cp

Document tiré  du Dictionnaire Statistique du Cantal de Déribier-du-Chatelet  Edition de MDCCCLII  (1852) Volume 1/5.

Ces pages ayant été numérisées nous ne pouvons garantir une fidélité exacte à 100% du texte malgré le soin apporté à sa correction.

  

BEAULIEU 


GENERALITES

  La commune de Beaulieu est dépendante du canton de Champs et de l'arrondissement de Mauriac.

Son territoire, ovale du nord-est au sud-ouest, s'avance, comme un promontoire dans les départements du Puy-de-Dôme , dont il faisait partie en 171)2 , et de la Corrèze.

Il est borné au nord par le ruisseau de La Panouille, qui le sépare du Puy-de-Dôme; au sud par le ruisseau de La Tialle, qui limite avec La Nobre; à l'est par le Puy-de-Dôme et La Nobre, le ruisseau de La Panouille entre deux, et à l'ouest par la rivière de Dordogne, qui forme la frontière de la Corrèze.

La commune est baignée par la Dordogne, les ruisseaux de Beaulieu, de La Panouille, de La Tialle et autres; mais ces cours d'eau sont très-encaissés et n'arrosent que très-imparfaitement les régions qu'ils traversent, et qui sont de toute part entrecoupées de ravins, excepté du côté de Journiac et de Beaulieu, villages qui occupent un plateau.

La surface territoriale de cette partie du département se compose de terres cultivées d'un produit généralement assez médiocre , à cause de leur pente et de leur nature sabloneuse; de prés et pâturaux assez secs; de bois de toute nature; de quelques rochers, et de bruyères.

La route n° 122 longe la commune du nord au sud.

Beaulieu, à un myriam de Champs et à 4 myriam de Mauriac , est situé sur un plateau entouré de bois, excepté au nord. On n'y voit que l'église et deux maisons avec le presbytère. L'église est sous l'invocation de sainte Madeleine et de saint Sébastien. Elle a 20 mètres de longueur ct 6 mètres de largeur. Jadis elle était voûtée. Bernard de La Tour la dota en 1270, et Guillaume de La Tour, chanoine de Clermont, en 1315. Pierre Dubois en était curé en 1680; Jean Lavialle lui succéda en 1689; N. Journiac en 1755; Antoine La Chambre en 1772; N. Rodier en 1774.


VILLAGES ET HAMEAUX

La population de cette commune est de 338 habitants. Ils occupent 9 villages et 7 hameaux, qui sont:

1°La Barrière, village au-dessous du bourg, dans un bois voisin. A la cîme d'un rocher d'où le regard plonge sur un ravin profond, devait exister un ermitage ou petit fort, on y remarque les fondations à chaux et à sable de plusieurs bâtiments.

2°ChantegreiL, village. 11 y existait une maison possédée en 1500 par une famille d'Astie, qui n'est pas éteinte.

3° Le Champ Bas, hameau.

4° Le Chassan , hameau.

5° La Chau, village près le bois de Verdemol, à l'extrémité nord de la commune.

6° Combaneyre, hameau sur La Panouille.

7° Las Costes, hameau.

8° Journiac, village et château à la moderne, remarquable par la coupole qui éclaire l'escalier. Le château est habité par M. Mathieu Laforce, maire de la commune, auteur d'un ouvrage très-précieux sur la statistique du Cantal, et naguère encore membre distingué du Conseil général de ce département.

Journiac appartenait, en 1666, à Géraud Brughailles, procureur d'office du bailliage de Thinières. Il passa à cette époque, par alliance, à Jacques Mathieu de La Ville-de-La-Tour.

Un Jacques de Mathieu, seigneur de Chabannes, fils de Pierre de Mathieu, lieutenant-général de la baron nie de La Tour, fut maréchal-des-logis de la compagnie de M. de La Roque-Massebeau, et ennobli à la fin du XVI° siècle.

Il portait d'azur à la tour d'argent, du haut de laquelle sortait un bras armé.

