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Rouffiac. — La commune de Rouffiac fait partie du canton de La Roquebrou et de l'arrondissement d'Aurillac; sa forme est à peu près celle d'une besace s'allongeant beaucoup du nord au sud, mais resserrée vers le milieu et pour ainsi dire divisée en deux parties inégales.

Elle est bornée au nord par la petite rivière de Detze, qui la sépare du département de la Corrèze; au sud, par la commune de Montvert; à l'est, par celle de Cros, et a l'ouest, par les ruisseaux de la Bedaine et du Vialard, qui lui servent de limite avec la commune de Goules (Corrèze).

Elle est arrosée par la Detze et les ruisseaux du Vialard, de la Bedaine, du Cayrou, de la Misière, de Long, de Mouix, de l'Espinat, etc. Quoique ces cours d'eau soient fort peu considérables, certains d'entre eux, notamment la Detze et le ruisseau du Vialard sont très-encaissés et bordés de précipices.

L'étendue du territoire est de 3,050 hectares, savoir : 800 hect. en terres labourables de bonne qualité, quoique légères; 800 h. en prés et pacages assez bien arrosés; 400 b. en bois; 180 h. en châtaigneraies, et 800 h. en bruyères qui servent de pacages à de nombreux troupeaux de brebis et à quelques chèvres. Avec le lait de ces animaux, on fabrique de petits fromages dits cabécous, dont la réputation s'étend au loin. La nature du sol est argileuse et sablonneuse et présente quelques rochers micaschisteux; quant à la surface, elle est très accidentée par de petits mamelons et des gorges nombreuses, qui se succèdent sans interruption, mais ne sont ni bien profondes, ni bien étendues.

La population est de 1,080 habitants, dispersés dans 15 villages, 10 hameaux et 205 maisons.

Le chef-lieu, Rouffiac, est situé sur un petit plateau masqué au sud par un énorme puy ; sa distance de Laroquebrou est de 1 myr. 2 kil., et sa distance d'Aurillac, de 3 my r. 2 kil. On y remarque quelques jolies maisons, dont la plupart paraissent très-anciennes.

L'église, dédiée à saint Martin, remonte au XIII° siècle; elle avait titre de prieuré, dépendant de l'archidiacre d'Aurillac, depuis son union en 1281 ; mais à cette époque elle était beaucoup moins grande qu'aujourd'hui; c'est seulement en 1689 que le clocher a été construit, ainsi que les deux chapelles qui sont au-dessous, l'une dédiée à sainte Agnès, et l'autre à saint Antoine. Il existe de chaque côté du grand autel deux autres chapelles, l'une en l'honneur de la Vierge, l'autre en l'honneur de saint Jean.

Le grand autel n'offre rien de particulier; il est à la romaine et de construction toute récente (de l'année 1853). Celui qui a été démoli à cette époque remontait à 1689'; il était en bois, mais colossal; le retable contre lequel il était appuyé divisait le chœur en deux parties à peu près égales et formait cloison; derrière cette cloison était la sacristie. Vers le milieu de l'église, à droite, se trouve un escalier conduisant à une chapelle souterraine; au sujet de la construction de cette chapelle, écoutons la légende : « En creusant les fondements de la partie de l'église qui remonte au XIII° siècle, les ouvriers trouvèrent enfouie, à une certaine profondeur, une madone parfaitement conservée, représentant la Vierge tenant sur ses genoux l'image du Christ. A l'endroit même où la madone fui trouvée, on dressa un autel, puis on entoura cet autel d'une voûte assez spacieuse formant une chapelle souterraine , et , sur cette voûte , on bâtit l'église. »

Cette madone existe encore aujourd'hui, et tout en elle atteste une haute antiquité ; elle est très-connue sous le nom de Notre-Darne-de-Sous-Terre, ou Notre-Dame-de-Pitié. De tout temps, de nombreux pèlerins ont visité celte chapelle, et la tradition rapporte que plusieurs d'entre eux ont reçu de N -D.-de-Sous-Terre des grâces toutes particulières. Il est d'usage que ceux qui vont en pèlerinage visiter la madone descendent et remontent à genoux les 18 ou 20 marches qui conduisent à son autel- Ces pèlerinages sont surtout nombreux le dimanche de Quasimodo, jour où l'on célèbre solennellement sa fête. L'affluence des fidèles est toujours considérable ce jour-là, et leur recueillement prouve que Notre-Dame-de-Sous-Terre est toujours en grande vénération dans le pays.

Pierre Mafly était recteur de Rouffiac en 1349; Laurent Labrousse, prieur en 1367, etc.; Antoine Gilet, en 1458; Pierre d'Anjony, en 1820. Ce dernier fut également prieur de Conas, près de Rodez. Michel Revel était prieur de Rouffiac en 1608; Jean de Noailles, en 1661 ; autre Michel de Revel, en 1690, et Pierre Lacan, curé en 1699. Guillaume Jallenques, curé en 1743, fut remplacé la même année par Pierre Delpuech. En 1655, l'évêque de J3t-Flour voyant que le prieur, .qui était en même temps curé , ne pouvait résider à Rouffiac à cause de ses fonctions d'archidiacre, avait ordonné la désunion des titres, du consentement du titulaire; mais, en 1661, Jean de Noailles, abbé de Valette et aussi prieur de Rouffiac, y fit créer une vicairie perpétuelle.

