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Scorailles , et par corruption Escorailles. — C'est le nom d'une commune du canton de Pleaux, arrondissement de Mauriac. Elle est bornée au nord par la rivière d'Auze, qui la sépare des communes de Mauriac et du Vigean; à l'est et au sud, par celles de Drugeac et de Drignac ; à l'ouest, par la commune d'Ally. La commune de Scorailles est très-peu étendue; sa superficie ne dépasse pas 274 hectares, divisés comme suit : 144 h. en terres labourables et jardins; 64 h. en prairies; 64 h. en pâturages ; 82 ares en bois ; 1 h. 32 c. en chemins et cours d'eau. Le chef-lieu, qui renferme, à peu de choses près, la totalité de la population, compte 216 habitants, occupant 35 maisons.

Le bourg de Scorailles est à 6 kilomètres au sud de Mauriac, à 9 kilomètres nord-est de Pleaux, et à 20 au nord-ouest d'Aurillac. Il est agréablement situé sur une hauteur qui domine la contrée, et cependant d'un accès facile. De ce point élevé d'environ 700 m. au-dessus du niveau de la mer, la vue s'étend au nord jusqu'au pied des Monts-Dores, ces géants du Centre, et à l'est, jusqu'au principal groupe de la chaîne du Cantal, tandis que du côté de l'ouest, l'horizon s'élargit encore sur une partie considérable du territoire de la Corrèze.

Si après avoir admiré ce vaste et majestueux tableau, l'œil de l'observateur se reporte dans un rayon plus restreint, il sera charmé du riant aspect que lui offriront la vallée d'Auze et la plaine de Pleaux, qu'une température plus douce, un sol plus productif ont rendues plus riches et plus agréables à habiter.

Les routes départementales de Mauriac à St-Céré, par Pleaux, et de Salers a Argentat. par Ally, passant à une très-petite distance de Scorailles, rendent ses communications faciles non seulement avec le voisinage, mais encore avec plusieurs départements limitrophes. Scorailles a trois foires annuelles, qui s'y tiennent les 3 mai, 11 septembre et 7 octobre.

L'église de Scorailles, dédiée à saint Jean-Baptiste, est ancienne et bien ornée. M. l'abbé Delpeuch en est le pasteur actuel.

 

HISTOIRE. — ANTIQUITÉS.

Scorailles est une de nos localités les plus anciennement historiques. Carlat, quoique plus célèbre à cause des événements qui s'y sont succédé , n'occupe que le second rang dans l'ordre des dates certaines. Tous les annalistes des temps carlovingiens rapportent, avec des circonstances plus on moins détaillées, que Pepin-le-Bref, dans sa dernière campagne contre Waiffre, duc d'Aquitaine, vint en personne assiéger le château de Scorailles (casirum Scoralium), et qu'il s'en rendit maître dans l'automne de 767. (Recueil des Historiens de France, t. v-, p. 36, 200, 559.) La tradition le fait remonter plus haut encore; elle croit reconnaître dans son nom celui de Scaurus Aurelius, l'un des lieutenants de l'empereur Honorius, au V° siècle, auquel on attribue sa fondation. Cette tradition se corrobore, d'ailleurs, de l'état des lieux semés de vestiges dont on ne peut contester l'antiquité, bien qu'on ne soit pas d'accord sur la date et la nature de ces vieux monuments.

M. le baron de Tournemire, ancien président du tribunal de Mauriac, a vu dans les ruines de l'ancien château une construction bien antérieure à l'architecture gothique, ce qui veut dire, sans doute, qu'elles datent de la domination romaine, sinon de plus haut. Le baron de Tournemire signale encore dans les dépendances du domaine, à la naissance de la gorge formée par les rives escarpées de l'Auze, plusieurs formes de retranchements ou parapets en terres jectisses depuis longtemps recouvertes de gazon, et, plus loin, sur un monticule, plusieurs rangs de blocs de lave alignés avec art jusqu'au sommet, en forme de gradins. On y voit encore, dit le même auteur, un tumutus des mieux caractérisés : c'est un amas considérable de terre, recouvert  de pierres et couronné d'un bouquet de hêtres séculaires. Ce n'est pas un ouvrage de la seule nature ajoute-t-il; c'est incontestablement un travail de main d'homme ; quel siècle le vit former, et quel put en être l'objet?

Nous n'avons à ce sujet que des conjectures, nous savons seulement que ce pays a été pendant cinq cents ans sous la domination romaine, et tous les monuments d'art que je viens d'indiquer ont véritablement dans leur aspect quelque chose de romain. {Mémoires de la société des antiquaires de France, t. rx, l’ Ancienne Auvergne, t. m, p. 237.)

