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 La commune de St Saury aujourd'hui

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Saury (st). — Cette commune fait partie du canton de St-Mamet et dé l'arrondissement d'Aurillac. Sa forme est celle d'un ovale incliné du nord-est au sud-ouest; elle se trouve à l'extrême limite du département, près de Souceyrac.

Elle est bornée au nord par la commune de Siran, dont la sépare le ruisseau de la Ressègue , et par le département du Lot; au sud, par la commune de Parlan; à l'est, par celles de Glenat et de Roumegoux, et à l'ouest, par le département du Lot, dont elle est détachée par le ruisseau dès Caumels.;

Sa superficie se compose do 3,000 h., dont 350 h. en terres cultivées; 800 h. en prés et pacages; 600 h. en bois; 50 h. en châtaigneraies, et 1,200 h. en terres vaines et bruyères.

Elle est arrosée par les ruisseaux de la Ressègue, des Caumels, celui-ci qui nait à Roumegoux; celui de Rueyre, et d'autres faibles cours d'eau.

Sa population est de 605 habitants, répartis dans 10 villages, 16 hameaux et 101 maisons.

Le chef-lieu, Saint-Saury, à 1 myriam 8 kilom. de St-Mamet, et à 3 myriam. 6 kilomètres d'Aurillac, n'a rien de remarquable. L'église est ancienne, a 16 mètres 60 centimètres de longueur, et 3 mètres 90 centimètres de largeur. Sur ses quatre chapelles, deux forment la croix. Les stalles du chœur sont en pierre. Elle est dédiée à saint Séverin, dont le nom, en langue du pays, est Saint-Severy, d'où par abréviation on a fait St-Saury. Guillaume Rollos en était recteur en 1401 ; N. Glédière, en 1710; N. Serre, en 1789.

La seigneurie de St-Saury appartenait à N. Nicolas d'Estaing en 1568.

Les villages et hameaux de cette commune sont:

Aiguesparses, village au sud du bourg, et presque à la limite, vers Labastide.

Borie (la), hameau.

Brassac, village avec un moulin.

Brunhie (la), village aussi sur la limite, au nord, près de Pont-Verny.

Calmels, Caumels (les) ou Escalmeh,' village sur le ruisseau de ce nom . à la limite du département. On y voit une chapelle voûtée qui dépendait d'un prieuré, et on distingue encore les ruines des bâtiments du prieuré, du monastère et de l'église qui avaient existé jadis dans ce lieu.

Il y avait autrefois, en effet, un couvent de l'ordre des Augustins à Escalmels. Les moines avaient défriché la moitié du territoire de la paroisse. Les aïeux des propriétaires de cette partie de la commune payaient une somme annuelle au prieur; ce bénéfice était de 10,000 liv., portables à Paris. Avant 1780, une messe était célébrée dans la chapelle les dimanches et fêtes non solennelles, et le prieur devait acquitter 500 liv. pour cette fondation. La tradition rapporte que le couvent des Calmels aurait été fondé par le seigneur du lieu, qui, dans le XI° siècle, était du grand nombre de ceux qui pensaient que la fin du monde était proche, et, pour purifier leur conscience, reçurent le conseil de faire donation de leurs biens temporels à des moines, afin d'acquérir ceux de l'autre monde. Le château des Calmels fut donc ebangé en couvent, ou plutôt en prieuré conventuel. Cette communauté fut composée d'un prieur, d'un sous-prieur, d'un procureur, d'un archiviste, d'un trésorier et de plusieurs religieux. Ce couvent subsista tel qu'il avait été constitué avec haute, moyenne et basse justice, mixte, impaire, etc…jusqu'aux guerres de religion, où il fut incendié par les huguenots. Après cet incendie, le couvent ne fut pas relevé; on se contenta de reconstruire la chapelle telle qu'elle existe, et la communauté devint un prieuré simple à la nomination du pape. Le titulaire devait pourvoir aux honoraires du curé de St-Saury.

L'abbé commandataire d'Escalmels ou des Calmels était seigneur do St-Saury ou St-Chaury, de Siran, la Balharie, Pontverny et Calviac, en Quercy. L'abbé de Lavercantière, qui était prieur d'Escalmels peu d'années avant la révolution, fit bâtir sur le modèle de son église, celles des cinq paroisses, ainsi que la petite chapelle dont il a été parlé et qui est dédiée à saint Eutrope. Le curé de St-Saury y célèbre la messe le premier dimanche de mai de chaque année, et ce jour-là tous les estropiés de la contrée s'y rendent en pèlerinage.

