie aucune des ressources et des distractions qui rendent le séjour de la campagne agréable, ils s'y rendent en grand nombre, ce qui est un témoignage de l'efficacité des eaux. La plupart des buveurs qui appartiennent à la Lozère, au Cantal ou à l'Aveyron, s'entassent chaque année dans les maisons des paysans, où ils se voient contraints de transporter leurs vivres et leurs lits. C'est un spectacle réjouissant de les voir tous les matins s’acheminant, par troupes, vers le ravin où ils se résignent à aller chercher la santé par des sentiers affreux et malgré la chaleur du jour. (Dessauret.)
La source fournit chaque année à l'exportation environ cinq mille litres d'eau qui, pris sur les lieux, se paient chacun cinq centimes; de plus, chaque buveur paie au propriétaire une rétribution d'un franc cinquante centimes pour une saison, et, comme il s'y rend chaque année de douze à quinze cents personnes, le produit de cette source s'élève à une somme qui varie entre deux mille et deux mille cinq cents francs, sur laquelle le propriétaire paie quatre cent cinquante francs au médecin-inspecteur. (Teilhard) Les eaux de Ste-Marie sont conseillées dans le cas d'atonie du tube digestif, dans certaines inflammations chroniques de l'appareil génito-urinaire, dans la chlorose et l'aménorrhée. (Bonniol.) Elles font disparaître les dyspepsies, les vomissements glaireux, les légers embarras bilieux avec céphalalgie et quelques ictères. (Grassal.) Elles sont utiles pour accélérer les digestions lentes, faire cesser les borborygmes et faciliter, en un mot, la guérison de toutes les maladies atoniques du tube digestif et des organes génito-urinaires.
La dose est de six à huit verres tous les matins; on peut, en outre, faire usage de cette eau aux repas.

SOURCE DE SAINT-MARTIN-DE-VALOtS. — Voyez SOURCE DE SA1NT-CERNIN.

SOURCE DE SAINT-MARTIN-VALMEROUX.
Au-dessous de la route de Clermont-Ferrand à Cahors, à trois ou quatre lieues Sud-Est du Mauriac, on trouve près de St-Martin-Valmeroux une source minérale qui porte le nom de Font-Sainte ou de Source de Montjoly.
Le bourg de St-Martin, dont la population est d'environ 800 âmes, est au milieu d'un beau vallon arrosé par la Maronne.
La source minérale, dont le volume est assez considérable, jaillit à un kilomètre Ouest du bourg, sur le côté gauche de la rivière. L'eau qu'elle fournit est froide, limpide et piquante; elle donne au vin une saveur aigrelette très-prononcée. Sa température est de + 10° centigrades.
Elle sort du rocher en bouillonnant et laisse déposer un sédiment ferrugineux. Les bestiaux en sont très-avides.
D'après M. Mourguye, la quantité de sels contenue dans un litre d'eau dépasse quatre grammes.
Le bicarbonate de fer et l'acide carbonique figurent parmi ses éléments thérapeutiques les plus actifs.
Cette source est assez fréquentée dans les mois de juillet et d'août. Plusieurs médecins en ont retiré de grands avantages dans les atonies et les névropathies de l'estomac et du tube digestif; dans la chlorose et l'anémie. (Docteurs Latour et Mourguye.) On emploie également ses eaux pour les affections scorbutiques et la convalescence des fièvres intermittentes; on les prescrit à la dose de six à huit verres, pris à demi-heure de distance; à très-haute dose elles deviennent purgatives. (Annuaire du Cantal de 1829.J
Une autre source minérale qui n'a point encore été analysée, existe à la sortie de St-Martin, sur la gauche du chemin qui conduit à Fontanges. (Guide pittoresque des voyageurs en France.)

SOURCE OU FONT SALÉE OU SALADE. — Voyez SOURCES DE VIC ET DE JALLEYRAC.

