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Ydes ou Ides et quelquefois Hisdes
Commune du canton de Saignes, arrondissement de Mauriac, bornée au nord par la commune de Madic; à l'est, par celle de Saignes ; au sud , par la commune de Sauvat, et à l'ouest, par celle de Champagnac. Elle est traversée dans sa partie ouest par la route impériale n° 122, de Clermont à Aurillac, et, dans son centre, par la rivière de Su mène qui arrose de bonnes et nombreuses prairies.
La superficie de la commune est de 1,720 hectares , divisés ainsi qu'il suit: 759 en terres labourables; 18 en étangs, jardins et chenevières; 425 en prairies; 293 en pâturages; 189 en bois, essence de chêne ; 38 eu bruyères et terres vaines.
Le sol, fortement accidenté, est par cela même de diverses natures : granitique dans certaines parties, schisteux et volcanique dans d'autres, mais surtout mélangé de grès. Cette dernière roche s'exploite avec succès, notamment au lieu de Largnac , pour des pierres d'appareil et des meules de moulin. On récolte dans cette contrée un peu de froment, une plus grande quantité de seigle, d'avoine, du sarrasin, des fruits, beaucoup de fourrage et du chanvre. Une vigne, plantée au Châtelet il y a une quarantaine d'années, se maintient dans de bonnes conditions.
La population de la commune d'Ydes est actuellement de 1,060 habitants, répartis dans 25 villages ou hameaux et 204 maisons. Toutes ces localités sont dispersées sur le territoire a plus ou moins de distance du chef-lieu et des deux rives de la Sumène, dont le cours est très-sinueux.
Le chef-lieu, assis au fond d'un très-joli bassin, est environné de vastes et belles prairies, bordées au loin par une ceinture de bois de chêne qui décore de son verdoyant et sévère aspect les flancs de la vallée. La butte qui supporte la tour carrée du Châtelet, et qui surplombe pour ainsi dire le bourg du coté de l'est, ajoute encore à ce riant tableau.
Ce pays renferme de nombreux tumulus; quelques-uns ont été fouillés, et l'on y a découvert un poignard antique, des cendres, des vases , des médailles de la colonie de Nimes, des débris de poterie noire, rouge et grise ; de la poterie dorée provenant d'urnes cinéraires brisées; des vestiges de bâtiments construits en briques de trois à six centimètres d'épaisseur; des restes d'autres édifices paraissant avoir servi d'établissement de bains, et dont on peut voir les détails avec planches dans les tomes V et VIII des Mémoires de la Société des Antiquaires de France, et d'autres dans la Description scientifique de la Haute-Auvergne, par par M. Bouillet. La rue où se trouvent les vestiges de l'établissement de bains porte encore le nom de : Rue des Bayneyres.
Au domaine de Vic, situé à peu de distance, au nord du chef-lieu, on retrouve de semblables débris d'antiquités gallo-romaines, principalement de la poterie rouge ouvrée et à dessins variés, représentant des divinités de la Fable, des animaux de diverses espèces, des chasses, etc.
Ydes est mentionné dans la fameuse charte de Clovis. Il y avait alors deux églises dédiées à saint Martin; deux métairies occupées par des serfs qui donnaient deux bœufs tous les cinq ans, deux sous et une mesure de froment annuellement.
ÉGLISE D'YDES.
Des deux églises mentionnées dans la charte de Clovis, il n'en reste plus qu'une. l'autre, qui ne devait être qu'une chapelle, était située sur un monticule du voisinage appelé le Puy-de-l’Eglise. Cette chapelle a depuis très-longtemps disparu.
L'église actuelle, dédiée à saint Georges, est un très-beau monument romano» byzantin du XII° siècle, et compte parmi les plus remarquables du département du Cantal. Les Templiers la possédèrent jusqu'en 1313, époque de la suppression de cette célèbre milice; elle passa alors aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. L'édifice mesure 55 mètres de longueur sur une largeur de 9. Plus de la moitié de l'ancienne voûte s'étant écroulée en 1680, il ne reste actuellement que la partie qui surmonte le chœur. Au-dessus de la moulure formant le cintre du grand portail, se trouve sculpté un zodiaque dont quelques signes » ont été brisés. Dans l'intérieur du porche existent deux bas-reliefs : celui de droite se divise en deux parties, l'une représentant Daniel dans la fosse aux lions, l'autre un ange enlevant par les cheveux le prophète Habacuc. Le bas relief de gauche, également divisé en deux, est une Annonciation : la Vierge d'une part, l'ange Gabriel de l'autre. Un pilier carré partage la baie servant d'entrée principale , surmontée elle-même d'un clocher à quatre ouvertures à arceaux. Les portes sont en chêne et garnies de ferrures formant des dessins de genre arabesque. En faisant extérieurement le tour de l'église par le côté droit, on voit au-dessus de la petite porte, ornée de moulures de la fin du XVI° siècle, un bas-relief irrégulièrement dessiné, ayant pour sujet saint Georges foulant un dragon sous les pieds de son cheval. La fenêtre tréflée de la chapelle de Notre» Dame appartient au XV° siècle. Une suite de modillons qui soutiennent la corniche au-dessus du toit, représentent des figures grotesques qui se succèdent autour du chœur, et qui, par suite de dégradations , se trouvent brusquement » interrompues à la chapelle de St-Roch. On voit dans l’intérieur trois pierres tumulaires dignes d'attention. La première offre un semé de fleurs de lys coupé
• d'une bande brochante; le fond est d'azur , représenté par du plomb coulé dans la » cavité pratiquée dans la pierre, et dont il reste encore quelques parcelles. » (Voir l’Ancienne-Auvergne, t. III, p. 258. — Description de la Haute-Auvergne, par Bouillet, p. 371-372.)