Ces appréciations du baron de Tournemire sont contredites par M. Mathieu, ancien professeur, membre de l'académie de Clermont, qui ne veut pas reconnaître de tumulus dans l'amas ci-dessus décrit; il ne voit là qu'un de ces monceaux de blocs de pierres si communs dans nos contrées. Quant aux fosses ou retranchements dont parle le baron de Tournemire, M. Mathieu en a aussi constaté l'existence; ce dernier les a d'abord considérés comme ayant pu faire partie du camp de Pepin, puis il les a rattachés à une grande ligne de défense construite par les ducs d'Aquitaine, et qui s'étendait, dit-il, à travers le Berry et l'Auvergne, sur les deux côtés d'une voie romaine, depuis Bourges jusqu'à Scorailles. L'auteur décrit cette ligne qu'il a parcourue dans toute son étendue. Mais laissons parler le savant archéologue.

« Si le poste fortifié de Scorailles fut construit lors du siège de la place par les troupes austrasiennes, comme on peut l'inférer avec quelque raison du texte des chroniques, il nous donnerait la date des positions militaires de Roche, de Termes et de Grolières en Basse-Auvergne. Tous ces travaux ont les mêmes formes, les mêmes dimensions et se trouvent dans les mêmes conditions géographiques; ils sont contemporains ; ils sont le fruit d'une même pensée, l'expression du même besoin. Échelonnés sur le même méridien, c'est-à-dire sur une même ligne droite de Scorailles à Bourges, ils ont servi à la même série d'opérations stratégiques. Comme l'Auvergne fut attaquée et dévastée en 761, et que la guerre s'y prolongea jusqu'en 767, il est probable que cette ligne de fortifications fut établie dans cet intervalle. Le nouveau roi était maître de la capitale du pays en 761; mais tous les châteaux n'étaient pas réduits, et à peine avait-il repris la route de Metz, que les révoltes éclataient derrière lui. Aussi, dans ces diverses expéditions contre cette indomptable Aquitaine, fit-il plusieurs fois le trajet du Cantal à la cité de Bourges, tantôt seul, tantôt » accompagné de son fils Charles. La même année 767, au mois d'août, disent les Annates de Metz, Pepin retourna en Aquitaine; rendu à Bourges, il y tient  une assemblée de Francs, et, continuant là sa marche, il parvient jusqu'à la Garonne : dans ce voyage, il conquiert une foule de positions fortes, entre autres, les châteaux de Scorailles, de Turenne et de Peyrusse. « Multas roccas et speluncas conquisivit : castrum Scoraliam, Torinnam. Petrociam. (Continuateurs de Frédégaire. — Eginard. — Dom Bouquet. )

Contrairement à ce qui précède, M. Delalo, que nous avons consulté, ne saurait voir les traces d'un camp dans les quelques vestiges qui s'aperçoivent encore au bas de la prairie de Scorailles; car, indépendamment que rien n'y rappelle la forme d'un camp, et que d'ailleurs la position est dominée de tous côtés, les parapets signalés n'ont qu'un développement trop restreint pour une telle destination. Quant à lui, il les a toujours considérés comme étant un reste d'enceinte druidique. Mon opinion, dit M. Delalo, se fortifie de celle de M. Mérimée, qui a considéré comme des enceintes druidiques des retranchements semblables à ceux dont il s'agit ici.

Revenons maintenant aux ruines de l'ancien château de Scorailles, et, cette fois encore, constatons un dissentiment entre M. de Tournemire et M. Mathieu.  Le premier, ainsi qu'on l'a vu plus haut, leur assigne une date très-reculée; le second pense, au contraire, qu'elles sont moins anciennes, qu'elles n'ont même rien de commun avec la forteresse assiégée par Pepin. M. Delalo est du même avis; il ajoute avec raison qu'il n'est pas possible de confondre l'appareil romain avec celui du moyen âge, et le château de Scorailles ne lui parait pas antérieur au XI° siècle.

Les ruines aujourd'hui apparentes consistent en d'énormes pans de murailles qui forment trois côtés d'un parallélogramme-rectangle, dont chaque angle s'appuyait à une tour très-élevée, divisée en plusieurs étages voûtés; une seule sert maintenant de point de comparaison. Le côté sud, où l'on peut supposer que se trouvaient les appartements, est entièrement démoli.

En contemplant ces vénérables débris, qui occupent la place d'un fort assez redoutable au VIII° siècle pour arrêter une armée victorieuse commandée par le plus puissant monarque de l'époque, par le vainqueur des Saxons et des Lombards, par le premier protecteur de Rome religieuse, par le premier de nos rois qui mérita le titre glorieux de fils ainé de l'église ; à tant de grands souvenirs, disons-nous, on se sent ému d'admiration et pénétré de respect pour la mémoire de ces vaillants Arverniens qui osèrent braver tant de puissance pour défendre la liberté de l'Aquitaine. Peut-on aussi ne pas se rappeler et plaindre le sort de l'infortuné duc Waiffre, qui, traqué d'asile en asile, alla périr misérablement de la main d'un obscur assassin?

