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Salins. — Commune du canton et arrondissement de Mauriac, bornée au nord par la commune du Vigean; a l'est, par celle d'Anglards; au sud, par celles de Drugeac et de Drignac, et à l'ouest, encore par la commune du Vigean. Elle est arrosée par la rivière d'Auze, qui coule de l'est à l'ouest, et par quelques autres cours d'eau moins importants.

Sa superficie est de 570 hectares, divisés comme suit : 253 h. en terres labourables; 141 en prairies; 115 en pâturages; 17 en bois; 7 en jardins; 31 en bruyères; 5 en terres vaines ; 5 en chemins et cours d'eau.

La population de la commune est de 538 habitants, répartis en 9 villages ou hameaux et 78 maisons.

Le sol de la commune de Salins, incliné du nord au sud vers la rivièro d'Auze, est en général d'assez bonne qualité, sauf quelques parties de terre argileuse. La nature géologique de cette vallée, dit M. Bouillet, est peu compliquée; les hauteurs, couvertes de basalte et de conglomérat, sont très-boisées. La partie moyenne est occupée par une couche de basalte considérable en largeur et épaisseur, et, dans une partie, de masses de scories agglutinées par un ciment stéatiteux. Ailleurs, vers l'est du chef-lieu, on rencontre du basalte parvenu à un degré de décomposition remarquable, et de l'argile rouge chauffée par le basalte. (Description de la Haute-Auvergne.)

Le chef-lieu, situé à 6 kilomètres à l'est de Mauriac, est assis sur la pente de la vallée; il se compose d'un très-petit nombre d'habitations ; son église, dédiée a saint Pantaléon, est fort petite, mais ancienne et convenablement ornée; elle dépendait jadis de la mense de l'abbaye de lu Chaise-Dieu, dont l'abbé avait le patronage et la nomination à la cure. Philippe de Gioux, ancien recteur de Salers, l'était de Salins en 1327 ; Durand Laborie, en 1458; Pierre de Losmonier, en 1504; autre Durand Laborie, en 1554; François Genevrier, en 1605; Jean Gaston, en 1626; Philippe de Saint-Martial, en 1664; MM. Labro, de 1722 à 1743; Pomeyrol, de 1743 à 1752 ; Démaries, de 1752 à 1790; Conort, de 1700 à 1795; Bonnet, de 1801 à 1803; de Layac, de 1803 à 1811; Auriac.de 1811 à 1834; M. Ver, de 1834 jusqu'à ce jour.

La charte de Mauriac, attribuée à Clovis, indique comme existant à Salins, en ce temps reculé, deux métairies occupées par les serfs Albuin et Malbert; ils devaient une mesure de froment, trois moutons et deux sous. Le même document fait encore mention d'un château désigné sous le nom de Beilone, duquel dépendaient deux autres métairies tenues par les serfs Roaldès et Grimaud, qui payaient douze deniers, une mesure de froment et deux mesures d'avoine.

Plus tard, le fief de Salins dépendait de la comptoirie de Scorailles, ainsi qu'on le voit dans une transaction intervenue en 1254 entre les divers coseigneurs de cette grande terre; il en relevait encore en 1553. Il passa ensuite aux seigneurs de Freluc ou Ferluc, représentés, en 1612, par dame Françoise de Chalvet, baronne de Trizac. Cheyrouse, Freluc, Salins, Jarrige et autres lieux. Henri de la Faye d'Espeisse, son fils, rendit hommage de ces terres en 1670 et 1685. Quelques années plus tard, la seigneurie de Salins changea encore de maître, et Annet de Scorailles, seigneur de Mazerolles et baron de Salers, la possédait en1770.

