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La naissance du département du Cantal  14 novembre 1789 – 4 mars 1790

Le décret du 26 février-4 mars 1790, qui créait le département du Cantal, va faire l’objet de nombreuses contestations en ce qui concerne ses limites fixées par le décret du 28 janvier précédent.
Dès le 4 mars, on lit à l’Assemblée Constituante des adresses des cinq communes Condat, Montgreleix, Espinchal, la Godivele et Saint-Allyre, qui ont toutes opté pour leur rattachement au département du Puy-De-Dôme. Le député de Saint-Flour, BERTRAND, fait alors observer, en jouant vraisemblablement un peu sur les mots, qu’il y a eu une erreur dans le décret du 28 janvier ; Condat et Montgreleix n’avaient pas la possibilité d’opter et faisaient partie du Cantal. Après quelques imbroglios, et surtout la promesse que Condat ne sera pas rattachée au canton de Saignes, mais deviendra chef-lieu de canton, l’Assemblée décide que Condat et Montgreleix sont rattachés au département du Cantal. Si Condat accepte, Montgreleix se rebiffe encore fin 1791, afin de revenir au département du Puy-De-Dôme.
cantal

Ce secteur pose encore un autre problème : la commune d’Anzat-Le-Luguet, rattachée au Cantal, et qui ne s’était pas manifestée pendant l’hiver, refuse de venir aux assemblées du département et du district. Elle refuse également d’aller aux assemblées dans le Puy-De-Dôme. L’imbroglio dure deux ans : de guerre lasse, les députés du Cantal négocient en 1792 son rattachement au Puy-De-Dôme. Une autre commune avait été oubliée lors du tracé du 28 Janvier 1790 : Beaulieu. Comme ses habitants semblent pencher pour le Cantal, celui-ci l’annexe.
Au Nord-Est du département, six communes du canton de Massiac : Auriac, Laurie, Lussaud, Leyvaud, Molèdes et Molompize, demandent le 14 juillet 1790 à faire partie du canton de Blesle dans la Haute-Loire, et renouvellent leur demande du 24 au 28 août de faire partie de la Haute-Loire. Puis trois d’entre elles se rétractent : Molompize le 28 novembre, Auriac le 19 décembre, et Laurie le 20 décembre. En 1791, à l’exception de Molompize, les cinq communes reprennent la lutte. Toutes ces volte-face montrent la lutte d’influence qu’exercent dans ces communes élus de la Haute-Loire et du Cantal. Ces derniers réussissent alors à obtenir que des communes de Haute-Loire proches du canton de Massiac demandent leur rattachement au Cantal, si bien que les instances parisiennes décident le statu-quo.
Du côté du Gévaudan, la commune de Saint-Just-De-Recoux, rattachée au département de la Lozère, demande au comité de Constitution de faire partie du Cantal. Le comité répond d’adresser sa demande à ce département, ce qui, semble-t-il, n’a pas été fait, et on ignore pourquoi.
Sur la frontière du Rouergue, le différend va porter sur deux communes : La-Capelle-Canies et Lacalm qui, au temps des provinces, bien que située en Rouergue, avait un village, Bassières, qui, pour le temporel, relevait de l’Auvergne. Le règlement de l’Aveyron du 26 février 1790 attribue la-Capelle-Canies et laisse l’option à Lacalm, tandis que le Cantal attribue les deux communes au canton de Chaudes-Aigues. Les communes font la sourde oreille aux décisions du Cantal et obtiennent satisfaction en l’an II (fin 1793-1794).
Sur la frontière du Limousin, la commune de Saint-Thomas, voisine de Bort, a été oubliée dans les arrêtés de délimitation, si bien que les élus de Corrèze l’affectent au canton de Bort, et les élus du Cantal à celui de Saignes. Finalement, après diverses péripéties, cette commune est affectée à la Corrèze.

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