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 La commune de Raulhac aujourd'hui

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Raulhac.

— La commune de Raulhac fait partie du canton de Vie et de l'arrondissement d'Aurillac. Elle s'allonge beaucoup du nord au sud, suivant la direction du Goul. dont elle occupe la vallée. Elle est bornée au nord par la commune de Jou-sous-Montjou ; au sud, par le département de l'Aveyron(Leyrac); â l'est, par le même département (commune de Broume), et par celle de Pailherols, et à l'ouest, par Badailhac.

L'étendue de son territoire est de 1,500 hectares, dont 750 h. en terres cultivées; 500 h. en prés et pacages; 150 h. en bois de haute futaie, environnant Messilhac et Puy-Mourier, et 100 h. en rochers, bruyères et terres vaines.

Elle est arrosée par la rivière du Goul et quelques faibles cours d'eau.

Sa population atteint le chiffre de 1.017 habitants, répartis dans 10 villages, 11 hameaux 155 maisons.

Raulhac, le chef-lieu, à 1 myr. 5 kil. de Vie, et à 2 myr. 5 lul. d'Aurillac, est un gros bourg assez bien bâti, comprenant une population de 500 habitants. On remarque les angles de ses constructions, formés de prismes basaltiques fort allongés , et qui par leur croisement donnent une grande solidité aux bâtiments. M est situé à mi-coteau et domine le Goul.

L'église est vaste , et sa construction remonte à une haute antiquité. Agnès, femme de Gilbert de Carlat, fit, au X° siècle, dans son testament, don de cette église à Géraud, son second fils.

Le clocher est formé par une tour carrée très-élevée, construite sur la grande porte de l'église. Il tombait on ruines on 1567, fut démoli à cette époque et reconstruit; Jean Rigal de Scorailles de Roussille fit faire, en 1700, l'horloge qui s'y trouve.

Plusieurs chapellenies avaient été fondées dans l'église de Raulhac, entre autres par la famille d'Ouvrier, celle de Sainte-Aune ou d'Aubuisson. Annet de Fontanges, protonotaire du pape, plaida, en 1566 , avec la dame de Messilhac , au sujet du droit de tombeau au - devant de la chapelle de Notre-Dame.

Il existait à Raulhac une communauté de prêtres très-nombreuse; elle lui unie au chapitre de la cathédrale de St-Flour. Ses revenus, en 1705, s'élevaient à 12,700 livres. Ceux du prieuré étaient aussi considérables. L'évêque avait la collation de ce prieuré. Henri, comte de Rodez , donna en 1219, par testament, à l'église de Raulhac, en partant pour la Terre-Sainte, la forêt de la Raje. En l'an 1515, sous le pontificat de Clément VI, Etienne Sistre, cardinal de St-Jean, de St-Paul et recteur de l'église de Raulhac, fit un traité avec les seigneurs du pays, par lequel ils s'obligèrent à payer aux recteurs le vingtième des fruits et animaux qu'ils posséderaient, sous la seule réserve que ces recteurs leur rendraient l'hommage simple. II fut aussi convenu que les particuliers donneraient la dime de leurs revenus. Cet acte fut passé à Avignon dans l'hôtel du cardinal.

Ont été prieurs et curés de Raulhac : Jean de Bonaveut, prévôt de la cathédrale de St-Flour, en 1437 ; Jean Dunoyer, en 1595 ; Durand Serniers , en 1051; Durand Dunoyer, en 1689; Jean Coffinhal, de 1743 à 1776.

Il existait dans Raulhac, dit M. Bouillet, un ancien château qui fut pris et pillé par les Anglais.

La seigneurie de Raulhac a appartenu à la maison de Roquefeuil, et, en 1699, au marquis de Montpeyroux. Les seigneurs de Cropières et de Puech-Mourier avaient droit de ceinture sur l'église. Ce droit advint aussi au prince de Monaco en 1685, lorsqu'il eut reçu la vicomté de Carlat.

Les villages et hameaux de cette commune sont:

Borie-Grande (la), hameau.

Bouygues (la), hameau vis-à-vis de Cropières.

Clauzades (las), hameau.

Courbelimagne, hameau.

Courbourieu. village situé au milieu de vergers et de plantations de noyers, entre le bourg et Messilhac.