La seigneurie de Rouffiac appartenait à la maison de Montal. Noble Durand de Montai en jouissait en 1297, ainsi que N. Jean de Nayrac; N. Bertrand, en 1365; Amaury, en 1429; Guillaume, en 1476; Melchior de Boissières, en 1 555. Les villages et hameaux de cette commune sont:

Anglards, village sur le ruisseau du Cayrou, au nord de la Pachevie.

Basradein (la), hameau.

Bedaine (la), hameau sur le ruisseau de ce nom.

Bonnai, village sur la cime d'un puy.

Bordes (las), hameau sur un monticule.

Borie (la), hameau.

Bouissou (le), hameau.

Brousse (la), village.' /
Contensous, village sur un puy.
10° Faure (le), village.
11° Fraux (les), gros village à l'est du chef-lieu.

12° Leyrits, village.

13° Moulergues, village.

14° Moulin-d Espinet, hameau.

15° Moulin-de-Faliès, hameau.

16° Moulin-de-la-Pachevie, hameau.

17° Pachevie (la), hameau et château dans la plaine, ancien fief qui a été. en 1379, à noble Jean de Carbonnière, seigneur de la Pachevie. Il existe une famille de la Pachevie, sans doute la même que la précédente; Rigaud delà Pachevie vivait en 1400; Jean de Carbonnières , en 1408. Noble Pierre de la Pachevie , seigneur de Rouffiac en 1440 , avait épousé Marguerite de Vayrac, fille de Jean, et, à la suite de ce mariage, .il traita avec N. Antoine de Vayrac, seigneur de Cussac, et avec Catherine de Montai, sa femme. Autre Jean de Carbonnières, seigneur de la Pachevie, vivait en 1470; il habitait les repaires de la Pachevie et de les Escures, alors exempts d'impôts; il fut frère de N. Martin de Carbonnières, seigneur de la Pachevie en 1503. Cette terre passa ensuite à la famille de Braquillange; N. Jean de Braquillange en était seigneur en 1624. Il ne laissa qu'une fille nommée Louise, qui porta en dot, en 1037, la terre de la Pachevie a noble Antoine Chapel de la Salle, lequel eut deux frères officiers distingués, dont l'un fut tué devant Cazal, et l'autre au siège de Philisbourg. Cet Antoine Chapel était fils de Jean et de Marie Mornay (voir Murat pour la famille Chapel). Il mourut avant 1686, laissant trois fils; l'aîné était page du duc de Noailles; le second, N. Gabriel Chapel de la Salle, lui succéda. Il vivait encore en 1706 et possédait le Martinet, près de Cheylade. Le troisième, Louis Chapel, seigneur de Bressolles, habitait Rochesalesses, par suite de son mariage avec Madeleine Faucher de Rochesalesses. Antoine avait fait la campagne de 1624 avec le comte de Noailles, le siège de Milhaud, puis encore la campagne de 1630 en Piémont, dans les chevau-Iégers du maréchal d'Effiat, commandés par le seigneur d'Espinchal. Les titres de la maison furent brûlés dans un incendie.

Gabriel Chapel épousa Françoise de Chazelles, et François Chapel, son fils, seigneur de la Pachevie, se maria avec Louise de la Coste; il possédait le domaine d'Eybre et habitait le château de Besaudun, près Tournemire, en 1759. Pierre-Joseph Chapel de la Salle, baron de la Pachevie, chevalier de St-Louis, vint après lui et vivait en 1783. La Pachevie appartient toujours à la même famille.

18° Puech (le), village au sud du bourg.

19° Puech-de-Leyrits, hameau. N. Guillaume de Montai était seigneur de Leyrits, en 1407.

20° Quarante-Peyre, village sur un puy; ce nom semblerait indiquer l'existence d'un monument celtique; mais il n'en reste plus de traces.

21° Salès, village près d'Anglards.

22° Seigneroles, hameau.

23° Vigno (le), village.

La baronnie de Carbonnières, dont le chef-lieu était près de Rouffiac, comprenait un grand nombre de villages de cette paroisse et le fief de Rouffiac.

Rouffiac était de droit écrit relevant d'Aurillac, et sa coutume celle de Jussac, où il est dit : «  Quand les acheteurs ne se présentent pour être louez et investis dans quarante jours des choses par eux acquises, n'a lieu confiscation de la chose achetée. »

Par autre coutume dudit lieu : « Quand les emphytéotes ne payent leur cens, de deux, trois on quatre ans ou plus, les emphytéotes ne confisquent point ce qu'ils tiennent, mais les seigneurs peuvent demander les arrérages et Tenir par exécution ou demande. »

Rouffiac fut imposé à 3,300 livres, en 1696, dans la répartition de l'impôt de l'élection d'Aurillac.

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