Au surplus, tout s'enchaîne dans l'histoire de Scorailles et tout concourt à démontrer l'antiquité de ce lieu. Une tradition fort accréditée, et qui cette fois se fonde sur une charte supposée du VI° siècle, veut que le château de Scorailles ait été la propriété et la résidence ordinaire de Basolus , ce duc ou comte d'Auvergne , que Clovis ou Thierry , son fils , dépouillèrent de ses grands biens en faveur de l'abbaye de St-Pierre-le-Vif de Sens, et dont une partie fut consacrée à la dotation du monastère de Mauriac. Nous savons bien que la prétendue charte de Clovis est entachée de faux en ce qui concerne sa date ; mais ce document, en ne le supposant que du XII° siècle, n'en vient pas moins a l'appui de notre tradition, justifiée d'ailleurs par d'autres antécédents non moins respectables. (Chronique de St-Pierre-le-Vif. Charte de Clovis. Présent Dictionnaire, t. iv, p. 212, 215, 300.)

 

MAISON DE SCORA1LLES. — FÉODALITÉ.

Ce qui est encore certain, c'est que la terre de Scorailles fut pendant huit cents ans la demeure d'une famille illustre, qui en a pris et retenu le nom et qui s'est perpétuée ailleurs jusqu'à nos jours. Cette maison est connue dans nos annales depuis le X° siècle : le second livre de l'histoire de saint Marius, apôtre de la Haute-Auvergne, écrite vers l'an 930 par saint Odon, abbé de Cluny, fait mention d'un seigneur de Scorailles, qui fut guéri d'une fièvre violente par l'intercession de ce saint. Raoul de Scorailles occupa le siège épiscopal de Périgueux, de l'an 1001 à l'an 1013. (Recueit des Historiens de-France, par dom Bouquet, t. XIV, p. 221. ) Begon de Scorailles, celui depuis lequel la filiation est établie par titres, fit son testament le 3 décembre 1030.

M. Cohendy, archiviste du département du Puy-de-Dôme, a communiqué l'année dernière à l'académie de Clermont, une charte de 1096, par laquelle Guy et Raoul de Scorailles, frères, citant sur le point de partir pour la croisade, soumirent leur terre à l'évêque de Clermont, qui la leur rendit à titre de fief, et auquel ils jurèrent de la lui tenir et conserver en fidèles dépositaires, ainsi que tout feudataire le doit à son seigneur; s'engageant à lui remettre le château à la première monition, reconnaissant audit évêque le droit d'y demeurer, de l'approvisionner et de le fortifier ainsi qu'il lui plaira, et, enfin, d'en disposer en toute propriété, ainsi que d'une maison au-dessous du château. Ils engagent, en outre, leurs successeurs envers ceux de l'évêque aux mêmes conditions, et promettent de le défendre contre toute agression et de lui en maintenir l'hommage et fidélité. Ils remettent aussi entre ses mains toutes les usurpations qu'ils ont commises au préjudice de l'abbaye d'Aurillac et du prieuré de Mauriac. (Annales scientifiques de l'Auvergne, t. XXVII, p. 423, 424.)

On sait qu'après cet acte pieux, qui ne fut peut-être pas tout-à-fait gratuit, Guy et Raoul de Scorailles s'acheminèrent vers la Palestine, et qu'ils prirent part à la conquête des lieux saints, d'où ils rapportèrent les chefs de saint Como et de saint Damien, martyrs, qu'ils donnèrent à l'abbaye de Brageac après l'avoir fait relever de ses ruines. De retour dans leurs foyers, les deux frères, toujours unis, assistèrent de leurs armes le doyen du monastère de Mauriac, d'abord contre les seigneurs de Miremont, qui s'étaient permis d'empiéter sur ses droits, et ensuite contre l'abbé de St-Pierre-le-Vif de Sens, son supérieur, à l'obéissance duquel il voulait se soustraire. Ces faits se passèrent dans l'intervalle de 1103 à 1109. ( Chronique de Sens.)

Il serait trop long et d'ailleurs superflu de suivre dans tous ses développements la généalogie de la maison de Scorailles, publiée par M. du Bouchet, garde de la bibliothèque du roi en 1680, et reproduite en partie dans le Nobiliaire d'Auvergne, publié récemment par M. Bouillet. Il nous suffira donc de passer succinctement en revue quelques-uns de ses membres, qui, par les dignités ecclésiastiques dont ils furent revêtus et par les services que d'autres rendirent à l'Etat dans la carrière des armes, firent rejaillir sur leur nom un éclat ineffaçable. Nous rappellerons auparavant, comme titre non moins illustre, que, dès le XII° siècle, les seigneurs de Scorailles comptaient des alliances avec les puissantes maisons des vicomtes de Turenne, de Comborn, de Limoges et de Ventadour, avec les comtes de Périgord et de Rodez, qui étaient eux-mêmes proches parents des comtes de Champagne, des ducs de Normandie et de Bretagne, des rois d'Angleterre, d'Aragon et de Castille.