Cropières, village, anciennement seigneurie, avec un château ; il est agréablement situé sur le Goul, entouré de prairies et de vergers.

Cropières appartenait anciennement à une famille de ce nom. Elle était probablement la même que celle de Montjou, dont le nom prévalut au XIV° siècle. Aymar de Cropières, chevalier, vivait en 1263. Pierre de Cropières, en 1362, fit sa reconnaissance à noble Hector de Montjou, seigneur baut-justicier de cette seigneurie, pour ses maison et jardins sis à Cropières.

La famille de Montjou conserva la terre de Cropières jusqu'en 1508. Jean de Montjou n'ayant pas eu d'enfants, Anne, sa sœur, mariée à Rigaud de Fontanges, seigneur de Fontanges et de Palmont, lui porta en dot la terre de Cropières. Nicolas de Fontanges, son fils, fit, en 1526, hommage au roi pour le château de Cropières, et les rentes et péages dont il jouissait, à cause de la vicomté de Cariat , qui était advenue à la couronne. Annet de Fontanges fut, vers 1580, protonotaire du pape, prieur de St-Michel, seigneur d'Alleval, Feissergues, coseigneur de Raulhac et de Puech-Mourier. Par testament il donna à Louis de Fontanges de la Salle, seigneur des Calmels, son neveu, le domaine de las Douloux et la seigneurie de Jou-sous-Montjou. Ses autres possessions revinrent à Annet de Fontanges, seigneur de Cropières et de Palmont.

Le château de Cropières fut pris par les Anglais et pillé en 1601. Il se composait alors de deux corps de logis et de deux, tours, dont l'une, outre plusieurs appartements, contenait la loge de l'escalier. L'autre tour tombait en ruines.

Pètre-Jean de Fontanges n'eut qu'une fille (Guillemine), qui fut mariée à Louis de Scorailles de Roussilhe, et lui porta en dot toutes les grandes propriétés de sa maison.

Le château de Cropières vit naître sous ses lambris la trop célèbre duchesse de Fontanges. Marie-Angélique de Scorailles était fille dé Louis, marquis de Roussilhe, et de Guillemine de Fontanges. Elle quitta les solitudes rêveuses de la vallée du Goul pour se rendre à Paris auprès de la reine, et fut l'une de ses filles d'honneur. Le roi était fatigué des hauteurs et des violences de Mme de Montespan. La beauté de Mlle, de Scorailles brillait de tout son éclat. Le roi fut épris des charmes de cette blanche fleur de nos contrées. Marie fui fragile comme ne le sont que trop souvent les jeunes filles des montagnes, mais sans espoir de se relever de sa faute. Le monarque était si beau, ses grandeurs avaient tant d'éclat! Quelques gouttes du sang de Scorailles ne circulaient-elles pas dans ses veines? Marie céda au caprice royal. On la vit en peu de temps dispensatrice de toutes les grâces et l'objet des adorations de la cour. Elle fut tellement éblouie de sa faveur, qu'elle passait devant la reine sans la saluer. D'importantes restaurations eurent lieu alors au château de Cropières; des embellissements de toute nature furent exécutés dans son intérieur. Marie fut créée duchesse de Fontanges; mais ce règne si brillant n'eut qu'une courte durée; Marie portait dans son sein le germe fatal. Mère coupable, son fils mourut en venant au monde ; les suites de ses couches lui ravirent tous ses charmes; avec eux elle perdit le cœur du roi qui n'avait trouvé en elle que des jouissances vulgaires. Abandonnée du roi, elle se retira dans l'Abbaye-aux-Bois; elle y descendit dans la tombe peu de temps après, en 1781, à peine âgée de vingt ans.

« Mlle de Scorailles, dit Marchangy, dans sa Gaule poétique, quitta la vie, fière de ce que Louis avait donné un sourire d'amour à son printemps et une larme à son trépas. » Nous ajouterons : bien plus heureuse encore si elle était restée pure et n'avait pas laissé une mémoire flétrie.

Nous laisserons à notre savant collaborateur l'histoire de cette grande maison de Scorailles, et nous y renvoyons nos lecteurs.

