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Sourniac (Surnhaco),

-- commune du canton de l'arrondissement de Mauriac, bornée au nord par la rivière de Sumène, qui la sépare du territoire de Veyrières. et par la commune d'Arches, limitrophe de la Dordogne ; à l'est et au sud par la commune de Jalleyrac, et à l'ouest, par le ruisseau de Labiou, qui lui sert de limite avec la commune de Chalvignac. Elle touche aussi par un point, à son extrémité sud, au territoire du Vigean.

Sa superficie est de 1,151 hectares, divisés comme suit : 5 hectares en jardins; 405 en terres labourables: 189 en prairies; 300 en pâturages; 190 en bois ; 8 en châtaigneraies; 48 en bruyères; 6 en terres vaines, chemins et cours d'eau. Sa population ne dépasse guère le chiffre de 350 habitants, répartis dans 15 villages ou hameaux et 63 maisons.

Le sol de la commune de Sourniac, disposé en gradins de l'est à l'ouest, n'est pas partout de la même qualité. Le plateau supérieur, à l'occident du chef-lieu, est de nature volcanique et par conséquent plus productif ; la lave ou dolérite s'y rencontre presque à la surface , ce qui permet aux habitants de l'extraire à peu de frais pour en décorer leurs constructions après l'avoir taillée; le basalte s'y montre aussi sur plusieurs points. Ce plateau se termine à l'ouest par une forte déclivité vers le ruisseau de Labiou.

Les plateaux inférieurs, à l'aspect du nord et de l'est, se composent de terres argileuses et sablonneuses qui ne produisent guère que du seigle, de l'avoine, du sarrasin , d'excellentes pommes de terre, des noix , des châtaignes et des fruits verts. Quant à la récolte en fourrages, elle suffit à peine à la consommation du bétail qu'on y entretient pour le travail et les besoins de la population. On élevait anciennement dans les écuries du château de Sourniac, ainsi que dans les fermes qui en dépendent, de très-beaux chevaux de race; cejte industrie est aujourd'hui entièrement abandonnée.

Le gneiss domine dans les parties basses du territoire, surtout dans les pentes boisées qui s'étendent jusqu'à la Sumène; des filons de quartz et de granit à grains fins sillonnent cette roche primitive.

Indépendamment de la rivière de Sumène et du ruisseau de Labiou qui, ainsi que nous l'avons déjà dit, servent de limite de deux côtés, nous devons indiquer deux autres cours d'eau qui coulent du centre de la commune vers ses extrémités, à savoir : le Bethel, formé en partie du trop-plein qui s'échappe de l'étang de Sourniac, et en partie des eaux qui descendent des hauteurs sud ; il alimente d'abord le moulin de Sourniac , traverse ensuite le magnifique bois de haute futaie de même nom qu'il partage en deux, et va se jeter dans la Sumène vis-à-vis de Furlanges, commune de Veyrières. Le second cours d'eau, appelé le Chazaux. prend sa source dans un tènement nommé la Montagne – de - Sartiges , près du chemin vicinal allant d'Arches à Mauriac , et, coulant de l'est à l'ouest, traverse les bois de Rignac et de Vezac, se réunir à Labiou, à 6 kil. de l'embouchure de ce dernier ruisseau dans la Dordogne.

 

ÉGLISE DE S0URNIAC.

L'église de Sourniac, placée sons le vocable de saint Amand , est située sur le plateau intermédiaire, à 8 kilomètres nord-est de Mauriac. Elle est orientée de l'est à l'ouest, très-peu spacieuse, fort basse, dépourvue de toute ornementation architecturale. Sa forme est celle d'une croix latine; mais il y a apparence que, dans l'origine , on n'y voyait qu'une nef voûtée en berceau et le sanctuaire, et que les chapelles qui complètent le transept sont de construction postérieure, quoique d'une date déjà ancienne.

L'arcade qui forme l'entrée du chœur est à plein  cintre , ou du moins elle n'accuse que très-insensiblement l'arc en fer à cheval. Les fenêtres de l'abside, au nombre de deux seulement, sont aussi à plein-cintre et si étroites qu'elles offrent l'aspect de meurtrières. A l'extérieur, ces fenêtres sont couronnées d'un dessin d'archivolte légèrement taillé dans la pierre , et dont le seul ornement est un cable.

L'arcade de la chapelle de droite, dédiée à la Vierge, est à plein-cintre, la voûte en berceau. L'arcade de la chapelle de gauche accuse au contraire une tendance à l'ogive : c'est l'arc faiblement brisé à son centre. Les fenêtres des deux chapelles sont plus grandes que celles du chœur, évasées à l'extérieur comme à l'intérieur et à plein-cintre ; mais là encore, arvec une modification qui fait pressentir l'ogive : c'est un fragment de feuille de trèfle adhérent au cintre. Il résulte d'un titre du 22 avril 1498 , que Durand Vaysses, de Sourniac , ancien curé de Prodelle et de Veyrières, avait précédaient fait un legs pour subvenir aux frais de construction d'une nouvelle chapelle du côté gauche , dans laquelle il avait témoigné le désir d'être inhumé; mais ce projet ayant rencontré de l'opposition, fut abandonné.

Malheureusement, le portail de cette église ne peut fournir aucune indication de style; car l'édifice ayant été récemment allongé de ce côté , et la façade reconstruite de la manière la plus inintelligente, l'entrée ne présente plus que l'aspect d'une porte de remise. Cette façade en simple maçonnerie, revêtue dun vulgaire crépissage , est surmontée d'un petit clocher percé de trois baies sur le devant.

Ses parois extérieures, entourées de contreforts, sont formées de blocs de gneiss plus ou moins réguliers et à peine dégrossis. La toiture sans charpente, et portant sur les voûtes, a pour point d'appui une corniche peu saillante, soutenue par des modillons taillés en biseau, ornés sur les côtés de moulures creuses recourbées.

Ainsi, d'après les caractères que nous venons d'énumérer, il nous semble qu'une partie de l'église de Sourniac (le chœur et la nef) doit remonter au X° siècle, vu que son style se rapproche beaucoup de celui des églises latines, tandis que les bras de la croix sont d'une époque moins reculée.

Le décor intérieur, bien que modeste, est fort décent et bien tenu. A l'arcade du chœur est suspendu-un crucifix, signe de la rédemption et de la régénération universelle, usage conservé des premiers temps du christianisme, auxquels temps ces sortes d'arcades étaient considérées comme les arcs de triomphe de la religion du Christ.

Parmi les legs que reçut cette église à diverses époques, les plus anciens sont ceux que lui firent Gautier de Sartiges, chevalier, et Hugues, son fils, antérieurement au 23 septembre 1303, date d'une transaction passée entre le recteur de ladite église et Bernard de Sartiges, en présence de l'évêque de Clermont. (Archives de Sourniac.J

Quelques personnes prétendent que l'église de Sourniac n'était anciennement qu'une chapelle dépendante du château; cette opinion n'est pas soutenable. Un grand nombre de titres de toutes les époques, à dater du XIII° siècle, soit qu'ils concernent des individus, des lieux ou des propriétés, la désignent constamment comme paroissiale . De leur côté, les curés, les luminiers, les notables n'ont jamais négligé de stipuler au nom de la paroisse lorsqu'il s'est agi des intérêts de l'église. Une observation non moins concluante, c'est que rien ne prouve qu'il ait existé un château à Sourniac avant le XVI° siècle, tandis que l'église, ainsi que nous venons de le démontrer, est de beaucoup plus ancienne.