Indépendamment de Raoul de Scorailles, évêque de Périgueux en l'an 1001, déjà cité plus haut, cette maison aurait donné à l'église, suivant Etienne Baluze, un évêque de Limoges en la personne de Géraud de Scorailles, qui mourut en 1177, après trente-huit ans de sacerdoce.

Autre Géraud de Scorailles, supposé neveu du précédent, d'abord moine à l'abbaye de Tulle, en fut élu abbé en 1153. On trouve dans V Histoire de la ville de Tulle, par Etienne Baluze, divers actes concernant son administration; c'est, premièrement, une charte de l'an 1181, par laquelle Alphonse IX, roi de Castille, du consentement d'Eléonore d'Angleterre, sa femme, et de Sanche, son fils, donna à l'abbé Géraud et à son monastère les lieux de Fornellos et d'Orbanella, situés près de Burgos; c'est ensuite une bulle que le pape Clément III lui adressa en 1188, en faveur de son église. L'année suivante, Geraud fut surpris par la mort, étant sur les confins de l'Auvergne d'où son corps fut transporté au monastère d'Obasine, et de là à celui de Tulle, où il fut exposé pendant plusieurs jours à la vénération des fidèles qui s'arrachaient tout ce qu avait touché à sa personne, et que l'on considérait comme des reliques.

Maffred de Scorailles, frère de Géraud qui précède, et comme lui engagé dans les ordres sacrés, devint doyen du monastère de Mauriac en 1154. La chronique de Geoffroy, moine de Vigeois, parle de lui avec éloge; elle nous apprend qu'il célébra solennellement la messe dans la cathédrale de Limoges le jour de Saint-Etienne, 1174. 11 mourut en 1185, à Roc-Amadour, où il s'était retiré. On trouve dans l'Histoire de la ville de Tulle, que nous avons déjà citée, une correspondance assez étendue entre divers personnages du pays et l'abbé de Saint-Pierre de Sens, concernant le choix du successeur de Maffred pour le gouvernement du monastère de Mauriac.

Deux autres membres de la même famille devinrent par la suite doyens dudit monastère : Maffred II l'était en 1254, et Hugues, de 1280 à 1308.

Begon de Scorailles, parent et contemporain de Goraud et de Maffred I, fut d'abord marié ; mais après avoir mené une vie fprt licencieuse, il se retira avec sa femme au monastère d'Obasine en Limousin, où il édifia par une piété des plus austères. Il devint, en M43, le premier abbé de l'abbaye de Valette, nouvellement fondée sur les bords de la Dordogne, aux confins du Limousin et de l'Auvergne. Begon mourut vers 1160, après avoir obtenu de sa famille et d'autres seigneurs du pays de nombreux bienfaits en faveur de son abbaye. ( Vie de Pierre de Mercoeur, fondateur d'Obasine. —Gallia christiana. Histoire du Bas-Limousin, 1.1, p. 257.)

Etienne de Scorailles, chevalier, se trouva présent avec Hugues de Noailles, Gaubert de Ventadour et nombre d'autres seigneurs des plus qualifiés, à l'hommage que Renaud, vicomte de Gimel, rendit à Raymond II, vicomte de Turenne, au mois de février 1163. (Justel, preuves, p. 34.)

Jourdain de Scorailles, aussi chevalier, fut l'un des champions convoqués, en 1171, par Archambaud VII, sire de Bourbon, pour vider en champ clos la querelle survenue entre ce prince et Pierre de Blot, son cousin, au sujet de la possession du château et de la terre de Montaigu en Combraille; mais au moment où le combat allait s'engager, les parties transigèrent par la médiation de Henri II, roi d'Angleterre. Entre autres grands personnages qui se trouvèrent à cet arrangement, nous citerons Eléonore de Guienne, reine d'Angleterre; Richard-Cœur-de-Lion, son fils, Guillaume VII, comte d'Auvergne; l'archevêque de Bourges, l'archevêque de Rouen, le chancelier d'Angleterre, François de Rochedagoux, Bertrand de Mu roi, Guy de Pontgibaud, et autres chevaliers non moins qualifiés. (Voyez le Spicilège de Luc d'Achery.) Tous ces noms ont été mutilés dans l'ouvrage ayant pour titre : l’Ancien Bourbonnais.

Raoul III et Etienne III, son cousin germain, coseigneurs de Scorailles, ayant été sommés par l'abbé d'Aurillac de lui prêter foi et hommage, ils s'y refusèrent, prétendant qu'ils ne devaient de serment de fidélité qu'à l'évêque de Clermont qui les soutenait, en s'appuyant sur l'acte de 1096; mais l'affaire ayant été portée devant des arbitres, ceux-ci condamnèrent les seigneurs de Scorailles, qui durent transiger avec l'abbé susdit en 1199.

Pierre de Scorailles prit part à la guerre contre les Albigeois; il est nommé un des premiers parmi les guerriers de Simon de Montfort, qui assaillirent Toulouse un jour d'assaut, en 1217 ou 1218.

