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  La commune de Trizac aujourd'hui

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Trizac.

— La commune de Trizac fait partie do l'arrondissement de Mauriac et du canton de Riom-ès-Montagnes. Sa direction est du nord-ouest au sud-est. Elle est bornée au nord par les communes de Menet et de Chastel-Marlhac; à l'est, par celles de Menet et de Colandre; au sud, par celle de St-Vincent, et à l'ouest, par celle de Moussages. Elle est arrosée par la Sumène et par de nombreux ruisseaux.

Le sol de cette commune est de nature volcanique. Il est très-fertile et produit une race de bêtes à cornes qui rivalise en beauté avec celle de Salers, et des fromages qui sont de première qualité.

La surface de son territoire est d'environ 4,500 hectares, dont 4,411 h. 13a. 10 c. de propriétés imposables, qui se subdivisent ainsi qu'il suit ; terres, l,140h «37 a. 18 c. r prés, 858 h. 51 a. 13 c. ; pacages, 1,989 h. 89 a. 02 c. ; bois, 392 h. 44 a 66 c. ; jardins, 17 h. 87 a. 86 c. ; bruyères, 19 h. 40 a. 90 c. ; superficies bâties, 12 h. 32 a. 11 c.

Elle compte une population de 1,773 habitants, répartis dans 1 bourg, 15 villages, 10 hameaux et 522 maisons.

La ligne de grande communication, n° 7. de Condat aux rives de la Pordogue, traverse la commune, ainsi que le chemin de moyenne vicinalité de Trizac à Bort, par Saignes.

Trizac, son chef-lieu, distant de Mauriac de 20 kilomètres et de 12 de Riom, est un gros bourg situé au milieu de pacages à vacherie et à la source du ruisseau de Civières. Il est généralement bien construit, et on y remarque une belle habitation moderne, propriété de la famille de Thuret; un vaste édifice, succursale de la maison religieuse de St-Joseph ou du Bon-Pasteur; enfin, une fontaine fort ancienne qui en décore la place principale. Ce bourg, peuplé aujourd'hui de plus de 700 habitants, a été, sans doute, plus considérable autrefois, car la charte attribuée Clovis lui donne trois églises : « A Trizac, sont trois églises, dédiées, l'une à sainte Marie ; l'autre à saint Jean-Baptiste, et la troisième à saint Bauzire. » De ces trois églises il ne reste plus que la dernière, qui est de style roman et dans un parfait état de conservation; elle est maintenant sous l'invocation de N.-D.-d'Août.

On voit à une petite distance de ce bourg, et sur la hauteur, une source intermittente, connue sous le nom de Font-Bourdoire, qui est d'une grande célébrité dans le pays. Son intermittence n'a rien de régulier, et ses eaux disparaissent pendant un temps plus ou moins considérable, pour reparaître ensuite après de longues pluies. Leur réapparition est considérée comme un présage de disette, et cette croyance, résultat d'observations dont on ne saurait contester l'exactitude, est évidemment fondée sur le fait que les années trop pluvieuses ne sont jamais des années d'abondance.

Trizac possède cinq foires fixes qui se tiennent les 21 avril, 19 mai, 30 juin, 18 septembre et 2 novembre, et une foire mobile, qui a lieu à la mi-carême. On lait à ces foires un grand commerce de bestiaux et surtout de mânes ou vaches ni pleines, ni suivies, qu'on vient y acheter pour peupler les montagnes du Mont-Dor et du Cézalier, employées à l'engraissement.

Il ne parait pas que Trizac, qui était une baronnie, ait eu des seigneurs de son nom, et il a toujours été rattaché à la seigneurie de Cheyrouse.

Les villages et hameaux de cette commune sont les suivants:

Besseyre (la), hameau, jadis village, sur le ruisseau d'Anginalhac.

Bessonies (les), village sur le chemin de Moussages.

Chamblat, village sur la montagne et très-froid.

Chassagne (la), village sur la hauteur et le chemin de Moussages.

Charnel, village. On croit qu'il est le val mentionné dans la charte attribuée à Clovis. .

Chavaroche, village et ancien château au sud du bourg, sur le ruisseau de Civières. Il a donné son nom à une famille qui en avait la seigneurie et qui n'est pas sans illustration. Jean Monteil de Chavaroche, son auteur, fut anobli, en récompense de ses services militaires par lettres-patentes du 7 septembre 1643, enregistrées à la cour des aides le 17 juin 1644, et confirmées en 1666; ses quatre fils se distinguèrent dans la même carrière : deux moururent sur le champ de bataille, et deux y perdirent leur liberté; l'aîné d'entre eux, enfin, Antoine de Chavaroche, qui avait épousé Marguerite de Dienne, fut père de deux fils, dont le premier fit partie, en 1689, des cent chevau-légers de la garde du roi, et le second fut lieutenant-colonel au régiment de Noailles.