La vérité est que la paroisse de Sourniac fut supprimée et réunie à celle de Jalleyrac par décret du 30 septembre 1807; son église, érigée en chapelle-annexe par autre décret du 15 mai 1813, puis rétablie succursale par ordonnance royale du 25 août 1819, exécutée l'année suivante.

Plus tard, plusieurs localités ont été distraites de la commune de Jalleyrac et réunies, pour le spirituel comme pour le temporel, à celle de Sourniac; ce sont les villages ou hameaux de la Chaze, d'Ortrigiers, du Peyroux, du Prat, de Rignac et de Tonnat.

CATALOGUE DES CURÉS-PRIEURS CONNUS.

Géraud de Roisy, 1289-1308.—Jean Labroa, 1374.— Pierre Las Vaysses, 1417.

— Pierre de La Roche, 1469. — Antoine Battut, 1498-1504. — Jean de Textoris, 1512. — Pierre Las Vaysses, 1520. — Jacques Battut, 1537-1542. — Jean de Charlus, 1631-1635. — Jean d'Autressal, 1641-1651. — Jean Sangunière, 1652.

— Charles d'Autressal, 1059. — Guillaume Bouige, 1661-1672 — Pierre de Gaignac, 1689-1704. — François Veyret, 1704-1719. — Julien Pouget, 17371739. — Géraud Pomeyrol. 1759-1770. — MM. Brun. 1779-1780. — Traigner, 1821-1850. — Broussouze, 1851-1857. — Spinouse, 1857.

L'histoire du château et fief de Sourniac étant en plusieurs points subordonnée à certains faits dont l'exposé doit précéder , nous croyons devoir en renvoyer les détails plue loin, à l'article Sourniac, placé à son rang alphabétique.

 

 VILLAGES ET HAMEAUX DÉPENDANT DE LA COMMUNE.

 

Dans la revue que nous allons entreprendre, nous aurons à citer à l'appui de nos assertions quelques actes de féodalité. Qu'on se rassure toutefois, la féodalité est morte, et nous ne voulons pas la faire revivre ; la féodalité, c'est déjà de l'histoire ancienne, et, à ce titre, elle est du ressort des archéologues, dont la mission est de fouiller dans les profondeurs du passé.

Bilgeac, petit village situé à 5 kil. au sud-ouest du chef-lieu, sur la crête du vallon resserré de Labiou. C'était jadis une pagésie féodale, composée de sept aflars ou boriages , qui, depuis le XIII° siècle, a subi de nombreuses mutations de seigneurs qui ne furent pas tous de race noble. Il peut être curieux, pour les habitants de cette localité, de savoir à quels personnages leurs ancêtres durent payer les rentes dont leurs propriétés étaient grevées, et cette considération nous engage à en donner la chronologie.

Antérieurement à 1274, les droits seigneuriaux à prélever sur Bilgeac appartenaient par moitié aux maisons de Sartiges et de Marlat, et il est vraisemblable que la dernière tenait ses droits d'une alliance avec la première, dont la résidence était toute voisine, tandis que les Marlat étaient originaires de la commune d'Auzers, éloignée d'au moins 12 kilomètres. Ces deux familles reconnaissaient la suzeraineté des seigneurs de Charlus-Champagnac, terre considérable du voisinage, alors possédée par les puissants vicomtes de Ventadour. A la date prérappelée de 1274, Vezian de Marlat et plusieurs de ses parents vendirent leur portion a Bonnet d'Ostrassalh, de Mauriac, dont les successeurs, devenus seigneurs de Sartiges vers 1409, jouirent de la totalité jusqu'en 1514, que Guillaume d'Oltrassalh en fit cession a Antoine Lacroze, bourgeois de Mauriac. Ce nouveau possesseur aliéna les droits seigneuriaux d'abord à divers particuliers, avec faculté de rachat, puis définitivement, le 28 octobre 1550, à Durand de Fontanges, de la même ville, qui prit la qualité de seigneur de Bilgeac. Etienne de Fontanges, son fils, disposa de ce fief en faveur d'Anne de Scorailles de Roussilhe, sa femme, qui l'abandonna à Rigaud de Scorailles, son frère, dont le fils, Louis de Scorailles, seigneur de Roussilhe et de la Mazière, le vendit en 1629 à Pierre Amalvi, sieur de Boissières, époux de Françoise de Turenne. Les rentes de Bilgeac vinrent ensuite à Guillaume Drulhole, notaire, qui les possédait en 1631, puis à Antoine Delprat, bourgeois de Mauriac, qui fit foi et hommage au roi, les 9 août 1669 et 17 février 1672. A Marie Delprat, héritière d'Antoine, succéda Anne Guérin, et enfin Georges Guérin, prêtre, curé de la paroisse de St-Martial, de la ville de Paris, qui céda les susdites rentes, le 24 février 1698, à François de Sartiges, seigneur deSourniac.cn échange de celles de Branges et de Venières, en Soissonnais, provenaut de la succession de François de La Garde, son oncle maternel, commandant de 1« vénerie de Monsieur, frère unique du roi. Malheureusement, cet échange fut attaqué par le sieur d'Alhessard, avocat général au parlement de Bordeaux, et ce ne fut qu'après un long procès et une transaction que M. de Sartiges put prendre possession le 12 juin 1720. Ses descendants jouirent de ces rentes jusqu'en 1789.

à l'exception d'une partie de l'affar de la Pause, objet alors d'une contestation avec le monastère de Mauriac.

Bros, anciennement la Broha, autre petit village au nord du précédent. Le mas de la Broha fut compris, avec ses dépendances, dans une donation faite par Géraud de Sartiges, clerc, à Hugues de Sartiges, son neveu, le samedi d'après Pâques 1293. Pierre d'Oltrassalh avait des droits sur une partie en 1525. Trois siècles après, c'est-à-dire en 1619 , il y avait contestation au sujet des rentes de Bros entre Claude de Murat, seigneur de Montfort, et Antoine d'Autressul, seigneur de Sartiges. Le nom de ce lieu , souvent mentionné dans les actes, a été quelquefois confondu avec celui d'une borie ou affar de Labro , dont nous parlerons à l'article des lieux détruits.

Chaze (la), village sur le plateau supérieur, à l'ouest et sur la même ligne que ceux dont nous venons de parler. Bernard de Sartiges, clerc, et Bertrand, son neveu, cédèrent, le mardi après la féte de St-Mtirc 1315, les rentes du lieu de la Chaze à Guillaume de Las Vaysses, damoiseau, en échange et rachat de celles à prélever sur les mas de Luc et de Tonnat, qui avaient été constituées en dot à Anugie de Sartiges, épouse dudit de Las Vaysses. Le 1er juillet 1426, dame Hélis de Sartiges, veuve de Hugues d'Oltrassalh, consentit un bail emphytéotique à plusieurs particuliers du même village de la Chaze, sous divers cens et redevances, la taille aux quatre cas et avec la réserve expresse de la justice telle que l'avaient exercée ses ancêtres. Ces rentes furent comprises dans la dot de Florette d'Oltrassalh, mariée peu de temps après à Antoine de Ribier, seigneur de Lavaur, qui les aliéna. Les jésuites de Mauriac devinrent plus tard possesseurs des rentes assises sur deux affars ou ténements appelés de Pastigrou et d'Albarèzes, situés audit lieu de la Chaze, suivant traité passé entre lesdits pères jésuites et les habitants, 27 novembre 1614.