La propriété de Cropières resta dans la branche des Scorailles de Roussilhe jusqu'à Théodore, lieutenant général de la province, brigadier des armées du roi, qui mourut en 1746 sans postérité. Il laissa la seigneurie de Cropières à son neveu, Jacques-Antoine Isarn de Fressinet, qui devint lieutenant du roi pour la Haute-Auvergne. Son neveu, Joseph-Charles Isarn de Valady habitait Cropières en 1778, et ses descendants possèdent encore aujourd'hui cette belle propriété et son château, dont les dégradations augmentent malheureusement chaque année. (Voir sur la famille Isarn de Valady le Nobiliaire d'Auvergne.)

Lors de la prise de possession par le prince de Monaco de la vicomté de Carlat, la nommée lui fut faite quant à Cropières par Jean Rigal de Scorailles. Le château de Cropières était alors composé de trois corps de logis , de tours crénelées, avec des girouettes. Il comprend maintenant une grande cour fermée par un portail surmonté de vases, avec les écussons des familles de Fontanges et de Scorailles. A gauche de la cour était une promenade en terrasse sur les murs de clôture du jardin. Cette terrasse est ornée d'une petite balustrade en pierre taillée. A droite de la cour, sur une largeur de 7 à 8 pieds et une longueur de 33 mètres, et vis-à-vis le jardin, s'élèvent les bâtiments de la chapelle et des cuisines, au-dessus desquelles se trouvent plusieurs appartements. Ces constructions sont adjointes à d'autres, savoir : les archives voûtées, des magasins, etc. D'après ce qui a été conservé de la chapelle, on peut juger de la splendeur de sa décoration. La voûte et les côtés présentent des panneaux peints à fresque. Le maître-autel et son tableau sont dignes de remarque. Vis-à-vis, règne une grande galerie, également ornée de peintures. Elle communique aux appartements dits de la Duchesse, dont les sujets sont empruntés à la fable Les appartements ont conservé leur ameublement de l'époque. Le lit à la duchesse a huit pieds carrés; ses magnifiques draperies sont en soie, mais elles tombent de vétusté à cause du manque d'entretien. Les tableaux et plusieurs portraits de la duchesse, de ses sœurs, l'abbesse de Chelles et de Mme de Molac sont en mauvais état. Cette résidence étant abandonnée par le propriétaire, les fresques s'altèrent, les boiseries se déjètent, et la moisissure aura en peu de temps détruit les travaux d'art de l'une des somptueuses et historiques demeures de la Haute-Auvergne.

Vis-à-vis du grand portail de la cour et du corps de logis qui fait un angle droit avec celui qui vient d'être décrit, on voit un perron en pierres de taille, dans de belles proportions, avec deux larges rampes pour y monter. A droite et à gauche un lion de pierre sert de support aux écussons des familles de Fontanges et de Scorailles. Au-dessous du perron s'ouvrent les portes des écuries et des remises. La voûte de ce couloir longe le bâtiment. Le perron, dont les balustrades en pierre sont sculptées avec soin, sert de communication avec plusieurs appartements très-dégradés; leurs tentures en soie disparaissent sous la moisissure; l'escalier même qui conduit aux appartements supérieurs s'écroule.

Les jardins sont vastes et plantés d'espaliers qui datent au moins d'un siècle, mais qui produisent encore de beaux fruits. Les vergers, les charmilles, tous les alentours du château annoncent l'opulence et le bon goût des anciens propriétaires. Mais la main destructrice de la révolution a déposé ses stigmates sur Cropières. Il serait à désirer que M. le marquis de Valady , propriétaire actuel, ne reculât pas devant les frais de restauration d'un de nos châteaux les plus dignes d'intérêt.

De l'autre côté du Goul, dans les prairies du domaine, jaillit une source d'eau minérale assez fréquentée par les habitants du pays.

Quant aux bâtiments d'exploitation, ils sont vastes et bien entretenus.

Esquiers, hameau.

Goluselat, hameau à l'ouest de Baulhac, avec un pont sur le Goul.

Goul, hameau.

10° Jonquière (la), hameau.

11° Mas (le), hameau avec un petit château habité autrefois, par la branche des Lavaissière de Beauregard, qui se reliait à celle de Cantoinet, en Rouergue, et de St-Saturnin. (Voir le Nobiliaire d'Auvergne.)

