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EGLISE FORTIFIEE DROITS ET DEVOIRS DES HABITANTS

Georges Combes, Sébastien Gould et Jacques Peydières , commis de la ville d'Allanche pour l'année 1364, au nom des habitants et manants de la saine partie de la ville , adressèrent une requête à Jean de France, duc de Bourbonnais et d'Auvergne, et a Gérard, dauphin, comte de Clermont et seigneur de la terre de Mercœur , à l'effet pour lesdits habitants de faire une certaine forteresse dans l'église et prieuré d'Allanche, dans lequel fort les habitants pourraient et seraient libres, à leur gré, se tenir avec leurs biens, dans les temps de guerre, et autrement lorsqu'il leur semblerait devoir faire, sous les moyens, pactes, formes et conditions convenues. Et avaient auparavant lesdits habitants eu et obtenu licence de relever homme et seigneur, abbé et couvent du monastère de la Chaise-Dieu; et encore du prieur d'Allanche, lequel se réservait expressément, au présent et à l'avenir, le droit et connaissance qu'il avait ou pouvait avoir avant les concessions des présentes, dans les choses et propriétés étant et pouvant de sa censive et reconnaissance. Prenaient aussi les postulants, tant au présent que pour l'avenir, l'engagement de garder et de conserver ledit fort, si bien qu'il n'en arrive aucun dommage au seigneur dauphin, ni à aucun autre quelconque, sans que lesdits habitants fussent tenus à les réparer. Et aurait le droit ledit seigneur de Mercœur de punir et connaître par lui, ou par ses gens ou officiers, de tous les excès, mulctes et tumultes qui arriveraient ou se commettraient, de quelque manière que ce soit, dans ledit fort, sauf les droits retenus par le prieur.

Plus les habitants présents et ceux qui seraient à l'avenir dans la ville d’Allanche, prenaient l'engagement de présenter au seigneur dauphin et seigneur de Mercœur, à ses gens ou officiers, un capitaine capable de garder, gouverner et régir ledit fort, toutefois et quand il serait nécessaire et convenable, lequel capitaine lesdits habitants étaient tenus de satisfaire des aides quelconques, et devait en outre le capitaine prêter serment au seigneur, à ses gens, ou commis ou députés par lui.

Les autres principales conditions de cet acte, conservé dans les archives de la mairie d'Allanche, sont:

1° Que les habitants présents et à venir répondront des tailles et autres contributions quelconques au seigneur de Mercœur et aux siens, dans le château de Maillargues comme antérieurement à ladite concession, avec la différence toutefois, qu'à l'avenir les habitants d'Allanche ne seront tenus d'envoyer que trois hommes de leur nation chaque nuit pour la garde du château, à moins que ledit château de Maillargues en eut besoin de davantage, et que les gens qui y seraient ne pussent le garder ou le défendre;

2° Que les habitants pourront avoir homme et gabelles, et autres subsides quelconques du seigneur roi de France, pour le besoin, faction et réparation dudit fort;

3° Que le bailly du seigneur dauphin et du seigneur de Mercœur, et le capitaine du château de Maillargues, auront le droit d'appeler et de faire contribuer les habitants à réparer cette forteresse, quand cela sera nécessaire;

4° Auront le droit les habitants, et seront libres de bâtir et réparer ledit fort, toutes les fois et quant ils voudront le faire, ayant préalablement eu le consentement du seigneur abbé du couvent de la Chaise-Dieu et du prieur d'Allanche. Et au cas où ils ne pourraient s'accorder, les habitants seraient tenus de détruire ou d'abattre tout ce qu'ils auraient fait, construit ou réparé dans ledit fort, et le remettre en l'état où il était au commencement;

5° Et ils auront le droit de mettre des barrières suffisantes où et dans les lieux où ils jugeront devoir le faire, quand cela sera nécessaire et convenable pour la garde du fort.

Ces droits et autorisations furent accordés