A un kilomètre à l'est du chef-lieu, la rivière d'Auze se précipite perpendiculairement d'une hauteur de 50 mètres, et forme la plus belle cascade du département. L'aspect de cette chute connue dans le langage du pays sous le nom de Ray (rayon), sa majestueuse élévation, le site pittoresque qui l'environne, donnent au pavage un caractère particulier de beauté qui étonne et charme la vue. Les voyageurs et les savants qui l'ont visitée l'ont tous admirée, et consigné leurs impressions dans les écrits qu'ils ont publiés. (V. Legrand-d'Aussy — Girault de Saint-Fargeau — Bouillet - l'auteur de l'Ancienne Auvergne, Depping. )

Nous citerons textuellement M. le docteur Peghoux, qui, clans sa Promenade danss le Cantal, a décrit la cascade de Salins avec plus de détail. Voici comment il s'exprime : « La chute de Salins est, sans contredit, l'une des plus belles du pays. Qu'on se représente deux plateaux basaltiques élevés se rapprochant et s'unissant aux escarpements abruptes d'une montagne qui termine subitement un beau vallon. C'est an milieu de ces anfractuosités et par-dessus des murailles verticales de cent pieds de haut, que la rivière d'Auze s'élance dans un gouffre pour se briser et disparaître au milieu de blocs amoncelés et de roches en débris. Nous descendions du village de Salins lorsque tout-à-coup nous vîmes la cascade. Que sa vue nous parut imposante! Le soleil glissant le long des montagnes du Cantal que l'on apercevait dans le lointain , venait illuminer la partie supérieure du jet; mais plus bas, derrière la ligne blanchissante, tout était sombre , mystérieux. Ce n'était pas une obscurité vulgaire et sans éclat que nos regards suivaient le long de ces roches perpendiculaires, sous ces voûtes profondes. La couleur foncée du basalte, modifiée par celle des lichens et des tapis de verdure qu'entretient perpétuellement une vapeur humide, offrait les teintes les plus chaudes au pinceau de l'artiste. Au-dessous de cette zone magique se balançaient des arbustes légers et aériens. Un sentier tracé sur la pente des rochers conduit au pied de la cascade, et c'est lorsqu'on  est placé au milieu de son cirque immense, qu'on en apprécie toute la majesté au fracas de l'eau qui se brise sur les pointes des rochers, et à la vue du paysage riant qui se déploie au-delà des ruines dont on est entouré.

Dans les hivers de 1789 et de 1829, les habitants du pays ont eu le singulier spectacle de la congélation de cette chute si véloce et si mobile. Du pied de la cascade s'élevait à la hauteur de 50 ou 60 pieds une pyramide cristalline  toute chargée de festons stalactiformes. Dans le haut, la glace fixée au rocher s'était étendue de proche en proche et avait formé un canal d'où l'eau ne sortait que pour rencontrer, à quelques pieds au-dessous, la pyramide congelée. Ainsi, moins cette courte intersection, un arc de glace avait pris la place de la courbe immense de la chute de Salins, et réfléchissait au soleil toutes les teintes de l'arc-en-ciel. » (Annales scientifiques de l'Auvergne, t. vi, p. 339.)

Au-dessous de la roche du haut de laquelle se précipite l'Auze, existe une excavation ou grotte à l'extrémité gauche de laquelle est une fontaine druidique; elle y jouit d'une grande renommée. On attribue à cette source des propriétés particulières pour la guérison de la teigne. Lorsqu'un enfant est atteint de ce mal, on le conduit à la source, on lui lave la tête pendant neuf jours, après lesquels le malade est, dit-on, assez ordinairement guéri. Cet usage semble remonter à la plus haute antiquité et témoigne une fois de plus que le culte des Gaulois, pour les fontaines, n'est pas perdu dans nos montagnes. Les curés de Salins, témoins des bons effets produits par ce traitement, ont placé la fontaine sous la protection de saint Martin, et les pièces de monnaie que les parents des malades y déposent, sont recueillies et consacrées à la célébration de messes. (Bouillet, Description de la Haute-Auvergne, p. 321-322. —L'Ancienne Auvergne, t. m, p. 237.)

 

VILLAGES ET HAMEAUX DE LA COMMUNE.

