Voir toutes les pages du dictionnaire statistique du Cantal
La commune de St Urcize aujourd'hui
Ces pages ayant été numérisées nous ne pouvons garantir une fidélité exacte à 100% du texte malgré le soin apporté à sa correction.
Urcize (st). — La commune de Saint-Urcize, dont le nom dériverait par corruption de celui de Sainte-Ursule , fait partie du canton de Chaudesaigues et de l'arrondissement de St-Flour. Elle est bornée au nord par celles de St-Remy et de Jabrun; au sud, par les départements de la Lozère et de l'Aveyron; à l'est, par le ruisseau de l'Hère et la rivière du Bex ou Bès , qui la séparent de la Lozère, et à l'ouest, par la commune de La Trinitat et le ruisseau de Chavestras, qui la limitent avec le département de l'Aveyron.
Elle est arrosée par la rivière du Bex , les ruisseaux de Chavestras , des Gresettes , des Tailladis , de Rioumon (celui-ci la traversant de l'ouest à l'est), de l'Hère, de Lavadon, de Lacapon, etc.
Son étendue territoriale comprend 5,450 hectares, savoir: 600 h. en terres labourables, dont une partie assez bonne, mais froide et par conséquent d'un très minime produit; 5,900 h. en prés et pacages à vacherie, peu estimés pour les bêtes à cornes, mais nourrissant un grand nombre de moutons; 400 h. en bois taillis, essence de hêtre , et 500 h. en bruyères. La base du sol est granitique et schisteuse. La température est froide, à cause du voisinage des montagnes d'Aubrac et de Laguiolle.
La population de la commune atteint le chiffre de 1,466 habitants, disséminés dans une ville, 13 villages et 40 hameaux.
St-Urcize, chef-lieu, à 1 myr. 9 kil. de Cbaudesaigues et à 5 myr. de St-Flour, est un gros bourg ou plutôt une petite ville, située presque à la limite du département. Elle touche celui de la Lozère, dont elle n'est séparée à l'est que par le ruisseau de l'Hère, qui la traverse de l'ouest à l'est et fait tourner vingt moulins. Ce ruisseau, d'une grande ressource pour les habitants, est formé par trois sources qui naissent au pied des montagnes, â peu de distance de la ville, et fournissent toujours à peu près le même volume d'eau; il a été dirigé vers le chef-lieu par des travaux de main d'homme.
St-Urcize compte près de 500 feux et environ 1,200 habitants. Il y a quelque activité commerciale , moins cependant qu'autrefois. On y fabriquait une quantité considérable de cadis et de serges; mais cette industrie a été abandonnée par suite des bas prix auxquels sont tombées ces étoffes.
Les foires de St-Urcize se tiennent les 25 avril, 20 juin, 11 septembre, 13 octobre et le mardi de la Septuagésime. Il y a aussi un marché le vendredi de chaque semaine.
La position de la commune est telle, qu'elle donne aux malfaiteurs des moyens de se soustraire aux recherches de la justice. Située au point de réunion des trois départements du Cantal, de la Lozère et de l'Aveyron , elle leur offre un lieu de refuge facile. Aussi , l'Administration y a-t-elle établi une brigade de gendarmerie qui correspond avec celles de Chaudesaigues et des départements voisins.
L'église de St-Urcize est sous l'invocation de saint Michel et de saint Pierre. Elle a appartenu, suivant la tradition, à un couvent d'ursulines. Un mur d'enceinte aurait renfermé l'église, le couvent, le château et le fort qui en dépendait; on en trouve encore quelques vestiges bâtis à chaux et à sable. L'église, dont la forme imite A peu près une (leur de lys, devait être à trois nefs; il n'en reste plus que le chœur, son abside et cinq chapelles latérales assez bien conservées et décorées. On remarque au milieu de la nef un arceau très-hardi, sur lequel porte la toiture de cette partie de l'édifice. Le chœur est formé par deux piliers très-élevés et huit colonnes rondes qui en font le tour et en supportent la coupole , dont les chapiteaux sont ornés de figures et de feuillages. Il y a une chapelle à droite et à gauche du maître-autel, et une troisième derrière le chœur. On voit à l'entrée de ces chapelles deux colonnes rondes qui en soutiennent la voûte, et sont surmontées de chapiteaux sculptés et ornés de griffons ailés et de feuillages. Ces trois chapelles à coupole et à forme ronde produisent à l'extérieur un effet pittoresque et gracieux à la fois.
Les colonnes portent tout autour du chœur, sur une base continue qui sert de siége. Les fenêtres sont ornées à l'extérieur de colonnettes aux chapiteaux à feuillages, griffons et autres figures. On remarque au cintre des fenêtres une mosaïque grossière de noir et de rouge, qui pourrait bien se rapporter à une époque très-reculée. La chapelle du seigneur du lieu était remarquable par sa simplicité et par les armoiries qui sont à la clef de la voûte. On voit dans l'église une statue de sainte Catherine en bois doré, d'environ un mètre de hauteur et parfaitement travaillée. Le clocher est très-élevé et à peigne. Il y a encore à Saint-Urcize une chapelle sous l'invocation de saint Jean, appartenant à une confrérie de pénitents blancs.
Raymond était prieur de St-Urcize en 1268; Maurice Hostelier l'était en 1339, ainsi que de Champagnac , près de Brioude ; N. Rastoul en était curé en 1682; N. Anjable de Brugiers, en 1726; N. Delhès, en 1789; il a été une des victimes de la première révolution. Le prieuré dépendait de la Chaise- Dieu et lui payait une redevance.