Philippe de Lavaissière vivait en 1327; Balthazar de Lavaissière était seigneur del Mas en 1474; Guillaume de Lavaissière habitait le château del Mas en 1737.

12° Moscou, hameau.

13° Messilhac ou Missilhac, château situé sur un rocher escarpé, au milieu des bois, sur la limite du département. Ce château, chef-lieu d'une seigneurie très importante, était fortifié de tours et de remparts. Le mamelon sur lequel il s'élève est cerné par des ravins profonds dans lesquels coulent le Goul et un autre ruisseau qui sert de limite à l'Aveyron.

Messilhac était autrefois un village maintenant détruit. Les principaux propriétaires qui se sont succédé dans cette seigneurie sont : la famille de Bonavent, qui en jouissait au XIII° siècle. Bernard de Bonavent, chevalier, seigneur de Messilhac, acheta, en 1297, la moitié d'un aftar qui appartenait à un habitant du village.


 

Autre Bernard de Bonavent, seigneur de Messilhac, traita, en 1345, ainsi que les autres seigneurs du pays, avec le recteur de Raulhac, au sujet de la dîme. Aimé de Bonavent fut bailli des montagnes d'Auvergne. On croit que cette famille descendait d'Henri, fils puiné du comte de Rodez, apanagée en 1200 dans les pays du Rouergue et du Carladès. Bernard de Bonavent était, en 1475, coseigneur de Montamat. Autre Bernard de Bonavent était seigneur de Messilhac en 1518. N'ayant eu qu'une fille nommée Marguerite, elle fut mariée a Jean de Montamat, et lui porta en dot Messilhac. Jean fit bâtir, en 1537, le grand corps de logis du château, les beaux escaliers ornés de bas-reliefs et de devises, et ceux qui décorent la grande porte. Jean mourut en 1547. Il ne laissa qu'une fille, Jacquette de Montamat, mariée à Guion de Saunhac. Guion ne laissa encore qu'une fille, nommée Marguerite, dame de Messilhac, comme héritière de Jacquette, sa mère, qui fut mariée, en 1566, en premières noces, à noble François du Pont; en secondes noces, en 1574, avec Charles de Barbézières, et enfin, en troisièmes noces, avec Raymond Chapt de Rastignac, duquel nous allons nous occuper.

La maison Chapt de Rastignac, nommée aussi Cat, ne doit pas être confondue avec celle Cat de Cocural, aux armes parlantes. Les documents historiques que l'on publie dans le Rouergue constatent que cette dernière famille de Cat est originaire des montagnes de la Guiole, où elle était connue en 1182.

La famille de Chapt est originaire du Limousin; elle se fixa en Périgord, où elle existe encore. On la présume issue, dit le Nobiliaire d'Auvergne, des anciens sires de Chabannais. M. d'Hozier ne laisse aucun doute sur l'authenticité de cette ancienne origine, qui remonterait à l'an 895. Ils ont, du reste, prouvé leur filiation depuis Bernard Chapt, 5e du nom, marié le 18 septembre 1260 avec Raymonde de Solagnac. Elle s'est illustrée dans le sacerdoce et la carrière des armes.

Raymond Chapt de Rastignac, qui va nous occuper, appartenait à cette famille. Dans une transaction faite entre ses enfants par Marguerite de la Grilière, dame de Rastignac, il est fait mention de possessions sises à Sarrus, à Ladinhac, à Cayrols, possessions qui formèrent peu de temps après l'apanage de la branche d'Auvergne.

Raymond, que l'ou trouve désigné indistinctement sous le nom de Rastignac et sous celui de Messilhac, par les auteurs qui ont écrit l'histoire de cette province , vint dans la Haute-Auvergne attiré par le marquis de Lignerac, qui connaissait son habileté et sa fortune dans les armes. Lignerac voulait en faire l'un des chefs du parti de la ligue. Contrairement aux vues de ce bailli des montagnes, Raymond embrassa le parti du roi. Nous allons maintenant parcourir les historiens qui nous ont donné .des notices sur sa vie.

