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Document tiré  du Dictionnaire Statistique du Cantal de Déribier-du-Chatelet  Edition de MDCCCLII  (1852) Volume 1/5.

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CANTAL GÉOGRAPHIE.


GENERALITES

Le département du Cantal fait partie de l'ancienne province d'Auvergne dont il est la région méridionale. On le désignait autrefois sous le nom de Haute-Auvergne. Le niveau général de son territoire est en effet supérieur à celui du Puy-de-Dôme, qui formait la Basse-Auvergne; mais ce dernier département renferme des sommets plus élevés, le Puy-de-Sancy ou Mont-d'Or, par exemple. Le Cantal emprunte son nom à la plus haute de ses montagnes.

Position. — Dans la division géographique du territoire français, le département du Cantal n'occupe pas une position absolument centrale. Il est, à la vérité, presqu'à égale distance des frontières de l'Est et de l'Océan; mais il s'éloigne beaucoup moins de la frontière sud que de la frontière nord da la France.

La latitude moyenne de cette contrée étant le 46° 26', le Cantal se trouve compris entre le 45° 40' 36" et le 44° 36' 48". Ses longitudes extrêmes sont 0° 43' 12" longitude Est, et 0° 10' 48" longitude Ouest.

La ville d'Aurillac, chef-lieu, est située à 0° 6' 22" longitude Est du méridien de l'Observatoire de Paris, par 44° 55' 41" de latitude Nord; cette ville est séparée de Paris par un trajet de 158 lieues. Le point maritime et en même temps le point frontière le moins éloigné d'elle est Cette, (Sète) port de la Méditerranée. Aurillac se trouve d'ailleurs à une distance à-peu-près égale de l'Océan, de l'Espagne, de la Savoie et de la Suisse. ,

Forme. — La forme générale que présente le département du Cantal est celle d'un polygone irrégulier, oblong de l'Est à l'Ouest, et dont les côtés sont extrêmement dentelés. Au midi, ce polygone dessine un angle rentrant et très-profond. Le département de l'Aveyron pénètre dans cet angle, et, par la commune de Thérondel, qui en forme le sommet, il touche presque au centre du Cantal.

Des deux côtés de l'angle se prolongent deux fragments considérables du territoire cantalien, comprenant plusieurs cantons qui ne peuvent commodément communiquer entre eux qu'à travers le département voisin. Le fragmentdental est celui des deux qui s'avance davantage vers le Sud , et l'on doit ainsi considérer la commune de Montmurat, située à l'extrémité de cette partie du territoire, comme la plus méridionale du département.

Etendue, Superficie. — Le.Cantal occupe une superficie totale de 577,768 hect. 95 ares, ainsi distribuée:

Arrondissement d'Aurillac 194,237 h. 94 a.

Sa plus grande largeur du Nord au Sud-Ouest, depuis les limites de la commune de Beaulieu jusqu'à celles de la commune de Montmurat, est de 124 kil. (31 l.) Dans sa plus grande longueur de l'Est à l'Ouest, depuis le point où la rivière de Cère quitte le département, près de Longuetire, commune de Siran , jusqu'aux environs de Gastier, commune de Clavières, on compte 128 kil. (32 l.); de Challet, commune de Massiac, aux environs de Lavalon, commune de Montmurat, il y a 132 kil (33 l.), distance la plus grande qui sépare deux points du département.

Limites. — Le Cantal confronte au Nord avec, le département du Puy-deDôme, à l'Est avec le département de la Haute-Loire, au Sud-Est avec le département de la Lozère, au Sud avec l'Aveyron, à l'Ouest avec le Lot et la Corrèze.

La limite du Puy-de-Dôme s'étend sur une longueur d'environ 100 kil., depuis le point où la Dordogne vient effleurer la commune de Beaulieu, canton de Champs, jusqu'à la commune de Leyvaux, canton de Massiac; cette limite est déterminée par quelques ruisseaux, la petite rivière de Tarentaine ou de Lavassin, et des lignes arbitraires décrites au travers de grands plateaux.

La Haute-Loire borne le Cantal depuis la commune de Leyvaux jusqu'à celle de St-Just, canton de Ruines, sur un parcours de 125 kil. à-peu-près.

La limite de la Lozère n'a pas plus de 60 kil. de longueur, depuis la commune de St-Just jusqu'à celle de St-Urcize, canton de Chaudesaigues. Elle est presque entièrement dessinée par la rivière du Bex et l'un de ses affluents.

L'Aveyron borde au contraire le département du Cantal sur une étendue de 168 kil. environ , depuis la commune de St-Urcize jusqu'à celle de Montmurat canton de Maurs. Les rivières de Trueyre, du Goul et du Lot forment la majeure partie de cette délimitation. ,

Le département du Lot ne touche celui du Cantal que sur une lisière de 67 kil de longueur, depuis la commune de Montmurat jusqu'à celle de Siran, canton de Laroquebrou. Deux faibles cours d'eau, la rivière d'Escalmels et la Veyre, tracent la ligne séparative dans presque toute cette étendue. Enfin les limites du Cantal se prolongent depuis la commune de Siran jusqu'à 'celle de Beaulieu, c'est-à-dire, sur un développement de 136 kil., en regard du département de la Corrèze; de grandes rivières, telles que la Maronne, la Cère et surtout la Dordogne, creusent leurs profonds abîmes entre les deux départements.

Le périmètre du territoire cantalien présente ainsi une longueur totale de 656 kil. ou de 164 1. environ.

Hauteur Du Territoire. — La moyenne de la hauteur de ce territoire peut être évaluée a 800 m.; mais on trouve les niveaux les plus différents suivant les points mesurés. Si, en effet, les sommets les plus élevés du département atteignent une élévation de 1,858 m., les bords de quelques rivières , du Lot, par exemple, n'ont plus que 200 à 220 m. au-dessus de la mer. En considérant ces différences de niveau, on observe que la pente générale du département est dirigée du Nord-Est ou Sud-Ouest, ce qui s'explique facilement par un fait, savoir: que les coulées volcaniques couvrent la partie Nord et Est du département, tandis qu'elles disparaissent au Sud-Ouest. (Voyez Géologie).

Montagnes. — Le département du Cantal est traversé par la grande chaîne des montagnes qui, se détachant des Pyrénées-Orientales, parcourt l'intérieur de la France, du Sud au Nord-Ouest, et va mourir, avec les hauteurs de Gatines, dans les Deux-Sèvres et dans la Vendée. Cette chaîne, que les géographes appellent système Gallo-Francique ou Cevenno-Pyrénéen, mérite par son importance d'être rangée immédiatement après les Alpes et les Pyrénées. Elle forme le groupe des Cévennes dans la Lozère, prend vers les sources de l'Allier le nom de montagnes de la Margeride (Mark, frontière), entre dans la Haute-Loire et pénètre dans le Cantal, sous le même nom de Margeride, par les communes de Lorcières et de Clavières, canton de Ruines. Après y avoir dessiné pendant quelque temps une croupe continue et dirigée du Sud-Est au Nord-Ouest, elle se replie vers l'Ouest, aux environs de Talizat, s'incline et se fond dans le grand plateau de la Planèze; elle remonte ensuite jusqu'au Plomb-du-Cantal, situé dans la région centrale du département, tourne brusquement au Nord Nord-Ouest, va d'un pic à l'autre former les escarpements du Puy-de-Bataillouze, se brise de nouveau, court du côté du Nord-Est pour sortir du département, descend vers de longues et hautes plaines qui appartiennent aux cantons de Murat et d'Allanche, conrbe légèrement ces plaines en ondulant dans la direction du Nord, se relève près de Marcenat, et, par une gradation lente, détermine les hauteurs du Cézalier.

Les montagnes du Cézalier se prolongent dans le Puy-de-Dôme; elles sont dominées, sur la lisière de ce département, par le Puy-Chamaroux, le Puy-dela-Perche et quelques autres pics. Au-delà des collines qui s'y rattachent, la chaîne Cevenno-Pyrénéenne disparaît pour ainsi dire dans le grand plateau de Vassivière, aux bords des lacs Pavin et Chauvet; mais un peu plus loin surgit le massif grandiose du Mont-d'Or qui détermine un nouveau redressement de cette chaîne. Elle s'efface ensuite, en déclinant du côté de Bourg-Lastic, et remontant de nouveau, fuit en se ramifiant dans la Creuse et dans le Limousin.

Pour ne nous occuper que du Cantal, nous donnerons à la chaîne que nous venons de suivre, dans cette région géographique, désignation de Celto-Arverniqne, justifiée par le nom même du Cantal qui signifie Mont des Celtes. On a pu reconnaître que cette chaîne Celto-Arvernique se divisait en trois massifs : celui de la Margeride, celui du Cézalier et le groupe du Cantal, entre l'un et l'autre. Ce groupe est le plus remarquable du département; il donne naissance à plusieurs chaînes qui se ramifient dans les sens les plus divers, et couvrent par leurs prolongements tout le territoire cantalicn. Les sommets les plus élevés qui en dépendent sont, par ordre de hauteur:  (Nous devons prévenir nos lecteurs que tes chiffres indiquant les hauteurs dans cet article, ont été relevés sur la carte du département dressée par MM. les Officiers de l'Etat-Major.)