Escros, petit village au nord et très-près du chef-lieu. I1 dépendait de la censive de Sartiges, ainsi que le constatent plusieurs actes de féodalité , tel que l'hommage rendu par Gautier, Géraud et Rigaud de Sartiges, frères, à Rigaud de Montclar, en 1262; celui rendu par Jean de Noailles, seigneur de Montclar, au seigneur de Charlus, le 4 novembre 1416, et enfin , celui que fit Catherine de Sartiges au même Jean de Noailles, le 3 mars 1433. Dans tous ces actes, sont compris : le repaire de Sartiges et ses dépendances, avec tous droits et juridiction; les a fia r s ou menses de l'Archambaudie, d'Escros, de Luc, de Combres de la Planche, del Peirer, del Prat-Bilgeac, de Sornhac, du Breuil, etc., etc.

En 1622 , un particulier d'Escros ayant été condamné à mort, les officiers du comte de Charlus voulurent prendre possession de ses biens confisqués; mais Antoine d'Autressal, seigneur de Sartiges, s'y opposa par acte du 27 août, alléguant que le village d'Escros relevait de son fief en toute justice, ainsi qu'il-offrait de le prouver par titres d'investitures, reconnaissances féodales, actes de foi et hommages, etc , etc. Nous ignorons la suite qui fut donnée à cette opposition ; nous savons seulement que le comte de Charlus prétendait encore des droits sur une partie d'Escros en 1653, et que le marquis de Castries, l'un de ses successeurs, en fit l'abandon au comte de Sartiges de Sourniac en 1779.

Jourdy (le moulin de), sur le ruisseau de Labion.

Laborie, anciennement Laboyrie, hameau près du village de la Chaze. Ce lien a été très-probablement le berceau d'une famille du même nom, répandue dans les localités voisines. Il est tout aussi vraisemblable que c'est de cette souche que sortit cette succession de notaires du nom de Laboyrie qui, pendant deux siècles (1340 à 1520), jouissait de la confiance des grands et des petits dans notre contrée. Cette famille existe encore, ainsi que l'une de ses branches , connue sous le nom de Delprat  depuis Pierre Laboyrie alias del Prat, vivant en 1456 et 1461.

Ortrigiers, village sur le plateau supérieur, à l'ouest de Sourniac et touchant à la commune d'Arches. Ce lieu était une annexe de la commanderie de Carlat, ayant d’abord appartenu à l'ordre du Temple, puis à celui de St-Jean de-Jérusalem (Malts). En 1546, Bertrand de Sartiges, fils de Raymond, reconnut tenir de cette commanderie sa maison forte de Montfort; et c'est en la même qualité que le commandeur de Carlat percevait des rentes sur les villages d'Ortrigiers, de Laborie, le Prat, la Chaze et Chabannes, ainsi que le prouvent une transaction intervenue entre les habitants et Louis de Rillac, commandeur, le 1" février 1478, et une reconnaissance fournie à Charles-Philippe de St-Viance, autre commandeur de Carlat, le 31 juillet 1620.

Toutefois, les droits des commandeurs n'excluaient pas ceux que d'autres seigneurs pouvaient avoir sur Ortrigiers et ses dépendances; car nous connaissons une reconnaissance féodale fournie le vendredi d'après l'Epiphanie 1535, à Bertrand de Sartiges par Jean et Pierre Chevalier, frères, d'une part, et Géraud Vezabias, d'autre part, à raison des mas ou affars vulgairement appelés de Chevalier et de la Pommélie, le premier situé à Chabannes, le second à Ortrigiers, et que les reconnaissants déclarent tenir de toute ancienneté dudit seigneur de Sartiges et de ses ancêtres , avec tout droit de justice. Plus tard, les renies du mas Chevalier furent léguées au monastère de Mauriac par Hélis de Sartiges, dite de La Force, veuve de Hugues d'Oltrassalh, suivant nouvelle reconnaissance que la famille Chevalier fournit audit monastère, le 28 avril 1475. Celles de la Pommélie passèrent à la famille de Las Vaysses, puis, par mariage, à celle de Morlhon, en Quercy, qui les vendit au seigneur de Miremont, le 4 juillet 1460.

A un autre point de vue, les environs d'Ortrigiers sont dignes d'attirer l'attention des archéologues. Un antiquaire qui les a explorés a signalé dans un communal du voisinage dix ou douze tombelles de moyenne grandeur, alignées de l'est à l'ouest, dont quelques-unes semblent avoir été fouillées. Non loin de là, sur la voie qui conduit à Arches, est un peulven que les gens du pays nomment la Pierre-de-la-Pendue; c'est un énorme bloc de basalte, pentagone régulier, unique dans les environs, et qui sert aujourd'hui de poteau à l'entrée d'un champ. [Mémoires de la Société des Antiquaires de France, t. vin, p. 159. — Album des Provinces, 1828, p. 25.) Cinq autres tombelles bien caractérisées existent à une centaine de mètres plus à droite , à l'extrémité nord de ce plateau , lequel se termine en forme de promontoire au-dessus de la vallée de Sumène. De ce point, la vue est admirable: l'œil plonge dans les profondeurs de cette vallée sur les pentes de laquelle on aperçoit les villages de Chabannes, du Cheix (rive gauche) et celui de Furlanges (rive droite).'

Nous ajouterons ici, pour l'intelligence de nos lecteurs de la campagne, que ce qu'on nomme tombelles, tumulus, peulvens, sont des monuments gaulois qui indiquent des sépultures antérieures à l'ère chrétienne. La tombelle, aussi bien que le tumulus, est un monticule artificiel arrondi ou ovale; il y en a de diverses dimensions, suivant le nombre ou l'importance des personnages qui y ont été ensevelis. Les peulvens sont des pierres brutes longues, plantées verticalement en terre comme une borne; on les appelle vulgairement pierres levées. Ces monuments sont généralement considérés comme consacrant le souvenir d'événements importants, mais trop anciens pour que l'histoire en fasse mention.

Peyroux (le), hameau assis sur un étroit plateau, à l'est et en contre-bas de celui d'Ortrigiers. C'est une ferme dépendante du domaine de Sourniac, mais qui, antérieurement au dernier siècle, formait une propriété particulière appartenant à la famille Chevalier, déjà citée. Il en est fait mention dans beaucoup de titres, dont le plus ancien est de 1262.

Prat (le), village sur le plateau occidental, entre ceux de Bros et de la Chaze. Il est connu par des actes depuis 1275, et nul doute qu'il existait bien antérieurement. Les habitants de ce lieu-payaient des rentes au commandeur de Carlat, suivant transactions déjà citées, des 1er février 1478 et 31 juillet 1620.

10° Rignac, hameau près d'Ortrigiers et de Montfort. Les rentes à prélever sur Rignac, Vezac-Soubro, Pastigro et la Chaze, furent l'objet d'un échange entre Bernard de Sartiges et Guillaume de La Vaysses, reçu par Larmandie, notaire, le mardi après la féte de Saint-Marc (29 avril 1315). Ce domaine a longtemps appartenu à la famille Parrique, d'où il a passé au sieur Counil, de Vezac.