« Raymond, dit M. Déribier, était, dans son jeune âge, page d'Henri IV. Habile dans l'art de l'équitation , montant avec grâce et solidité les chevaux les plus difficiles, le roi se plaisait à lui faire exercer sous ses yeux ceux qu'il affectionnait le plus. Ce goût du monarque ne doit pas nous surprendre; on doit considérer que, dans l'ancienne monarchie, nos rois étaient les premiers de leurs chevaliers, et le prince dont nous venons de parler ne le cédait à nul autre. De 1567 à 1 569, r.hapt fut capitaine d'une compagnie de cinquante hommes d'armes, et, en 1671, d'une compagnie de gens de pied. Le roi lui écrivit le 8 juillet 1578 pour faire exécuter l'édit de pacification.

« En 1581, les religionnaires du Mnr-de-Barrès, commandés par le vicomte de Lavedan , commirent de nombreux pillages et des déprédations dans ces contrées. La noblesse du pays s'adressa au roi qui permit de faire une levée de trois cents hommes, moitié a pied et moitié à cheval, pour s'opposer au pillage des huguenots de ce quartier. Messilhac prit le commandement de ces trois cents hommes, attaqua les huguenots du Mur-de-Barrès, et en tua sept à huit vingts. »

Ghapt de Rastignac était donc connu par des faits d'armes brillants lorsqu'il fut appelé, en 1586, à la charge de lieutenant du roi dans la Haute-Auvergne. Nous donnerons, d'après le Nobiliaire d'Auvergne, le résumé de la vie de cet homme célèbre dans son temps.

« En sa qualité de lieutenant du roi, les habitants d'Aurillac le prièrent de venir séjourner dans leur ville pour les soutenir contre les efforts du comte de Randan; il s'y rendit, le 7 février 1587, pour y commander au nom du roi. Ceux d'Aurillac ne furent pas trompés dans leur attente- Le sire de Messilhac rompit les mesures du comte de Randan qui, dans le dessein de sè rendre maitre de cette ville, s'avança inutilement avec trois mille hommes jusqu'à Arpajon; il fut battu dans deux ou trois rencontres, ce qui l'obligea à revenir dans la Basse-Auvergne. L'année suivante , Messilhac fut honoré du collier de St-Michel et fait, avant le 22 avril 1589, gouverneur de la Haute-Auvergne Le 6 juillet suivant, il força le château de Cologne à se rendre et fit prisonnier le sieur de Marmiesse qui le commandait. Il reprit sur la fin du même mois la forteresse de Carlai, dont les seigneurs, par la trahison d'un soldat, avaient trouvé le moyen de changer la garnison.

En 1590, le comte de Randan s'étant mis en campagne pour reprendre la ville d'Issoire. la noblesse d'Auvergne se donna rendez-vous à Clermont. Raymond y parut à la tête de cent chevaux et de cent cinquante hommes de pied.

Nous allons bientôt rapporter , suivant M. Imberdis, le récit de ses actions pendant cette campagne où il commandait le centre de l'armée royaliste , sous la haute direction de François de Chabannes-Curton, général en chef.

« Au mois d'octobre , le sieur de Messilhac alla joindre l'armée du grand prieur d'Auvergne, Louis de Lastic , et ne rentra à Aurillac que le 4 décembre. En 1592, il fit réparer les murailles et les fossés de la ville que le duc de Nemours paraissait vouloir assiéger. En octobre, il fit partie du secours envoyé à Villemur pour arracher le sieur de Thémire , son ami, au danger qu'il courait. Il contribua à tailler en pièces l'armée de la Ligue : une partie fut noyée dans le Tarn, et le duc de Joyeuse y périt lui-même, emporté par la violence des eaux. Le roi, pour récompenser Rastignac de ses services, lui permit, en 1593, d'établir une foire et un marché à Cros, paroisse de Messilhac. Au mois de juin de la même année, il le fit bailli de la Haute-Auvergne, dont il était déjà gouverneur.