Les Pics-de-Peyroi'x, du Rocher; la Roche-d'Ouzières; le Puy-Gros; le PuyPeirache; ceux de Bellecombe, Bataillouze, etc., etc.

Le groupe du Cézalier vient en second ordre; le Chamaroux, qui en est le point culminant dans le Puy-de-Dôme, a une hauteur de 1478m. ,

On doit attribuer à ce massif:

1° Les montagnes du Luguet, qui s'étendent du Nord au Sud vers les cantons d'Allanche et de Massiac, et dans le Puy-de-Dôme; leur hauteur varie entre 1250 et 1350m.

2° Les mamelons de l'Artense, qui se ramifient de l'Est à l'Ouest sur la lisière nord du Cantal, et dont l'élévation moyenne est de 1000m.

Le massif de la Margeride n'engendre pas de chaînons considérables; il laisse traîner seulement du Sud au Nord quelques croupes aplaties qui vont se terminer dans le canton de Massiac. Le point culminant de ce massif a 1431m de hauteur.

Cols. — La chaîne Celto-Arvernique présente, ainsi qu'on l'a vu, deux grandes dépressions:

La première, en Planèze , entre le groupe du Cantal et les dernières collines dépendant de la Margeride. Cet affaissement peut avoir une étendue de 16 kil. environ , depuis les racines du Puy-Niermont jusqu'auprès de Talizat. Les passages les plus bas de cette partie de la montagne sont au Col-de-Mallet, près de la côte de Sévérac, par 973m de hauteur.

La seconde dépression se manifeste entre le groupe du Cantal et le Cézalier; elle comprend les plateaux des communes de Chavagnac, Dienne, Vernols et Landeyrat, développés sur une longueur approximative de 25 à 30 kil. La montagne descend ici jusqu'au niveau de 1010m vers Apcheix, commune de Landeyrat.

Dans le groupe même du Cantal, la chaîne Celto-Arvernique présente trois cols remarquables:

Le col des Sagnes, entre le Plomb-du-Cantal et le Lioran; il a 1250m do hauteur.

Le Col-du-Lioran, entre cette montagne et celle de Combe-Negre; haut.: 1295M. Enfin, le Col-de-Cabre, entre le Puy-de-Bataillouze et le Puy-Peirache; haut.: 1539m.

Les autres cols les plus importants de ce groupe sont:

La Combe-de-la-Roche-Noire, les Escaliers, la Combe-Negre, le Col-de-Ia Font

dès-Vachers, le Col-du-GIeiziou, le Col-du-Pertus, le Col-de-Bellecombe, le Col-de-Vassivière, le Col-d'Entremont, le Col-de-Prat-du-Bouc, etc.

 


BASSIN DE L’ALLIER

La grande chaîne que nous venons de suivre divise le Cantal en deux bassins principaux : le bassin de la Loire et le bassin de la Garonne. Le premier, resserré entre les deux branches septentrionale et méridionale que forme, la ligne des montagnes en pivotant autour du groupe cantalien, ne comprend à-peu-près que la cinquième partie du département. C'est un triangle irrégulier qui a pour sommet le Plomb-du-Cantal ou le Puy-de-Bataillouze, et dont l'axe est dirigé vers le Nord-Ouest. Les eaux de ce bassin descendent dans l'Allier qui les porte à la Loire.

Toutes les autres parties du territoire cantalien, c'est-à-dire les 4/s du département, dépendent du bassin de la Garonne; mais une subdivision notable s'opère ici entre les bassins secondaires de la Dordogne et du Lot, tributaires l'un et l'autre du fleuve méridional de la France.

L'un des chaînons du Cantal se détache du Plomb lui-même, s'incline vers le Sud-Ouest jusqu'aux environs de Vezac, où il se déprime sensiblement et prend la forme d'un plateau qui s'allonge, en suivant la même direction, jusqu'auprès de la Capelle-del-Fraisse; il se courbe ensuite vers le Nord-Ouest, fuit vers St Mamet, Roumegoux, et s'échappe du département par la commune de St-Saury. Au nord de ce chaînon, toutes les eaux se déversent dans la Dordogne. Celles qui descendent au contraire du revers méridional, aboutissent au Lot.

Ainsi le Cantal est compris dans trois bassins de second ordre : ceux de l'Allier, du Lot et de la Dordogne. Ces trois bassins ont leur unique point de contact au Plomb-du-Cantal. Le bassin de Dordogne est le plus important par l'espace qu'il occupe et le nombre de ses affluents dans le Cantal.

L'Allier ne reçoit des montagnes de la Haute-Auvergne qu'une seule rivière considérable: l'Allagnon.

Ce cours d’eau, déjà décrit dans le Dictionnaire statistique, se compose de trois ruisseaux homonymes qui descendent, l'un du Puy-de-Bataillouze, l'autre du Cantal, le troisième des escarpements d'un mont voisin. Il coule vers le Nord-Est et se grossit, à droite : de l'Arcueil qui descend de la Margeride; de l'Agnolou, venu des environs de St-Poncy ; du ruisseau de Verteserre et du ruisseau de Grenier-Montgon, également formés dans les plateaux voisins de la Margeride; à gauche : du ruisseau de Bournantel qui naît près du col d'Entremont; du ruisseau de Brujalenne; de la rivière d'Allanche qui s'échappe du Cezalier, du ruisseau de Peyrusse, et de la Sionne , originaire du Cezalier; cette dernière augmentée de la Voyrèze ou rivière de Blesle et du ruisseau de Berthoneix, l'un et l'autre sortis des montagnes du Luguet. L'Allagnon passe près de Murat, de la ChapelleAllagnon, de Molompize et de Massiac, pénètre dans le département de la Haute-Loire , à 4 kil. à-p'eu-près de cette dernière ville, et se jette dans l'Allier, au-dessous de Charbonnières (Puy-de-Dôme).

Un autre affluent de l’Allier, la Cronce , est également originaire du Cantal; mais elle entre dans la Haute-Loire a si peu de distance de la Margeride, où elle prend sa source, qu'on peut la considérer comme appartenant a ce dernier département. Les ruisseaux de Soulages, de Lergne et du Mul lui portent leurs eaux et complètent la part hydrographique du bassin de la Loire, dans la région cantalienne.


BASSIN DU LOT

 Le Lot, comme on l'a vu plus haut, limite au Sud le département du Cantal. Il n'y pénètre pas, mais baigne le pied de ses coteaux sur une étendue de 14 kil. environ. Le petit port de Vieille vie est le seul lieu de quelque intérêt que présente son cours.

L'affluent le plus considérable du Lot dans le Cantal, est la Trueyre ; cette rivière lui amène tous les cours d'eau qu'il reçoit de la chaîne Celto-Arvernique; mais elle n'appartient au département que dans une partie de son trajet. Elle prend naissance dans la Margeride de Lozère, s'introduit dans le Cantal par le Sud-Ouest, près de Ponges, commune de Chaliers, se dirige d'abord au Nord-Est, arrive a 14 kil. environ de la ville de Saint-Flour, décrit ensuite de nombreux contours en inclinant vers le Sud, s'approche de Chaudesaigues, passe au-dessous de S'te-Marie, au pont de Tréboul, sépare le canton de Pierrefort de l'Aveyron, où elle pénètre non loin de l'Hermitage, commune de Paulhenc , continue son trajet dans ce département, et réunit ses eaux a celles du Lot, sous les murs de 1a petite ville d'Entraigues.

La Trueyre est un des cours d’eau les plus importants du Cantal; on compte, parmi ses nombreux affluents, sur la rive droite:

Les ruisseaux de Lafage, de Lorcières, Le Morlc ou Espiral, qui baigne Ruines, et le ruisseau de Rastals, tous découlant de la Margeride;

La rivière d'Andes qui naît au-dessous du Puy-Niermont, coule d'abord vers l'Est, puis vers le Sud, parcourt une partie de la Planèze, passe à Ussel, â RofBat, près d'Andelat, au faubourg de Saint-Flour, et se jette dans la Trueyre, à peu de distance du Féchadour, commune d'Anglards; elle est grossie du Dauzan, qui vient de la commune do Saint-Maurice en Planèze, du ruisseau du Saillant, du ruisseau de Colzac et du Chabrillac, né dans la commune de Mentières.