11° Sartiges, hameau et manoir sur la hauteur, au-dessus et à environ un demi kilomètre nord-ouest de Sourniac. On lit dans le Dictionnaire des communes de France, par Girault de Saint-Fargeau, t. m, p. 625, la description suivante: « Sur l'angle saillant d'un plateau élevé, est le château de Sartiges, bâti à côté des ruines d'un plus ancien, dont l'existence remontait au XI° siècle et qui fut détruit par un parti anglais en 1357. Du plateau de Sartiges, qui domine le bassin formé par le versant des rivières de Sumène. de Marlhou et de Mars, » on jouit d'une vue étendue et pittoresque; l'œil embrasse à la fois la majeure partie du revers occidental de la chaîne de montagnes qui s'étend du Cantal au Mont-Dor, tandis que vers le nord-ouest, se découvrent au-delà de la Dordogne, de vastes bruyères et des bois de châtaigniers bornés au loin par les montagnes de Maymac (Corrèze). Ce pays, bien que très-agreste et sillonné de gorges profondes, est en grande partie cultivé, couvert de verdure et parsemé d'habitations éparses qui en rendent l'aspect très-varié. »

Ce tableau, à peu près exact et qui, du reste, serait le même à l'égard de plusieurs autres localités du voisinage, est, sans doute, l'œuvre d'un géographe ou d'un antiquaire explorateur du pays. Nous ajouterons quelques détails historiques.

 

CHATEAU DE SARTIGES.

 

Le château actuel mérite à peine ce nom. C'est une habitation moderne formée de deux corps de logis disposés en équerre et qui n'offre de remarquable que sa situation sur le point culminant dont on vient de parler. C'est là que terminèrent leur carrière, il y aura bientôt quarante ans, deux officiers supérieurs vieillis au service de l'ancienne monarchie : Pierre-Antoine-Simon de Sartiges, maréchal de camp de génie, chevalier de Saint-Louis, mort en 1820, et son frère, le chevalier de Sartiges, colonel d'infanterie, mort en 1819; cette habitation sert aujourd'hui de demeure au fermier.

L'ancien manoir féodal a disparu depuis longtemps; il n'en reste plus que de faibles vestiges perdus au milieu d'un terrain bouleversé, de sorte que si on n'avait pas d'autres exemples d'une destruction aussi complète, on pourrait douter qu'un édifice de ce genre ait jamais existé dans ce lieu ; mais de semblables exemples sont nombreux, et, pour n'en chercher que dans la contrée même, nous citerons les châteaux de Montclar et de Claviers qualifiés de forteresses jusqu'au XVII° siècle, et dont il ne reste de nos jours aucune trace. De bien plus célèbres encore : Carlat, Muret, Usson, Nonette, Montpensier, Montgascon, n'offrent pas plus de vestiges. D'ailleurs, les preuves écrites abondent : un grand nombre de titres anciens font mention du repaire de Sartiges; or, Ducange nous enseigne que le mot Repaire (Reparium), était alors synonyme de celui de château fortifié, demeure des gens de guerre, et il le prouve par des exemples pris en Auvergne, en Limousin et ailleurs. Pour notre part, nous pourrions aussi en fournir plusieurs ; nous nous bornerons à un seul, et nous le choisissons parce qu'il s'applique directement au sujet qui nous occupe. Cet exemple, nous le tirons d'un acte de foi et hommage rendu par Jean de Noailles au maréchal Boucicault, seigneur de Charlus, le 4 novembre 1416 dans lequel sont compris les châteaux ou Repaires de Montclar et de Sartiges .

Au surplus, ce n'est pas de temps immémorial que les ruines de Sartiges ont disparu; elles étaient encore très-apparentes au dernier siècle, puisque le baron de Saunade en parle dans son Dictionnaire des châteaux d'Auvergne, et que le célèbre géographe Cassini les a indiquées par une tour penchée, signe de convention, au moyen duquel il a invariablement désigné sur sa carte tous les châteaux ruinés.

A toutes ces ruines s'appliquent également ces vers d'un spirituel critique:

Et le tertre où flottaient de brillants étendards ,

Et les tours d'où jadis on lança tant de dards,

Et les murs dont on crut la durée éternelle ,

Tout est ras ! je n'y vois qu'un pâtre en sentinelle.

 

M. de Ribier du Châtelet, dans la première édition de son Dictionnaire, ainsi que dans son dernier manuscrit, assure que le château de Sartiges fut détruit par un parti anglais en 1357 ou 1359, et cette assertion a été reproduite dans le Dictionnaire des communes de France que nous avons cité plus haut; quant à la preuve du fait en lui-même, nous ne la connaissons pas; mais la tradition, d'accord avec les évènements d'alors, le rend très-vraisemblable.

Sartiges a donné son nom à une famille noble, connue par titre depuis 1223, et ce fief, bien que considérablement amoindri plus tard par suite de partages et d'aliénations, a conservé jusqu'au dernier siècle ses antiques privilèges, ainsi qu'on le voit dans les actes de foi et hommage qui, tous, contiennent la formule sacramentelle : le tout avec droit de directe seigneurie, justice haute, moyenne et basse) la taille aux quatre cas, droit de vestir et devestir, etc., etc. Des lettres à terrier, obtenues en la chancellerie du palais, à Paris, le 17 juin 1786, et registrées au bailliage d'Aurillac le 28 juillet suivant, portent en termes exprès: a Le comté de Sartiges et ses dépendances, Sourniac, Escroc, Brassac, Chabanes, D le Cheix, le Peyroux, Bilgeac, Ortrigiers, le Chatellet, la baronnie de Lavaur et ses dépendances, droit de justice, haute, moyenne et basse, etc., etc. Le terrier, renouvelé en vertu de ces lettres, disparut lors d'une visite domiciliaire faite à Sourniac en 1793.

Gauthier de Sartiges, chevalier, se croisa en 1248, sous la bannière d'Alphonse de France, frère de Saint-Louis, et se trouvait avec ce prince à St-Jean-d'Acre, lorsqu'après le désastre de la Mansoure, en 1250, il se vit contraint, avec trois de ses compagnons d'armes, de contracter un emprunt. L'acte qui constate ce fait, et en vertu duquel le nom et l'écu de Gautier de Sartiges figurent dans l'une des salles des croisades au palais de Versailles, a été traduit dans les termes suivants: « A tous ceux qui verront ces lettres soit connu que : Nous Gautier de Sartiges, Chatard de Montrognon, Ymbert du Mezet et Guillaume d'Usson, cheva liers, avons eu et reçu de Manfred de Coronato et de Guittard Schaffe, citoyens a et marchands de Gênes, cent soixaute-dix livres tournois que très-illustre sei gneur Alphonse, comte de Poitiers et de Toulouse nous a fait prêter sous sa  garantie et au moyen de l'obligation que nous lui avons faite de nos biens.  De laquelle quantité de deniers nous avons tenus quittes lesdits marchands,  nous trouvant bien payés et satisfaits. Donné à Acre, sous le sceau de moi,  Gautier de Sartiges, l'an du seigneur 1250, au mois de mai. ( Noblesse de France  aux eroisades, par Roger, 105, 326. — Armoriai des salles des croisades de Versailles,  édité par Gavard, seconde partie, p. 37.)

