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Thiézac.

— Cette commune fait partie du canton de Vic et de l'arrondissement d'Aurillac. Elle est bornée au nord par les communes de Mandailles et de Saint-Jacques-des-BIats; au sud, par celle de Vic ; à l'est, par Saint-Clément, et à l'ouest, par Saint-Cirgues-de-Jordanne et Mandailles.

Sa superficie est de 4,000 hectares, dont 550 h. en terres cultivées; 2,750 h, en prés et pacages à vacheries estimées; 150 h. en bois, et 550h. en terres vaines et rochers.

Elle est arrosée par la rivière de Cère, les ruisseaux de Vaurs, de Niervèze, de Salilhes , de les Moneyries , de Clout, d'Oubezy , d'Ingremont et une infinité d'autres.

La population est de 1,914 habitants, répartis dans 25 villages, 38 hameaux et 426 maisons.

Le chef-lieu, Thiézac, à 6 kil. de Vic et à 2 myr. 6 kil. d'Aurillae, est un bourg de près de 200 maisons et de 600 habitants, situé sur la pente ouest de la vallée de Cère, et traversé par la route d'Aurillac à Saint-Flour. On remarque sur cette route quelques constructions nouvelles, surtout dans la partie qui a souffert «l'un éboulement dont nous nous occuperons plus loin.

L'église de Thiézac, dédiée à saint Martin, quoique ancienne, est dans un bel état de conservation. Bien décorée à l'intérieur, elle y affecte même un véritable caractère d'élégance. On y remarque un bon tableau représentant le baptême de de saint Jean. Une rosace au-dessus de la porte, et d'autres vitraux dus à son ancien curé, M. Charbonnel, curé actuel de Murat, ornent aussi la nef- La croix du cimetière porte la date de 1584. Celle de la Mission fut plantée en 1833: elle est en fer, d'un beau travail, et supportée par un globe doré. Les fers de lance de la grille qui l'entoure sont également dorés. Elle a coûté 4,000 fr.

Thiézac est un ancien prieuré qui a appartenu longtemps au chapitre de la cathédrale de Clermont; il dépendait en 1315 de l'abbaye d'Aurillac, et le prieur présentait à la cure. Frère Hugues, prieur de Thiézac, fut en 1276 arbitre pour le seigneur de Merle, en Limousin. Jean de Ribier, provicaire de Saint-Géraud d'Aurillac, était prieur en 1486; Amaury Talon, en 1563 ; Pierre Talon, en 1580; N. Roux, recteur en 1589 ; Hugues Fesqual, en 1597; Pierre de Conquans, en 1606; Antoine de Conquans, en 1615; François de Naucase, en 1617; Guillaume Delmas , curé en 1627 ; Jean Armandies, en 1646; Guillaume Riffart, en 1674; Antoine de Conquans , en 1680; François Beaugeyre, en 1695; Gabriel de Sistrières , en 1699; André Armandies, en 1704; Gabriel de Sistrières , en 1737; N. de Béral, en 1742; Pierre de l’Olm, en 1750; N. Pagès des Huttes , en 1752; N. Loucoussoul, en 1776. Les derniers curés de Thiézac ont été MM. Maury, Charbonnel, et M. Lavergne, curé actuel.

Une communauté de prêtres a existé longtemps à Thiézac; ils se rendaient fort utiles en allant donner la messe dans les chapelles des montagnes, si nécessaires pendant l'hiver. Nous avons vu qu'ils étaient au nombre do 40, lors de la prestation de serment au roi devant Draguinet de Lastic, en 1470.

Ce fut à Thiézac que se réunirent les arbitres qui traitèrent de la soumission au roi du château de Carlat, occupé par Mme de Morèze en l'absence de son mari.

(Voir Carlat.)