Le Jurol, qui prend sa source dans la commune de Paulhac en Planèze, passe au-dessous des Ternes, de Serieys, d'Alleuze, et se termine non loin de ce dernier endroit;

La Près, qui descend du Plomb-du-Cantal, coule au Sud, passe à peu de distance d'Oradour, et finit son cours à l'extrémité de cette commune, après avoir reçu la Gazonne, ou ruisseau de Cézens;

Le Vezou, ruisseau formé dans l'extrême Planèze, dirigé du Nord au Sud, et qui, après avoir baigné les environs du bourg de Pierrefort et la commune de Paulhenc, se jette dans la Trueyre, à peu de distance de Champagnac;

La rivière de Brezons , originaire du Plomb-du-Cantal; elle se dirige vers le Sud, baigne les villages chefs-lieux de Brezons et de St-Martin-sous-Vigouroux , borde le département du Cantal jusqu'à l'extrémité de la commune de Paulhenc, entre ensuite en Aveyron , grossie de l'Irande, ruisseau venu de la commune de Malho;

La rivière de Siniq, qui sort du bois du même nom, court dans la direction du Sud, arrose les prairies du village de Malho et prolonge son cours en Aveyron, où elle s'accroît de la petite rivière de Pleaux, formée dans la commune de la Capelle-Barrez;

Le Goul, qui prend sa source aux environs de celle de Siniq, dans les aigades de la montagne de Font-du-Goul et près du lieu vulgairement appelé Chapelle-du-Cantal, coule au Sud-Est, passe près de Jou-sous-Monjou , de Raulhac, de Cros, de Ronesque, limite le Cantal, et atteint la trueyre à quelque distance de Pons, en Aveyron, après avoir reçu, dans le Cantal, le Cambon qui arrose la commune de Carlat, la Vauze, ruisseau de Ronesque, les ruisseaux de Bioude, de Langayrou et de Cances.

A la rive gauche de la Trueyre aboutissent :

Le ruisseau d'Arcomy, originaire du lieu de Falcimagne, commune de St-Just, et qui, après avoir coulé du Sud au Nord, près du village et dans la commune de Bournoncles, a son embouchure au pont de Garabie;

Le Bex, rivière qui naît dans le département de la Lozère , pénètre dans le Cantal, près de Saint-Urcize, coule du Sud-Ouest au Nord-Est, forme de ce côté la limite du département, reçoit le ruisseau du Rioumon et celui de Peyrebesse, passe à Mallet et se réunit à la Trueyre, au-delà du Pradal, même commune de Mallet;

Le Remontalou , ruisseau qui vient de la commune des Deux-Verges, dans la direction du Sud au Nord , baigne la ville de Chaudesaigues et se jette dans la Trueyre, au-dessous de cette ville, près de Ventuejols;

L'Hyrisson, formé des ruisseaux de Levaudès et de Tailladez, ce dernier, originaire de la commune de la Trinitat et qui passe non loin de Jabrun. L'embouchure de la petite rivière d'Hyrisson est située vis-à-vis du bourg de Sle-Marie;

Le ruisseau de Lebot, venant de l'Aveyron et dont l'embouchure est près du pont de Tréboul, commune de Ste-Marie.

Continuons maintenant à énumérer les cours d'eau qui vont joindre directement le Lot. Ce sont:

1° Le ruisseau de Comberousse, qui se forme dans le voisinage de Montsalvy et descend au petit port de Vieillevie. Ce ruisseau n'a pas d'importance;

2° L'Auze, qui prend sa source au Puy-de-l'Arbre , près de Montsalvy coule vers le Sud-Est, parcourt la région du Cantal nommée le Veynazès, baigne les environs de Junhac et de Sénezergues, et se jette dans le Lot, près de St-Projet;

3° Le Celé; cette rivière, la plus considérable du bassin du Lot après la Trueyre , prend naissance sous le nom de Celeyrou (Petit-Celé), près de la Dressières, commune de Cassaniouze , coule d'abord au Sud , puis à l'Est-SudOuest, passe près de Fournoulès, à Saint-Constant, et quitte le Cantal pour entrer dans le département du Lot, au-delà de Ladarse, commune de Trioulou, prolonge son cours très-avant dans ce département, baigne la ville de Figeac et se réunit au Lot, entrc Saint-Cyrq et Rouziers.

Du Celé, considéré comme artère principal, dépend, dans le territoire du Cantal, un bassin qui présente quelque étendue et comprend trois rivières ou ruisseaux, savoir:

1° Le ruisseau de la Bessayre ou Ressègue, qui naît près de Gimat, au revers du plateau de Marcolès, descend vers le Sud-Ouest et se jette dans le Celé, au-dessous du château de Merle, commune de Saint-Constant;

(Nous devons ici rectifier une erreur commise dans la 3' Livraiiion du Dictionnaire, La rivière du Bex n'est pas originaire du Cantal.)

2° La Rance, qui vient-de la Croix-du-Puech. Voisine par sa source du cours d'eau précédent, elle coule d'abord dans un sens opposé, du Sud-Est au NordOuest, puis, décrivant un long circuit autour du bourg de Marcolès, elle s'avance du Nord-Est au Sud-Ouest, arrose les prairies de St-Etienne de Maurs et de Maurs, et se réunit au Celé, près des Aurières, commune de Maurs, après avoir reçu le ruisseau de la Bouygues, venant de la Salvetat; le ruisseau de Mouzat, venant de St-Mamet; le ruisseau de Molègre, né dans la commune de Roumegoux, en venant de Boisset; le ruisseau d'Anès, grossi de celui de Toursac, et qui passe près de St-Julien; le ruisseau de Nevolès, et enfin le ruisseau d'Arcambie qui baigne Maurs;

3° La Veyre, petite rivière qui a son origine dans les mamelons de la commune de St-Saury, près de St-Sylvestre, baigne les environs de Parlan, limite le Cantal et entre dans le département du Lot, à peu de distance de Lacamp, commune de Maurs.


BASSIN DE LA DORDOGNE

Nous arrivons au bassin le plus remarquable, celui de Dordogne.

La rivière de Dordogne est formée, dans le groupe du Mont-d'Or, par deux ruisseaux,la Dor et la Dogne, qui descendent l'un et l'autre du Puy-de-Sancy; cette rivière, après avoir parcouru la région Sud-Ouest du Puy-de-Dôme, arrive aux confins de la commune de Beaulieu , touche par cette commune au Cantal, traverse, dans un recoin du département]de la Corrèze, le territoire de la ville de Bort, atteint de nouveau la limite du Cantal à St-Thomas, découpe cette limite, d'abord de l'Est à l'Ouest, puis du Nord-Est"au Sud-Ouest, en lui faisant une bordure de 70 kil. de longueur, baigne le village de Madic et deux ou trois hameaux seulement, s'échappe enfin du département au-dela de Ferrières, commune de Tourniac, traverse la partie méridionale de la Corrèze, les départements du Lot, de la Dordogne, de la Gironde, en se dirigeant de l'Est à l'Ouest, et parvient au fleuve de Gironde, vis-à-vis du Bec-d'Ambez.

Elle reçoit dans le Cantal les eaux de sept rivières ou ruisseaux qui donnent lieu à sept bassins inférieurs; ce sont : 1° le ruisseau de la Tialle ou du Pont de-Poste; 2° la rivière de Rue; 3° la Sumène; 4° la rivière d'Auze; 5° le ruisseau de Labiou ; 6° La Maronne ou le Basteyroux; 7° la rivière de Cère. Il convient de dire un mot sur chacun de leurs bassins.

1° Le ruisseau de la Tialle, ou ruisseau du Pont-de-Poste, prend sa source dans les bruyères de l'Artense, près de Marcoi, commune de Lanobre; il se joint à plusieurs autres faibles ruisseaux, et descend dans la Dordogne, à l'angle Sud-Ouest de la commune de Beaulieu qu'il limite.

2° La Rue est avec la Cère et la Maronne l'un des trois principaux affluents de la Dordogne dans le département. Cette rivière prend sa source au Puy-Mary , coule du Sud au Nord, jusqu'à Coindes, commune de St-Amandin, et de l'Est à l'Ouest, depuis Coindes jusqu'à son embouchure. Elle s'approche tour-à-tour des villages chefs-lieux du Claux, de Cheylade, de St-Hippolyte, d'Apchon, passe à 3 ou 4 kil. de Champs, forme près de Rochemont, commune de Vebret, la cataracte dite Saut-de-la-Saule, et se jette dans la Dordogne, près de St-Thomas.