De retour en Auvergne, Gautier de Sartiges parut dans plusieurs actes avec Higaud et Géraud de Sartiges, tous coseigneurs du lieu ; ils firent foi et hommage , pour une partie de leur fief au seigneur de Montclar en 1262; transigèrent avec Bernard de Marlat le 4 mars de la même année; avec Pierre de Bilgeac, le 5 des nones de septembre 1275, et consentirent une vente, au doyen du monastère de Mauriac, le 17 des calendes de septembre 1277. (Titres originaux. Archives de Sourniac. )

Bertrand de Sartiges, chevalier du Temple, commandeur de Carlat, est fort connu dans l'histoire pour avoir soutenu l'innocence de son ordre, d'abord devant l'évêque de Clermont, en 1309, et ensuite à Paris auprès de la commission d'enquête instituée par le pape Clément V, de 1310 à 1311. Il partagea cet honneur avec Guillaume de Chambonnet, autre chevalier d'Auvergne, commandeur de Blandeix, en Combraille. (Voyez Dupuy, Grouvelle, Raynouard, Michelet, etc.)

Leurs efforts restèrent sans succès, et d'autres zélés défenseurs ne furent pas plus heureux.

« Sire, je dois parler : Est-il permis de croire
Que tant de Templiers, jadis morts avec gloire,
 Qui, pendant si longtemps, ont par leurs nobles faits
Relevé , maintenu l'honneur du nom français ,

D'âge en âge partout aient consacré leur vie
 A une méprisable et vainc hypocrisie?
Oui, ces mille héros morts depuis quarante ans,
 Furent tous criminels, ou tous innocents.
 Ouvrez des chevaliers la liste glorieuse:

Les Villars, les Montfort, les Mailli, les Chevreuse .
 Dampmartin et Clermont, Villeneuve et Couci,

Châtillon, Périgord , d'Estaing , Montmorenci ,

De gloire et de bien offraient l'heureux partage

Aux amis qu'illustraient le rang et le courage,

Ici on admettait les seconds fils des grands;

Là des parents chéris appelaient leurs parents;

Les frères dans cet ordre introduisaient leurs frères,

Des pères leurs enfants, et des enfants leurs pères.

Et pourquoi?.... Pour former une société

De crimes, de forfaits, d'horreurs, d'iniquité?
 Sire, ne croyez pas une pareille imposture:
 J'atteste l'amitié, j'atteste la nature:

Ces nobles sentiments impriment dans nos cœurs
 Le respect des vertus et le respect des mœurs.

D'un frère , d'un ami, qui veut perdre l'estime?
 Qui pourrait devant eux ne pas rougir du crime?

Tout ce que j'avais dit. sire , je le maintiens.

Ils sont vrais chevaliers , bons Français, vrais chrétiens.
 Leur foi, leurs mœurs, en eux tout est irréprochable:
 Les accuser, voilà le crime véritable.

Tout fut inutile, la perte de l'ordre avait été résolue d'avance, et si quelque chose avait pu le sauver, il eût suffi de l'absurdité des accusations dirigées contre lui. On connaît le mot de Bossuet: « Les Templiers avouèrent dans les tortures, mais ils nièrent dans le supplice. »

Quant à nous, si nous n'avons jamais douté qu'il se fût introduit des abus et même des désordres dans certaines maisons du Temple, nous n'avons pas non plus ajouté foi à la réalité des crimes imputés à l'ordre tout entier, et à l'appui de notre opinion nous rappellerons:

Que ce fut sur les dénonciations plus que suspectes de deux scélérats chassés de l'ordre à cause de leurs méfaits;

Que la France fut le seul Etat où les Templiers furent persécutés et soumis à la torture dans le but de leur arracher des aveux mensongers que la plupart rétractèrent;

Que dans les autres pays ils conservèrent viagèrement leurs biens et leurs privilèges;

Et, qu'enfin, le concile assemblé à Vienne pour les juger, refusa de les condamner; les conciles de Ravennes, de Boulogne, de Salamanque, de Tarragonne et de Mayence suivirent cet exemple.

Il fallut donc que le pape Clément V, dominé par l'implacable et jaloux Philippe le-Bel, assumât sur lui seul la responsabilité de l'abolition de l'ordre, abolition qu'il prononça en présence du roi et de sa cour, le 6 mai 1312. Le Saint-Père y répugnait; mais la crainte fondée de difficultés plus graves l'y contraignirent. (Voyez les Monuments historiques de la condamnation des Templiers, par Raynouard, Paris. 1813).

Bertrand de Sartiges, à qui on ne peut reprocher ni aveux ni faiblesses, demeura libre après la catastrophe, et, s'il faut en croire une tradition de famille, il passa en Allemagne où il fut admis dans l'ordre Teutonique; il avait passé trente ans dans celui du Temple, d'après sa propre déclaration.

Autre Bertrand de Sartiges, seigneur dudit lieu, reçut, le jeudi après la fête de tous les saints 1317 , la donation que lui fit Bernard de Sartiges, son cousin germain, archiprêtre de Mauriac ; il acquit d'Ebles de Miramont l'affar de Ventalhac, le 3 novembre 1323, et fit un échange de fief avec l'évêque de Clermont, le 24 septembre 1333.

Georges de Sartiges, damoiseau, coseigneur de Sartiges, reçut des reconnaissances féodales de divers particuliers au mois d'août 1362 et 11 octobre 1368; rendit hommage à Guy de La Tour-d'Auvergne, le 28 juillet 1374, à cause des biens, cens et rentes provenant de la succession de Pierre de la Force chevalier, son beau-père. Georges de Sartiges vivait encore au mois d'avril 1395. (Archives de Sourniac. )

A cette dernière date, il existait déjà deux autres branches de la famille de Sartiges, l'une établie à Montfort, près d'Arches, laquelle ne tarda pas à s'éteindre; l'autre â Lavandes, paroisse de Champagnac, qui s'est perpétuée jusqu'à ce jour.

La branche ainée, restée à Sartiges, tomba en quenouille vers 1400, et Alix ou Hélix de Sartiges porta la majeure partie de cette seigneurie â Hugues d'Oltrassalh ou d'Autressal, son mari, issu d'une très-ancienne famille originaire de Mauriac. Catherine d'Autressal, dernier rejeton de cette famille en Auvergne, épousa, en 1656, Annet de Combarel du Gibanel; leur petit-fils. Louis-Charles de Combarel du Gibanel, baron de Sartiges , revendit cette terre au comte de Sartiges de Sourniac, le 16 décembre 1767. Le petit-fils de ce dernier en est encore propriétaire.

Sartiges porte : d'azur, à deux chevrons d'or accompagnés de trois étoiles d'argent, deux en chef, une en pointe; le chevron du chef surmonté d'une fleur de lys d'or.

 

CHATEAU DE SOURNIAC.

Ce château, situé près de l'église, date de 1636, époque à laquelle il fut reconstruit après un incendie qui avait dévoré l'ancien. Pendant plus d'un siècle, il ne consista qu'en un gros corps de logis flanqué de trois tours rondes munies de mâchicoulis surmontés de toitures gracieuses. Plus tard, il fut augmenté d'un pavillon ou second corps de logis à deux étages, renfermant aujourd'hui les appartements d'honneur. Son propriétaire actuel, le comte Louis de Sartiges, se propose de le restaurer ou reconstruire à neuf prochainement. Cette habitation est environnée d'un jardin à compartiments, se terminant en terrasse au-dessus d'un étang riche en brochets, carpes et tanches. L'entrée du château est précédée d'une belle pelouse plantée de tilleuls séculaires qui forment avenue. Une autre allée débouche d'un bots, sans contredit le plus beau du pays. Le bosquet, appelé le Belveder, situé à l'aspect nord, sert aussi de promenade.