La seigneurie de Thiézac a appartenu en partie au prieur; le roi s'en était, en 1640, réservé la haute justice. L'autre partie appartenait en 1435 à Pierre de La Vaissière , damoiseau , et à Guirard, son frère. Les seigneurs de Lollière étaient coseigneurs de Thiézac en 1525. Il existait dans Thiézac , sur la vieille place et près de l'ancien cimetière, une antique tour nommée Lollière, avec une maison très-élevée et parfaitement voûtée, qui avait probablement donné son nom à cette famille. Elle fut donnée, en 1555, à un sieur Bonnet Nautonier.

N. Julien de Bar avait, en 1525 , la juridiction de Lollière et du Theil. Cette dernière juridiction fut unie à celle de Thiézac. Julien acquit de Louise du Theil, veuve de N. Pierre de Curières , et de son fils , des droits qu'ils avaient sur la maison du Theil et la seigneurie de Thiézac. N'ayant laissé que deux filles, Marguerite porta en mariage la seigneurie de Thiézac à Michel de Rivo, lieutenant-général en 1584 à la cour d'appeaux, et conservateur du domaine du roi en 1600. Cette seigneurie resta dans la famille de Rivo jusque vers 1764. Marie-Madeleine de Rivo, héritière de sa famille, porta Thiézac-en mariage à Pierre-Paul d'Artis de Beaulieu, écuyer. Leur fils, Antoine-Joseph d'Artis , coseigneur de Thiézac, servait comme officier dans le régiment de Chartres. Geneviève du Saur avait épousé en 1773 Augustin Chapt de Rastignac, et résidait à Vigouroux; c'était la mère du général de Rastignac. Un de ses parents a été longtemps président du tribunal civil de Clermont. Il est décédé dans cette ville, regretté de tous; car il avait gagné l'estime universelle par son savoir, son impartialité et ses vertus. Antoine-Joseph d'Artis laissa une fille unique, dame de Thiézac, qui épousa Armand de Marescot. Leur fils devint sous le premier empire général en chef du génie; il fut mêlé à la disgrâce encourue par le général Dupont après la déplorable affaire de Baylen. La famille de Marescot ne possède plus rien en Auvergne. Antoine Sobrier de Laubret, conseiller à la cour des aides de Clermont, avait acquis en 1789, d'Armand de Marescot, la coseigneurie de Thiézac.

Thiézac souffrit en 1818 d'un éboulement. Une fontaine qui coulait au-dessus du village disparut. On y fit peu d'attention; mais il paraît qu'elle s'était infiltrée dans un banc de terre glaise interposé entre deux couches de rochers. Un jour, un mouvement se fit sentir dans la partie ouest du bourg : le rocher supérieur glissa, et entraîna avec lui les constructions et les terres; les fondements de plusieurs maisons furent ébranlés , les murs lézardés; on fut même obligé de reprendre certaines parties des fondements de l'église. La tradition a conservé le souvenir d'un événement semblable arrivé vers le XII° siècle. Il est à craindre qu'il se renouvelle encore.

Nous allons emprunter à l’Histoire des guerres religieuses en Arvergne, par M. Imberdis , le fait d'armes suivant du capitaine Merle , qui montre quelle était la haute intelligence militaire de ce chef redouté.

Dans le nombre des attaques journalières , dit cet historien, les catholiques éprouvèrent une perte sensible au combat qui se livra au milieu des montagnes de Vic. Un convoi considérable de munitions de guerre et de bouche se rendait dans ce chef-lieu de la justice du pays de Carladès; les huguenots voulaient en faire une place d'armes , à cause de sa situation avantageuse pour leurs projets futurs entre Murat et Aurillac. Les catholiques se mirent en mesure de l'enlever; ils envoyèrent une forte troupe bien montée, dans laquelle se distinguaient soixante gentilshommes de la contrée. C'était le seigneur de Brezons-Neyrobrousse qui en avait le commandement. Ces cavaliers prirent deux jours d'avance sur les religionnaires. Incertains du chemin précis indiqué au convoi, les uns se détachèrent vers le village d'Aix , les autres vers Trielle, d'autres se postèrent dam Thiézac; des éclaireurs battaient l'Estrade. Le capitaine redoutable avait pris les armes : Merle conduisait lui-même le convoi. Aussitôt que les éclaireurs eurent connaissance de la marche des religionnaires, ils avertirent la troupe catholique, qui se rassembla en avant et à l'est d'une gorge large, profonde, que les huguenots devaient traverser pour abréger la route. Un tiers des cavaliers de Neyrebrousse mit pied à terre et couronna les hauteurs de la gorge;, tous attendirent qu'une buccine donnât le signal de l'attaque.