Je ne sais pourquoi plusieurs seigneurs de Laroquebrou se sont fait enterrer à Escalmels, ainsi que l'attestent des actes anciens que j'ai vus. On y trouve encore des tombeaux en pierre d'une pièce, servant d'auge pour faire boire les bestiaux.

Le village d'Escalmels, composé de trois ou quatre maisons bâties autour de la chapelle et avec les pierres de l'ancien couvent, est situé dans une vallée très étroite, froide, offrant l'aspect le plus triste et le plus sauvage. Le ruisseau sert de limite sur ce point au Cantal et au Lot, et présente sur plusieurs points les traces d'anciens étangs poissonneux appartenant au couvent.

Le revenu de ce prieuré, outre les dimes, rentes, etc., consistait dans le produit de la forêt de la Louisette, propriété fort ambitionnée par le seigneur de l'endroit. Il n'avait que deux enfants, un fils et une fille appelée Louisette; il imagina de donner des vêtements d'homme à sa fille, et la fit entrer comme religieux dans le couvent des Calmels. Quelque temps après, le prieur vint à mourir, et les religieux, flattés d'avoir parmi eux le fils du seigneur, prirent Louisette, dont le sexe était ignoré, pour abbé. Ce prieur féminin avait la finesse de son sexe; il persuada aux religieux d'aliéner la forêt en faveur de son père, et c'est de là qu'elle prit le nom de Louisette. On croit que le nom du seigneur était Castclnau.

Caraldie (la), village au nord du bourg.

Conné. village très-rapproché de Glenat. Il s'y trouvait autrefois une petite propriété qui avait été donnée à l'église de Cayrols.

Cros (le), village sur le ruisseau de la Ressègue.

Escoutlonges, hameau.

10° Escures (les), village près des Caumels.

11° Fargues, village près de ce dernier.

12° Fazende (la), hameau près de St-Saury. C'était un petit fief qui, en 163", appartenait à Jean de Jaulhac, seigneur deMazeyrat; il passa, avanl 1666, à

N. David de Villars, seigneur de St-Bonat, par son mariage avec Gubrielle de Jaulhac.

13° Fonbelle (la), hameau avec un moulin.

14° Galandie (la), hameau sur les limites.

15° Landie (la), hameau sur un puy, au nord de St-Saury.

16° Maison-Neuve-de-Mambert, hameau.

17° Maison-Rouge-de-la-Cam, hameau.

18° Mambert, hameau.

19° Moissinac, hameau.

20* Montinis, hameau près des bois.

21° Portescal, hameau. ',

22° Rauzière (la), village près de la Fazende.

23° Ressègue (la), hameau sur le ruisseau de ce nom.

24° Sert (le), hameau.

25° Trémoul, hameau.

Il existe à 2 kil. de l'église un monument druidique formé de grosses pierres placées en cercle. Deux d'entre elles, plus élevées que les autres, portent des rainures qui communiquent à un petit bassin. Le tout est creusé de main d'homme et doit avoir servi aux sacrifices des Gaulois. Un souterrain, qui se trouve au - dessous du preshytère, doit avoir eu quelque relation avec ce monument.

Il paraîtrait, d'après le pouillé de 16-48, que l'église ou chapellenie des Calmels aurait été celle de la paroisse de St-Saury. La chapellenie était à la présentation de l'abbé d'Aurillac, et la collation à l'évêque de St-Flour. Ainsi fut-elle conférée par le Sr Jean Goyet, vicaire de Mgr l'évêque de St-Flour, au Sr Bertrand Septinans, le 22 décembre 1391, en l'hôtel épiscopal de St-Flour, en présence des sieurs Antoine Nassy, prêtre, Jean Barsanges et Pierre Esclaux.

Le solde St-Saury est sablonneux et d'un faible produit; les prairies sont médiocres et marécageuses. Les bruyères, immense étendue stérile, servent uniquement pendant l'été à la dépaissance de nombreux troupeaux de moutons.

La nature des bois consiste surtout en taillis.

La part des contributions de St-Saury fut de 1,050 livres dans la répartition de l'impôt de 1696 pour l'élection d'Aurillac.

P. DE C.

 

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