La Truyère prend sa source en Lozère dans le massif de la Margeride à 1 450 mètres d'altitude dans la forêt de la Croix-de-Bor, au sein du massif de la Margeride, sur la commune de La Villedieu. Son cours de 170 km, d'une direction nord-ouest, faisait partie du bassin de l'Allier. Mais il y a environ 7 millions d'années, des coulées de lave basaltique provenant du volcan du Plomb du Cantal ont constitué un barrage près de Saint-Flour et modifié le cours de la Truyère. À cet endroit elle se dirige en direction du sud-ouest et descend dans une vallée encaissée au relief jeune, et finit son cours dans le Lot légèrement en aval d'Entraygues-sur -Truyère.
Entraygues sur Truyère
Les précipitations des massifs de l’Aubrac et du Cantal en font une rivière au débit abondant et la dénivellation importante entre les zones de ces massifs où elle reçoit l'essentiel de l'eau, et le Lot a permis de construire un ensemble de barrages dans des gorges profondes fournissant 10 % de l'hydroélectricité produite en France.
Les aménagements hydroélectriques ont débuté à partir de 1930 avec la construction des barrages de Sarrans et de la Bromme.
En aval du viaduc de Garabit, on trouve successivement les barrages de Grandval, de Lanau, de Sarrans, de La Barthe, de Couesque et de Cambeyrac ainsi que des ouvrages annexes.
barrage de Cambeyrac sur la Truyère
Tous ces barrages ont évidemment transformé totalement la vallée. Combien de villages ont été évacués par des familles les occupant depuis des générations ? Ces villages engloutis sous des millions de mètres cubes d’eau réapparaissent lors des vidanges sous forme de pans de murs, de ponts souvent intacts, de troncs d’arbres noircis encore debout ou jonchant le sol, dans un décor de désolation. A noter toutefois que les belles pierres taillées des parapets de certains ponts, dont l’un datant du XIVème siècle est classé, ont presque totalement disparu. Ce n’est pas l’eau qui les a emportées, elles ont tout simplement été volées pour agrémenter sans doute aujourd’hui les pelouses ou rocailles de quelques minables peu scrupuleux ou peut-être ont- elles été vendues !
Mais la nature reprend vite ses droits et après quelques semaines les surfaces les moins pentues retrouvent leur couleur verte d’autrefois.