En 1591, les habitants de St-Flour s'étant révoltés contre Antoine de Durfé, leur évêque , M. de Messilhac se rendit promptement dans cette ville, apaisa la sédition, rendit la liberté à l'évêque. Au mois de juillet suivant, il se transporta en Limousin pour donner la chasse aux révoltés de cette province auxquels on donnait le nom de croquants ou de tard-venus; il les attaqua, prit Limoges, et leur tua plus de deux mille hommes. Cette expédition lui valut d'être fait chevalier de l'ordre du St-Esprit. »

Revenons en arrière; prenons l'abbé Teillard. «  En 1588, la ville d'Entraygues fut prise d'assaut par les huguenots. Ses défenseurs se réfugièrent dans le château; ils y furent soutenus par Raymond Chapt de Rastignac, seigneur de Messilhac, qui, le jour de Notre-Dame, étant accompagné des sieurs de Morèze et d'Anteroche, à la tête de trois cents hommes, tua quarante huguenots , parmi lesquels l'un de leurs principaux chefs. Messilhac l'abattit d'un coup d'épée au travers de la visière du pot, et lui enleva son écharpe blanche. Les huguenots furent chassés de leurs retranchements. MM. de Messilhac et de Morèze furent blessés dans ce combat. »

Prenons M. Imberdis. « Le Comte de Messilhac ne se borna pas, dit cet écrivain, à défendre le haut-pays contre le gouverneur d'Auvergne; il se fit remarquer encore par son acharnement à poursuivre les religionnaires partout où ils furent signalés, à des distances même assez grandes de sa résidence. Le zèle qu'il avait montré fut payé par une nomination de lieutenant-général, .qui le fit recevoir à Aurillac où il mit garnison. Henri III instruisit ainsi les prévôtés du nouveau choix qu'il venait d'arrêter:

« De par le roi,

Chers et bien amés, nous avons donné pouvoir au sieur de Rastignac de commander dans notre haut-pays d'Auvergne, et y assembler des forces pour faire la guerre à nos ennemis. A cette cause, nous vous mandons que vous ayez à le reconnaître, l'obéir et l'assister en tout ce qu'il vous ordonnera pour le bien de notre service, comme votre fidélité et affection nous assurent que vous ferez; et à ce ne faites faute, car tel est notre plaisir.

Donné à Châtelleraut, etc. »

« Les forces royales se réunirent et s'acheminèrent vers Clermont, ayant à leur tête les sieurs de Messilhac et de Lavedan : trois cents cuirassiers et cinq cents fantassins obéissaient à ces deux capitaines distingués. Ce corps était arrivé à Allagnat, à trois lieues de Clermont, lorsque le bruit se répandit que les ligueurs marchaient à lui pour le combattre. Sur le champ, les chefs déjà rassemblés à Clermont montent à cheval, s'élancent dans la direction indiquée, rencontrent les troupes qui venaient paisiblement dans cette ville, et tous arrivent sans avoir aperçu d'ennemis.

Randan, instruit de ces mouvements, conçut le projet de marcher à la rencontre des royalistes et de les attaquer avant qu'ils fussent en vue d'Issoire. Randan réunit son conseil : les avis sont partagés. Les chefs royalistes ne pourront pas se soumettre aux lenteurs d'un siège, entre autres Rastignac, qui doit redouter quelque surprise , quelque soulèvement dans son gouvernement agité. Mais le comte de Randan était impatient de croiser le fer avec les auxiliaires; la bataille de Cros-Rolland est décidée. »

Il n'entre point dans notre cadre de donner la description de cette bataille, dont la perte fut funeste à la Ligue. Messilhac y prit une part glorieuse; dans un mouvement, il se trouve en face du chef des ligueurs, balançant la fortune par sa valeur bouillante et l'exemple qu'il donne aux compagnons d'armes qui se pressent à ses côtés. Les deux chefs se sont aperçus; ils se précipitent l'un contre l'autre; un flot de combattants les sépare et les jette aux extrémités opposées du champ de bataille. Alors Messilhac se précipite au cœur de l'escadron de Randan, le hache avec fureur, porte la mort partout où frappe son épée : les plus intrépides sont mis hors de combat ; le malheureux Randan lui-même, après avoir illustré le champ d'honneur où sa noblesse est décimée, se voit obligé de se retirer , blessé mortellement de deux balles dans la cuisse. Alors les vainqueurs taillent en pièces les ligueurs qu'ils peuvent atteindre dans la plaine. Cette poursuite serait devenue une boucherie si Messilhac n'eût couru en avant en criant : Amis, nous sommes tous Auvergnats, ne nous tuons pas les uns les autres. Ces paroles généreuses d'un guerrier ordinairement impitoyable comme on l'est dans les guerres civiles et religieuses, sauvèrent une foule de soldats qui avaient jeté leurs armes.