Quelques personnes ont pensé que les armes sus-décrites étaient celles de la maison d'Estaing, dont une branche a possédé peu de temps le fief de Layre, commune de Saignes; d'autres ont voulu y voir l'écu de la famille de Fleurac, dont le berceau se trouve précisément dans la commune d'Vdes. Nous ne partageons ni l'une ni l'autre de ces deux opinions, et voici pourquoi : La maison d'Estaing ne portait ni un semé de fleurs de lys, ni même de France plein; un chef d'or formait la différence entre son écu et celui de la maison royale. Quant à la famille de Fleurac , elle portait, il est vrai, un semé de fleurs de lys d'or , mais cela sur un champ de gueules et sans bande. Voilà, certes, des différences tranchées. Maintenant, pour exprimer notre avis personnel, nous dirons que la tombe dont il s'agit pourrait bien renfermer les restes de quelque rejeton de la maison de Bourbon qui, jusqu'au milieu du XV° siècle, porta : d'azur, semé de fleurs de lys d'or, au bâton de gueules en bande brochant sur le tout, ce qui s'accorde parfaitement avec ce que l'on voit dans l'église d'Ydes. Mais quel est le membre de la maison de Bourbon dont le corps repose sous cette pierre? Nous l'ignorons encore; nous rappellerons, toutefois, que les barons de La Tour-d'Auvergne et les Chabannes de Madic, qui furent si longtemps nos voisins, contractèrent de nombreuses alliances avec la maison de Bourbon. N'oublions pas non plus qu'antérieurement A 1470, les seigneurs de Madic avaient une chapelle et leur sépulture dans l'église d'Ydes.
Le second écusson que l'on remarque dans la même église est, dit-on, celui d'un commandeur ou d'un prélat dont on ignore le nom. Le troisième, placé dans la chapelle des seigneurs du Châtelet, indique la sépulture de la famille de ce nom, qui portait: d'azur, au chêne d'or et au lévrier courant d'argent brochant sur le tronc de l’arbre.
Bernard VII, sire de La Tour-d'Auvergne, par son testament du 8 mai 1269, exécuté l'année suivante, légua douze deniers à l'église d'Ydes. (Baluze, t. II, p. 5)5.)
C0MMANDERIE D'YDES.
Ainsi qu'on l'a déjà dit, cette commanderie dépendait, dès l'origine, de la milice du Temple, puis de celle de St-Jean-de-Jérusalem. On ignore l'époque précise de sa fondation, de même que le nom du fondateur. On peut néanmoins présumer avec fondement qu'elle remontait à une date antérieure a celle de la construction de l'église, et qu'elle dut son établissement à l'un des seigneurs de la maison de Madic, qui, au xm» siècle, fournissait des dignitaires à l'ordre du Temple. Tels furent : Pierre de Madic, grand prieur d'Aquitaine dès l'an 1288, et autre Pierre de Madic, grand prieur d'Auvergne en 1294. On trouve encore Hugues et Guillaume de Madic, chevaliers dudit ordre, aux mêmes dates. Ajoutons que le château de Madic dépendait alors de la paroisse d'Ydes.
Indépendamment des biens et rentes dont elle jouissait au lieu de son siège et dans les environs, la commanderie avait des annexes plus ou moins importantes, notamment celle de l'Hôpital, située dans la même paroisse; celle de Courtilles (Vebret), et, enfin, celle de Longevergne ( Anglards-de-Salers).
A l'époque de son entrée en possession, en 1317, l'ordre de St-Jean-de-Jérusalem obtint du pape Jean XXII divers privilèges, entre autres celui que l'église d'Ydes relèverait directement du Saint-Siège, privilège que les commandeurs firent toujours respecter, car Joachin d'Estaing, évêque de Clermont, ayant voulu, dans la première moitié du XVII° siècle, soumettre ladite église à la visite épiscopale, le commandeur en appela comme d'abus, en invoquant la bulle précitée et une autre de Léon X, de l'an 1517, de sorte que l'évêque diocésain dut renoncer à ses prétentions. Au reste, l'ordre de Malte avait soin de veiller à la bonne tenue de l'église, ainsi qu'à la régularité du service religieux, par de fréquentes inspections de commissaires ad hoc; un inventaire de titres, conservé aux archives du département du Puy-de-Dôme, fournit la preuve que des inspections de ce genre furent effectuées en 1628, 1630, 1642, 1683, 1731 et 1704.