Elle s'accroît sur la rive droite:

Du ruisseau de Grolles, venu de la montagne des Grolles,.dans le plateau du Haut-Limon, commune de Cheylade, et qui passe à Marchastel;

De la rivière de Rue. Celle-ci s'échappe des flancs du mont Chamaroux, et coule à l'Ouest; elle se réunit à la rivière d'Eglise-Neuve, prés de Condat, et au-dessous de ce bourg, à la Santoire, originaire du Puy-Mary, et qui baigne successivement les villages de Dienne, Ségur et St-Bonnet, en ondulant du Sud au Nord-Est et recueillant à son tour les eaux de la rivière de Londres ou de St-Saturain. Les ruisseaux de Monthoudif, du Couderc, de Trémouille, arrivent encore à la Rue , des montagnes de l'Artense, et celui de St-Amandin des montagnes opposées. Près du village de Coindes, elle porte ces eaux réunies à l'autre rivière de Rue, et grossit ainsi considérablement le volume de cette dernière, qui s'augmente encore sur la même rive:

Du ruisseau de la Crégut;

De la rivière de Tarentaine, sortie du Puy-de Dôme et réunie au ruisseau du Colombier, formé dans la commune de Marchal. Ces deux cours d'eau, confondus en un seul, passent près de Champs, et à peu de distance de ce bourg se jettent dans la Rue.

Cette rivière , comme on le voit, recueille toutes les eaux de l'Artense; elle reçoit en outre le tribut de trois affluents qui viennent la joindre à sa rive droite; ce sont : le ruisseau de Chamalières; la Veronne, descendue des alentours du Suc-d'Eron et qui baigne Riom-des-Montagnes, en coulant du Sud au Nord jusqu'au dessous des Blattes,lieu de son embouchure; le Soulou, qui découle du haut de la commune de St-Etienne, en prenant sa direction à l'Ouest.

3° Le troisième.bassin tributaire de la Dordogne est celui de la Sumène. Cette rivière s'échappe du bois de Cornhill, situé sur les pentes occidentales du Suc-d'Eron, et où se trouve la source dite Font-Sumène. Elle descend vers le Nord jusqu'aux environs de Neuvialle, commune de St-Etienne, de là, serpente vers l'Ouest en baignant les chefs-lieux des communes d'Antignac, Ydes, Bassignac, et trouant, du coté de Vendes, le plateau de Veyrière et d'Arches, elle atteint la Dordogne à l'extrémité de ces deux communes.

A l'exception du ruisseau de Neuvialle et de quelques autres cours d'eau sans importance, tous les affluents de la Sumène viennent du Midi et sont envoyés à sa rive gauche. Parmi eux, il faut mentionner:

Le Viourou, qui prend sa source dans les montagnes de Trizac, coule au Nord

Ouest, passe au-dessous de Chastel-Merlhac et de Vebret, et se jette dans la Sumène, près de ce dernier village.

Le ruisseau du Marliou, originaire des montagnes qui dominent St-Vincent; il descend vers le Nord et s'enfonce dans les gorges d'Auzers, se réunit plus loin au ruisseau de Marladet, qui vient des plateaux de Trizac, et joint la Sumène près de Prades, commune de Bassignac.

La rivière de Mars ou de Chevade, que l'on appelle en patois lo Ribajro-Cabado; elle se forme dans la forêt du Falgoux, au pied du Puy-Mary, incline son cours vers l'Ouest Nord-Ouest, baigne les villages du Falgoux et de St-Vincent, et se confond avec la Sumène, au-dessus de Vendes.

4° Le quatrième bassin , bien moindre que le précédent, est celui du Labiou , ruisseau qui descend des plaines du Vigean, près de Grégorie, prend la direction Ouest Nord-Ouest, passe au Vigean et se jette dans la Dordogne, en vue du château de Montfort.

5° La rivière d'Auze baigne le cinquième bassin; née dans la montagne de Fontanès, commune de Falgoux, son cours se dessine de l'Est à l'Ouest; les villages de Salins et de Brageac le dominent. Elle forme la cascade de Salins, reçoit le ruisseau de Fageoles et celui de la Champ, qui la joignent au bord méridional, et se réunit à la Dordogne , près de Ferrières.

6° Nous avons déjà mentionné le sixième bassin ou bassin de la Maronne, comme l'un des plus importants dans l'hydrographie du Cantal. Cette rivière, inclinée vers le Sud-Ouest jusqu'à la limite du département, prend sa source à la montagne de Pratmau, dans le haut de la commune de St-Paul, baigne ce village , le bourg de St-Martin-Valmeroux et celui de Ste-Eulalie, atteint les communes de Loupiac, de St-Christophe et de St-Martin-Cantalès, dont les chefs-lieux sont voisins de son cours; sert de limite au département, depuis le pont de l'Estourreau (route de Pleaux à Aurillac), jusqu'à l'extrêmité de la commune de Rouffiac, continue à serpenter vers le Sud-Ouest, dans le département de la Corrèze, prend le nom de Basteyroux et se jette dans la Dordogne, au-dessous d'Argentat.

Le seul courant qui aboutisse à la rive droite de la Maronne est la rivière d'Incon, sortie du Puy-Dondon, commune de Drignac; elle serpente du Nord au Sud-Ouest, reçoit le ruisseau de Barriac ou d'Escladines et celui d'Ecliou, et joint la Maronne aux Estourreaux.

Les affluents de cette rivière sont au contraire nombreux sur la rive gauche; elle reçoit de ce côté:

Le ruisseau du Rat ou de Vieilmur, qui prend sa source dans les pentes Ouest du Puy-Violent, forme une très-haute cascade au Chaumeil, et, réuni au Malrieu, se jette dans la Maronne, au Clédar, commune de Fontanges.

La rivière d'Aspre, dont les deux rameaux originaires, le Chavaspre et le ruisseau de Chavaroche, prennent naissance : le premier au Bois-Noir, commune de Fontanges, le second au Puy-de-Granizier ou de l'Homme-de-Pierre, même commune, et qui après avoir baigné Fontanges se réunit à la Maronne, près du Clédar.

Le ruisseau de St-Remy.

La Bertrande venant du Puy-Chavaroche. Cette rivière passe à St-Projet et à St-Chamant, en se dirigeant vers l'Ouest; elle est grossie : par la Doire, qui descend des escarpements les plus élevés de la commune de Tournemire, serpente sous ce village et sous celui de St-Cernin, et termine son cours au Rouffet; par la rivière d'Aize ou de Soulane, originaire de la commune d'Anglards, et dont les ruisseaux de la Coëne ou du Brucl, de la Vaurette, d'Ayrens, de St-Victor et de Menoire viennent enfler les eaux. La Bertrande a son embouchure dans la Maronne, à Exponts, commune de St-Martin-Cantalès Les autres cours d'eau qui arrivent à la Maronne, sont: Le ruisseau de St-Roufly, originaire de St-Rames, commune St-Santin; Le Ruisseau du Cayrou , originaire des environs de Fraux, commune de Rouffiac;

Le ruisseau du Vialard, né près de Montvert, et qui limite le département dans la direction de l'Est au Nord-Ouest.

7° Occupons-nous enfin du vaste bassin de la Cère. Cette rivière prend sa source à la Font-de-Cère (col du Lioran); elle descend dans la direction du Sud-Ouest jusqu'auprès du Bex, commune d'Ytrac, remonte ensuite au Nord-Ouest jusqu'à la limite du département, vers Bousquet, commune de Siran , sépare cette commune de la Corrèze, sur une longueur de 8 kil., en allant du Nord-Est au Sud-Ouest, continue son cours ainsi dirigé entre les départements de la Corrèze et du Lot, pénètre entièrement dans ce dernier département, baigne la belle plaine de Biars et la ville de Bretenoux, et se jette dans la Dordogne, près de cette ville. La Cère a pour affluents principaux sur la rive droite:

Le ruisseau de Fournols qui vient du Puy-la-Poche; celui de Polminhac, et le ruisseau de Mamou, originaire de la montagne de Laforce , près Faliès;

La Jordanne, qui descend du Puy-de-Bataillouze, coule parallèlement à la Cère, baigne Mandailles, St-Julien, Lascelle, St-Simon, Aurillac, et au-dessous de cette ville, dans les prairies d'Arpajon, se réunit à la Cère;

La rivière d'Authre, qui naît sur la pente de la montagne des Ramels, ondule vers le Sud-Ouest jusqu'aux environs de Jussac , s'incline au Sud jusqu'au dessous du Poutct, commune d'Ytrac, et s'avance ensuite à l'Ouest jusqu'à son embouchure située au-dessous de Lacapelle-Viescamp; elle baigne Marmanhac, les prairies des villages de Laroquevieille et Jussac, et reçoit les ruisseaux de Girgols, de Reilhaguet, de Nozeroles ou Rieu-Sec;

Le ruisseau d'Auze, déversoir des landes de St-Paul, qui passe près de ce village et termine son cours en face de St-Gerons;

Le ruisseau de Sagnabous, venu du village de ce nom, et qui passe au pont d'Ourgon.