 

Bouix (le), anciennement Albois. C'était avant la révolution de 1789 un petit fief. Géraud de Scorailles, damoiseau, et Almodie, sa mère, en étaient seigneurs en 1317, époque à laquelle ils en rendirent hommage au monastère de Mauriac. Guillaume de Scorailles le vendit à Ayméric de Ribier, seigneur de Lavaur en 1404, en partie du moins, car l'affar del Crouzet, dépendant de ce village, fut vendu par noble Christophe d'Alhars, seigneur de Clavières, à Elie Laborie, de Mauriac, le 29 février 1456; le nouvel acquéreur ne le possédait plus en 1585, date à laquelle Jeanne de Varaigne, veuve de Durand Amalvy, et Damien Amalvy le cédèrent à Jean de Ribier de Lavaur. L'affar de la Claverie ou de Peyrempon, aussi dépendant du lieu du Bouix, payait la rente au monastère de Mauriac, qui le vendit à Antoine de Ribier de Lavaur, le 6 janvier 1561. Jean de Ribier, frère et héritier d'Antoine, se trouvant ainsi en possession de la totalité du fief du Bouix, en consentit vente, le 23 juin 1600, à Antoine d'Autressal, seigneur de Sartiges, qui en rendit hommage au roi entre les mains de M. de Noailles, gouverneur de la Haute-Auvergne, le 17 décembre 1609. Passé par alliance , en 4656, dans la maison de Combarel-Gibanel, celle-ci conserva le fief du Bouix jusqu'au 27 novembre 1766, que Louis-Charles de Combarel-Gibanel, baron de Sartiges, l'aliéna au profit du baron de Montclar-Montbrun. ( Archives de Sourniac.)

Junsac, village situé sur la rive gauche de la rivière d'Auze, vis-a-vis de Salins. Il faisait autrefois partie de la commune de Drugeac, de laquelle il a été distrait pour être réuni à celle de Salins, par ordonnance royale du 9 novembre 1834. La charte de Clovis le mentionne comme étant alors composé de deux métairies occupées par les serfs Alhert et Framus; ils étaient taxés à quatre moutons, une mesure d'avoine et treize deniers. Il est de tradition dans le pays qu'il a existé dans ce lieu un château qui était au pouvoir des Anglais en 1376, et que ces insulaires consentirent à l'évacuer moyennant 200 livres que leur payèrent les habitants de la prévôté de Mauriac. Un Géraud Duranti, de Saint-Christophe, bachelier és-lois, rendit hommage â l'abbé d'Aurillac pour le fief de Junsac, paroisse de Salins, en 1355.

Au surplus, la haute antiquité de Junsac n'est pas douteuse. En 1842, un propriétaire de ce village ayant voulu défoncer un jardin, découvrit plusieurs cercueils en pierre : voici la description qu'en a donnée M. Delalo, président du tribunal de Mauriac, et qui a été insérée dans les Tablettes historiques, publiées par M. Bouillet, t. ni, p. 497, « Ces cercueils n'étaient point orientés, les uns étaient rangés dans la direction du levant au couchant, pied contre pied; d'autres, dans la direction du midi au nord. Quelques-uns sont en trachyte poreux, d'autres en pépérite, d'autres en brèches basaltiques scorifiées. Ils étaient recouverts par des dalles de même nature, qui ne portent aucune inscription. Sur l'une d'elles j'ai cru remarquer la forme presque effacée d'une croix. Dans la plupart des cercueils on avait ménagé une place arrondie pour la tète; dans  d'autres, cette place était carrée. J'ai mesuré les deux cercueils les mieux conserves : 1 un, a 1 m. 82 c. de longueur sur 56 c. de largeur; l'autre, a 1 m. 83 c. sur 52 c. L'un d'eux est perforé vers son milieu; j'en ai remarqué un semblable au cimetière de Bredon, près de Murat. On a trouvé de la chaux dans plusieurs de ces cercueils, »

Mazerolles, village et château à l'ouest du chef-lieu, près de la route n° 122 de Mauriac à Aurillac. Deux maisons de cette localité dépendaient jadis de la commune du Vigean; le château et le surplus du village étaient de la commune de Drugeac; mais une ordonnance de 1831, déjà citée, a réuni le tout à Salins.