Cheyrouse, village situé près d'un magnifique étang. Ce village est dominé par les ruines d'un château qui a été le chef-lieu d'un fief important relevant de la seigneurie de La Tour. Cheyrouse appartint d'abord aux compteurs de Saignes, il devint plus tard la propriété des familles de Peyre, de Chalvet et de Chabannes. Une Françoise de Chalvet le porta en dot à Jacques de La Faye-d'Espeisses, avocat-général, puis président à mortier, enfin premier président au parlement de Paris. Après Jacques, son fils, Charles, conseiller d'Etat et intendant des finances, et son petit-fils, Henri, premier conseiller au conseil du duc d'Orléans, le possédèrent successivement ; puis il passa dans la maison de Chabannes.

Coste (la), village qui domine un vallon profond. Il appartenait autrefois à la famille de Douhet.

Fayet (le), village situé sur les bords du ruisseau de Marlhou, près de Cheyrouse. Il y avait un château dont on voit quelques vestiges sur un monticule voisin du village. En 1269, Brun de Claviers fit hommage à l'évêque de Clermont de son repaire ou forteresse du Fayet, de l'affar de Marlhiou, du Puech-Redon (Suc-de-Rond), etc. Le fief du Fayet fut vendu, en 1509, à Guillaume, comptour d'Apchon.

10° Font-Rouge, hameau près du Fayet, dans la montagne, sur le ruisseau de Lafon; c'était un village auXVI° siècle.

11° Lasdoux, hameau.

12° Lasprades, hameau.

13° Laurichesse, village entre la Coste et la Chassagne. On voit près de Laurichesse les ruines d'un château qui a été le chef-lieu d'un ancien fief relevant de la comptoirie de Saignes, et qui a appartenu dans l'origine à une branche de la maison de Claviers, connu sons le nom de Claviers-de-Laurichesse. Ce fiel passa ensuite dans la famille de Ribier. François de Ribier le vendit, en 1743, à Léonard de Chazelles, et de la famille de Chazelles il est passé par mariage dans celle de La Vaissière de Lavergne. On lit dans un ancien titre, que les habitants du village de Laurichesse furent contraints de vendre des communaux pour faire face à la portion mise à leur charge des frais occasionnés par le camp placé devant le château de Miremont, et pour payer les gens d'armes de la compagnie du sieur de Sieughac qui, en 1575, tenaient le pays.

14° Levade (la), hameau.

15° Leybros, village.

16° Lieuchy, village. Ce village est fort ancien, et il en est fait mention dans la charte attribuée à Clovis. On y voit les ruines d'un château, chef-lieu d'un fief relevant de Saignes, qui, appartenait, en 1397, à Léonel du Chambon, seigneur d'Anteroche. Ce fief passa, au XV° siècle, dans la maison de Valens. Il y avait, en 1650, une belle chapelle près du château.

17° Manelaux, hameau dans la montagne.

18° Murgerie (la), hameau. Il était habité, au XVII° siècle, par un rameau de la famille de Chazelles. On trouve dans la montagne voisine des restes d'anciens édifices, des briques romaines et plusieurs tombelles, dont quelques-unes n'ont pas été fouillées.

19° Montagnoune (la), hameau.

20° Moulit (le), hameau près de Lieuchy, sur le ruisseau de Civières.

21° Sagne-Monteil, village. Sagne-Monteil, qui avait appartenu dans l'origine, d'abord à une famille Valarcher, puis à une famille Pallat, fut plus tard la propriété de la maison de Chabannes, qui le vendit à François Jarrige, seigneur de Navaste. Cette terre était tombée, en 1657, dans le domaine de la famille de Vigier, et passa ensuite successivement dans les maisons de Claviers, de Montclar et de Tournemire.

22° Taules (les), hameau.

23° Ternat, village. Ce village est fort ancien, et il en est fait mention dans la charte attribuée à Clovis: «  A Ternat est une métairie occupée par le serf Amahl; il donne une vache grasse, une mesure de froment et 13 deniers. » Il a été autrefois beaucoup plus considérable qu'il ne l'est aujourd'hui, et l'on assure même qu'il a possédé un monastère. On voit à une petite distance de Ternat les ruines d'une grosse tour carrée, semblable à celle de Marlat et sans doute de la même époque; Elle est connue sous le nom de Château de Pérols.

24° Vaissière (la), village. Ce village appartenait autrefois à la famille de Sagne-Monteil. François de Jarrige, seigneur de Sagne-Montel, le laissa en mourant à sa fille, qui en disposa a son tour en faveur de sa petite-fille, Marguerite d'Anjoly, qui l'apporta en dot à Christophe du Fayet, seigneur de Claviers. Cette terre passa ensuite, et par voie d'alliance, dans la maison de Montclar, et plus tard dans celle de Raffin de la Jourdanie. On voit à La Vaissière une jolie maison de campagne qui appartient à M. de La Vaissière de La Vergne, héritier par sa mère d'une partie des propriétés de la maison de Chazelles.