Les cours d'eau qui atteignent l'autre rive de la Cère, sont:

Le Viaguin, qui descend du Plomb-du-Cantal;

Le ruisseau de Couffins, issu des hauteurs qui avoisinent Vezac;

La rivière de Roannes, formée dans les landes des communes de Prunet et de Lacapelle-en-Vezie, par la réunion de plusieurs ruisseaux ; la source la plus lointaine de cette rivière est celle de la Croix-du-Puech, commune de Lacapelle-del-Fraisse; elle reçoit le ruisseau des Berties, voisin de St-Mary, et déverse ses eaux dans la Cère, au-dessous de Sansac.

Le ruisseau du Montal, ou des Moines, sorti de la commune de Roumegoux; il passe non loin do Glenat et parvient à la Cère, au-dessous de St-Gerons.

Enfin la rivière d'Escalmels, qui prend sa source au pied d'une montagne voisine de la Vitarelle, commune de Parlan; elle coule du Sud au Nord, borne le département, pénètre dans le Lot, regagne la limite du Cantal et ne l'abandonne plus jusqu'à son embouchure, située au-delà de Longuetire, commune de Siran; elle est grossie par le ruisseau de la Ressègue, dirigé dans le même sens et qui arrose la commune de St-Saury.

Chacun des cours d'eau que nous venons de mentionner dans les trois grands bassins du Cantal, est en outre alimenté par une multitude de ruisseaux ou de torrents qu'il nous paraît difficile d'énumérer complètement. On-en porte néanmoins le chiffre à cinq mille.


LACS ET ETANGS

Nous avons résumé à la fin de cet article l'hydrographie du département. Nous devons, pour terminer ce qui la concerne, faire connaître les principaux lacs ou étangs que renferme le Cantal. Aucun d'eux ne présente une grande étendue.

Cependant le lac de la Crégut, situé aux limites nord du département, et qui alimente le ruisseau du même nom, a près de 4 kil. de tour.

Après cela il faut ranger:

Le lac de Menet, tributaire de la Sumène;

Le lac de Madic dont les eaux vont à la Dordogne;

L'étang du Sauvage, près du village du Sauvage, commune de Dienne; il se décharge dans la Santoire;

Le lac de Château-Neuf d'où s'échappe le ruisseau de Neuvialle, non loin de Riom-des-Montagnes;

L'étang de Veyrières qui dégorge dans la Dordogne;

Le lac des Granges dont les eaux descendent dans la Véronne, près des Granges, commune de Riom-des-Montagnes;

Le lac de la Cousteix, près de celui de la Crégut;

Le lac du Fayet, versant dans la rivière de Londres, près du Fayet, commune de Ségur;

L'étang de Mont-de-Mélier, tributaire de la Rue, entre St-Etienne-Chaumeil et St-Amandin;

Le lac de Coindes, le lac Noir et le lac de la Pignol, appartenant tous trois aux montagnes de l'Artensc et au bassin de la Rue; L'étang des Bondes, entre Riom et Marchastel;

Et le très-petit lac de la Bouboulie, près du village du même nom, commune d'Antignac.

On trouve enfin un grand nombre d'étangs dans la partie Sud-Ouest du département, vers St-Mamet , Roumegoux , St-Julien-de-Toursac , le Trioulou, et quelques narses ou marais dans la Planèze, entr'autres les narses de Neuvialle et de Lascols, commune de Valuéjols; celle de Pierrefitte, de Paulhac et de Cussac.


PLATEAUX

Les rivières et ruisseaux que nous avons indiqués creusent dans le Cantal des vallées , des vallons ou des gorges, suivant l'étendue ou l'ampleur des bassins arrosés par eux; entre ces bassins règnent des plateaux qui se rattachent aux divers groupes des montagnes Celto-Arverniques; leur hauteur varie entre 300 et 1600m. Un grand nombre de cours d'eau sont originaires de ces plateaux, dont le développement couvre une vaste partie du territoire. Nous citerons parmi eux:

L'immense plateau dit : La Planèze, entre la Trueyre et l'Allagnon; il commence près de Talizat , ainsi que nous l!avons dit, et se termine,à proprement parler, sur les bords de la Près, affluent de la Trueyre. Hauteur moyenne: de 1000 à1050m.

Les plateaux des communes de Chavagnac, Chalinargues, Vernols, Landeyrat, entre l'Allagnon et le bassin de la Rue. Hauteur moyenne : 1100 a 1200m.

Celui du Luguet, séparé du précédent par la rivière d'Allanche, et qui s'avance très-loin dans le Puy-de-Dôme. Hauteur moyenne : 1250 à l050m.

Le Haut et le Bas-Limon, entre les vallées de Santoire et de Rue. Hauteur moyenne du Haut-Limon : 1350m, du Bas-Limon: 1150m.

Le plateau de Trizac, entre la Sumène et la Chevade ou rivière du Falgoux. Il varie de 1100 à 1450m.

Les plateaux d'Anglards, de Mauriac et du Vigean, entre les bassins de Sumène et d'Auze: de 750 à 850m. Le plateau de Salers, à peine séparé du précédent par la haute vallée d'Auze , et qui se continue par ceux d'Ally et de Pleaux, entre l'Auze et la Maronne; il descend de 1350m à 850m environ. A ce plateau se rattachent les hautes montagnes situées entre Aspre et Maronne, de 1100m à plus del600m.

Le plateau d'Ourzeau, 870m; ceux de Saint-Santin et de Rouffiac, entre 600 et 630m; les camps de Saint-Paul, entre les bassins de Maronne et de Cère, 540 à 560m.

Les camps de la Grillère, 650m, et le plateau qui, des collines de la Capelle-del-Fraisse, remonte vers Labrousse, entre le bassin de Cère et celui du Lot. Ce dernier plateau s'élève de 700 à 800m au-dessus de Labrousse; il se rétrécit et forme une chaîne qui monte de plus en plus vers le Cantal.

On pourrait encore désigner les plateaux tourmentés de l'Artense, qui prennent une immense étendue dans le Puy de-Dôme, et montent de 600 à 1100m environ; celui qui se développe entre la Margeride, la Chapelle-Laurent et l'Arcueil, 960 à 1020m ; ceux qui s'étendent entre Pierrefort et Cezens, 1050 à 1100m; ceux au-delà de Jabrun, qui s'élèvent de 1100 jusqu'au-delà de 1400m, et plusieurs autres.


FORÊTS

 (Les chiffres présentés dans ce paragraphe ont été relevés sur les tableaux qui nous ont été communiqués par l'Administration des Eaux et Forêts. Les évaluations du Cadastre sont tes suivantes: Superficie totale des bois, 67,907,42 h.

Arrondissement d'Auritlac : 23,793,60 h.

— de Mauriac : 17,673,49

— de Murat 7,903,71

— de Saint-Flour. 18,470,56)

Le Cantal n'est pas un des départements les plus forestiers de la France. Il renferme cependant une étendue considérable de futaies et de taillis. Sur 8,131,348 hect. qui composent la superficie totale des forêts du territoire français, celles du Cantal occupent un espace de 75,162 hect ; elles se distribuent dans les divers bassins et sur les plateaux dont nous avons parlé, par grandi massifs plus ou moins compacts. Nous citerons les suivants:

1° Le massif comprenant les forêts de Maubert, des Gaulis, Chavagnac, Algères, le Grand-Bois , etc.; c'est le plus grand de tous; il est situé dans le bassin des Deux-Rues et à l'embouchure de celui de Santoire, et embrasse une partie des communes de St-Etienne, St-Amandin, Tremouille, Condat, Marcenat. Son étendue est évaluée à 2197 hectares. Le sapin, le chêne et le hêtre en forment l'essence.

2° Le massif du Lioran et de Murat ; il couvre les pentes du Cantal dans les trois gorges d'où l'Allagnon descend. Ses forêts de sapin ont une superficie de 2159 hect.

3° La Margeride , essence de sapin. Elle comprend environ 1050 hect. dans la commune de Vedrine-St-Loup. .

4° La Pignatelle, essence de pin. Elle couvre 1000 hect. de terrain dans les communes d'Allanche, Chalinargues, Vernols et Chavagnac.

5° Les forêts des communes de Mauriac, Ally, Brageac, Chaussenac, Tourniac, Chalvignac, Le Vigean, Sourniac, Arches, Veyrières, Champagnac, Madic et Jalleyrac. Elles s'étendent sur les côtes de l'Auze, de la Dordogne et de quelques affluents, se touchent entre elles, et comprennent 5640 hectares de bois, chêne ou hêtre.

6° Les forêts de Mouïs, Cros-de-Montvert et l'Estourreau , essence de chêne, hêtre ou bouleau , sur la Maronne ou ses affluents des communes de Rouffiac, Cros-de-Montvert et Pleaux.

7° Les bois d'Ytrac, Sansac et du Laurent, aux bords de la Cère, de l'Auze, de la rivière de Roannes et sur le plateau qui sépare les deux premières; même essence que les précédents.