SOURCE DE SAUTE-VEAU.
Cette fontaine minérale est près de Condat, petit bourg de 800 âmes, dont les habitations sont placées dans un bassin profond et triangulaire arrosé par les rivières de Santoire et de Rue, ou de Condat.
Cet endroit est remarquable par la beauté de son paysage et la douceur de sa température.
A un kilomètre Est de Condat, sur la rivière du même nom, dans un lieu appelé Saouto-Vedel, ou Saute-Veau, au-dessous d'un escarpement, a deux mètres de la rivière et à un mètre cinquante centimètres au-dessus de son niveau, on remarque trois sources d'eau minérale, dont les bassins, creusés dans le roc même, s'échappent d'une roche primitive.
La fontaine occidentale et celle du milieu, distantes l'une de l'autre d'un mètre au plus, paraissent identiques et fournissent peu de liquide. La source orientale, éloignée des deux premières de trois mètres environ, est un peu plus abondante; elle diffère des autres par l'absence du sédiment ferrugineux et par sa saveur légèrement aigrelette, due à la présence d'une plus forte proportion de gaz acide carbonique. (Docteur Mourguye.) Les deux premières fontaines sont ferrugineuses; l'eau qu'elles fournissent est blanchâtre, inodore, d'un goût amer et salé ; sa surface est recouverte d'une pellicule irisée et jaunâtre; elle marque + 11°,75cent.
M. Mourguye a constaté dans ces eaux la présence d'une certaine quantité d'acide carbonique et de 4 grammes 20 centigrammes de sels qui se composent, d'après ce médecin, de sulfate de soude et de magnésie; de carbonates de chaux, de magnésie et de fer.
Cette fontaine est fréquentée depuis le commencement du mois de juillet jusque vers la mi-septembre. Malheureusement ses abords sont très-difficiles : les aspérités dont le rocher est hérissé , les nombreuses excavations qui résultent de sa décomposition , le voisinage de la rivière dans laquelle un faux pas pourrait précipiter les buveurs maladroits, empêchent beaucoup de malades d'aller boire les eaux de Saouto-Vedel. Quelques travaux sans importance seraient nécessaires pour créer un chemin facile et pour mettre la fontaine à l'abri des bestiaux qui viennent s'y désaltérer avec avidité.
L'eau minérale de Saute-Veau, qui porte aussi le nom d'Eau de Condat, produit de très-bons effets dans l'engorgement des viscères abdominaux et dans les diverses maladies que l'on combat ordinairement par les eaux salines, légèrement purgatives et ferrugineuses. La dose est de quatre à six verres le matin a jeun. En captant convenablement les sources, afin d'empêcher qu'elles ne reçoivent des infiltrations d'eau douce, on pourrait augmenter leurs propriétés curatives. (Docteur Mourguye; Annuaire du Cantal de 1830, page 107.)

SOURCE DE SAVERGNOLLES.
Cette source ferrugineuse est peu connue; elle est sur le territoire de la commune de Champagnac dont elle porte également le nom, sur la rive gauche de la Dordogne. Les eaux de cette fontaine sortent du gneiss ; elles sont recherchées par les chlorotiques et les personnes atteintes de dyspepsies, de migraines, de leucorrhées et de faiblesses suites de fièvres intermittentes. ( Docteur Sully.)

SOURCE DE STALAPOS.
A l'ouest et à une petite distance de Bredon, au-dessus de la digue qui sert à détourner les eaux de l'Allagnon pour les conduire au moulin de Stalapos, il existe une source minérale acidule et ferrugineuse qui a une certaine réputation.
Elle sort au-dessous de deux grosses pierres, sur la rive gauche de la rivière. Ses dépôts sont d'un jaune clair tirant sur le vert, et d'une consistance un peu glaireuse. Cette source est très-peu gazeuse. Beaucoup de personnes appartenant au canton de Murat en font usage pendant l'été. (Note de M. P. De Chazelles.)