Le château de Mazerolles est situé dans une très-heureuse position, à demi-côte, abrité du nord, exposé au midi, environné de jardins disposés en terrasses et dominant le riant vallon arrosé par les eaux de l'Auze. MM. Bouillet et Peghoux en parlent avec admiration.

« Je vous parlerai, dit le dernier de ces auteurs, du château de Mazerolles,

dont la construction date de trois siècles environ ; l'intérêt qui s'y attache, c'est que, ameublement, jardins, terrasses, tout est de la même époque, tout est conservé (1), et l'on sait que dans la destruction successive de nos traditions, ce qui s'est le plus effacé, ce sont peut-être les formes naïves et les souvenirs respectables des anciennes demeures. Des tours à mâchicoulis forment la partie la plus fondamentale et la plus ancienne du château; la toiture aiguë  est surmontée par des girouettes gothiques.

 

(1) Nous croyons, nous, que les constructions ont été augmentées à différentes époques; que le manoir ne se composait d'abord que de ta grosse tour ronde et d'une autre plus petite qui lui est adhérente et renferme l'escalier à vis par lequel on communique aux appartements. Deux corps de logis, qui s'appuient actuellement à ces tours, sont, nous semble-t-il, d'une date postérieure.

 

L'entrée voûtée du château conduit à une vaste cour entourée de bâtiments nécessaires à l'exploitation des biens ruraux et au logement des gens de la maison. La cour du château, proprement dite, vient ensuite ayant au centre un if à pyramide, colossal. Des tilleuls séculaires projettent un épais ombrage sur une fontaine dont les deux conduits jettent l'eau dans d'énormes bassins en pierre diversement frangés et festonnés. Une grille sépare cette cour d'un « jardin à compartiments dessinés par de longues files d'arbres fruitiers, à terrasses étendues, que bordent des touffes de rosiers sur lesquelles s'appuient des filets grimpants de vigne. Des massifs de lilas couvrent les angles et parties solitaires.

Dans l'intérieur du château, on voit partout régner les formes massives et

commodes qu'affectionnaient nos ancêtres. La chambre des revenants est encore telle qu'on la voyait il y a deux cents ans. Les croisées pratiquées dans un mur épais ressemblent à de véritables corridors qui conduisent à une ouverture extérieure. Cinq lits sont largement établis sur des piliers massifs et recouverts de tapisseries à fleurs bizarres, que, dans leurs moments de loisir, brodèrent de nobles châtelaines, entourées de leurs femmes. Un autre côté de l'appartement est garni d'énormes fauteuils à bras dans lesquels on se trouve réellement assis; le reste est revêtu de boiseries et tapisseries enfumées, sur l'une desquelles j'ai remarqué un roi maure trônant avec tous les attributs de sa barbaresque splendeur. En voyant le jour douteux qui glissait sur les panneaux noircis de cette galerie, je compris les domestiques de la maison lorsqu'ils me dirent qu'ils ne coucheraient jamais dans la chambre des revenants. Au-dessous de cette terrible chambre et dans une semblable encadrure, se  trouve la salle à manger toute revêtue de portraits de famille, parmi lesquels j'ai remarqué un des anciens possesseurs du château, le baron de Salers, à figure noble et fière : son regard semble parcourir avec orgueil les contours de cette salle.