Guy II, autre coseigneur de Scorailles et frère de Raoul III, ne laissa de sa femme, nommée Béatrix, qu'une fille unique, Algayette de Scorailles, mariée, avant 1212, A Henri I, comte de Rodez, vicomte de Carlat, auquel elle porta une partie de la seigneurie de Scorailles et celle de Saint-Christophe.

Ici nous devons contredire une assertion du baron de Tournemire, qui a prétendu que le château de Scorailles, passé dans la maison de Rodez, avait dès ce moment cessé d'être habité, et les termes dans lesquels est posée cette affirmation tendent à faire supposer qu'à la même époque aussi la maison de Scorailles se serait éteinte : double erreur.

Il est bien vrai qu'Algayette de Scorailles porta un portion notable de la grande seigneurie de ce nom dans la maison de Carlat-Rodez; que l'une de ses arrière petites-filles, Béatrix de Rodez, la transmit par alliance de 1295 à la maison de la Tour-d'Auvergne, et qu'enfin Catherine de Médicis, reine de France et dame de la Tour, en fit vente à la maison de Chabannes, en juillet 1587. On peut même juger de l'importance de cette portion de la seigneurie de Scorailles et de Saint-Christophe, par la nomenclature des fiefs et vassaux qui en dépendaient et que l'on trouve dans le présent Dictionnaire, t. m, p. 197 à 199.

Mais ce qui n'est pas moins certain, c'est que postérieurement à 1212, date

de l'alliance avec la maison de Rodez, le château de Scorailles continua d'être occupé par plusieurs membres de la famille du même nom, tous coseigneurs de Scorailles. Le partage de l'an 1250 et une transaction du 20 mai 1254, intervenue entre la même Algayette, le comte de Rodez, son fils, d'une part, et les autres coseigneurs de Scorailles, parmi lesquels figurent Raymond II et Etienne IV, le prouvent surabondamment. Il fut stipulé dans le dernier de ces actes que les droits, devoirs, honneurs, prérogatives et charges de la seigneurie resteraient communs entre tous les contractants ; que l'un ne pourrait aliéner son droit sans l'agrément de tous ; qu'ils jouiraient aussi en commun des hommages que devaient les fiefs de Rillac, Chambres, Salins et Mazerolles ; qu'ils seraient également tenus de veiller à la garde des églises d'Auriac, Rillac, Brageac et autres. Il fut encore réglé qu'aucun des contractants ne pourrait élever de nouveaux édifices dans la place commune de Scorailles. Telle est la teneur du traité de 1254, dont la fidèle exécution résulte de bon nombre de titres postérieurs, notamment de l'accord passé avec l'abbesse de Brageac, le 24 juin 1287, et l'acte de foi et hommage accompli par Réatrix de Montclar, nouvelle abbesse dudit monastère, à la fin d'avril 1313. Dans l'un et l'autre de ces actes, les successeurs d'Algayette y figurent au même titre que les autres coseigneurs de Scorailles. Il est de plus expliqué dans celui de 1287, que l'abbesse jouira du droit de justice haute, moyenne et basse dans les dépendances de Brageac, excepté lorsqu'il s'agira de condamnation à mort, auquel, cas le juge de Scorailles devra être appelé, et l'exécution avoir lieu hors des terres de l'abbaye.

Mais, par la suite, il arriva au château de Scorailles ce qui arrive à presque toutes les propriétés indivises; le défaut d'entente aux fins de pourvoir à l'entretien des édifices, amena peu à peu la dégradation, et un acte de foi et hommage rendu au roi en 1540 , par Louis et François de Scorailles, frères, établit que le premier habitait encore le château fort qu'il déclare être en mauvais état; le second venait de l'abandonner pour le même motif et demeurait au château de la Vigne qui, désormais, devait être la résidence de ses descendants.

Ces explications nous ont paru d'autant plus nécessaires qu'elles complètent l'histoire du château de Scorailles sans sortir du sujet principal. Nous revenons maintenant à ses possesseurs.

Louis de Scorailles, chevalier, IIe du nom, seigneur de Scorailles, de Roussilhe et de Montpentier, issu au 5e degré de Raymond II, l'un des contractants dans le traité de 1254, épousa, en 1399, Geneviève de la Rocheaymon. Il assista, en juillet 1409, avec toute la haute noblesse de la province, au contrat de mariage de Beraud III, dauphin d'Auvergne, comte de Clermout, avec Jeanne de la Tour-d'Auvergne. (Raluze, t. u, p. 414.) Il était entré de bonne heure au service de Jean de France, duc de Berry et d'Auvergne, au nom duquel il défendit pendant onze jours la ville de Dun-le-Roi, que les troupes de Charles VI assiégeaient en 1412, et, par cette vigoureuse résistance, il donna à son maître, alors rebelle, le temps de faire sa paix avec le monarque irrité. En 1418, Charles VII, qui n'était encore que régent, employa Louis de Scorailles avec Tanneguy du Châtel, les sires du Peschin et de Giac, dans les négociations qui avaient pour objet de ménager une entrevue du régent avec le duc de Bourgogne. On sait