SOURCE DE TEISSIERES-LES-BOULIES
Le village de Teissières-les-Bouliès est au Sud-Sud-Est et à 16 kilomètres d'Au rillac, sur les pentes d'une vallée dont les eaux se rendent à la Truyère.
La fontaine minérale est placée dans un vallon étroit et boisé qui est creusé aux dépens du terrain primitif. Elle est à-peu-près à égale distance de Cayau et de Valette, au Nord et à 1,50Omètres de Teissières-les-Bouliès, sur la rive gauche d'un petit cours d'eau qui se rend dans la Vauze. (Cassini.) L'eau jaillit d'un rocher très-dur ; des bulles d'acide carbonique la traversent et viennent crever à sa surface; sa température est de + 11° centigrades; elle laisse déposer une boue rougeâtre formée principalement d'oxyde et de carbonate de fer. Elle a été analysée pour la première fois, d'après l'ordre du Conseil général du département du Cantal, par M. Lapeyre, pharmacien à Aurillac, le 6 septembre 1821.
Un rapport lu à l'Académie de médecine de Paris, le 21 mai 1839, renferme les passages suivants:
L'eau de Teissières, dont l'usage est aujourd'hui très-répandu à Aurillac, est froide et ferrugineuse Elle dégage à la source une très-grande quantité de gaz formé principalement d'acide carbonique; sa saveur est aigrelette, fort agréable et très-légèrement alcaline ; elle n'est nullement sulfureuse et ne contient aucuns trace de bromures, diodures, de nitrates ou de fluorures. L'analyse faite d'après les méthodes les plus usitées, a donné, pour un litre ou mille grammes de cette eau:

Cette eau que l’on assimile dans le pays à l'eau de Seltz, s'en rapproche, en effet, par la grande quantité d'acide carbonique qu'elle tient en dissolution, et par les bicarbonates alcalins et terreux qu'elle renferme. (Annuaire du Canlal de 1842.)
Elle était à peine connue dans l'arrondissement d'Aurillac en 1821; il était même très-difficile de s'en procurer à cette époque : un cours d'eau recouvrait la source pendant une partie de l'année. M. Reygasse père comprenant tout le parti que l'on pouvait tirer de cette eau minérale, changea le lit du ruisseau et fit pratiquer un chemin qui permet d'arriver commodément jusqu'à la fontaine. La consommation, peu considérable au début, augmenta beaucoup lorsque le rapport si favorable de l'Académie de médecine eut reçu quelque publicité. Le nombre des bouteilles vendues pendant l'année 1813 était de 6,230; il s'est élevé graduellement les années suivantes, et il a atteint le chiffre de 24,501 en 1851.
Ces eaux , dont les propriétés médicinales ont été constatées par les docteurs Séguiniol père, Miquel, Aliès, Lagiraldie, Cruége, de Marsillac et Reygasse fils, attirent un assez grand nombre de buveurs; elles conviennent dans les maladies suivantes:
Dans certaines variétés de jaunisse; dans les gastralgies, les dyspepsies, certain» états atoniques de l'estomac et des intestins avec ou sans diarrhée; dans les sueurs blanches, les pales couleurs, l'anémie, l'hypocondrie, les céphalalgies nerveuses et les convalescences des fièvres intermittentes.
A ces propriétés médicinales, les eaux de Teissières joignent l'avantage d'être une boisson fort agréable, soit seules, soit mêlées avec le vin qu'elles rendent mousseux et pétillant, mais dont elles altèrent un peu la couleur.
Le docteur Reygasse fils, qui en est aujourd'hui le propriétaire, en a établi plusieurs dépôts à Maurs et à Aurillac. (Note du docteur Reygasse fils.)

SOURCES DU TERRAN OU DU TERRAU.
Ces fontaines minérales, au nombre de deux, naissent d'une roche granitique, dans la partie du bassin de la Truyère qui appartient à la commune de Chaliers.
La première source est à gauche de la rivière, près du village du Terrau. Pendant l'été, le cours d'eau se dessèche en partie, et l'on voit apparaître des bulles de gaz qui viennent crever à la surface de l'eau minérale, qui est, dit-on, acidule et ferrugineuse.
La seconde source est située dans l'espace triangulaire compris entre Loubaresse, Clavières-d'Outre et le Terrau. Elle offre les mêmes qualités que l'eau de Clavières-d'Outro. (Note de M. P. De Chazelles.)

SOURCE DE THIÉZAC.
Une source minérale a été indiquée sous ce nom dans l'ouvrage de MM. Boutron-Charlard et Patissier; elle est dans la vallée de la Cère, sur le territoire de la commune de Thiézac.