Pendant ce temps, Merle avançait, non pas sans défiance, mais ignorant entièrement le coup de main monté par l'ennemi. Il entre dans la gorge en jetant autour de lui un regard rapide, et fait hâter le pas de l'escorte. Il va franchir ce passage dangereux , quand tout à coup des sons guerriers se font entendre au-dessus de sa tête, une décharge de mousqueterie les accompagne; l'avant-garde d'un escadron paraît à la sortie de la gorge. Merle ne peut pas reculer ; il n'y a pas non plus à hésiter sur le parti qu'il faut prendre , car ses gens sont sous un feu meurtrier. Il se décide, avec autant d'habilité que d'audace ; après avoir ordonné de couper les traits des mulets attelés aux caissons et de les lâcher à l'aventure , il enjoint à ses cavaliers d'aborder les catholiques , de ne viser qu'aux chevaux, de se faire jour, et de fuir à bride-abattue jusqu'à ce qu'il crie halte. Ces ordres sont admirablement exécutés : le convoi abandonné, la troupe huguenote charge , est deux fois repoussée , perd vingt hommes, et s'échappe enfin en toute vitesse, livrant le convoi. Des gentilshommes furent démontés sans recevoir aucun mal.

Merle avait vu au-delà d'un danger sauvé. Prévoyant que les catholiques, échauffés par le combat  se jetteraient sans réserve sur les vins et les liqueurs spiritueuses qui remplissaient une partie des caissons, il se laissa poursuivre pendant une courte traite, puis brusquement fit volte-face, remarquant avec un secret plaisir que l'ennemi était à peine en nombre pour soutenir un nouveau choc. Il ne commanda pas l'engagement, s'assura, à l'hésitation des catholiques, qu'ils avaient reconnu combien des leurs n'avaient point quitté la gorge , et repartit au galop sans avoir tiré un coup de pistolet. Son stratagème réussit à souhait. Neyrebrousse veut en vain continuer la poursuite des religionnaires; ses cavaliers , ne doutant pas que le convoi ne soit pillé sans eux, et n'ayant en avant que des périls à braver, sentant du butin en arrière , cédèrent à l'attrait du gain et reviennent sur leurs pas, entraînant leur chef et les gentilshommes. On pillait en effet dans la gorge. Les cavaliers démontés firent d'abord main basse; l'exemple fut suivi par ceux qui occupaient les hauteurs, qui arrivèrent promptement, et beaucoup de leurs camarades descendirent de cheval, afin de prendre part à ce qu'ils appelaient une bonne ripaille. Les provisions de bouche furent gaspillées, les tonneaux défoncés; l'ivresse ne tarda pas à entrer en jeu. C'était justement le compte de Merle. Après une demi-heure de halte, il rallie son monde: « En selle, amis! sabrons sur les soulards qui ont bu notre vin ; à eux la partie, à nous la revanche; en selle, en avant ! »

Les catholiques imprudents allaient payer cher leur funeste avantage. En un instant, les huguenots les ont rejoints; ils sont ivres et désarmés. Merle fond sur eux : ce fut une boucherie. Neyrebrousse forma bravement un carré des gentilshommes et soutint l'attaque; mais il fut tué par Merle lui-même, et la jeune noblesse hachée... Il y eut assez de prisonniers pour que Merle se consolât du pillage de son convoi, soit avec les rançons, soit avec les dépouilles opimes, fruits de sa victoire.