La commanderie d'Ydes jouissait aussi du droit de justice dans le bourg et sur toutes ses autres possessions; elle y était exercée par des officiers institués par l'ordre, en vertu d'un traité passé entre Bertrand III, sire de La Tour d'Auvergne, et Géraud de Sauzet, commandeur du Temple en 1281, et de plusieurs arrêts intervenus sur contestations entre l'ordre de St-Jean-de-Jérusalem et les seigneurs de Saignes, en 1508 et 1517. Un seul commandeur, Guichard Courtin, eut la faiblesse de céder le degré d'appel à Joachin de Chabannes, comptour de Saignes, et de se reconnaître son vassal par traité du 5 avril 1549; mais il fut désavoué par se9 supérieurs, et le traité fut annulé par lettres du roi Henri II, du 13 novembre 1553. Les seigneurs du Chatelet ne furent pas plus heureux dans leurs tentatives, et le curé du lieu, lui-même, ayant voulu se soustraire à la juridiction de l'ordre, fut condamné par le bailliage de Montferrand, en 1510. (Archives de l'ordre de Malte, à Clermont.)
Bien que réunie à celle du Pont-Vieux, près de Tauves, la commanderie d'Ydes perdit par la suite son importance première, et, dans les derniers temps, elle n'était réservée qu'aux servants d'armes et aux chapelains conventuels, deux classes inférieures à celle des chevaliers,( Etat de l'ordre, imprimé à Malte en 1772. )
Cette circonstance, jointe à cette autre qu'il a pu y avoir simultanément un titulaire pour le Pont-Vieux et un autre pour Ydes; soit, enfin, que le commandeur unique prit indifféremment le titre de chacune des deux commanderies, suivant le cas dans lequel il agissait, il règne dans la chronologie que nous allons donner une confusion qui ne nous permet pas d'en garantir la complète exactitude, non plus que d'affirmer que tous les personnages qui y figurent appartenaient a l'ordre de la noblesse ; et, cependant, cette chronologie, nous l'avons dressée à l'aide d'inventaires et de titres authentiques, combinés avec la liste tirée du manuscrit de M. de Ribier du Châtelet. Nous devons encore faire remarquer que, si quelques dignitaires de l'ordre de Malte s'y trouvent désignés avec la qualité de commandeur, c'est que, en cas de vacance d'un bénéfice, ces dignitaires, entre autres le grand prieur d'Auvergne, avaient le droit d'en jouir et d'en prendre le titre dans les actes, pendant tout le temps que la vacance durait. Le premier commandeur connu fut:
Géraud de Sauzet (Salzeto), chevalier, commandeur d'Ydes, qui transigea avec Bertrand III, sire de La Tour, en 1281, et qui procéda l'année suivante, dans le temple d'Ydes, à la réception de Michel du Puy en qualité de frère servant dudit ordre, ainsi que ce dernier le déclara devant la commission instituée par le pape lors du procès contre les templiers.
Hugues du Chambon, commandeur d'Ydes pour l'ordre de St-Jean-de-Jérusalem, vendit, en 1527, un affar situé à Pepany, paroisse d'Anglards, et dépendant de l'annexe de Longevergne. (Titre original.)
Bernard de Lavandes (de Sartiges), commandeur d'Ydes , paraît avec cette qualité, et comme témoin, dans un acte de reconnaissance féodale fournie par un tenancier de la paroisse d'Anglards a Begon Chosco, damoiseau, le vendredi avant la fête de Saint-Bernard 1354. (Titre original.)
Guerin de Charpentier, chevalier, commandeur d'Ydes, de Courtille et du Pont-Vieux , paraît avec toutes ces qualités au contrat de mariage d'Etoile de Sartiges, fille de Georges , avec Pierre Paut, seigneur de Montmorand , passé à Saignes, le 50 avril 1395. (Titre original.)
Guy de La Rochette, commandeur d'Ydes, donne investiture à un particulier du lieu de Lampre, paroisse de Champagnac, 1413. (Inventaire)
Géraud de La Roche investit Jean Champinier de l'affar de Moranges, situé au même lieu de Lampre, 1416-1418. (Inventaire.)
Pierre de La Roche, commandeur, mentionné dans divers actes de 1429 à 1432. (Inventaire.)
Pons Bien-Aimé, commandeur du Pont-Vieux, reçoit des reconnaissances de divers tenanciers, de 1440 à 1451.
Pierre de La Roche, peut-être le même qui est mentionné plus haut, se qualifie commandeur de Courtille, annexe d'Ydes, en 1456 et 1460.
Jean de Cologne, commandeur du Pont-Vieux, suivant acte du 6 mars 1452. Il habitait au lieu de Vie.
Guillaume Bœuf, commandeur d'Ydes et du Pont-Vieux, 1452, 1464, 1466. 11 parait comme procureur de frère Jacques de Milly, grand prieur d'Auvergne, dans un compromis passé avec Georges de Bort, seigneur de Longevergne, relatif à la justice dudit lieu , 1452. Jacques de Milly fut élu grand maître de l'ordre en 1454.
Pierre du Puy, commandeur d'Ydes et du Pont-Vieux , 1469 à 1494. C'est peut-être le même que Pierre du Puy qui figure sur la liste des défenseurs de Rhodes, en 1480.
Robert Raize ou Roze, commandeur d'Ydes, partie contractante dans des actes de 1495 à 1497. Guy de Blanchefort, grand prieur d'Auvergne, prend la qualité de commandeur d'Ydes dans un acte de Isolé. Il fut élu grand-maitre de l'ordre en 1512. Il était alors malade dans son prieuré, et mourut dans l'île de Prodan , près de Zante, avant d'avoir pu atteindre sa destination.