SOURCES DE TRÉMISEAU.
Le hameau qui a donné son nom à ces fontaines minérales est bâti au pied des montagnes, dans un joli bassin couvert de prairies, mais peu boisé; il est à sept kilomètres Est de Condat et à six kilomètres nord de Marcenat.
1° La source vieille est à coté de Trémiseau, sur la route qui conduit à Condat, à la base d'un mamelon à sous-sol granitique dont la plus grande partie est cultivée. L'eau minérale, transparente, inodore et d'un goût acerbe, fait mousser le vin avec lequel on la mêle, et lui communique une saveur aigrelette et piquante. Elle est habituellement couverte d'une pellicule irisée très-mince, et laisse déposer dans les rigoles où elle coule une notable quantité de sédiment ocracé. Sa température est de + 12°,50 centigrades.
Le liquide minéral, peu abondant, s'échappe en bouillonnant du fond d'une excavation conique dont la profondeur est de huit à neuf centimètres.
La source qui nous occupe est placée dans une petite niche pratiquée dans une muraille servant de clôture à une prairie. L'eau, après avoir coulé dans le chemin, rentre dans la propriété d'où elle sort. Les dépôts ferrugineux successifs qui engorgent le canal, refoulent l'eau dans les environs et font un vrai cloaque de cette fontaine qui ne devient abordable que lorsqu'on a enlevé toute la Boue qui obstrue les rigoles. Par le moyen de quelques travaux peu importants, le propriétaire pourrait facilement renfermer cette source et faire disparaître les reptiles incommodes qui y vivent, et dont l'aspect repoussant inspire le dégoût.
Le docteur Mourguye, qui nous a transmis les lignes qui précèdent, a trouvé, dans un kilogramme d'eau minérale de Trémiseau, 225 centigrammes de sels, parmi lesquels figurent les carbonates de chaux, de magnésie et de fer.
« Cette source, écrit le médecin de Salers, est assez fréquentée par les habitants du voisinage dans les mois de juillet et d'août. Elle m'a paru produire de très-bons effets dans l'atonie de l'appareil digestif, la convalescence de quelques fièvres. Les chlorotiques surtout ont eu à se louer de leurs bons effets. On en prend ordinairement six verres tous les matins; chaque dose est de deux verres, répétée â demi-heure d'intervalle. »
2° Les sources nouvelles qui ont été indiquées par M. le docteur Mourguye sont très-nombreuses; elles jaillissent autour de la source ancienne dans un rayon de soixante à soixante-dix mètres; elles sont presque toutes peu abondantes et mêlées d'eaux pluviales ; il y en a environ cinquante.
L'une d'elles pourrait être utilisée ; elle est au sud et à soixante mètres de la vieille source, au bord d'un petit ruisseau. Elle fournit beaucoup d'eau, et présente la même composition et les mêmes caractères que la fontaine dont nous nous sommes occupés en premier lieu, l’ Annnuaire du Cantal de 1830.

SOURCE DE VEYRIÈRES.
Veyrières, chef-lieu d'une commune de l'arrondissement de Mauriac, est bâti sur le terrain primitif, dans un vallon dont les eaux se rendent à la Dordogne. Ce village adonné son nom à une source minérale ferrugineuse et acidule, bonne pour arrêter les fièvres.