M. de Ribier du Châtelet a pu reconnaître dans le voisinage l'existence de quelques restes de monuments celtiques. (Dictionnaire du Cantal, édition de 1824. p. 360. — Album des Provinces, 1£28, p. 28. )

Le fief de Sourniac était un démembrement de celui de Sartiges, opéré postérieurement à 1416. Catherine de Sartiges, mariée à Géraud de La Roche, en devint alors propriétaire, et elle en rendit hommage à Jean de Noailles, seigneur de Montclar et de Chambres , le 3 mars 1433. Sourniac passa qufclques années plus tard à la famille Vaysses, qui paya le droit de franc-fief en 1453. Le comte de Charlus le fit saisir féodalement, en 1581, sur Pierre et Mictrtf'Vaysses, qui refusaient de lui rendre hommage, parce qu'ils pouvaient lui prouver, par des titres antérieurs, qu'ils relevaient du seigneur de Montclar, ce qui fut reconnu de nouveau dans des hommages rendus au roi, comme duc d'Auvergne, les 10 octobre 1634 et 8 juillet 1669.

La famille Vaysses s'étant éteinte par mâles, en 1591, sa succession échut, partie à Louis de Charlus, époux de Françoise Vaysses , et partie à Anne d'Autressal, petite - fille de Suzanne Vaysses; mais cette division cessa en 1617, par suite du mariage de Charles de Charlus (2), fils de Louis , avec

(1) Il est ainsi qualifié non seulement dans les actes privés, mais encore dans les états militaires de l'époque, dans la Gazette de France du 5 décembre 1774, p. 871 ; dans VUistoire de ta ville d'L'siet, Cleruiom, 1810. p. 73.

{%) hsu d'une branche légitimée de la maison de Lévls, comtes de Cbartus.

ladite Anne d'Autressal, sa cousine, qui. devenue veuve bientôt après, épousa en secondes noces, le 5 octobre 1631, Gabriel de la Garde, dont la fille, Marie de La Garde, fut mariée, le 20 mars 1660, à Jean de Sartiges, seigneur de la Chassaigne, issu de la branche de Lavandes. (V. t. m, p. 115, 118 de ce Dictionnaire.)

La possession de Sourniac par Gabriel de la Garde ne fut pas exempte d'agitations : vieux soldat dont la bravoure avait brillé d'un vif éclat aux sièges de Montauban et de Clerac, aux combats de Royan, de l'île de Ré et ailleurs, plus habitué à la vie des camps qu'à celle des châteaux, Gabriel se sentait peu disposé à céder quelque chose de ce qu'il croyait être ses droits, et encore moins à souffrir l'apparence d'une insulte. Aussi eut-il de vifs et fâcheux démêlés avec Jean d'Autressal, seigneur do Sartiges, cousin-germain de sa femme, au sujet des honneurs et prérogatives attribués à chacun d'eux dans l'église de Sourniac. ( Ces droits consistaient : en préséance à l'église et aux assemblées des nobles de la paroisse; à précéder tous autres aux processions, à l'offrande; recevoir le premier, de la main da curé ou du vicaire, l'aspersion de l'eau bénite, l'encensement, le pain bénit, la recommandation particulière aux prières publiques; avoir banc, séance et sépulture au choeur; ceinture funèbre au tour de l'église, etc., etc. ( Traité des droits honorifiques dans les églises, par Simon, t. 1, p. 2j2.)

On essaya d'arrêter le conflit à sa naissance; on réunit dans ce but plusieurs gentilshommes parents et Voisins, parmi lesquels se trouvèrent, le 12 janvier 1632, Guy d'Anglars, seigneur de Bassignac; Jacques de Nozières-Montal, seigneur de Valens; Pêtre-Jean de Ribier, seigneur de Lavaur, et Claude de Murat, seigneur de Montfort. Cette assemblée nomma arbitres du différend MM. de Valens et de Lavaur, qui décidèrent, le 27 juillet 1653, que les honneurs et prérogatives en litige appartiendraient, pendant les huit premiers mois de l'année, à Jean d'Autressal, seigneur de Sartiges, et à Catherine du Fayet, sa mère, comme étant les aînés de là maison, et les quatre mois restant, à Gabriel de La Garde, seigneur de Sourniac, et à Anne d'Autressal, sa femme; il fut en outre stipulé que, lorsque l'une des deux familles serait en deuil, l'autre ne pourrait introduire dans l'église ni fifre ni tambourin. Cette décision, acceptée par les parties, fut homologuée très-peu de jours après par le bailliage d'Aurillac.

M. de La Garde, imbu de cette idée que les prérogatives dont on ne lui avait accordé que la plus faible part devaient, au contraire, lui appartenir exclusivement en sa qualité de seigneur du sol sur lequel l'église était assise, ne tarda pas à se repentir d'avoir acquiescé à la sentence de juillet 1633; mais celle-ci, portée de nouveau devant le bailliage, fut confirmée le 23 novembre 1634. On invoqua dans cette circonstance la décision rendue en la cause des coseigneurs de Tournemire.

En 1649, M. de la Baumevielle, prévôt général en Languedoc et en Auvergne, étant verru dans le pays avec quelques troupes pour réduire les paysans d'Anglars révoltés, fut repoussé avec perte et obligé de se réfugier au château de Sourniac, d'où il alla le lendemain à celui de Penières, porter la mauvaise nouvelle à M. de Noailles, gouverneur de la province. (Voir t. i, p. 57, du présent Dictionnaire.)

En 1652, se réveilla la vieille querelle entre les d'Autressal et les La Garde; voici à quelle occasion : Jean d'Autressal, curé de Sourniac, étant décédé, la dame de La Garde, sa sœur et héritière, prétendit que les récoltes sur pied dans les propriétés de la cure devaient lui appartenir, et manifesta l'intention de faire faucher à son profit une prairie dépendante desdits biens ; mais le nouveau eufé, Jean Sangunière, ne partageant pas cette manière de voir, et excité d'ailleurs par les d'Autressal de Sartiges, envahit un beau matin la prairie en question avec un grand nombre de faucheurs appuyés de quatre-vingts fusiliers.

En présence d'une démonstration aussi imposante , la dame de Sourniac, dont le mari était absent, dut se résigner à jouer le rôle de témoin passif : tout fut fauché, fané et engrangé dans la journée, et le soir, les vainqueurs se réunirent au château de Sartiges, où un festin leur avait été préparé.

Une plainte fut déposée, une enquête eut lieu ; mais la dame de Sourniac étant décédée très-peu de temps après , l'affaire n'eut d'abord d'autre suite que celle d'envenimer de plus en plus l'inimitié qui régnait entre les deux maisons. En effet, M. de La Garde, revenu de l'armée, se montra fort irrité. On se porta, de part et d'autre, à des voies de fait regrettables qui donnèrent lieu à des poursuites dirigées contre les deux parties à la fois, en 1655, mais plus spécialement contre Gabriel de La Garde et Henri, son fils, qui se constituèrent volontairement prisonniers. Toutefois, comme les torts étaient réciproques et qu'ils ne présentaient pas une excessive gravité, le bailliage d'Aurillac, usant d'indulgence, renvoya les parties des fins de la cause , avec défense de récidiver sous peine d'une amende de 6,000 livres.