Pierre du Puy, commandeur d'Ydes et du Pout-Vieux, 1512 à 1519.
Claude Boudouin, commandeur du Pont-Vieux en 1528.
Guichard Courtin, commandeur d'Ydes et du Pont-Vieux , 1543 à 1574. Il transigea en 1558 avec Luce de Bort, dame de Longevergne, qui déclara que Longevergne relevait dudit commandeur, se réservant seulement le droit de propriété. (Inventaires de l'ordre.) C'est le même Guichard Courtin qui fut désapprouvé par ses supérieurs pour s'être reconnu vassal d« la comptoirie de Saignes, en 1549, ainsi que nous l'avons rapporté plus haut.
Antoine Valier ou Valser , commandeur du Pont-Vieux et d'Ydes, de 1576 à. 1610. 11 pouvait être parent de Gaspard de Vallier, grand prieur d'Auvergne, maréchal de l'ordre et gouverneur de Tripoli lors du siège de cette place par les Turcs, en 1551.
Jean de Marlat (de Douhet), commandeur d'Ydes et du Pont-Vieux, 1618-1628.
Il 6t réparer l'église d'Ydes au moyen d'un emprunt fait à la paroisse.
Antoine Perdicomaty, commandeur du Pont-Vieux et d'Ydes, 1628-1642.
Jean du Maine, en 1664.
Jean Chauvin, en 1671. Il habitait la ville de Moulins.
N.... Patoule, en 1683, servant ou chapelain.
Jacques Dauphin, 1691, chapelain conventuel.
Joseph Arnaud de Lespinasse, 1704-1705.
N.... Peuchaud, 1731.
Joseph-Nicolas du Four, chapelain conventuel, 1735-1735.
Jean-Joseph Dou, frère chapelain conventuel, 1758-1773 et plus tard, puisqu'il est considéré comme le dernier titulaire.
Indépendamment des chevaliers et frères servants , il y avait, dans les ordres du Temple et de Saint-Jean-de-Jérusalem, nombre d'ecclésiastiques attachés aux couvents et aux églises qui leur appartenaient. On peut considérer comme affiliés à ces ordres, à leur époque respective, les curés d'Ydes dont nous allons indiquer les noms, à l'exception toutefois de ceux qui ont desservi la paroisse depuis 1790.
Etienne La Jarrousse, curé d'Ydes pour l'ordre du Temple, fut interrogé par l'évêque de Clermont, en 1309, et comparut l'année suivante, à Paris, devant la commission d'enquête nommée par le pape.
Nous trouvons ensuite, après un intervalle de plus de deux siècles:
Jean Palat ou Palet, curé d'Ydes en 1535. Il était en même temps titulaire d'une vicairie dans l'église paroissiale de la villa de Bort. En 1552, il fut commis un vol sacrilège dans l'église d'Ydes. Jean Crauzin, originaire de la paroisse , était curé en 1556 et 1575. Il tenait un registre des naissances et décès, ce qui était très-rare alors.
Antoine Goutz succéda au précédent et occupait la cure en 1590.
Antoine Barrier, curé avant 1666, l'était encore en 1674, époque à laquelle il transigea avec Antoine de Montjouvent, procureur général de l'ordre de Malte, au sujet de la portion congrue du curé et du vicaire, renonçant, en faveur de la commanderie, aux arrérages qui lui étaient dus, moyennant une somme de 300 liv.
Jacques Barrier succéda au précédent en ladite année 1674. Il essaya sans succès, parait-il, de former à Ydes une communauté de prêtres.
N.... Aumaître, originaire du Bourbonnais. Ce fut de son temps , en 1680, que s'écroula la voûte de la nef, que l'on remplaça par un lambris. Jean Chavialle était curé en 1700. — M. M. Thalamy, en 1730. — Autre Chavialle, en 1769. — Pezeyre, en 1782. — Gardés, en 1790
Barrier , 1829. — Chavialle, 1830-1831. — Chauvet, 1832 à 1838.
Rivet, 1839 à 1858.
VILLAGES ET HAMEAUX DE LA COMMUNE.
Le chef-lieu est à 8 myr. 5 kil. au nord d'Aurillac, et à 2 myr. 4 kil. nord-est de Mauriac. Sa proximité de la grande route n° 122 l'a mainte fois exposé à souffrir du passage des troupes. En 1653. le marquis de Canillac voulut y loger avec un régiment de cavalerie: mais, à son approche, les habitants effrayés s'enfuirent; le bourg demeura désert, et les soldats durent aller chercher des vivres à Saignes, qui n'est qu'à 2 kilomètres à l'est.
La compagnie de Saint-Hilaire, du régiment de Normandie , qui se rendait à Blaye, fit également étape à Ydes en 1075.