Afin de confirmer la mort de Randan et sa défaite, auxquelles le commandant des forces ligueuses dans Issoire ne voulait pas croire, Messilhac s'avança et dit: « Messieurs, le sieur de Randan est mort aujourd'hui en brave et homme d'honneur , et a fait voir la noble lignée dont il était sorti. Si vous ne voulez pas m'en croire, voyez M. de Châteauclou, qui vous le dira. Ce qu'avait dit étant confirmé, le commandant La Barrière capitula immédiatement.

Passons aux appréciations sur Messilhac , du président de Vernyes, dans son mémoire adressé au roi.

« Le sieur de Messilhac peut mettre sus de cette prévôté cinquante bonnes cuirasses et cent soixante soldats, et, de six cents hommes qu'il y a dans la ville d'Aurillac pour rendre combat, en tirer pour un besoin deux cents pour deux lieues hors la ville.

La ville et château de Murat ont envoyé leur soumission au sieur de Messilhac, gouverneur de la province, peu avant le décès du feu roi. Mais, pour la ville, en faut faire peu de cas, parce qu'elle dépendra toujours de celui qui commandera le château ; et, quelque déclaration que le sieur de Brezons, capitaine, en ait faite, je ne le tiens pas pour assuré au service du roi.

Il y a des ligués dans la ville d'Aurillac, mais qui n'osent se déclarer pour la présence du sieur de Messilhac.

« Pour récapituler les forces que le sieur de Messilhac peut faire en son gouvernement , il nourrit cent cuirasses aux dépens du roi et en peut tirer presque autant des quatre prévôtés , trois cents arquebusiers, cinquante cuirasses huguenotes et quatre cents arquebusiers; a trois pièces de canon en son pouvoir , et, de la sorte, peut faire un gros de sept cents arquebusiers et de deux cent cinquante chevaux.

Le sieur de Messilhac s'aheurtait d'abord au mauvais parti. Le sieur de Bournazel lui fit connaître le parti du roi plus assuré et le plus honnête; s'il s'y rangeait, il serait le chef du parti contre le reste de la noblesse, et pourrait être reconnu de Sa Majesté; il fut persuadé encore par les conseils du sieur de Morèze, son cousin. La déclaration du sieur de Messilhac confirma aussitôt les villes et lui acquit une haine mortelle de ceux de la Ligue, spécialement du sieur de Lignerac, qui se vit spolié par celui dont il avait bâti la fortune.

Au retour des Etats de Blois , après la mort de M. de Guise , le roi écrivit de sa main au sieur de Messilhac. Cette lettre lui fut baillée fort à propos et le confirma dans le service du roi.

Le 7 juin 1594, Rastignac marcha sur la Fère contre le nouveau duc de Joyeuse. Il fut tué le 26 janvier 1595 d'un coup de fauconneau tiré par un soldat ennemi. Sa dépouille mortelle fut portée à Aurillac et inhumée avec une grande pompe, le 26 février suivant, dans l'église de Notre-Dame. Déribier dit que ce fut dans la sacristie de la paroisse, qui devint plus tard la chapelle du St-Sacrement. Il avait acheté , en 1590 , les fiefs de Pleaux , du Griffoul et de Poumeyrols de François de Dienne, qui le subrogea à la terre de Montamat sur le baron de Pestels, pour une somme de 4,000 livres.

L'historien de Thou , parlant de lui, l'appelle « homme d'un courage infatigable. »

Raymond de Rastignac laissa deux fils de son mariage avec Mlle de Saulnac; il fut accusé d'être dissolu dans ses mœurs, d'avoir eu plusieurs femmes en même temps unies à lui par acte de mariage. Nous aimons à croire que ces inculpations durent en partie leur origine à la haine de ses ennemis. Il laissa donc plusieurs enfants plus ou moins légitimes, et qui furent condamnés à l'amende comme non nobles lors des recherches de 1666. C'est à Raymond que se rattachent les Rastignac du Mur-de-Barrès et de St-Vincent. Joseph-Augustin Chapt de Rastignac , qui vint s'établir à Vigouroux par suite de son mariage avec Mlle d'Artis, était père du général de ce nom et servait comme officier dans un régiment.