Comme il eût été dangereux d'enfreindre une semblable décision, on s'y soumit, puis la situation changea dans les deux familles : Gabriel de La Garde mourut en 1660; son fils, Henri, l'avait précédé dans la tombe, et Marie de La Garde, leur héritière, avait épousé , le 20 mars de ladite année 1660 , Jean de Sartiges, dit de Lavandes, seigneur de la Chassaigne.

D'un autre côté, le manoir de Sartiges avait aussi changé de maîtres : Jean d'Autressal était mort, et Catherine, sa fille unique, avait épousé , le 25 janvier 1656, Annet de Combarel de Gibanel, de sorte qu'avec les principaux antagonistes avaient disparu les vieilles rancunes. Tout paraissait donc enseveli dans l'oubli, lorsque la réunion d'une cour des Grands-Jours à Clermont, en 1665, donna lieu à un incident qui mérite d'être rapporté- Cette cour, composée de magistrats éminents par leur science et leur sagesse, mais dont la religion, comme celle du roi, avait été surprise; cette cour, disons-nous, arriva en Auvergne avec de fâcheuses préventions contre la noblesse , préventions soigneusement entretenues par des influences rivales. Aussi, ne vit-elle partout que des coupables, et se mit-elle à frapp%r sans trop savoir si ses coups tomberaient sur des innocents ou sur des coupables ; en voici une preuve : Le parquet ayant découvert, on ne sait où , quelques traces des poursuites autrefois dirigées contre Gabriel et Henri de La Garde , père et fils, morts depuis cinq ans , la cour se hâta de le condamner par défaut à une grosse amende, le 9 décembre 1665.

Nanti de cet arrêt, le fisc se mit en mesure de recouvrer le montant de l'amende; il fit saisir les biens et revenus de Sourniac ; mais Marie de La Garde et Jean de Sartiges , son époux, formèrent opposition et se pourvurent devant le parlement qui, par arrêt du 23 octobre 1666 , mit celui de la cour des Grands-Jours à néant et donna main-levée de la saisie. Cette erreur et quelques autres encore de la cour des Grands-Jours la firent bientôt s'apercevoir de l'exagération des plaintes qu'elle avait d'abord crues fondées, et son prompt rappel fut la conséquence de cette découverte.

A compter de cette époque, Sourniac ne fut plus troublé que par la tourmente révolutionnaire de 1793; alors commencèrent les visites domiciliaires, puis la spoliation du château, et enfin l'incarcération de ses maîtres, qui ne recouvrèrent la liberté qu'après la chute de Robespierre.

Cette branche de la famille de Sartiges a donné à la monarchie de nombreux serviteurs, parmi lesquels on compte un maréchal de camp, deux lieutenants colonels, un inspecteur des haras, deux chanoines comtes de Lyon, deux chanoinesses comtesses de Remiremont, un préfet de la Haute-Loire sous la Restauration , et un diplomate , actuellement ministre plénipotentiaire de France auprès du gouvernement des Etats-Unis d'Amérique. Sept membres de la même famille étaient décorés de la croix de Saint-Louis au commencement de ce siècle; deux autres avaient cessé de vivre en 1789 et 1795.

12° Tonnat. Ce village est l'un de ceux qu'on a distraits de la commune de Jalleyrac; il est situé à l'extrémité sud du plateau supérieur , et limite avec la commune du Vigean. Rernard et Bertrand de Sartiges rachetèrent, le 29 avril 131 S, de Guillaume de Las Vaysses, certaines rentes à percevoir sur ce lieu, et qu'ils lui avaient précédemment cédées.

De la revue que nous venons de passer , preuves en mains, il nous est resté la conviction que les treize localités dépendantes de la commune de Sourniac,- avec , quelques autres du voisinage, occupant presque toutes le même plateau et situées à de très-petites distances les unes des autres, ont dû former dans l'origine une colonie composée d'un certain nombre de familles alliées entre elles, et qui, de génération en génération, se sont perpétuées jusqu'à ce jour, habitant les mêmes lieux, cultivant les mêmes champs. En effet, nous retrouvons dans chacun de ces lieux, et à toutes les époques, des noms encore connus de notre temps, tels que ceux de Lapeyre, Laboyrie, Delprat, Clary, Lapa use,, Counil, Solier , Couderc, Badal, Bouige, Sembat, Chevalier, Chayvialle, Raboisson , Chinchon, Vidal, Faucher, Parrique, Battut, etc. Et, de cette population laborieuse et honnête, sont sortis bon nombre de dignes ecclésiastiques, de notaires, de licenciés, de praticiens, de commerçants, dont quelques-uns se sont créé une position avantageuse.

Une autre remarque moins satisfaisante ressort de nos investigations : c'est que, dans les localités qui existent encore, la population au lieu d'augmenter est restée au moins stationnaire, et que, dans d'autres, elle a entièrement disparu. Ainsi, plusieurs villages ou hameaux anciennement habités et prospères n'existent plus depuis longtemps. A quelles causes faut-il attribuer cette dépopulation? A plusieurs sans doute, et d'abord aux épidémies, autrefois si fréquentes et si meurtrières; ensuite aux ravages commis par les partisans anglais au XIV° siècle, aux guerres religieuses du XVI° aux migrations, et peut-être aussi â des incendies dont les victimes ont dû se disperser.

Quoi qu'il en soit de ces diverses conjectures, nous allons signaler celles de ces localités dont il reste de nombreuses traces, soit dans les titres, soit sur le sol qu'elles occupaient.

 

LIEUX RUINÉS.

 

Labroa-de-Sariiges. C'était un boriage ou métairie, près de Sartiges. Il en est fait mention dans des titres de 1302, 1305, 1317. Hugues d'Oltrassalh, fondé de pouvoirs de Bertrand de Sartiges, le donna à bail emphytéotique, avec l'affar de Breuil, à Jean Las Vaysses, le 8 janvier 1413, et le même emphytéote s'obligea de nouveau, le 26 juin 1439, à servir à Hélis de Sartiges, veuve de Hugues d'ûltrassalh, les cens et redevances précédemment stipulés. Dans le même voisinage, se trouvaient encore les affars, mas au bories del Combret et de l'Archambaudie, repris dans les dénombrements de 1262, 1287, 1410, 1453.

Luc. Ce lieu était situé dans la plaine, entre Sartiges et Bourianes. Son existence est constatée depuis 1258. Il se composait de plusieurs exploitations, dont quelques-unes portaient les noms de leurs propriétaires ou tenanciers. Tels étaient les a Mars ou métairies de Mariat, de Mathieu, de Faucher, de Lascombas, du Jarric.