Ydes avait très-anciennement donné son nom à une famille de chevalerie connue dès le commencement du xiv siècle. Etienne d'Ydes, alias de la Roussille (La Roussilte était un petit fief prés de Ludiers, commune de Champagnac, mentionné dans des titres de 1421,1493,1513, 1520,1524. A cette dernière époque, le juge de Lavandès y tenait encore ses assises.), chevalier de l'ordre du Temple , arrêté comme tous ses confrères, fut interrogé par l'évêque de Clermont en 1309, et transféré à Paris l'année suivante. Pierre d'Ydes, qui vivait en 1320, avait épousé Sybille de Turenne, fille de Hugues, de laquelle naquit autre Pierre, qui vivait en 1347. Jean d'Ydes, seigneur d'Auteroche, paroisse de Chastel-Mailhac, était lieutenant de Jean de Langear, sénéchal d'Auvergne en 1421, ainsi qu'il conste de lettres de sauvegarde émanées de lui le 8 mars dudit an. Il ne laissa qu'une fille unique, Iris d'Ydes , mariée à Antoine de Curières, auquel elle transmit le fief d'Auteroche et autres biens. (Voy. t. III, p. 154 de ce Dictionnaire.)
1° Barandie (la), domaine sur la route impériale et près du village de Largnac. Cette propriété appartient de temps immémorial à la maison d'Anglards de Bassignac. On y remarque près des bords de la Sumène les vestiges d'une vieille tour.
2° Breuil (le), autre domaine plus rapproché du chef-lieu, vis-à-vis du pont sur lequel on franchit la rivière. C'est de cette propriété que M. Château-du-Breuil, conseiller à la Cour impériale de Riom, avait pris son surnom.
3° Chardaillac, hameau sur la hauteur, près de la route impériale.
4° Châtelet, petit chateau, ou plutôt une tour carrée à quatre étages, construite sur une butte qui domine à l'est le bourg d'Ydes. Des fenêtres du château et de ses terrasses la vue est ravissante ; elle embrasse à la lois le bassin d'Ydes et celui de Saignes, à travers desquels la rivière de Sumène décrit de gracieux circuits.
La tour élancée du Châtelet, édifiée en 1448, produit un très-bel effet au milieu de l'un des plus jolis paysages de l'arrondissement.
Le fief du Châtelet relevait de la comptoirie de Saignes. Il appartint d'abord à la famille d'Ydes, mentionnée plus haut, et dont le dernier ayant-droit, Antoine de Curières, le céda en 1433, à titre d'échange, à Marguerite de Fleurac, veuve de Jean de Bort de Pierrefitte. Cette dame vendit le Châtelet quelques années après à la famille du Chapitre (de Capitulo), originaire de Saignes. Un de ses membres, qui était curé de Saignes et fort riche, fit les frais de la reconstruction du château, entreprise en 1448 par Gera ad du Chapitre, son neveu, avec le consentement des seigneurs voisins, qui étaient : Guillaume, comptour de Saignes; Louis, seigneur de Fleurac, et Jacques, seigneur de Madic.
Géraud du Chapitre prit alors le nom du Châtelet, qu'il transmit à ses descendants. Il avait épousé Delphine de Verneugeol ou Vernèges, qui lui donna deux fils. Antoine et Gilbert qui suit:
Gilbert du Chapitre, alias du Châtelet, fut seigneur du lieu et de la Gorce. Il s'allia à Antoinette de Traverse, qui était veuve en 1525. De ce mariage vinrent plusieurs enfants, entre autres:
Antoine du Châtelet, seigneur du Châtelet et de la Gorce , qui épousa, par contrat du 23 janvier 1543, Hélis de Ribier, fille de François de Ribier, seigneur de Lavaur, et d'Alix de Ralzac. Ces époux eurent pour fils et héritier:
Antoine du Châtelet, second du nom, lequel s'allia le 14 octobre 1575 à Catherine de Caissac de Sédaiges , fille d'Antoine, seigneur de Sédaiges, et de Louise d'Entraigues. Il testa au Châtelet, le i 1 février 1613, laissant entre autres enfants:
Emmanuel du Châtelet, marié le 3 février 1648 avec demoiselle Antoinette de Scorailles, veuve de Jean de Ribier, seigneur de Lavaur, dont:
Catherine du Châtelet, qui porta, en 1670, les fiefs du Châtelet et de la Gorce à Jacques-Antoine de Chalus, seigneur d'Auteroche, de Cousans et du Monteil. De cette union naquit:
Charles de Chalus, seigneur du Châtelet et de la Gorce, qui laissa de Catherine de Lentilhac quatre enfants, qui transigèrent sur leurs droits respectifs à la succession paternelle en 1720.
François de Chalus, l'un des fils de Charles et de Catherine de Lentilhac, épousa, en 1729, Claude de Douhet d'Auzers, dont:
Jean-François de Chalus, seigneur du Châtelet, de la Gorce et du Rial, lequel s'allia, en 1763, à Marie-Anne de Chalus, sa nièce, fille de François-Aimé de Chalus, seigneur de Cousans, et de dame Catherine Danty, de la ville de Murat. Ces époux eurent pour, enfants: 1° Jean-Baptiste, capitaine de grenadiers, mort en émigration; 2° Marie-Charlotte de Chalus, héritière du Châtelet, mariée, au commencement de ce siècle, à Jean-Baptiste de Ribier, fils puiné de Jean-François Je Ribier de Layre, et de Catherine de Fontanges.
M. de Ribier du Châtelet, mort le 5 décembre 1844, a laissé deux enfants: 1° Ernest de Ribier, célibataire; 2° Zélie de Ribier, épouse de M. Charles de La Vaissière, fils de Balthazard de La Vaissière de Lavergne , ancien officier de cavalerie, chevalier de St-louis, et de Marguerite d'Anglars de La Garde. M. de La Vaissière, actuellement propriétaire du Châtelet, est père de plusieurs enfants.