On remarque au-dessus du bourg , sur la pente de la montagne, une chapelle isolée, dédiée à N.-D.-de-Consolation. Ses fresques sont anciennes et dignes d'attention. Audigier parle de cette chapelle, et dit qu'il y avait une image miraculeuse de la Vierge.

Les villages et hameaux de la commune sont:

Agat (l'), hameau au nord du bourg.

Aisse ou Aix, village sur le chemin de Lascelle.

3" Anterrieux, hameau au confluent des deux ruisseaux de Niervoze et d'Ingremont.

Armandie (l’), village près de la route impériale, vers St-Jacques.

Aiprat, hameau où sont les ruines d'une chappelle.

Bartanière (la), hameau. On admire dans les environs la belle cascade de Belle-Combe, qui se précipite du haut d'un banc de rochers.

Bastide (la), hameau.

8° Borie (la), hameau.

Bos (le), village.

10° Bro-Basse (la). hameau sur la route. *
11° Bro-Haute (la), hameau.
12» Calmel (le), village.
13° Carrol, hameau.

14° Catteltinet, hameau connu en 1612, sur l'ancien chemin d'Aurillac à Murat. Il a dû y avoir anciennement un château dont le souvenir est perdu.

15° Caylarme, village sur la hauteur, entouré de ravins, et à gauche de la route de Vic à Thiézac.

16° Cazal, hameau.

17° Cère, village,

18° Chay-Bas (le), village sur la route , près de St-Jacques. Il appartenait, en 1324, à N. Guillaume de Viescamp, seigneur de Comblat. On y voyait un château appartenant à Christophe de Scorailles en 1730; il échut, en 1768, à N. Joseph de Scorailles, seigneur de Fontenilles.

19° Chourcy, hameau. Il y avait une chapelle en 1704.

20° Clout (le), village.

21° Combe, hameau.

22e Combret, hameau non habité.

23° Croizet, village.
24° Escazeaux (les), hameau.
25° Escure (l’), hameau.
26° Espinasse (l’), hameau.
27° Estrade (!'), hameau.

28° Faliloux, hameau sur la montagne, près d'Aisse. On a découvert une très-belle carrière de pierres de taille qui est activement exploitée.

29° Floury, village.

30° Fon-Cave (la), village.

31° Freissigne, hameau.

32° Gardette (la), village sur le ruisseau de ce nom, qui y forme une belle cascade.

33° Goutte (la), gros village près duquel est un rocher basaltique fort curieux par ses formes bizarres. Les environs de la Goutte ont été bouleversés par un éboulement qui paraît ancien et qui a couvert le sol de ses débris. En 1662, Hugues de Sistrières possédait à la Goutte un domaine nommé la Tour-dc-Serre. Il a dû exister là un château.

34° Grange Basse (la), hameau.

33° Guitard, hameau.

36° Hyvert (V), moulin.

37° Jarrige (la), hameau.

38° Joignal, hameau.

39° Issard,hameau.

40° Laubret, village.

41° Malbec, village auprès duquel tombe une cascade très pittoresque. On l'aperçoit de la route entre Thiézac et le Pas-de-Compain.

42° Malgrat, hameau.

43° Malvert, hameau.

44° Molinerie (la), gros village avec une chapelle fondée, en 1701, par Biaise Vaquier.

45° Monal (le), hameau. Le ruisseau qui coule dans les environs forme quatre belles cascades, dont celle de Bellecombe est la plus remarquable.

46° Montel, hameau vers l'ancienne route.

47° Moulède (la), hameau.

48° Muret, village à gauche de la route de Vic à Thiézac, avec les ruines d'un château fort bâti sur un rocher presque inaccessible. On y distingue encore l'emplacement d'une tour qui existait au XIII° siècle. Roget de Muret en était seigneur en 1290; Géraud de Teissières possédait des rentes dans les environs en 1404; N. Astorg de Montamat en était seigneur en 1463; il servait alors de prison pour les débiteurs. Un capitaine en avait la garde. En cas d'absence, un lieutenant le remplaçait; il s'y commit beaucoup d'abus.