St-Urcize possède un hospice, fondé il y a quelques années par l'abbé Ipcher, vénérable ecclésiastique d'une famille ancienne et recommandable de cette commune. Il est destiné aux vieillards infirmes , et son fondateur lui a assuré des ressources suffisantes pour en recevoir au moins huit habituellement.
Il y a un beau presbytère, très-agréablement situé et dû à la générosité de M. Barlier, ancien desservant de cette paroisse.
Sur un rocher très-élevé que surmontent encore les ruines d'un ancien fort, on remarque un frêne assez vivace dont la plantation remonte à l'année 1792: c'est l'arbre de la liberté de la première révolution.
St-Urcize , entouré de plantations diverses et bâti en amphithéâtre à l'aspect du levant, offre, lorsqu'on y arrive du côté de la Lozère, une perspective agréable. On voit dans ses environs deux belles cascades.
Cette vaste et populeuse commune est privée de tous moyens de communication. Il est à désirer qu'on s'occupe au plus tôt du tracé et de l'ouverture du chemin de grande communication, n° 13, qui doit relier le canton de Chaudesaigues avec celui de Nasbinals (Lozère), et lui ouvrir une voie directe vers Marvcjols; 'il est surtout à désirer que cette route soit établie dans le vallon, cm suivant le cours des rivières de l'Hère et du Bex, où elle se développera admirablement et offrira une viabilité toujours sûre et praticable.
La seigneurie de Saint-treize a appartenu d'abord à une famille de ce nom. Robert de St-Urcize vivait en 1060; il donna au monastère de St-Flour l'église de Saint-Julien de Chaudesaigues , et autres propriétés et villages dans la paroisse d'Anterrieux.
Saint-Urcize passa vers le XIV° siècle à la célèbre famille de Canilhac, originaire de la Roche, paroisse de Saint-Remy. (Voy. pour la famille de Canilhac le Nobiliaire d'Auvergne.)
La baronnie de St-Urcize, avec ses dépendances, devint ensuite la propriété de Philippe de Beaufort. Après sa mort, en 1727, cette baronnie fut mise en vente par la famille de Beaufort-Montboissier, qui avait succédé à celle de Canilhac et en avait pris le nom. Elle fut adjugée pour 75,000 liv. à Alexis Rogery , avocat au parlement de Paris. Il prit possession, suivant l'usage, soit des droits à l'église, soit de ceux de seigneur à la place où existaient jadis la tour et château de St-Urcize.
La famille Podevigne de Grandval a possédé, dans les derniers temps, le château de St-Urcize. Il reste encore des ruines considérables de ce château, dont l'emplacement est en partie occupé par des maisons.
Saint-Urcize avait autrefois son petit bailliage qui ne relevait que de Riom. Il a été souvent habité par des gentilshommes et d'anciennes familles bourgeoises qui y avaient des maisons avec tour et escalier à vis. Les villages et hameaux de cette commune sont:
1° Beauregard, village.
2° Berthol, village sur le ruisseau du Rioumon, à l'ouest de la ville.
3° Biaise, hameau.
4° Borie-Grande, hameau.
5° Borie-Petite, hameau.
6° Combal, hameau.
7" Bouchalel (le), hameau.
8° Boule, moulin.
9° Bouteille, hameau.
10° Bouxols, village sur la montagne, au nord du chef-lieu.
11° Buges (les), village.
12° Carteyret, hameau.
13° Cayrelle (la), hameau.
14° Chaumenchat, village à mi-coteau, vers La Trinitat.
15° Chantai, hameau.
16° Chazelles, hameau.
17° Cher (le), hameau.
18° Claux (le), hameau.
19° Combalinoux. hameau.
20° Couchard, hameau.
21° Delfau, hameau.
22° Des fonds, hameau.
23° Escure [l’), hameau.
24" Faubase, hameau.'
25° Gresedes, village et moulin sur le ruisseau de ce nom.
26° Jeonsenet, hameau.
27° Lagulio, hameau.
28° Louis, hameau.
29° Martinou, hameau.
30° Montetmas, village dans la plaine, près de Bouxols.
31° Mont fermier, village agréablement situé dans le vallon arrosé par l'Hère.
32° More, hameau.
33° Mothe (la), hameau.
54° Penavère, village dans la plaine et sur le ruisseau de Rioumon.
33° Perier, hameau.
56° Pichonne (la), hameau.
37° Pounouval, hameau.
38° Raboulet, hameau.
39° Raschet, hameau.
40° Répon , village presque à la limite , au nord du chef-lieu et presque à la jonction de l'Hère et du Bex.
41° Résalier, hameau.
42° Rignac, hameau.
43° Saint-Rau, hameau. *
44° Soucharade, village.
45° Theron (le), hameau.
46° Tourseiller, hameau.
47° Tronc (le), hameau.
48° Ventqjoux. village au nord de Répon, sur la limite, à la jonction des deux ruisseaux de Rioumon et du Bex.
49° Venzac, hameau.
50° Verdier (le), hameau.
51° Villevieille (la), village dans la montagne, vers La Trinitat.
« Saint-Urcize, dit Audigier. près de la Roche-Canilhac, est du ressort et de la sénéchaussée de Riom. II est passé de la maison de St-Urcize dans celles de Canilhac, de Roger-Beaufort et de Beaufort-Montboissier, avec la Trinité de St-Remy, dont les églises sont autant de prieurés Celle de St-Urcize est une hôtellerie de la Chaise-Dieu ; celle de la Trinité est à la nomination du prévôt de Montsalvy, et relie de St-Remy est au chapitre de St-Flour. »