Nous regrettâmes l'absence des maîtres du château, qui, eux aussi, sont les représentants du passé ; M. de Maranzac, propriétaire actuel (1833), est âgé de 87 ans, et, dans l'aisance de ses manières, dans l'élégance de sa parole, on retrouve, m'a-t-on dit, le ton exquis, la fleur de la politesse de la cour de Louis XV. »

La seigneurie de Mazerolles appartenait, dès le XIII° siècle, à une famille noble du même nom, qui possédait aussi les fiefs de Freluc et de Drugeac. Raymond de Mazerolles, damoiseau, seigneur du lieu et de Freluc, rendit hommage au doyen du monastère de Mauriac par deux actes dont le premier est du mercredi après la féte de St-Julien, 1272; le second, du mardi après l'Assomption, 1278. Guy et Raymond de Mazerolles remplirent successivement la même formalité au profit de l'abbaye d'Aurillac, pour raison du château ou repaire de Drugeac, le samedi avant la féte de tous les Saints, 1301, et 23 septembre 1315. A ce dernier, acte furent présents noble Simon Comptour, Guillaume de Tournemire Rigald de Pleaux et Guy de Mauriac, damoiseaux.

Raymond de Mazerolles, deuxième du nom, seigneur de Freluc et de Drugeac, vivant en 1334 et au commencement de 1365, était mort avant le 8 août de cette dernière année, époque à laquelle Jean Yolande et Aigline de Juou (Jou), ses héritiers testamentaires, encore mineurs et sous la tutelle d'Astorg Brun, seigneur de Cologne, leur aïeul maternel, rendirent hommage à Pierre de Saint-Exupéry, abbé d'Aurillac, à cause du fief franc et noble de Drugeac, ensemble le repaire dudit lieu, ainsi que de leur part de la viguerie de Drugeac.

Yolande de Jou, l'une des cohéritiers susnommés, épousa Pierre de St Martial, auquel elle porta la seigneurie de Drugeac, et l'abbé d'Aurillac, par lettres du 12 février 1399, autorisa ledit Pierre de St-Martial, seigneur immédiat de la tour et repaire de Drugeac, à faire rétablir les fourches patibulaires qu'il avait le droit d'avoir audit lieu. On sait que la seigneurie de Drugeac resta dans la maison de St-Martial jusqu'en 1666, époque à laquelle Claudine-Françoise de St-Martial la porta en mariage à Claude-Honoré de Lur-Saluces, marquis d'Uza.

Si nous revenons à la terre de Mazerolles, nous trouvons qu'elle appartenait, au moins en partie, en 1437, à Hugues Marion, qui en fit foi et hommage au seigneur de Scorailles, et cependant nous voyons encore un Jean de Mazerolles, damoiseau, présent à une sentence arbitrale rendue en 1448 par Etienne de Nozières, prieur de Jussac, sur un différend qui existait entre Guy de St-Martial, seigneur de Drugeac, et Guillaume de Touchebceuf, prieur du même lieu.

Mazerolles vint ensuite à noble Antoine Laumosnier et a Marie de Chany, sa femme, qui possédaient ce fief en 1533 et 1344. Ces époux appartenaient à deux familles originaires des environs d'Issoire, et l'on ignore comment s'opéra, à leur profit, la transmission de la propriété qui nous occupe.

On présume que ce fut du mariage d'Antoine Laumosnier de Belhac avec Marie de Chany, que naquit Agnès ou Annette, dame de Mazerolles, qui eut de François, seigneur de Scorailles, un fils naturel nommé Guillaume de Scorailles, légitimé par bulle du pape Paul IV, de l'année 1556, et par lettres du roi Charles IX, de l'an 1561, enregistrées au parlement, en 1564, confirmées de nouveau par arrêt du conseil, du 1er septembre 1667. Guillame de Scorailles eut de son père la seigneurie de Chaussenac, et de sa mère, celle de Mazerolles. Il épousa, le 23 avril 1576, Marie de Salers, nièce du baron du lieu, et testa, en 1608, laissant plusieurs enfants, entre autres, François, qui servait sous M. do Lignerac, dans la compagnie de la Châtre, en 1594, et qui mourut sans postérité; 2° Guillaume de Scorailles, qui suit.