Le château de Muret appartenait, au milieu du XVI° siècle, à la maison de Tournemire. Une légende se rattache à cette famille. Nous allons laisser parler M. Bouillet. « La vallée de la Cère, à partir de Thiézac, est embellie par de jolis châteaux ou maisons bourgeoises, ainsi que par des ruines d'anciens caste». Parmi ces derniers, entre Thiézac et Vic, on peut citer les restes de Muret, qui fut détruit en 1574. Ses ruines, ou plutôt le rocher sur lequel elles existent, sont une des curiosités du pays et un but de promenade pour la société de Vic. Sur ce rocher, composé de conglomérat, se fait remarquer un fort beau tilleul à forme arrondie. Assis sous son ombrage, on devise de l'aventure du pauvre Loup, qui a coûté la vie au dernier châtelain de Muret, de la noble et ancienne maison de Tournemire, Voici cette aventure : Un sergent appelé Loup étant allé signifier un mandement de justice à M. de Tournemire, ce dernier, peu affable, lui fit couper le poing sous ce prétexte que jamais loup n'était entré dans son château sans y laisser une patte. » Le châtelain en fut sévèrement puni; le roi, informé de cet acte de sauvagerie, ordonna au juge d'appeaux du Carladès de poursuivre » le coupable. Tournemire fut condamné à être décapité , et son château dut être rasé. En effet, le 27 août 1571, Jean Dumoulin, seigneur de Veyrac, lieutenant du capitaine Cabannes, reçut l'ordre de faire abattre le château de Muret. Il réunit pour cela un grand nombre de maçons et de paysans de Vic et de Thiézac; mais avant que l'œuvre de destruction fut commencée, Pierre des Blats et Jean Frayssi, consuls de Thiézac, demandèrent de nouveaux ordres qui furent donnés. Après la démolition du château, cette seigneurie fut réunie à la vicomté de Carlat.

Ont été capitaines de Muret : François Fournier, en 1561 ; Guy de Montjou, en 1567; N. de Chabannes, en 1571 ; Raymond Bom par, en 1575.

La route d'Aurillac à St-Flour a été corrigée au-dessous de Muret. Tracée eu corniche dans les rochers, franchissant le ruisseau de Fournols sur un pont trèsélevé, dominant de très-haut les riches paysages de la vallée de Cère, elle présente en ce point le caractère le plus intéressant.

49° Niervèze, village vers la montagne.

50° Pauze (la), hameau.

51° Pouget (le), hameau qui a appartenu à la famille de Morèze et lui a donné son nom.

52° Pradelle, hameau.

53° Recoules (la) ou la Roucolles, village sur la route impériale. Il y avait un château au XIV° siècle. En 1409, les habitants de la ville de Murat, sous les ordres de Chatard de Rochedragon, bailli des montagnes, s'en emparèrent sur Rénaud II, leur vicomte. Pierre de Recoules maria, en 1300, sa fille, son héritière, à N. Pierre de Tournemire, seigneur en partie de ce fief. Pierre de Tournemire, dit le Jeune, vendit, en 1371, à Hugues Botiisson de Vic, des rentes qu'il avait à Recoules. Guillaume et Béganne de Tournemire, sa fille, achevèrent de vendre, en 1389, tout ce qu'ils y possédaient.

54° Ressonière (la), village vèrs la montagne.

55° Rivière, village.

56° Rivière (la), hameau.

57° Rochére (la), hameau.

58° Saigne-Loubert, hameau.

59° Salle (la), hameau. Il y avait un château qui fut défendu par le Sr de Comblat, au temps de la ligue, contre le capitaine La Peyre-Teule, huguenot.

60° Salesse (la], hameau.