Nous ne voulons pas nous éloigner du Châtelet avant d'avoir acquitté une dette de reconnaissance, avant d'avoir rendu un hommage public à la mémoire de l'homme de bien et de savoir sur les traces duquel nous nous sommes efforcé de marcher. C'est, en effet, dans cette noble demeure que M. de Ribier du Châtelet, animé d'un ardent amour pour son pays, conçut, entreprit et exécuta le louable mais difficile projet de publier un Dictionnaire statistique et historique des communes du Cantal. Nous l'avons vu à l'œuvre; nous savons que doué d'une volonté forte, d'une ardeur sans égale, nul obstacle n'aurait pu le détourner du but qu'il s'était proposé. Courses multipliées souvent coûteuses, toujours fatigantes, difficultés sans nombre, déceptions imprévues, travail opiniâtre, rien ne le rebutait; tout cela semblait au contraire augmenter son zèle au lieu de le ralentir.
Une première édition, imprimée en 1824. bien qu'incomplète, fut déjà un service rendu au pays, non seulement à cause des précieux renseignements consignés dans ce livre, mais à cause de l'impulsion que l'exemple donné par l'auteur imprima aux études relatives à notre histoire locale. C'est depuis cette époque, en effet, que d'autres érudits firent paraître dans l'Annuaire du Cantal, édité par Picut, des notices historiques et des légendes remplies d'intérêt.
M. de Ribier, lui-même, encouragé par un premier succès, aiguillonné du désir de faire mieux, stimulé d'ailleurs par les personnes désireuses de s'instruire du passé de la Haute-Auvergne, M. de Ribier, disons-nous, se remit à l'œuvre avec une nouvelle ardeur, compulsant les archives publiques et privées, fouillant dans les vieilles ruines, remuant les vestiges d'antiquités celtiques, gallo-romaines et du moyen-âge avec un courage, une persévérance dignes d'éloges. C'est en opérant de la sorte que M. de Ribier amassa ce riche trésor d'érudition que renferme son dernier manuscrit.
Il touchait enfin au terme de la tache qu'il s'était imposée; il s'apprêtait à recueillir le fruit de son labeur; mais Dieu, dont les décrets sont impénétrables, ne lui permit pas d'en jouir; usé par le travail, M. de Ribier descendit dans la tombe le 5 décembre 1844 avant d'avoir pu faire paraître l'ouvrage auquel il avait consacré une grande partie de son existence, et qui est un véritable monument élevé à toutes les illustrations de la Haute-Auvergne.
Fort heureusement, les hommes de cœur et de dévouement n'ont jamais fait défaut dans notre patrie; le noble exemple donné par le défunt, le respect attaché à sa mémoire, l'utilité reconnue du Dictionnaire faisaient le sujet des préoccupations de tous ceux qui avaient pu apprécier le mérite de l'auteur et la valeur de son œuvre. Il n'en fallut pas davantage pour amener la formation de l'association cantalienne sous les auspices de laquelle la publication se poursuit.
Indépendamment du zélé concours de tous les membres de cette association, la plupart d'entre eux ont contribué par d'utiles additions a compléter l'ouvrage dont il s'agit; mais tout en signant les articles retouchés, il n'est venu à la pensée d'aucun de nous de vouloir enlever à M. de Ribier ni le mérite de l'initiative, ni l'honneur d'avoir la part la plus large à la composition et à la rédaction du Dictionnaire du Cantal; aussi, son nom honoré a-t-il été religieusement conservé sur le titre de l'ouvrage.
Au surplus, ce n'est pas seulement par ses travaux historiques et archéologiques que M. de Ribier du Châtelet se rendit recommandable; il se fit aimer par l'aménité de son caractère, autant qu'il se fit estimer par la sévère équité, la scrupuleuse exactitude avec lesquelles il remplit les fonctions de maire de sa commune, de juge de paix du canton de Saignes et de membre du conseil d’ arrondissement de Mauriac, fonctions qu'il exerça successivement ou simultanément pendant plus de vingt années.
Il donna aussi ses soins à l'agriculture, à l'horticulture, et contribua des premiers, par son exemple, à introduire dans le pays les améliorations qui, depuis, y ont fait tant de progrès.
Ajoutons que la multiplicité de ses occupations ne l'empêcha pas de montrer toutes les qualités, disons toutes les vertus qui distinguent un bon père de famille.
Une dernière observation avant de terminer. On aura sans doute remarqué que nous avons constamment écrit le nom de M. de Ribier autrement qu'il ne l'a été en tête de ses diverses productions.
(Indépendamment des deux éditions du Dictionnaire du Cantal, M. de Ribier est t'auteur de plusieurs notices historiques et archéologiques qui ont été insérées dans tes t. V et VIII des Mémoires de la société des antiquaires de France dont il était membre, dans l'Annuaire du Cantal pour 1817, et dans l’Album des provinces, publié en 1828.)
Si nous avons agi ainsi, c'est avec l'intime conviction que nous observions la véritable orthographe de ce nom, consacrée par les vieux titres et suivie par des érudits devant l'autorité desquels nous n'avions qu'à nous incliner. Nous nourrissons donc l'espoir que nous serons approuvé et que notre exemple sera suivi. (Voir dom Coll, de Fortia, d'Hozier, de Bettancourt, Lainé, Bouillet, ainsi que les catalogues du chapitre de Brioude et de l'ordre de Malte.)