SOURCE DE VIC-EN-CARLADÈS.
La commune de Vic possède une population d'environ 2,000 habitants; elle est traversée par la route qui conduit de Saint-Flour à Murat. La Cère, qui arrose son territoire, prend naissance entre le Puy-Griou et le Mont-Cantal. Elle coule du Nord-Est au Sud-Ouest et descend en bondissant de cascade en cascade, au milieu d'une gorge épouvantable qui est creusée dans les terrains volcaniques. La route de Murat est tracée sur les flancs do cet immense ravin; elle présente au voyageur qui la parcourt les tableaux les plus imposants, les sites les plus variés et les plus pittoresques. Des masses effrayantes de rochers sont suspendues au-dessus de sa tête, pendant que la rivière, qui est à ses pieds, roule en mugissant ses eaux écumeuses au fond d'un précipice dont l'œil mesure avec effroi la profondeur. Des arbustes et de rares tapis de verdure donnent un aspect moins sauvage à quelques parties de cette sombre vallée.
Plus loin, la scène change : la rivière, après avoir franchi une vaste coupure dont les cotés ont cent trente-trois mètres de hauteur, va promener ses flots, devenus calmes et limpides, au milieu d'un beau vallon où l'on admire de riches prairies entremêlées de champs arables bordés de haies et d'arbres à haute tige. Un rideau de verdure formé par des bois de hêtres et de chênes, sert de fond à ce remarquable paysage. (Docteur Mourguye.)
Vic, par suite d'une bizarrerie inconcevable, n'est point bâti dans le vallon: il est adossé à un coteau nu et stérile, sillonné de ravins, hérissé de roches noires et hideuses. Les maisons sont assez bien construites; les malades y reçoivent l'accueil le plus affable, et peuvent s'y procurer facilement des logements salubres et une nourriture saine et convenable.
Les sources minérales sont à vingt minutes des habitations, sur la rive gauche de la Cère, au bas du coteau du Griffoul, dans la partie la plus fertile et la plus riante de la vallée.
Des avenues plantées d'arbres, placées au voisinage des fontaines, servent à la promenade des buveurs et les protégent contre les ardeurs du soleil.
On croit généralement que les eaux minérales dont nous traçons l'histoire ont été connues et fréquentées à l'époque romaine ou gallo-romaine. Ce qu'il y a de positif, c'est que des fouilles entreprises au XVII° siècle dans le lieu où elles viennent sourdre, mirent à nu des vestiges d'habitations et dix-huit médailles d'argent portant les effigies des empereurs Auguste, Claude, Vespasien , Dioctlétien, Maximien et Licinius. D'autres médailles semblables et des vases antiques furent encore retirés pendant les travaux exécutés en 1829.
Les sources de Vic , abandonnées à une époque qui nous est inconnue, furent bientôt ensevelies sous des masses assez considérables de dépôts. Mais en 1602, un pâtre s'étant aperçu que ses vaches venaient lécher les pierres qui étaient baignées par les suintements de l'eau minérale, attira l'attention des habitants de la ville sur cette particularité : on fit enlever les travertins et l'on trouva au-dessous d'eux la source qui a rendu le nom de Vic si célèbre et si populaire. Vers le milieu du XVII° siècle, les médecins royaux commissionnèrent les propriétaires de cette fontaine et leur permirent de l'exploiter. Voici la liste des personnes autorisées depuis 1662 jusqu'en 1772:
Louis de Comblat-de-Cabannes, commissionné par Valot en 1662;
Christophe de Comblat, commissionné par Daquin en 1675;
F.-J. de La Carrière-de-Comblat, commissionné par Poirier en 1716;
R.-J.-A. de La Carrière-de-Comblat, commissionné par Sénac en 1761.
En 1772, le roi jugea nécessaire de nommer une Commission spéciale qui fut chargée de la surintendance des sources minérales. Tout en respectant les droits des propriétaires, cette Commission eut la mission de commettre, par brevets, des médecins ou chirurgiens qui devaient surveiller la distribution des eaux minérales. {Archives de la Préfecture de Clermont.)
A une époque plus rapprochée de nous, la nomination des médecins inspecteurs a été laissée au Ministre de l'agriculture et du commerce ou aux Préfets des départements.
Jadis il existait à Vic une seule fontaine d'eau minérale mal captée et mêlée d'eaux pluviales. En 1829, M. de Murat, qui avait fait récemment l'acquisition des terrains où elle s'échappait, comprenant tout le parti qu'on pouvait en tirer, ordonna des travaux qui eurent pour résultat d'arrêter les infiltrations, et de faire découvrir d'autres filets d'eau minérale qui furent reçus dans des réservoirs d'où ils jaillissent par des robinets séparés.
La source ancienne sort des fentes de la roche primitive; l'eau qu'elle fournit est froide , limpide , d'un goût salé et un peu alcalin qui lui a valu le nom de Font-Salade.
L'eau des sources nouvelles est plus piquante et plus agréable. Ces quatre petites sources sont renfermées aujourd'hui dans un bâtiment voûté et spacieux qui ne manque pas d'élégance.
Au XVII°* siècle , la source de Vic a été étudiée par Jean Mante et Antoine de Boria. En 1718, J.-B. Esquirou de Parieu, après de nombreux essais, chercha à démontrer, ce qui est vrai, que les eaux de Vic renferment une quantité notable d’un sel désigné par les anciens sous le nom de Nitre ou de Natron (carbonate de soude des modernes). La même année, Dessarte essaya également de déterminer les qualités et la quantité des sels contenus dans l'eau qui nous occupe. En 1827, Darcet tenta quelques expériences bien incomplètes, et deux ans plus tard, M. Mourguye fit une description des sources de Vic, dans laquelle nous avons puisé des renseignements précieux.
Dans la séance du 21 mai 1829, l'Académie de médecine de Paris donna son approbation au rapport de M. Ossian Henry où était consignée l'analyse des sources minérales de Vic, qu'il comparait aux eaux de Seltz naturelles. Le tableau suivant permettra au lecteur d'apprécier l'exactitude de cette comparaison.