25° Vrauzan, village. Il est mentionné dans la charte attribuée à Clovis.

On rencontre, en outre, sur plusieurs points du territoire de cette commune de nombreux vestiges de villages qui ont cessé d'être habités depuis des époques fort reculées. Il est fait mention de quelques-uns, tels que Val, Las Taches, Las Clidelles dans les titres du XIV° siècle.

Les plus remarquables de ces ruines sont celles que renferme le bois de Marlhiou, qui est peu éloigné de Trizac, et donne son nom à un ruisseau du même nom dont la source est au Suc-Rond, ou plutôt Puech-Redon, comme on disait au XVII° siècle. Elles consistent en un nombre considérable de restes d'habitations grossièrement bâties en pierres brutes et sans ciment , et ceinturées par une sorte de fortification composée d'une muraille également bâtie sans ciment, et par une sorte de boulevard de terre amoncelée et battue. On leur donne Je nom de ville de Cotteughe.

L'Echo du Cantal a, dans son numéro du 16 juin 1838 , publié sur ces ruines, où la preuve d'incendie est encore apparente , une pièce de vers que nous reproduisons sous le titre de:

La Ville Perdue.

En vain je marche et cherche.... en vain de ce vallon
Mon regard interroge et sonde l'étendue:
De ces monts escarpés, monts effleurant la nue,
De ces bois assombris, de ces gorges sans fond,
Aucun bruit ne descend ni ne monte : l'ouïe
S'use et fatigue en vain. — Tout est morne, tout dort
D'un lourd sommeil de plomb.... de ton sommeil de mort,
O la pauvre ville enfouie!

De quel nom t'appeler, où retrouver les lieux,
Les champs où s'élevait ton enceinte fameuse?
Mère, dis-nous ton nom, ta vie aventureuse,
Dis-nous tes sorts divers, — honteux ou glorieux,
Que l'on les sache.... et toi, terre ingrate et damnée,
Auvergne, de Saturne exécrable portrait,
Nous te la demandons; marâtre, qu'as-tu fait
De Cotteughes. ta fille aînée?

Quoi! toute entière morte et morte en une nuit,

Mise à niveau de terre, effacée, enfouie,

Disparue, éclipsée, éteinte, évanouie

Avec ses dieux, son peuple, et sa gloire et son bruit!!!

Quoi! rien n'être resté! quoi, sous ces froides neiges

Pas une seule voix qui vibre en un gosier,

Qui déchire le sol et sorte pour crier:

Halte, passant! ci-git Cotteughes! ..

 

C'est donc là.. . ces débris, ces décombres épars.
Ces vestiges de murs, ces pierres mal taillées.
Sises confusément, mousseuses, éraillées,
Cela fut une ville !... hélas! de toutes parts
Le hêtre, l'alizier, le chêne druidique
Ont mêlé leurs racines à celles des palais
Et la ronce et le houx se rengorgent en paix
Autour du foyer domestique !...

O grandeurs! ô néant! quoi donc! avoir été
Ville .. presque royaume, avoir été de taille
Avec César, avoir gagné mainte bataille,
Et se voir aujourd'hui dans l'incapacité
De protéger ses morts, dont d'ignobles racines
Assiègent de partout les restes familiers ,
Et font, à chaque sève, éclater des milliers
Et de crânes et de poitrines !.. .

Allons ! assez dormir, la morte !.. . lève-toi!
Rajuste de ton mieux ton manteau de poussière,
Et, soulevant du front le couvercle de pierre
Qui pesa si longtemps sur tes os.. . montre-moi,
Montre dans tout l'orgueil de sa jeunesse altière
Cotteughes, dur berceau de nos rudes aïeux,
Cotteughes, nid d'aiglons, libre et prompte comme eux
Comme eux, ne respirant que guerre.

Certes! il ferait beau sentir profondément
La terre tressaillir, pouvoir nombrer, comprendre
Les efforts surhumains, que nul mot ne peut rendre,
De ses flancs en travail du long enfantement
D'une ville !:— Il ferait beau voir, même en idée,
Ces tètes de guerriers, ces faites de maisons „
Sourdre insensiblement ou s'élancer par bonds
Ainsi que l'herbe après l'ondée.

Ah! quand la verrons-nous, la vierge du Cantal,
Assise blanche et neuve au flanc des deux collines, „
Dormir encore au bruit des ondes argentines
Où ses pieds argileux baignent dans le cristal ?. . .