Non loin de Journiac, dans la plaine que l'on parcourt pour aller vers La Bessette, on trouve plusieurs jetées de terre fort anciennes qui ressemblent à autant de redoutes, et traceraient une ligne allant de l'est à l'ouest. Une autre ligne de la même nature irait aboutir, vers le nord, au camp romain situé dans la commune de La-Bessette (Puy-de-Dôme).

Ce camp est un tracé régulier qui présente plusieurs caractères d'un ouvrage romain, tels que fossés, larges et profonds; jetées de terre en dehors ; portes ou entrées; une pièce d'eau existant encore pour abreuver les chevaux; une butte factice au nord du camp et sur laquelle devait être placée la tente prétorienne; des fragments de briques, poteries, etc. Tout porte à croire que la plaine où l'on aperçoit des vestiges pareils a été une station romaine.

On trouve aussi près de Journiac, dans le communal et dans les champs voisins, des conduits en briques et d'autres constructions romaines. Il serait important d'explorer ces lieux avec attention.

9° Latic, hameau.

10° Le Mas, village.

11° Mangues, village sur la Dordogne.

12° La Prade, village sur la Dordogne;

13° La Saniole, village auprès d'excavations que l'on a voulu attribuer à des recherches de minerai.

14° Thinières, hameau, avec les ruines d'un château fort qui était le chef-lieu d'une ancienne baronnie. Il ne reste plus aujourd'hui que des pans de murs et la moitié d'une tour carrée occupant la cime d'un mamelon peu élevé, si ce n'est du côté de la Dordogne, où il est coupé à pic et domine la rivière. On trouve, dans les souterrains du château, des brillants semblables à ceux dits cailloux du Rhin.

La baronnie de Thinières était tenue en fief par une famille du même nom et de la maison de La Tour-d'Auvergne. Une partie de cette baronnie, qui se trouvait en Limousin, fut démembrée du corps principal sans doute vers le XIII° siècle, par le mariage de Delphine de La Tour avec le vicomte Eblc de Ventadour; elle portait aussi le nom de Thinières.

Le plus ancien seigneur de Thinières connu est Arbert de Thinières, qui vivait en 1166. Son frère, aussi du nom d'Arbert, était prieur de Bort en 1167. Pierre de Thinières , en 1201 , fut seigneur de Val, près de La Nobre. En 1262 la terre de Thinières appartenait a Robert, dauphin d'Auvergne. Dans un partage fait en 1276 entre Bertrand de La Tour, chanoine de Clermont, et Bertrand, son neveu, l'oncle eut pour lui le fief et la baronnie de Thinières, avec le château et les dépendances. Il fut convenu que N.-Pierre do Thinières lui ferait son hommage.

En 1280 Bertrand fit son testament et donna Thinières à son neveu, baron de F,a Tour, et à Delphine, vicomtesse de Ventadour, sa nièce , dont il vient d'être parlé.

En 1508 Arbert de Thinières, frère mineur, figura dans l'interrogatoire que subirent les Templiers à Clermont, où présidait Arbert, évêque de cette ville.

En 1309 Guillaume de Thinières, seigneur de Val, fit hommage à Bernard de La Tour, suivant le traité passé en 1303, sur l'arbitrage d'Ithier de Bréon, Sr de Mardogne , et qui portait que le château et forteresse de Val relevait de Bernard de La Tour et de Béatrix d'Oliergues, sa mère, dame de La Tour. (Voyez La Nobre.)

La baronnie de Thinières resta dans la famille de La Tour de puis le XIII° siècle jusqu'à la fin du XVI°. Elle advint, par succession, au dauphin de France, Henri II, et Catherine de Médicis la vendit, en 1683, 3,000 écus à M. François de Chabannes, marquis de Curton. Cette vente fut maintenue en 1669 par des commissaires nommés à cet effet. En 1779 M. le baron de St-Etienne acquit Thinières du marquis de Chabanncs. Suivant la tradition du pays, Marguerite de Valois aurait séjourné quelque temps à Thinières; mais il se pourrait que ce fut une autre reine dE France, Catherine de Médicis. (Voyez Lanobre.)

15° Les Véiades, hameau.

Pin It