5° Estaqueitles, on Estigueilles, village situé au-dessus de la route impériale et au nord du chef-lieu.
6° Fanostre, village au fond d'un petit vallon bien abrité, vers les limites de la commune de Madic; il est renommé par ses excellents fruits. Gaillarde de Fleurac, autorisée par Hugues Seguin, alias de Penacort, son mari, vendit, en 1334, les rentes de Fanostre à Nicolas de Montclar, qui en dota la chapelle de St-Nicolas par lui fondée dans l'église d'Anglards en 1542; mais Marie de Montclar, sa fille et héritière, céda ces mêmes rentes avec d'autres, en 1374, à Bernard de Montclar, son cousin, seigneur de Montbrun, à charge par celui-ci et ses successeurs de servir les rentes constituées au profit de la susdite chapelle de St-Nicolas. La' maison de Montclar a joui des rentes de Fanostre jusqu'à la révolution de 1789. (Titres originaux.)
7° Fayet (le), village sur la rive droite de la Sumène, à l'ouest et à peu de distance du bourg d'Ydes.
8° Fleurac ou Ftorac, village aussi sur la rive droite de la Sumène, vis-à-vis le château de Layre, commune de Saignes, rive opposée. Ce lieu est mentionné dans la prétendue charte de Clovis, comme étant occupé par deux serfs nommés Ausegise et Richet, qui donnaient deux mesures de blé et quinze deniers. Il y eut plus tard un fief avec un château qui n'existe plus depuis longtemps. Ce château relevait de la comptoirie de Saignes et avait donné son nom à une famille noble, connue depuis Hugues de Fleurac, damoiseau, vivant en 1296. Roger de Fleurac, damoiseau, transigea, en 1317, avec Gaillarde de Fleurac, sa sœur , au sujet de la succession d'Escot de Fleurac , leur père. Cette sœur, qui était déjà fiancée à Hugues Seguin de Penacort, reçut en partage les rentes du village de Fanostre , Beilh et autres, qu'elle vendit à Nicolas de Montclar en 1334. Bertrand de Fleurac, seigneur du lieu, qui vivait en 1375 et 1394, fut père de Louis de Fleurac, seigneur de Fleurac, de Margeride, de Neuvialle et de St-Etienne, qui nous paraît avoir été un mauvais ménager. Il aliéna, en 1439, ce qu'il possédait à Margeride, en Limousin, à Pierre de Beaufort, seigneur du lieu; céda St-Etienne et Neuvialle à Louis de Dienne, en 1440, et, suivant M. de Ribier, vendit la seigneurie de Fleurac à Jacques de La Queuille chambellan du duc de Bourbon, en 1449. Louis de Fleurac portait : de gueules, semé de fleurs de lys d'or, ce qui a fait supposer qu'il descendait des comptours de Saignes, issus eux-mêmes des comptours d'Apchon, et qu'il tut père d'une fille nommée Isabeau, femme de Guillaume de La Queuille. Il est vrai que l'historien Audigier a prétendu que cette Isabeau était fille de Louis, comptour d'Apchon ; mais c'est là évidemment une erreur, puisqu'il est prouvé qu'Isabeau d'Apchon épousa Beraud Dauphin, seigneur de St-Ilpize. ( Voir Baluze, t. 1, p. 227; t. II, p. 451. — Nobiliaire d'Auvergne. t. I, p. 46; t. III, p. 66; t.V, p. 211.)
Ce qu'il y a de certain, c'est qu'à partir de 1449, la maison da La Queuille posséda la seigneurie de Fleurac qu'elle vendit, en 1710, au marquis de Cbabannes. Elle fut acquise de ce dernier, en 1777, par Jean-François de Chalus du Châtelet, qui, à son tour, la céda au marquis de Fontanges du Chambon.
Les seigneurs de la Queuille, qui avaient de plus grandes terres en Basse-Auvergne, et qui résidaient dans leur magnifique manoir de Chateaugai, prés de Riom, ne firent que de très-rares et courtes apparitions au château de Fleurac, qu'ils laissèrent tomber en ruines. L'un d'eux a cependant attaché une certaine célébrité au nom de Fleurac ou Horac qu'il avait adopté. Jean de La Queuille, dit de Florac, se signala en effet par de nombreux exploits pendant les guerres religieuses du XVI° siècle; il reçut le cordon de l'ordre-de de St-Michel en 1577, fut fait lieutenant-général en Auvergne en 1580, et sénéchal de Clermont en 1589. Il combattit vaillamment l'année suivante à la bataille d'Issoire, gagnée par les royalistes contre les ligueurs qui y furent entièrement défaits.
9° Garde (la), village sur une élévation, au nord du chef-lieu. On y remarque une énorme pierre appelée Pierre-de-la-Justice, que l'on suppose avoir été un autel druidique, « Je conseille, dit l'auteur de l’ Ancienne Auvergne, je conseille au voyageur curieux d'aller au village de la Garde voir une pierre isolée, dite Pierre-de-la-Justice, et d'écouter, s'il n'est pas pressé, les longues histoires qu'on lui contera sur ce monument. » (T. III, p. 238.)