Quand la reverrons-nous menaçante, enhardie,
Du feu dans la prunelle et la crinière au vent
Se ruer et bondir sur l'ennemi tremblant
Plus rapide que l'incendie?...

La voila ! la voilà! — Désertant le tombeau.
Tout renait et grandit. . . Salut, noble patrie,
O reine île l'Auvergne, ô sœur de Gergovie,
Salut !.. . Que ton réveil est glorieux et beau !. . .


Que d'éclat! quelle foule !... à qui ce long portique.
Et cette colonnade et ces dômes pompeux ?. . .
A qui tous ces palais et ce temple. . . à quels dieux !.. .
Fus-tu chrétienne ou druidique?

Quelle divinité vont y loger tes lois?...
Adoras-tu la crèche et Jésus et les Anges,
Et des élus chrétiens les dévotes phalanges ,
Te signais-tu le front à l'aspect d'une croix?...
Te fallait-il, au lieu de saints porteurs de cierges ,
Des dieux plus belliqueux , de ces dieux de granit,
Gens au cœur sans pitié, qu'on n'implore et fléchit
Qu'à grand renfort de sang de vierges?...

Quels géants! voyez-les , transfuges de la mort,
Humer , à pleins poumons , l'air frais de la montagne.
Quelle fête! l'époux retrouve sa compagne ,
La mère baise au front le jeune enfant qui dort,
Et les vierges , au sein qu'un doux émoi soulève ,
Rient d'aise de se voir si belles au réveil,
Et s'étonnent tout bas d'un aussi long sommeil
Ecoulé sans amoureux rêve.

Où va ce peuple en arme , où courent ces guerriers ?...
Quest-ce donc? l'ennemi, par nombreuses cohortes ,
De nos murs en danger menace-t-il les portes?...
Combien sont-ils? — Marchons... demain des prisonniers
.Nous apprendront sa force, et son nom et sa taille...
Aux armes les vaillants !... les enfants des- héros,
Aux armes , aux remparts!... c'est l'heure de l'assaut,
C'est le signal de la bataille.

O rage! l'étranger est vainqueur... nos soldats ,
Comme lions blessés, donnaient dans la mêlée;
Chaque fois qu'ils frappaient, sanglante , échevelée,
Sous la hache roulait une tête en éclats.
Vains efforts, ils sont morts! — Et la flamme cruelle
Et le fer maintenant dans la ville sont rois.
Fuyons . dérobons-nous aux implacables lois
Du sort appesanti sur elle.

La nuit vient , hâtons-nous. — Chose horrible à songer:
Ou dit que de ces murs l'incendie , hydre immense ,
Sous un ciel tout en feu, chaque nuit recommence:
Que l'on voit dans les airs des ombres voltiger ,
Et qu'on entend au loin , à ces heures funèbres .
Eclater des soupirs , des rales, des sanglots ,
Et retentir le glas de cloches sans pivots ,
Sonnant seules dans les ténèbres!

Gabriel. MARLIIOU

 

Il semble d'abord que le souvenir de cette bizarre cité se soit conservé, car on trouve qu'au XV° siècle un Géraud du Fayet prenait le titre de seigneur de Cotteughe, et qu'il est fait mention de l’affar de Cotteughe dans des titres du XVIII° Mais un examen attentif des lieux donne bientôt la conviction qu'elle remonte à la plus haute antiquité et qu'il n'en restait, au XV° et au XVII° siècles, comme de nos jours, que le nom.

Toutefois, si l'histoire est muette en ce qui la concerne, il en est autrement de la tradition, qui la supplée amplement par ses merveilles et ses mystères. Suivant elle, Cotteughe fut autrefois habité par les fées. Obligées de l'abandonner sans qu'on puisse bien savoir pourquoi, elles y ont laissé des trésors immenses qu'elles viennent souvent rechercher au milieu de ses débris, et on en donne pour preuve la rencontre que fit, il y a quelques années, un montagnard. Egaré dans la forêt, il se trouva tout-à-coup en face d'une petite vieille toute décrépite, qui traînait a grand-peine une énorme marmite de bronze sans doute remplie d'or, et qui disparut dès qu'elle l'aperçut. On sait même où gisent ces trésors, et les conditions auxquelles il serait possible de les trouver. Dans la forêt est une vaste dalle portant un anneau de bronze; cette dalle recouvre l'entrée du souterrain où ils sont enfouis; mais elle est cachée avec soin sous des pierres et des buissons, et il n'est donné de la découvrir que le Jeudi-Saint ou le dimanche de Pâques, pendant la célébration de l'office. Ces renseignements n'ont pas suffi jusqu'ici, et la précieuse dalle est encore à trouver.

Les ruines du village de Freydefond, qu'on voit dans la montagne de ce nom, sont également fort considérables, et remontent aussi à une époque très-reculée.

 

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