8° La forêt de Conros, commune d'Arpajon; elle comprend, à elle seule, 184 hect. de hêtre, et touche à d'autres forêts des communes d'Arpajon, Prunet et Roannes.

9° La forêt de Calvinet et ses dépendances entre Calvinet et Marcolès. Elle se compose principalement de chêne eu taillis.

10° Les forêts de Leucamp et de Bioude, sur le ruisseau de Langayrou et celui de Bioude qui vient de Teissières-les-Bouliès; hêtre et chêne.

11" Le Bois-Noir, aux sources de la rivière d'Aspre, forêt de sapins qui a 610 hect.

12° La forêt du Falgoux , au pied du Puy-Mary, dans la vallée de la Chevade, essence de sapin et quelques hêtres, 800 hect.

13° La forêt de Brezons, dans la vallée du même nom, essence de hêtre.

14° Les bois de St-Urcize, même essence.

Les forêts du Cantal sont de trois natures : domaniales, communales ou propriétés des particuliers.

L'Etat possède sept forêts, dont quatre principalement composées de sapins, savoir:

1° La forêt de Murat, de 878 hect. 80, dans les communes de Laveissière et de Bredon.

2° La forêt de Maubert, mêlée de hêtres; elle a 149 h. 7a de superficie. 3° La forêt des Gaulis, voisine de la précédente, mêlée de hêtres et de chênes; elle n'occupe que 59 h. 20.

4° la forét d'Algères, 104 h. 75. Les autres forêts domaniales sont:

5° La forét du Prieur et de Suquet (La Trinitat), essence de hêtre, 258 h. 64. 6° La forêt de Miers, commune de Brageac. Le chêne y domine; elle a une étendue de 69 hect.

7° La forêt de Siniq, même essence, 59 hect.

La contenance totale de ces propriétés de l'Etat dans le Cantal est donc

de 1152 h. 75

Les forêts communales ont une superficie de 11114 50

On compte parmi les plus remarquables:

La forêt du Falgoux, on Bois-Mary. . ... . . . 800

Les forêts des communes de Cheylade et du Claux qui, réunies,

ont une contenance de 794 51essences de hêtre ou de sapin. La forét de- Rombières, à la naissance de la vallée de Jordanne, et d'une contenance de 520 51

Les forêts de Chalvignac, comprenant, en chênes ou hêtres. 402

La forêt de Saint-Urcize 303 29

La Pignatelle de Vernols, essence de pin....... 278

La Pignatelle, commune d'Allanche, même essence. ... 272 35

Les forêts de Coindes et du Couderc, commune de Trémouille, sapin, chêne et hêtre 239

Les forêts de Mouret, commune de Chalinargues, ess. de pin. 214

La Pignatelle de St-Bonnet ; les forêts d'Arches, de Fraux, commune de Rouffiac; de Chenuscle, commune de Champagnac, etc., etc.

Enfin, les forêts des particuliers ont une étendue totale de 62,916 h. 48. Ces forêts abondent surtout dans les communes d'Arpajon, de Roannes, de St-Saury, de Sansac, de Prunet, de Teissières, de Leucamp, de Marcolès, de Labrousse, de Cassaniouze, etc., etc

DIVISION ADMINISTRATIVE.

Après avoir indiqué, comme nous l'avons fait, les traits principaux que la nature a imprimés au Cantal, il nous reste à dire quelques mots sur la géographie administrative du département.

Le Cantal est divisé en 4 arrondissements ou sous-préfectures, 23 cantons et 259 communes. Les 4 arrondissements ont pour chefs-lieux : Aurillac, St-Flour, Mauriac et Murat.

 


ARRONDISSEMENT D'AURILLAC.

 

L'arrondissement d'Aurillac comprend toute la partie Sud<-Ouest du département; il est borné à l'intérieur par une ligne qui, partant des environs de Lacapelle-Barrez, entre la Pleau et le ruisseau.de la Bonétie, son affluent, remonte au Nord, traverse la Pleau , suit le chaînon intermédiaire entre ce cours d'eau et le Siniq, jusqu'à la Chapelle-du-Cantal, où est la source de ce dernier; se prolonge sur la crête de la montagne , au-dessus de la vallée de Cère jusqu'au Plomb-du-Cantal ; se brise au Plomb même et parcourt la chaîne Celto-Arvernique jusqu'au Col-de-Cabre; passe ensuite sur le Puy-Peirache, la Puy-Mary, Chavaroche, et arrive à la source de la Doire; de là dévie vers l'Est, et se continue sur les rebords septentrionaux de la vallée que baigne cette rivière, jusqu'au Nord et à peu de distance de Tournemire; tourne brusquement vers le Nord, traverse le ruisseau de Lamerlie, touche à la vallée de Bertrande, revient sur Lamerlie, puis aux bords de la vallée de Bertrande, traverse cette rivière et va tourner la source du ruisseau de l'Hôpital, qu'elle suit ; l'abandonne pour s'avancer au Nord jusqu'à la Maronne; retourne au ruisseau de l'Hôpital, le traverse et suit sa rive gauche, puis celles de la Maronne jusqu'aux limites du département.

De l'arrondissement d'Aurillac dépendent huit cantons, savoir : les cantons de Vic, Aurillac (nord), St-Cernin, Laroquebrou , Aurillac (sud), St-Mamet, Maurs et Montsalvy ; les quatre premiers au Nord, les quatre derniers au Sud.

Le canton de Vic se compose principalement des hautes vallées de Cère et du Goul, et de leurs affluents, ainsi que des plateaux qu'elles encadrent. La petite ville de Vic en est le chef-lieu, dans la vallée de Cère; elle s'élève de 672m au-dessus du niveau de la mer.

On y remarque l’église, décorée de sept chapelles et ornée d'un bon tableau représentant saint Pierre aux pieds du Christ; le bel enclos de M. le comte Murat-de-Sistrières; la promenade qui conduit à la fontaine minérale, et les pittoresques rochers qui dominent la ville.

Le canton d'Aurillac (nord) comprend la vallée de Jordanne, la haute vallée d'Authre , partie des vallées de Mamou et de Giou , de la vallée de Cère et de quelques autres territoires. Aurillac, chef-lieu du canton et du département, est assis aux bords de la rivière de Jordanne et aux pieds du château de St-Etienne, antique demeure des abbés d'Aurillac, restauré par les Frères des Ecoles chrétiennes. On y voit encore la belle promenade du Gravier, plantée de vieux ormes qui ombragent la rivière; la place Monthyon , décorée d'une colonne élevée au philanthrope intendant d'Auvergne, et d'une statue du grand pape Sylvestre II, par David (d'Angers); l'Hôtel-de-Ville, dont la façade est d'un aspect grandiose; l'église du Monastère, formant autrefois le chœur de l'église abbatiale d'Aurillac, et qui ne remonte pas au-delà du 17°siècle; dans cette église, un orgue d'un très-beau travail, et un très-bon tableau représentant saint François-Xavier mourant; le bassin de serpentine qui reçoit les eaux de la fontaine du Monastère; les vastes bâtiments du collége; l'hôtel de la Préfecture, orné d'une élégante rotonde et entouré d'un gracieux jardin ; la façade non encore achevée d'un vaste bâtiment qui doit contenir le palais de justice , la prison et la gendarmerie , et qui regarde l'avenue de la ville, du côté du champ de foire; l'hospice, autrefois couvent de Sle-Claire; l'établissement du Haras, et, aux environs de la ville, l'hippodrome , situé dans une position magnifique par l'horizon qui se présente aux regards. La hauteur d'Aurillac au-dessus du niveau de la mer est de 622m.

Le canton de Saint-Cernin comprend les vallons de Doire et de Girgols, partie du bassin oriental de la Soulane et les plateaux d'Ourzeau. Saint-Cernin, gros bourg, est bàti sur le revers méridional du vallon de Doire et domine cette rivière. Il n'y a de remarquable que l'église, du XV° siècle , ornée des dépouilles du chapitre de St-Chamand.

Le canton de Laroquebrou s'étend jusqu'aux limites ouest du département, et embrasse la vaste vallée de Cère, les bassins d'Aize ou de Soulane et d'Escalmels, les plaines de St-Paul, les plateaux de St-Santin et de Rouffiac, et quelques autres. Laroquebrou , petite ville située dans les profondeurs de la gorge de Cère , audessous de l'embouchure du ruisseau de Sagnabous, n'a rien de curieux que le vieux château des ducs d'Escars, couronnant un rocher au-dessus de la ville. Hauteur, à l'entrée du pont : 442m.

Le canton d'Aurillac sud embrasse une partie des bassins de Cère et d'Authre, les camps d'Ytrac et de Saint-Paul, le vallon de Couffins, les camps de Labrousse et la partie supérieure du bassin de la rivière de Roannes. Après Aurillac qui en est le chef-lieu, la localité la plus importante est Arpajon, gros bourg, situé à 4 kil. D’Aurillac , sur la rivière de Cère , et près duquel on a découvert beaucoup d'objets antiques et de physionomie romaine.