10° Gorce (la), domaine situé sur le penchant de la côte, au sud-ouest du chef-lieu. C'était anciennement un petit fief appartenant à la famille du Chapitre, alias du Châtelet, et aujourd'hui à M. de La Vaissière.
11° Hôpital (L’), village à l'ouest du chef-lieu, sur la route impériale n" 122 déjà citée. On croit qu'il a existé là une léproserie qui devint par la suite une annexe de la commanderie d'Ydes.
12° Jarrige (la), hameau sur le chemin d'Ydes à Sauvat.
15° Jouannes, hameau vers les limites de la commune de Madic et non loin du village de Fanostre.
14° Largnac, anciennement Larnhac, sur la route impériale, à l'ouest du chef-lieu. S'il faut en croire la charte de Clovis, il y avait dans ce lieu, au commencement du V° siècle, trois métairies tenues par les serfs Léothaire, Angelhand et Alhand, qui donnaient deux mesures de froment; d'autres localités du voisinage, que la charte ne nomme pas, payaient le même cens. Le Puy-Gary, situe au milieu du village, rappelle le nom d'un guerrier de naissance obscure, qui, suivant une tradition populaire, se serait illustré dans les guerres des X° et XI° siècles, et aurait obtenu en récompense la ceinture de chevalier avec la seigneurie de Largnac. Ceci nous paraît problématique; en tous cas, si le lieu de Largnac avait alors la physionomie que nous lui connaissons, la seigneurie donnée au chevalier Gary n'était pas importante. Nous devons dire cependant que ce qui justifierait, en partie du moins, la tradition dont il s'agit, c'est l'existence bien constatée de Pierre Gary, de la paroisse d'Ydes, mari de Catherine Salzeret, fille de feu Hugues Thomas, alias Salzeret, qui, avec l'autorisation de son dit mari, reconnut, le mardi après la fête de St-Simon et de St-Jude, 1426, tenir de François de Noailles, seigneur de Montclar et de Chambres, l'affar de la Teula-de-la-Garaindie, situé à Berc, paroisse d'Anglards, et confrontant avec les affars de Géraud de La Roche, époux de Catherine de Sartiges; ledit acte passé à Mauriac devant Guillaume Laboyrie, notaire. (Titre original en nos mains.) Il y a lieu toutefois de faire remarquer que ni le nom de Pierre Gary, ni celui de Catherine Salzeret, sa femme, ne sont précédés ni suivis de qualifications nobiliaires.
15° Layterie (la), domaine sur la route impériale. Il y avait jadis en ce lieu un vaste étang sur les bords duquel on trouvait des tortues d'eau douce, qui vivent alternativement dans les étangs et à terre. Cet étang, depuis longtemps desséché, forme aujourd'hui une fort belle prairie.
16° Montassou, village près de celui de la Garde.
17° Montfouilhoux, à l'est et près du bourg; on y a découvert des restes de constructions romaines; une lionne-fontaine lançant l'eau parla gueule, des médailles des empereurs et les vestiges d'une habitation dont les murs intérieurs étaient décorés de peintures à fresque, à couleurs très-vives. Il y a dans le même lieu une source d'eau minérale découverte par M. de Ribier du Châtelet; il en a été parlé au t. I, p. 449 du présent Dictionnaire.
18° Montoussou. village au nord de la forêt de Fousty. .
19° Pont-de-Vic. hameau et moulin, avec un pont sur la Sumène et chemin allant de Saignes à Bort.
20° Rial (le), hameau et jadis tenure noble appartenant aux seigneurs du Châtelet.
21° Rejal, hameau au nord du chef-lieu.
22° Trancis, village près de celui de Fleurac, rive droite de la Sumène.
23° Vic, ancien domaine situé à la tête d'une suite de prairies qui couvrent cette partie du vallon ; il appartint longtemps aux seigneurs de Fleurac, puis à la maison de Chabannes. Il existe à Vic de nombreux restes d'antiquités, tels que médailles et poteries romaines; fondations d'édifices, et des débris qui semblent attester l'existence en ce lieu d'un ancien cimetière.
24 Viole (moulin de), hameau sur la Sumène, en aval du chef-lieu et dans la partie la plus resserrée de la vallée.
On peut encore signaler à l'extrémité ouest de la commune d'Ydes, sur la droite de la route de Bort à Mauriac, un dyke basaltique, pendant de celui de Charlus qui est un peu plus loin. Ce dyke, très-élevé et très-aigu, est presque totalement couvert de bois, essence de chêne, qu'on nomme la Foret de Fousty. Le basalte de cette montagne, dit M. Bouillet dans sa Description de là Haute Auvergne, est très-pyroxénique; il contient du périnot et du grenat. On trouve encore sur le flanc de cette montagne du quartz résinite en assez beaux échantillons. Il existe dans la forêt de Fousty, notamment à la cime du cône, des restes de constructions que les uns croient avoir été la chapelle d'un ermitage, et où d'autres veulent voir les vestiges d'un fort rival de celui de Charlus, et qui aurait succombé dans une lutte féodale entre les deux barons. Nous ne connaissons rien d'écrit qui vienne à l'appui de cette tradition ; des fouilles dirigées avec intelligence pourraient seules donner le mot de cette énigme, du moins en ce qui concerne l'existence d'un fort.
DE SARTIGES-D'ANGLES.