6l' Salilhet, gros village prés du Pouget, sur le chemin de Lascelle. Il y avait une chapelle dédiée à saint Antoine et dans laquelle, tous les dimanches d'hiver, un vicaire de Thiézac venait dire la messe. Cette chapelle a été érigée en succursale en 1849. La paroisse dont elle est le chef-lieu comprend les villages ou hameaux de Salilhes, Caylanne, la Salle, le Pouget, Combret, Aisse, Casan, la Grange-Basse, Liotal-Muret et le moulin, la Sagnesse. Floret. Salilhes a donné naissance au médecin Civialle, inventeur de la lithotritie.

62° Theil (le), village près de la route impériale, vers Recoule. C'était un ancien fief qui, au XIV° siècle, avait donné son nom à une famille distinguée. Raymond du Theil était seigneur de Thiézac en 1324.

63° Tour (la}, village qui doit avoir tiré son nom d'une tour ou château tombe dans l'oubli.

64° Tremoulet, hameau et petit château qui était habité, en 1675, par Claude de Boisset de La Salle, seigneur du Pouget. Il occupe un site extrêmement pittoresque, au-dessous duquel se trouve le Pas-de-la-Cère. Les gouffres de la rivière et les rochers amoncelés fantastiquement sur son cours, en cet endroit, forment une des curiosités du pays. Le rocher qui sert de plate-forme au château présente un admirable point de vue sur le bassin de Vic

65° Tuillière (la), hameau appelé en patois la Tioliàre. Il est situé dans la montagne , sur l'ancienne route ou estrade d'Aurillac à St-Flour. Les vicomtes de Carlat y avaient établi un péage qui devait être employé à l'entretien de la route. La neige couvre tellement ce point en hiver, qu'il devient impossible de l'habiter. A peu de distance de la Tuillière, en gravissant vers le Plomb-du-Cantal, qui en est éloigné d'environ 8 kilom., on aperçoit sur la croupe de la montagne les ruines de la Chapelle-du-Cantal. Cette chapelle permettait aux patres des montagnes, nombreuses et estimées qui environnent la Tuillière, d'assister au service divin. Ils en sont aujourd'hui privés pendant la belle saison.

66° Triesse,village près la route impériale. Il domine le vallon.

67° Vaissière (la) ou Pas-de-Roc. hameau nouvellement construit.

68° Vaurs, village à l'est de Thiézac et adossé à la montagne de la Tiolière. Denis de Laurent en était seigneur en 1720. On aperçoit de la route, lisons-nous dam M. Bouillet, sur la gauche de la vallée, au-dessus du hameau de Vaurs, dans un ravin, une grande masse blanche jaunâtre, qui ferait penser que l'on retrouve là le calcaire. C'est une roche qui, avec l'apparence de l'alunite, se rapproche plus d'un trachyte schisteux, verdâtre et jaunâtre, fortement chauffé, et dont quelques parties ressemblent un peu à la variété d'obsidienne verte du ravin de l'Usclade au Mont-d'Ore. Au-dessus de ces rochers verdâtres est un escarpement d'où se précipitent deux belles cascades.

Quant au chemin dont nous avons parlé ci-dessus, il partait de Vic pour aller à la Tuillière, en suivant la crête des montagnes à l'est de Thiézac, se prolongeait vers la Chapelle-du-Cantal, et, après avoir franchi le passage, se dirigeait vers St-Flour.

Nous allons compléter les descriptions données dans la IV° liv., p. 347, sur cette partie de la vallée de la Cère, l'une des plus intéressantes du Cantal, par quelques citations prises dans M. Bouillet et Legrand (d'Aussy).

« De St-Jacques à Thiézac, dit le premier, on traverse un pays connu sous le nom de Pas-de-Compain. Il existe dans cette partie des escarpement affreux. La route y a été établie cependant, mais avec une extrême difficulté. Les profondes coupures que sa construction a nécessitées dans les conglomérats, les eurites et les trachytes de toute espèce, laissent voir, de la manière la plus satisfaisante, ses diverses formations. La rivière de Cère, dans cette traversée, saute bruyamment de rochers en rochers, et forme ainsi de nombreuses cataractes qui attirent nécessairement l'attention du voyageur, et sont pour lui l'objet d'une agréable distraction.