SOURCE D'YDES OU DE DERIBIER.Cette fontaine minérale, qui a été découverte en 1818 par M. Déribier-du-Châtelet, est placée dans le bassin de la Sumène; elle sort d'une roche schisteuse veinée de quartz.Depuis fort long-temps on s'était aperçu que les bestiaux , lorsqu'on les menait paître dans la propriété de Montfouilhoux, ne manquaient jamais, surtout par les temps secs , de se porter sur une partie du pâturage qui était toujours verte et humide; ils paraissaient manger, avec délice, l'herbe qui croissait dans cet endroit, et, quand ils l'avaient détruite, ils léchaient le sol avec une certaine avidité.Ce fait, qui avait mis en défaut jusqu'alors les imaginations avides d'explications, vint s'éclaircir un jour par suite des recherches de M. Déribier qui, soupçonnant la présence d'une source minérale dans cet endroit, eut l'idée de goûter lui-même le liquide qui baignait l'herbe que ses vaches mangeaient avec tant de plaisir, et lui trouva une saveur des plus salées. Or, tout le monde sait ce qu'une pareille saveur a d'attractif pour l'espèce bovine. Des fouilles furent exécutées, et la source, mise à découvert, ne tarda pas à être employée. A la dose de quelques verres, l'eau minérale purgeait comme l'eau de Sedlitz ; mais elle déterminait parfois un peu d'irritation.Malgré cet inconvénient, les eaux d'Ydes étaient assez fréquentées, et se montraient efficaces dans quelques affections bilieuses et dans la convalescence des fièvres intermittentes, lorsque M. Déribier, pour augmenter leur importance, fit exécuter des travaux qui, en élevant le niveau de la source, lui firent perdre une partie de sou volume. »Les détails qui précèdent nous ont été transmis par le docteur Sully, de Bort, qui a également eu l'extrême obligeance de nous faire parvenir une certaine quantité d'eau minérale de la source de Déribier. Nous allons indiquer les résultats que nous a donné l'analyse de ce liquide minéral:Carbonate de soude 6,096Sulfate de soude 9,015Chlorure de" sodium 7,580Sulfate de magnésie 1,212Carbonate de magnésie 0,416— de chaux. 1,951— de fer. 0,055Silice et apocrénate de fer 0,144Perte 0,135Total des matières salines par litre d'eau 26 400

Si l'on suppose que les carbonates sont à l'état de bisels, on aura : bicarbonate de soude, 8,610 ; de magnésie, 0,620; de chaux, 2,744 ; de fer, 0,076.
Dans cette hypothèse, le total des sels s'élèvera à 29 gram. 952 milligr. On voit, d'après cela, que l'eau de Déribier est un purgatif énergique qui pourrait, au besoin, remplacer les eaux de Sedlitz et de Pulna.



BIBLIOGRAPHIE.
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Thèses de Paris.
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Nota. — Des documents manuscrits d'une grande importance nous ont été transmis par les docteurs Mourguye, de Salers; Reygasse, de Teissières-les-Bouliès; de Marsillac et Séguiniol, d'Aurillac; Cavaroc, de Vic-sur-Cère; Mary, de Riom-ès-Montagnes; Raynal, de Tissonière; de Latour , de St-Vincent; Sarrauste, de la Capelle-del-Fraisse, et Sully , de Bort. Nous les prions de recevoir ici le témoignage public de notre reconnaissance. Nous devons aussi de bien sincères remercîments à MM. P. de Chazelles, de Sartiges d'Angles, Rixain, H. de Lalaubie, . de Saint-Mende et de Murat, qui ont mis un empressement extrême à nous faire parvenir des eaux minérales et des renseignements qui nous ont été fort utiles.

V. NIVET,
Docteur-Médecin à Clermont-Ferrand.

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