Le canton de St-Mamet se développe dans le bassin de la rivière de Roannes, la Haute-Rance et ses affluents, sur plusieurs plateaux et aux bords de la Cère, depuis le ruisseau de Montal ou des Moines jusqu'à la forêt de Conros. St-Mamet, gros bourg, s'élève à 744m de hauteur, sur un mamelon froid et nu, près du ruisseau de Mouzat.

Du canton de Montsalvy dépendent les camps de Lacapellc-del-Fraisse et de Lacapelle-en-Vézie, les ruisseaux de Vauze, de Langayrou , de Cances, le bassin de l'Auze et la partie extrême des bassins du Celé; il est bordé par le Lot et le Goul. Montsalvy, petite ville, couronne un monticule qui domine un plateau élevé, non loin du Puy-de-l'Arbre, où l'Auze prend sa source. L'égljse, dépendant autrefois d'une abbaye d’Augustins, mérite d'être étudiée par les divers ordres d'architecture qu'elle présente.

Enfin, le canton de Maurs, circonscrit à l'Ouest et au Sud par la limite du département, est baigné par le Celé, le ruisseau de la Ressègue, la Rance, la Veyre et leurs dépendances. Maurs, petite ville, chef-lieu, est située sur le ruisseau d'Arcambie, près de son confluent avec la Rance. Cette ville jouit d'un climat très doux; elle est entourée d'agréables prairies; ses boulevards sont spacieux; sa place, publique, décorée d'une fontaine, présente quelques belles maisons. La hauteur de la ville, vis-à-vis de cette fontaine, est de 286m.

 


ARRONDISSEMENT DE SAINT-FLOUR

 

L'arrondissement de St-Flour s'étend à l'Est du département. Il est déterminé à l'Ouest par la limite de l'arrondissement d'Aurillac, depuis l'extrémité de la commune de Lacapelle-Barrez jusqu'au Plomb-du-Cantal; de là, par une ligne qui, suivant le bassin le plus méridional de l'Allagnon , passe au-dessous et au Nord du Puy-Niermont; se prolonge à l'Est en suivant le cours de l'Andes jusque vers le milieu de la Planèze; remonte ensuite au Nord jusque vers la vallée d'Allagnon; tourne de nouveau du côté de l'Est; ondule vers Talizat ; descend aux bords de l'Allagnon ; le traverse au-dessous de Souleyre , commune de Valjouze; s'en écarte plus loin, près de Molompize; se dirige vers le Nord-Ouest jusqu'aux bords de la Sionne qu'elle suit jusqu'auprès de Vèze, et de là, coupant au Nord, va joindre la limite du département. Entre les deux extrêmités de cette ligne, l'arrondissement de St-Flour se développe à l'Est et au Sud jusqu'aux frontières du département.

Cet arrondissement est subdivisé en six cantons : ceux de Saint-Flour nord, Saint-Flour sud et Massiac, au Nord; ceux de Ruines, Chaudesaigues et Pierrefort, au Sud.

Le canton de Saint-Flour nord comprend la plus grande partie du bassin de l'Andes et celui de Chabrillac, la partie orientale de la Planèze, le Haut-Arcueil et les pentes septentrionales de la Margeride. Saint-Flour, seconde ville du Cantal par son importance, est le siége épiscopal du diocèse et le chef-lieu de la Cour d'assise. Elle est située dans une région ingrate, sur un plateau de basalte affectant vers le Nord, l'Est et le Sud la forme d'un dyke très-escarpé. Il faut y visiter la cathédrale commencée en 1227 par Jacques Le Loup, douzième évêque, consacrée en 1495 ou 1496 par le pape Urbain II, achevée en 1566; la façade est copiée sur le modèle de celle de l'abbaye de la Ste.Trinité de Tours. L'ancienne collégiale est d'une remarquable architecture. Le séminaire, de construction moderne, offre , à l'aspect du Sud-Est, une superbe terrasse au-dessous de laquelle sont trois jolis jardins en amphithéâtre. L'évêché a été restauré par les soins de Mgr de Marguerye, aujourd'hui évêque d'Autun. Le palais de justice, les prisons, l'hospice, hors de la ville et dont l'église conserve un bon tableau du Dominicain, méritent encore l'attention du voyageur. La promenade, dite Cours Chazerat, est vaste, mais triste. Hauteur : 90lm.

Saint-Flour sud comprend la Planèze occidentale, les hauts bassins de l'Andes et du Dauzan, et celui du Jurol en entier. Il est limité à l'Ouest par la Près, au Sud par la Trueyre, depuis l'embouchure de la Près jusqu'à celle de la rivière d'Andes.

Le canton de Massiac embrasse le bassin de la Sionne, le Bas-Allagnon, le BasArcueil, l'Agnolou et le haut bassin du ruisseau de Grenier-Montgon. Son chef lieu, Massiac, est une jolie petite ville située près de la limite du département, dans la vallée d'Allagnon et sur les bords de l'Agnolou qui a son embouchure au-dessous de la ville. On y arrive par une longue avenue de peupliers bordée de prairies, d'eaux limpides qui alimentent plusieurs moulins, d'élégants jardins et de beaux édifices. L'intérieur de la ville est irrégulier et triste. On découvre sur le coteau méridional un petit parc semé de quelques arbres verts, et que parcourent plusieurs allées artistement tracées. Hauteur: 520"1.

Le canton de Ruines se compose du massif de la Margeride, de la Haute-Trueyre et de ses affluents, jusqu'au ruisseau de Rastals, au Nord; jusqu'au Bex et au ruisseau de Peyrebesse, à l'Ouest. Au Sud et à l'Est, sa limite est la même que celle du département. Ruines, chef-lieu, est un gros bourg situé au pied de la Margeride et sur un monticule qui domine la rivière de Morle. On peut y visiter les ruines qui lui ont donné son nom.

Le canton de Chaudesaigues est dessiné par l'angle méridional de l'arrondissement de Saint-Flour, entre le Bex, la Trueyre et le département de l'Aveyron; il renferme les bassins du Bex, du Chalivet, du Remontalou, du ruisseau de Lieutadès, du ruisseau de Lebot et la rive gauche de la Trueyre, entre les limites indiquées et les plateaux. Chaudesaigues, son chef-lieu, célèbre par ses eaux thermales, est une petite ville située dans une gorge étroite et profonde , sur le ruisseau du Remontalou. Hauteur : 781m.

On remarque encore à l'extrêmité Sud-Est du même canton le gros bourg de St-Urcize, situé près du ruisseau de l'Hère, affluent du Bex.

Le canton de Pierrefort termine l'arrondissement de Saint-Flour à l'Ouest. Il limite avec l'Aveyron et la Trueyre au Sud; remonte au groupe du Cantal, et renferme les bassins du Siniq, de l'Irande, de la rivière de Brezons, du Vezou, la rive droite de la Près et les plateaux compris entre cette rivière et celle de Brezons. Pierrefort, chef-lieu, est un gros bourg assis sur un rocher qui domine le Vezou; il est lui-même commandé par le château en ruine des anciens seigneurs de Pierrefort, premiers barons de la Haute-Auvergne pour le bailliage de Saint-Flour.

Ste-Marie, commune du même canton, possède des eaux minérales renommées, dont les sources sont voisines du village de Rouvelet et du pont de Tréboul, sur la Trueyre.


ARRONDISSEMENT DE MURAT

L'arrondissement de Murat est limité au Nord par le département du Puy-deôme; à l'Est et au Sud-Est par la ligne de démarcation qui termine l'arrondissement de Saint-Flour et que nous avons indiquée; à l'Ouest par une seconde ligne qui, partant du Plomb-du-Cantal, suit la grande chaîne jusqu'au Puy-Bataillouze, remonte au Puy-Peirache, au Puy-Mary, au Puy-de-la-Tourtc, et s'avance vers le Nord-Ouest jusqu'aux environs du Suc-d'Eron; tourne ensuite vers le Nord-Est; se prolonge sur la crête qui domine la vallée de Rue, à l'Occident ; descend vers cette rivière, au-dessus de Cheylade; la traverse aux environs de St-Hippolyte et se dirige sur les plateaux, vers le ruisseau des Grolles qu'elle laisse à quelque distance ; redescend vers la Rue; suit la rive droite de Ce cours d'eau, jusqu'à sa jonction avec la Rue de Condat; est ensuite déterminée par le ruisseau du Couderc.

L'arrondissement de Murat ne renferme que trois cantons: celui de Murat, au Sud ; celui de Marcenat, au Nord, et celui d'Allanche, entre les deux premiers.