Celui de Marlat, l'un des plus considérables puisque le droit de haute et basse justice y était attaché, apartenait dès l'an 1262 à la maison de Marlat, originaire de la paroisse d'Auzers. Il revint ensuite aux seigneurs de Sartiges, et Bertrand de Sartiges le céda à l'évéque de Clermont en échange de la justice de Lhinars, près de Bourianes, le 24 septembre 1535. Le même Bertrand et Bernard, son frère, recteur de Méallet, avaient déjà consenti dès 1527, à un de leurs cousins, bail emphytéotique d'une maison composée de haut et bas, sise à Luc, sous la réserve de leur directe seigneurie et de la taille aux quatre cas. Les affars ou boriages de Faucher, de Mathieu et de Lascombes, qui appartenaient dès 1306 aux Sartiges en toute justice et directe, furent données à nouveau cens par Hélis de Sartiges et Antoine d'Autressal, son fils, le 9 mai 1456; celui de Jarric dépendait de l'annexe d'Ortrigiers, ordre de Malte, suivant reconnaissance fournie a Jean de Rillac, commandeur, en 1478.

Planche (la). L'affar ou métairie de la Planche, joignant l'église de Sourniac, composé de maisons, granges, jardins, champs , prés, pâturages , compris dans l'hommage fait au seigneur de Montclar, en 1262, fut donné à emphytéose par Catherine de Sartiges et Géraud de La Roche , son mari, à Jean Las Vaysses, le 2 décembre 1416, sous différents cens et redevances, la taille aux quatre cas, sous la réserve de la directe seigneurie et la justice des bâilleurs. La même mense est comprise dans le dénombrement fourni par ladite Catherine de Sartiges à Jean de Noailles, seigneur de Montclar , le 5 mars 1433, et fit encore l'objet d'une transaction entre Jean de La Roche, coseigneur de Sartiges , et Antoine Las Vaysses, le 14 mai 1437.

Ventalhac. Ce lieu était situé entre Ortrigiers et Sartiges, sur le chemin . allant de Mauriac à Arches. Pierre Birasol, de Mauriac, et Huga , sa mère, le vendirent à Hugues de Montclar, clerc, en 1314; il passa ensuite à Ebles de Miremont. alias de Ventalhac, qui le céda à Bertrand de Sartiges, son voisin, au mois de novembre 1323. L'affar de Ventalhac était alors composé de maisons, granges, hairals, jardins, plantades, prés, terres, pâturages, bois, landes, forêts, ermitage, moulin, droit de justice haute et basse, sous la suzeraineté du vicomte de Ventadour, seigneur de Charlus. Hélis de Sartiges et Hugues d'Oltrassalh, son mari, le donnèrent à nouveau cens, le 2 juin 1415. Ventalhac est encore mentionné comme confront dans plusieurs titres de date postérieure, et une famille du pays en avait pris le nom; car un Jean de Ventalhac, écuyer de l'élection de Mauriac, fit enregistrer ses armes à l'Armoriai général, en 1696; il portait: d'azur, à trois vannets d'or, posés, deux en chef, un en pointe.

Vaysses (las). Dans un champ qui porte encore ce nom et qui dépend du domaine de Montfort, près d'Ortrigiers, existent cachés dans un fourré de noisetiers, de ronces et de buissons, les vestiges d'un manoir féodal, connu dans les vieux titres sous le nom de repaire de Las Vaysses. Il fut le berceau d'une famille noble, connue dans le pays dès le XII° siècle, et qui émigra plus tard en Quercy. Les héritiers de Guillaume de Las Vaysses rendirent aveu au doyen du monastère de Mauriac, en 1262, et autre Guillaume traita avec Bernard et Bertrand de Sartiges, en 1311, 1315 et 1336. Cette famille, qui ne semble pas la même que celle établie plus tard à Sourniac, paraît s'être éteinte en la personne de Delphine de Las Vaysses, mariée dans la maison de Morlhon, en Quercy. C'est en son nom que ses fils, Begon de Morlhon, moine au monastère de Saint-Sauveur de Figeac, prieur du Vernet et de Foissac, diocèse de Cahors, et Gaucelin de Morlhon, coseigneur de Loupiac, en Rouergue , et de Méallet, en Quercy, vendirent à Guillaume de St-Exupéry, seigneur du Dognon et de Miremont, par acte du 4 juillet 1460, les rentes à prélever sur la borie ou affar de la Pomélie, situé au village d'Ortrigiers. Le fief de Las Vaysses appartenait, en 1502, à Etienne Battut, seigneur de Montfort, et resta dès-lors réuni à ce domaine.

Nous trouvons encore désignés comme confronts du village de la Chaze, deux autres lieux habités : celui d'Allodier. en 1323, et la faction des Dragonniens, en 1614.

On le voit, nous nous sommes efforcé de rendre cet article aussi complet que possible. Peut-être même le trouvera-t-on trop étendu dans ses détails, relativement à leur peu d'importance; mais on nous pardonnera , nous l'espérons du moins, d'avoir cédé au puissant attrait qu'offrent toujours les souvenirs qui se rattachent au berceau des ancêtres.

 

APPENDICE AU FIEF DE SARTIGES.

 

Les terriers ayant été détruits, nous avons dû renoncer à établir, même approximativement, l'état des droits féodaux perçus par le seigneur de Sartiges. Cependant, en nous aidant d'un petit nombre de vieux titres échappés à la destruction des temps, tels que : investitures, reconnaissances féodales, baux emphytéotiques et dénombrements antérieurs à 1440, nous avons pu constater qu'indépendamment des émoluments de justice, droits de lods et ventes, tailles, servitudes, épaves (droits essentiellement éventuels et variables), nous avons "pu, disons-nous, constater pour l'époque précitée, des droits fixes s'élevant à 25 livres 9 sous tournois en argent, 44 septiers de froment, 151 septiers de seigle, 91 septiers d'avoine ( Le septier de Mauriac équivaut à 4 décalitres, moins 1 litre.), 21 poules, 36 œufs, 7 fromages, 5 charges de raves, 8 journées de travail. C'est là, assurément un résultat très-incomplet, car il est bien évident que tous les titres constitutifs ou récognitifs ne sont pas venus jusqu'à nous, et que, dans beaucoup d'autres, les parties se référant a des actes antérieurs ou à des usages locaux, se bornaient à cette simple énonciation : à charge, ou moyennant les droits, redevances et servitudes accoutumées, sans en spécifier la nature ni la quantité, mais la juridiction toujours réservée.

Ne sont pas compris dans ce relevé : les revenus des biens composant le domaine privé; 2° les cens, rentes et devoirs perçus sur des localités de la rive droite de la Sumène, provenant de la succession de Marguerite de La Force, épouse de Georges de Sartiges, et dont Hugues d'Oltrassalh fournit le dénombrement au maréchal Boucicault, seigneur de Charlus, le 20 juillet 1414 ; 3° les cens, rentes et devoirs féodaux assis dans la paroisse d'Anglars (à Montclar, à Monterolles, à Berc, au Maynial et au bourg d'Anglars), prélevés par Catherine de Sartiges, du chef de Pierre, son père, et dont cette dame fournit le dénombrement à Jean de Noailles, seigneur de Montclar et de Chambres, le 3 mars 1433.

Indépendamment de Hugues d'Oltrassalh, époux de Hélis de Sartiges, et de Jean de La Roche, héritier de Catherine de Sartiges, on trouve encore comme possessionnés féodalement à Sartiges, Jean de Rochedagoux, en 1467 et 1474; Géraud Lando, alias de Rochedagoux, en 1516; Jacques Lando (peut-être Landouse), habitant à Escros, en 1622; et enfin, la famille Las Vaysses de Sourniac, cessionnaire des précédents.

DE SARTIGES-D'ANGLES.

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