que cette rencontre eut lieu sur le pont de Montereau et quel en fut le déplorable résultat. Cette circonstance de la participation de Louis de Scorailles aux pourparlers qui précédèrent la catastrophe, a inspiré à certains écrivains le soupçon que ce seigneur aurait été complice de l'attentat commis sur la personne du duc de Bourgogne. Ces insinuations malveillantes ne nous semblent pas justifiées; en effet, le nom de Louis de Scorailles ne sortit jamais de la bouche de ceux qui ne craignaient pas d'en accuser hautement et publiquement plusieurs autres, et le savant historien des ducs de Bourgogne, qui a rapporté avec détail toutes les circonstances de cet événement, ne cite aucun fait directement à charge du seigneur de Scorailles. (Voir le t. iv, p. 250 à 266.)

Louis de Scorailles fut plus tard chambellan de Charles VII, capitaine de la grosse tour de Bourges, sénéchal du Berry et du Limousin, charge dont il prêta serment le 29 octobre 1419. Deux ans après, le régent lui donna le commandement d'un corps considérable de troupes, destiné à empêcher le passage de la Loire par les Anglais et les Bourguignons qui avaient le dessein d'assiéger Cosne, et s'étant acquitté de cette mission avec tout le succès qu'on avait attendu de sa valeur, le régent l'en récompensa par des présents d'un grand prix. On le voit encore, en 1427, secourir d'hommes et de vivres la ville de Montargis assiégée par les Anglais. Ces actions ne furent pas les seules qui lui méritèrent des éloges et des faveurs; il se distingua dans plusieurs autres occasions, et fut l'un des chevaliers de son temps qui contribuèrent le plus à ruiner la cause des Anglais dans notre patrie. Il vivait encore en 1436. Il laissa deux fils, dont l'aîné, nommé Louis III, lui succéda.

Celui-ci épousa, en 1438, Louise de Dienne, fille de Louis, baron du lieu, et de Barrane d'Estaing, de laquelle il eut six enfants, entre autres, Louis IV et Marqués, qui furent successivement seigneurs de Scorailles. Le premier suivit comme tous ses ancêtres la carrière des armes, et il obtint du roi Louis XI, en considération des services rendus p'ar sa famille sous les règnes de Charles VI, Charles VII et Louis XI, le don de plusieurs sommes que Louis de Scorailles, son aïeul, s'était engagé a rendre à l'Espagne. Ce don fut fait par lettres patentes datées de Mehun-sur-Yèvre, le 17 janvier 1466.

Pendant les menées séditieuses de Jacques d'Armagnac, vicomte de Carlat, le seigneur de Scorailles reçut de la part du roi, en 1468, l'ordre de garnir d'artillerie et de mettre en état de défense plusieurs châteaux de la Haute-Auvergne. Louis IV ne laissa pas d'enfants de Catherine de Saint-Christophe, sa femme; il eut pour successeur son frère puiné qui suit:

Marqués de Scorailles, seigneur de Scorailles, de Roussilhe et de Montpentier, après son frère, épousa Hélène de Salagnac ou Salignac, de la maison de Fénélon. C'est de son temps, c'est-à-dire pendant la semaine de Quasi modo de 1486, que le château de Scorailles fut témoin d'une nombreuse réunion de la noblesse du pays, à laquelle donna lieu la présence de Christophe Malivoir, jongleur émérite, qui allait de château en château apporter les nouvelles du temps, réciter de belles chroniques mises en lumière pour l'ésbat et enseignement de nobles dames et bons chevaliers.

Et vraiment, il faut convenir que les quatre chroniques que Christophe Malivoir débita dans la grande salle du château de Scorailles, sont très-amusantes et tres-spirituelles; une critique fort libre des mœurs de l'époque y déborde, et on ne peut qu'être étonné de la liberté avec laquelle elles sont écrites et offertes à la curiosité d'un auditoire composé d'une classe de gens qui n'y est pas ménagée; les manants et les bourgeois y sont mieux traités, bien qu'il y ait des leçons pour tout le monde, voire même pour nos contemporains. On y trouve aussi des morceaux de poésie qui rappellent les œuvres des troubadours des siècles antérieurs. (Joli volume imprimé en caractères gothiques, chez Didot, 1829.)

Marquès de Scorailles contribua avec Louis, comte de Ventadour, et Catherine de Beaufort, femme de ce dernier, à la fondation du couvent des Cordeliers de Saint-Projet, sur la Dordogne, en 1489. (Gallia christiana, t. n, p. 537.) Catherine de Beaufort fut inhumée dans ce couvent au mois de novembre 1506. (Le père Anselme, t. VI, p. 322.)

Marquès de Scorailles testa le 6 décembre 1498, laissant cinq enfants, deux fils, Louis et François, et trois filles, dont deux, Léone et Gabrielle, furent successivement abbesses de Brageac, de 1484 à 1559. Louis, l'aîné des fils, fut seigneur de RoussiIhe, en Limousin, et forma la branche de ce nom à laquelle appartenait la célèbre Marie-Angélique de Scorailles de Roussilhe, duchesse de Fontanges, l'une des favorites de Louis XIV.