A dix minutes à peu près avant Thiézac, à l'extrémité du Pas-de-Compain, on voit sur la droite de la route, dans un conglomérat un peu différent de celui existant près de Muret, un filon de 7 à 8 m. d'épaisseur, figurant des prismes couchés, d'une espèce d'eurite, maculés de taches jaunâtres qui paraissent dues à des particules ferrugineuses entourant un centre plus compacte ; on y voit aussi des cristaux de feld-spath très-petits... Près de ce beau filon d'eurite, à 4 mètres plus haut, on aperçoit, dans le conglomérat, du lignite silicifié ..

A une petite distance de Thiézac, près de l'Estrade, on remarque dans le conglomérat plusieurs filons ou amas de peichstein (quartz résinite) enveloppés de cacholong-friable. A côté, se sont formées d'autres masses d'arragonite en beaux cristaux. Les travaux faits à la route ont mis à découvert des blocs énormes en cristaux de plus d'un pied de long.

Passons à Legrand (d'Aussy). Par-delà Thiézac on remarque le Pas-de-la-Cère. Cette rivière, dans son cours, passait sur un rameau de montagne volcanisée. A mesure qu'elle a creusé son lit, elle a été en même temps obligée de ronger et d'abaisser la coulée de laves qui, sans cela, lui eût fait digue. Celle-ci, par l'effet continu du courant, a été séparée en deux parties dans une largeur d'environ 16 mètres; mais les eaux, tant par leur action particulière que par celle des cailloux et des graviers qu'elles charrient, minant toujours le roc par le bas dans toute sa longueur, l'ont pour ainsi dire scié perpendiculairement de chaque côté, et en ont fait comme deux murs parallèles entre lesquels elles coulent encaissées. L'escarpement de la roche a environ 130 mètres de haut. On ne peut douter que chaque année il ne doive s'accroître et que dans quelques siècles, quand la Cère aura creusé davantage, il ne soit bien plus profond. S'il était des Pyrrboniens assez ignorants pour révoquer en doute les révolutions continuelles de la nature, et pensant que le monde a toujours été ce qu'il est, ce serait spécialement ici qu'il faudrait les envoyer. En débouchant des deux hauts rochers qui forment son canal, la Cère entre dans la vallée. »

Les vallons secondaires qui versent leurs eaux dans la rivière de Cère méritent d'être visités, et on ne se ferait qu'une idée incomplète de la commune si on ne les parcourait. Plusieurs d'entre eux offrent des bassins fertiles, riants et trèspittoresques.

Thiézac est construit sur une brèche trachitique et du gneiss. Les foires de Thiézac ont lieu le 9 mai, le 14 septembre, le 21 octobre et le mercredi après Pâques. Elles sont très-fréquentées et on y vend une grande quantité de bestiaux. Trois de ces foires furent établies par lettres de concessions faites par Jacques de Nemours en 1460.

Les terres cultivées sont d'un produit très-varié et très-casuel, à cause de la température froide de cette commune, dont la position est très-élevée, et le sol, recouvert pendant plusieurs mois par des neiges abondantes.

Les prairies fournissent de bons fourrages, et les pacages des montagnes jouissent d'une excellente réputation.

Les chèvres sont très-nombreuses dans la commune ; c'est avec leur lait qu'on façonne ces petits fromages ou cabecous si estimés des gourmets.

La coutume de Thiézac était de droit écrit relevant de Vic. Le bailliage d'Aurillac réclamait le ressort de quelques montagnes de cette paroisse, sous le prétexte qu'elles étaient mouvantes de l'évêché de Clermont.

Thiézac fut imposé à 8,200 livres dans la répartition de l'impôt de 1690 dans l'élection d'Aurillac.

P deC

 

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