Guillaume de Scorailles, second du nom, fut marié, le 7 juillet 1625, avec Catherine de Barriac, fille de Jean de Barriac, seigneur du Caila et du Perle, et d'Antoinette de Méallet de Fargues. Il mourut a Toul, étant au service, en 1635. Il eut pour successeur:

Annet I, seigneur de Mazerolles; de son mariage avec Diane-Madeleine de Salers, sa cousine, naquirent onze enfants, neuf garçons et deux filles. Des neuf maies, huit moururent à l'armée.

François de Scorailles, l'aîné des fils, fut seigneur de Mazerolles. Il fut élevé page du roi Louis XIV, se signala à la suite de ce monarque pendant la campagne de Flandre, notamment aux sièges de Gand et d'Ypres, en 1678. Il mourut au château de Mazerolles. en 1691, laissant de dame Françoise de Caissac, sa femme, cinq fils qui étaient tous officiers de cavalerie en 1733. (Mémoire sur procès, imprimé en 1733.)

Annet II de Scorailles, fils de François et de Françoise de Caissac, fut seigneur de Mazerolles et baron de Salers par son aïeul. Il servit, en qualité de capitaine de cavalerie, au régiment de la Mothe-Houdancourt, et devint chevalier de Saint-Louis. Le baron de Salers était en procès avec M. de la Ronade, lieutenant-général au bailliage de Salers en 1733, au sujet d'injures et violences que les parties se reprochaient mutuellement. L'origine de la querelle remontait à une assignation faite à la requête du baron de Salers, le 3 janvier 1725, au sieur de la Ronade, son vassal, de se trouver le lendemain à son château pour lui faire la foi et hommage qu'il lui devait. Le sieur de la Ronade n'était guère disposé à obéir à cette injonction; de là, des retards volontaires, contestation de noblesse, coups et violences qui amenèrent les parties devant le parlement de Paris, dont nous ignorons la décision.

Annet de Scorailles épousa, en 1747, Madeleine de Corn, fille de Mercure-Joseph de Corn, marquis de Queyssat, en Limousin, et de Susanne de Turenne-d'Aynac. De cette union vinrent trois filles : 1° Marie-Françoise de Scorailles, dame de Salers et de Mazerolles, épouse du comte de Naucaze, et morte sans enfants en 1820; 2° Marie-Thérèse-Joséphine de Scorailles, mariée, en 1779, au marquis de Corn du Peyroux ; 3° Marie-Madeleine de Scorailles, épouse du comte de Griffolct et mère de la comtesse de Maranzac, actuellement propriétaire de Mazerolles.

Cette branche de la maison de Scorailles, indépendamment des alliances déjà citées, en avait contracté d'autres avec des familles non moins distinguées, telles que celles de Saint-Martial de Drugeac ; de la Valette-Cornusson, de Méallet de Fargues, de Beauverger-Montgon, de Sartiges-d'Estillol. de Bort de Pierrefitte. du Châtelet et de Ribier.

Meydieu, village près de celui de Junsac. ,

Ortige, hameau au-dessus du chef-lieu de la commune.

Petit-Surgères, maison isolée, aux limites de la commune du Vigean.

Peuch (le), hameau.

8' Sarut, petit village à l'est de Salins. En 1841 on a trouvé dans ce village des vestiges d'habitations romaines; elles consistent en une assez grande quantité de tuiles et briques à rebord ; les unes n'étaient pas cuites, d'autres l'étaient trop; d'autres enfin étaient difformes. A côté se trouvaient des blocs de trachyte calcinés, semblables à ceux qui ont servi a la construction des fourneaux, et, au milieu de ces débris, étaient quatre ou cinq gros fragments de calcaire. M. Perier, maire de la commune de Salins, qui avait fait défoncer ce terrain, remarqua que ces briques et pierres étaient rangées en demi-cercle, ce qui semblerait indiquer l'existence en cet endroit d'un ancien four à briques, et peut-être même à chaux de l'époque gallo-romaine. L'argile et le calcaire abondent dans le voisinage. (Communication de M. Delalo, président du tribunal de Mauriac.)

DE SARTIGES-D'ANGLES.

 

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