François de Scorailles, fils puîné de Marquès, fut seigneur de Scorailles, Chaussenac et autres lieux. Il fit la guerre avec distinction et devint chevalier de l'ordre du roi. Il épousa, en novembre 1525, Anne de Montai, fille d'Amaury de Montai, baron de la Roquebrou, et de Jeanne de Balzac, de laquelle naquirent quatre enfants, entre autres, François II, qui va suivre, et Jeanne de Scorailles, abbesse de Brageac, de 1559 à 15S2.

Outre ses quatre enfants légitimes, François 1er eut d'Agnès de Mazerolles un fils naturel légitimé en 1561 et qui forma la branche des seigneurs de Mazerolles, barons de Salers, dont il a été parlé aux articles de Salers et de Salins.

François de Scorailles, second du nom, qualifié seigneur de Scorailles, Ally, Rillac, Chaussenac et Cologne, s'allia, en 1560 à Jacqueline de Dienne, fille de François, baron du lien, et de Jeanne d'Aubusson.

Nous voilà arrivés à l'époque des guerres religieuses, époque si pleine de mouvement, si féconde en événements jusque dans les moindres localités, et, cependant, nous ne voyons rien dans l'histoire de cette période qui attire l'attention sur Scorailles; est-ce à dire que ses seigneurs restèrent inactifs? Non, car nous savons au contraire que leur château avait, en 1576. une garnison qui tenait pour le roi, et qu'à l'avènement de Henri IV au trône, François de Scorailles, chevalier de l'ordre, était un des guerriers de la Haute-Auvergne sur lequel on comptait pour le service de Sa Majesté. (Mémoires de Jean Vernyes. p. 62.)

François III, fils et héritier du précédent, fut, après lui, seigneur de Scorailles, Ally et Chaussenac; il mourut, en 1621, faisant de Jeanne de Saint Chamant, qu'il avait épousée en 1602, un fils et trois filles; le fils fut:

Jean de Scorailles, seigneur de Scorrailles, Ally, Chaussenac et Rillac. Il parait que lors des troubles-de la Fronde, le seigneur de Scorailles pencha pour le parti des princes rebelles; on peut du moins l'inférer d'un épisode que nous allons rapporter:

« Après sa mise en liberté, en 1648, le vicomte de Turenne (Frédéric-Maurice  de la Tour-d'Auvergne, duc de Bouillon), se retira au château de Turenne avec ses adhérents Marie-Clémence de Maillé, femme du prince de Condé, étant  sortie de sa petite cour de Chantilly, où tant de belles dames venaient discourir  de guerre et d'amour, s'était dirigée vers Montrond (1).

 

(1) Montrond, on Bourbonnais, au sommet d'une montagne, appartenait au prince de Condé, qui l'avait acquise du duc de Sully en 162I. Il fut pris par l'armée royale, le Ier septembre 1652. (Dictionnaire des Gaules, t. IV.)

 

 

Quelques jours après, le duc de Bouillon instruit du danger que courait la princesse de Condé dans un château peu fortifié, lui envoya M. de Duras, son neveu, et Chavagnac, pour l'inviter à se rendre à Turenne. Le premier devait escorter la petite cour à travers les montagnes d'Auvergne; le second devait revenir sur le champ à Turenne pour prévenir le duc.

La princesse se mit en route avec toutes les précautions possibles, rencontrant çà et là les émissaires de ses amis ou des escortes. A quelque distance du bourg de Chen (2), elle fut reçue par le duc de Bouillon à la tète d'une compagnie de cavalerie soutenue de deux cents mousquetaires qui campaient un peu plus loin.

 

(2) Ce nom est évidemment tronqué; il faut lire Champs ou Apchon, deux points également intermédiaires sur les chemins qui servent de communication entre la Haute et la Basse Auvergne.

 

 

Elle monta à cheval au milieu d'un nombreux cortège, à la tète duquel marchait M. de la Rochefoucauld et le vicomte de Turenne lui-même. Le jeune prince d'Enghein, à peine âgé de cinq ans, s'écria à la vue de ce secours : Je n'ai plus peur de Mazarin, puisque je trouve ici tant de braves gens. Après avoir parcouru les rangs de huit escadrons qui venaient d'arriver, le princesse et son fils se dirigèrent vers le château de Scorailles où l'on dîna. De là on vint coucher à Argentat, où toute la troupe fut accueillie par des cris de joie et fêtée par le vicomte de Turenne, qui tenait à recevoir » magnifiquement la princesse dans cette première ville de sa vicomté. Le lendemain, 15 mai, les habitants du château de Turenne virent la plaine de St-Palavi couverte de guerriers. La plate-forme du fort, les créneaux des tours  étaient garnis de curieux et de châtelaines de tous les rangs de la noblesse. (Histoire du Bas-Limousin, t. II, p. 403 — 404.) »

On le voit, la supposition que nous avons émise plus haut, trouve sa justification dans le récit qui précède; car, si le seigneur de Scorailles concourut avec le duc de Bouillon à protéger le passage de la princesse de Condé dans nos parages, c'est qu'il était d'accord avec eux et prêt à seconder leurs projets.