Du canton de Murat font partie le Haut-Allagnon, Ia Haute-Santoire, la HauteRue et le ruisseau de Chamalières, une grande partie des plateaux de Chavagnac et de Chalinargues, et le Haut-Limon. Murat, chef-lieu du canton et de l'arrondissement, est la quatrième ville du Cantal par son importance; elle est située au pied du rocher de Bonnevie, sur le revers nord de la vallée d'Allagnon, à 1 kil. environ de cette rivière et près du ruisseau de Bournantel qui baigne même son abattoir. Sa hauteur au-dessus de la mer est de 890"'. Le rocher de Bonnevie, dont la masse basaltique produit l'effet le plus imposant, supporte les ruines du château des anciens vicomtes de Murat. On peut visiter, dans la ville même, l'église où se trouve la statue vénérée de Notre-Dame-des-Oliviers.

Le canton d'Allanche comprend les bassins de la rivière d'Allanche et du ruisseau de Peyrusse, le Luguet et les pentes méridionales du Cézalier; le bassin de Santoire-Moyenne , le Bas-Limon et les plateaux de Vernols et Landeyrat. Allanche , chef-lieu , est une petite ville baignée par la rivière du même nom; elle conserve encore quelques vestiges de ses anciens murs. Hauteur : 960m.

Le canton de Marcenat se compose des montagnes du Cézalier, du bassin de la Rue de Condat, dè la rivière d'Eglisc-Neuve et de la Basse-Santoire; de la partie inférieure du bassin de la Rue et du ruisseau des Grolles; de la partie orientale de l'Artense, et d'autres plateaux entre la Santoire et la Rue de Cheylade. Le bourg considérable de Marcenat, chef-lieu, s'élève sur une des croupes inférieures du Cézalier, près du ruisseau de la Bastide qui se jette dans la Santoire. C’est au-dessous du village très-voisin d'Aubijoux que M. le marquis de Castellanne a fait construire le merveilleux château dont l'aspect, en quelque sorte féerique, étonne ces lieux sauvages.

Condat, bourg aussi important que le chef-lieu, en est éloigné d'environ 8 kil.; il est placé au pied des montagnes de l'Artense, près des forêts de Maubert, Combret, etc., dans un large bassin où se réunissent les rivières de Santoire, de Rue et d'Eglise-Neuve.


ARRONDISSEMENT DE MAURIAC

 On a vu que le Cantal se distribuait par quartiers, pour ainsi dire, entre les divers arrondissements qui le composent. Le quartier du Nord-Ouest forme l'arrondissement de Mauriac , limité par le Puy-de-Dôme au Nord, la Corrèze à l'Ouest ; au Sud, l'arrondissement d'Aurillac, terminé par la ligne ci-dessus indiquée, et, à l'Est, l'arrondissement de Murat, dont nous avons fait connaître aussi la ligne extrême. Le Puy-Mary détermine le sommet de l'angle dessiné par les deux derniers arrondissements, et, par conséquent, leur point de contact commun avec l'arrondissement de Mauriac; de même que le Plomb-du-Cantal marque le point où se touchent les arrondissements d'Aurillac, Murat et St-Flour.

Il y a six cantons dans l'arrondissement de Mauriac , savoir : les cantons de Pleaux, Mauriac, Sagnes et Champs, cantons frontières ; ceux de Riom-desMontagnes et de Salers, cantons intérieurs.

Le canton de Pleaux s'étend de la rive gauche de la Basse-Maronne et de la Basse-Bertrande, jusqu'à la rive droite de l'Auze, en comprenant la rivière d'Incon, et les plateaux de Pleaux et d'Ally. Pleaux, chef-lieu, à t6 kil. Sud-Ouest de Mauriac, est une petite ville située sur une plaine fertile, à peu de distance de la rivière d'Incon et très-près de la limite occidentale du département. Hauteur: 631m. Cette ville possède un petit séminaire.

Le canton de Mauriac s'étend de la rivière d'Auze jusqu'à la partie inférieure du cours de la Sumène ; il comprend les plateaux de Mauriac et du Vigean, le bassin du Labiou jusqu'à la Dordogne, et partie des bassins de la rivière de Mars ou de Chevade , du Marliou et du Marladet. Mauriac, troisième ville du département, en est le chef-lieu ; elle est située au pied du petit puy de St-Maiy, sur les flancs d'une colline baignée par le petit ruisseau de St-Jean , qui se jette un peu plus bas dans la rivière d'Auze; la Dordogne n'en est éloignée que de 8 à 10 kil. L'édifce le plus remarquable de la ville est l'église de Notre-Dame-des-Miracles, beau monument gothique , dont le chœur et la porte principale paraissent remonter au IX° ou X° siècle; elle renferme quelques bons tableaux. Mauriac est à 698 m au-dessus du niveau de la mer.

Le canton de Saignes se développe dans le bassin de la Basse-Sumène, comprend les parties inférieures des ruisseaux du Vioulou et du Soulou, et les plateaux situés entre la Sumène, la Dordogne et la Rue, jusqu'à 8 ou 9 kil. environ au-dessus de l'embouchure de ce dernier cours d'eau. Sagnes, chef-lieu, est un gros bourg situé dans une vaste et belle plaine, au Sud et non loin de la Sumène. Au milieu du bourg et sur un rocher, se distinguent encore les vestiges d'un fort dont les Anglais s'emparèrent en 1387.

Le canton de Champs s'étend au Nord de la Rue, entre la Dordogne, la limite du Puy-de-Dôme et celle du canton de Marcenat; il renferme les plateaux et chaînons de l’Artense, le bassin de la Tarentainc et les vallons qui descendent à la Basse-Rue, jusqu'au ruisseau du Couderc. Le bourg de Champs, chef-lieu du canton, est bâti dans un petit vallon, sur les bords du ruisseau des Sarrasins, qui se jette dans la Tarentaine à 2 kil. de cet endroit.

Le canton de Riom-des-Montagnes est principalement formé par le bassin de la Veronne, le bassin de la Haute-Sumène , partie de ceux du Viourou et du Soulou, et les plateaux de Trizac ; il s'étend de la rivière de Chevade à la rivière de Rue. Le chef-lieu , Riom-des-Montagnes, est un joli bourg construit dans la vallée de Veronne et baigné par cette rivière. C'est à 2 kil. de là , et au château de St-Angeau, que le Gouvernement a placé le siége d'une Ferme régionale.

Apchon, autre gros bourg du même canton, est voisin du premier; il occupe le faite des montagnes qui bordent au Sud la vallée de la Rue et commande cette vallée. Deux rochers de basalte resserrent entre eux les maisons de ce bourg; celui du Nord est couronné par les ruines du fort château d'Apchon , demeure d'une des familles les plus puissantes de l'Auvergne.

Le canton de Salers est baigné par la rivière de Mars ou de Chevade, la HauteMaronne, la rivière d'Aspre et la rivière de Bertrande; il comprend, avec le grand plateau de Salers, d'autres plateaux situés entre les rivières qui viennent d'être désignées, et remonte jusqu'aux puys d'Eron, de la Tourte, Mary et Chaveroche. Salers, son chef-lieu , est une ancienne petite ville située à l'angle que forme le plateau du même nom , en regard du confluent de la Maronne et de la rivière d'Aspre; il occupe une plate-formè très-élevée qui présente un admirable point de vue sur les vallées et gorges de Saint-Paul, de Vieilmur , du Malrieu et de Fontanges. Ses maisons sont remarquables par leur belle construction en pierres de taille et par les tours qui les décorent. Il faut visiter, à Salers : l'église, monument gothique où l'on voit -un saint sépulcre d'un travail très-curieux, et divers tableaux qui méritent aussi l'attention de l'artiste; la chapelle de Notre-Dame-deLorette , ornée de belles sculptures en relief; cette chapelle est en grande vénération. Hauteur donnée par M. de Bouillct: l i60m.

N'oublions pas, dans le canton de Salers, deux bourgs importants : St-MartinValmeroux et Fontanges, tous deux situés dans la vallée de Maronne. Le premier rappelle, par l'architecture régulière et massive de quelques maisons, la physionomie de Salers; son église n'est pas sans intérêt, soit par l'inscription singulière qu'elle porte sous le porche, soit par ses sculptures. Fontang-es est un village très-gracieux, décoré d'une belle promenade et d'élégantes habitations, parmi les-quelles on doit citer le château de M. de Lamargé. Dans un rocher du voisinage,

on remarque diverses excavations faites de main d'homme et qui rappellent l'ancien château de la famille de Fontanges.

 


NOMS DES COMMUNES DANS LES CANTONS.

Chacun des cantons que nous venons de parcourir se subdivise en communes. Nous présentons ici le tableau général du département indiquant cette subdivision.

aurillac0

aurillac

mauriac1

mauriac2

 murat2

st flour1

st flour

 


TABLEAU HYDROGRAPHIQUE DU CANTAL

 

bassin lot

bassin lot2

 dordogne

dordogne2

 

dordogne3

 

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