Jean de Scorailles fut marié deux fois : 1° le 19 juin 1623 avec Madeleine de Vigier de Prades, de laquelle naquit, entre autres enfants:

Charles de Scorailles, qui continua la branche ainée éteinte à la fin du dernier siècle en la personne de Marie-Charlotte de Scorailles, mariée en 1745 à Bertrand d'Humières de Vareilles, père de Philippe-Balthazard d'Humières, qui n'a laissé que des filles, dont une, Marie Marguerite-Irénée d'Humières, a porté la terre de Scorailles, avec le château de la Vigne, à son mari, M. de la Tour de la Placette. (V. Ally.)

La seconde femme de Jean de Scorailles, qu'il épousa par contrat du 5 octobre 1644, fut Anne de Tautal, fille de Jean de Tautal, seigneur de Chanterelles, et de Catherine du Châtelet. Il en eut plusieurs enfants, entre autres François de Scorailles qui forma la branche de Chanterelles, la seule de cette maison qui subsiste aujourd'hui en Auvergne. (V. l'article de Sainl-Vincent. )

D'autres branches de la maison de Scorailles, dont on trouve de nombreuses traces dans ce Dictionnaire, s'étaient établies en Limousin, en Berry, en Bourgogne, en Rouergue et en Agenois, où elles ont tenu un rang fort distingué.

La terre de Scorailles, très-considérable dès l'origine, subit par la suite de nombreux démembrements. Nous avons déjà parlé de la partie échue à la maison de Rodez, en 1212, et qui passa successivement dans celle de la Tour-d'Auvergne, puis à Catherine de Médicis, et enfin à la maison de Chabannes.

Une autre partie qualifiée comptoirie de Scorailles, devint au XVI° siècle le partage de Marguerite de Scorailles, demeurée seule héritière de Guy V, comptour de Scorailles et mariée à Guy de Saint Chamant, seigneur dudit lieu en Limousin, aux enfants duquel cette portion fut disputée; mais un arrêt du parlement de Paris, du 22 février 1409, la leur ayant adjugée, elle resta dans leur maison jusqu'au 14 janvier 1593, que Marguerite de Saint-Chamant la porta en dot à Pierre de la Garde, seigneur de Valon en Quercy, dont la fille, Marguerite de la Garde, épousa, le 4 février 1609, Annet de Vabres, marquis de Castelnau. Cette terre avant été saisie sur MM. de Vabres, elle fut acquise de leurs créanciers, en 1648, par Jean de Scorailles, coseigneur de Scorailles, avec les deniers de sa seconde femme, Anne de Tautal.

Une troisième partie de la terre de Scorailles était échue à autre Marguerite de Scorailles, héritière d'Etienne VI, mariée, en 1369, à Jean de Molcéo (du Monceau), seigneur de Marcillac en Limousin. Mais Louis II de Scorailles, sénéchal du Limousin, la racheta en 1420.

Tel a été le sort de cette grande terre et de l'illustre race dont elle a été le berceau.

De Scorailles portait : d'azur, à trois bandes d'or.

 

BANLIEUE DE SCOBAILLES.

Le seul lieu isolé du bourg de Scorailles, et qui d'ailleurs en est très-rapproché, est une charmante campagne appartenant à la famille Vacher de Tournemire, qui comptait, avant la révolution de 1789, un subdélégué de l'intendance d'Auvergne à Mauriac, père du suivant:

Charles-Bernard Vacher de Tournemire, successivement président du Directoire du département du Cantal en 1791, membre du conseil des Anciens en 1795, du Corps législatif après la révolution de brumaire, président du tribunal civil de Mauriac de 1809 à 1823, et député du Cantal de 1815 à 1819. Le roi Louis XVIII lui accorda le titre de baron, qui a passé à son fils ainé, Bernard Vacher de Tournemire, général de division d'artillerie. Le chevalier Etienne de Tournemire, son frère, ancien membre du conseil général, est aujourd'hui propriétaire de cette campagne et l'habite.

Le Moulin de la Irizague. dépendant de la même commune, est situé sur la rivière d'Auze.

LIEU DÉTRUIT.

La Vaissière, petit château qui appartenait, dès le milieu du XVI° siècle, à François Rigaud, dit de la Vaissière, issu d'une famille de notaires. Une demoiselle de cette maison devint abbesse de Brageac en 1582, et le fut jusqu'en 1503. La famille Rigaud de la Vaissière, qui ne subsiste plus depuis longtemps, s'était alliée à celles de Bardet de Bure, de Pestels et de Scorailles.

 

DE SARTIGES-D'ANGLES.

 

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