La terre de Messilhac resta dans la famille de Rastignac jusque vers 1759, époque où Joseph , n'ayant pas eu d'enfants, la légua à Gaspard du Greil de la Volpilière, fils de Marie de Rastignac, sa sœur, et déshérita ainsi Joseph-Augustin, son héritier naturel. Mais Joseph-Augustin était d'un caractère caustique et facétieux ; il aimait à singer et à tourner en ridicule les manières de son vieil oncle. Du Greil, au contraire, était prévenant et aux petits soins à son égard; la balance pencha en sa faveur : Rastignac fut déshérité, du Greil préféré, et ses descendants sont encore aujourd'hui en possession de Messilhac.

Le château de Messilhac, tel qu'il est aujourd'hui, présente deux tours carrées reliées ensemble à l'aspect du midi par un grand corps de logis; les tours datent du xive siècle, et le corps de logis porte le millésime de 1537. La cour est fermée par un grand portail près du château, et, à l'aspect du sud, par un mur en terrasse, très-élevé et dominant le jardin qui est dessiné à la française. Autrefois, cette, cour était défendue par des tourelles, des guérites et des constructions crénelées que le propriétaire fit démolir il y a quelques années, comme inutiles et incommodes; considérations vraies, sans doute , mais qui ont nui considérablement à l'ensemble de cette forteresse marquée du caractère féodal. Dans la cour, est une chapelle; vers le nord, un bâtiment neuf contient des appartements à la moderne; les combles et les greniers renferment les chambrées occupées par la garnison au temps des guerres civiles. Quoique mutilé, le château de Messilhac offrira longtemps encore, à l'étude des archéologues, un spécimen précieux de l'architecture des derniers temps du moyen âge.

14° Montlucy, hameau.

15° Peyre, village rapproché de Jou.

16° Pouillès, hameau.

17° Puech-Mourier, village avec château complètement en ruines, situé à mi-côteau et entouré de bois. Il s'élève au nord de Raulhac, non loin de Cropières, et domine le vallon du Goul. Sa tour carrée est très-haute; autrefois elle l'était beaucoup plus. Les ruines de plusieurs autres bâtiments l'entourent. Ce fief appartenait, en 1407, à N. Louis de Montai, seigneur d'Yollet. Nous aurons à revenir sur cette illustre famille qui, suivant le Nobiliaire d'Auvergne, descendait de Durand d'Aurillac, frère d'Astorg VI, baron d'Aurillac; elle a exercé souvent, dans la Haute-Auvergne , les charges les plus importantes. Cette seigneurie passa, au XVI° siècle, dans la famille de la Roque-Toirac, branche de l'illustre maison de Gourdon, en Quercy. Bertrand de la Roque, seigneur de Ste-Colombe, en jouissait en 1539; il vendit en 1541 Puech-Mourier, conjointement avec son frère François , à Jean Barthélemy , président au parlement de Toulouse. Son héritier céda ce fief aux prêtres d'Aurillac. Ceux-ci le vendirent à Annet de Fontanges, protonotaire du pape, en 1558. La tour, qui avait encore toute son élévation, était déjà inhabitable. Par son testament, en 1582, Annet de Fontanges donna Puech-Mourier à son neveu, Annet de Fontanges, et il passa de celui-ci à la maison de Scorailles. Dans la nommée que Pètre-Jean de Fontanges fit en 1669, il est dit que la tour de Puech-Mourier a cinq étages, l'un des corps de logis, quatre étages, et celui qui lui faisait pendant, trois étages. Enfin,, ce château passa à la maison de Valady.

18° Quayrie (la), hameau au nord du bourg. Pierre d'Yollet en était seigneur en 1470. François de Rastignac, frère du sieur de Messilhac, seigneur de Chamfleury, habitait la Quayrie en 1678.

19° Soye (la), moulin.

20° Valduces. hameau, avec un petit château auprès de Puech-Mourier, qui appartenait, en 1470, à Bernard de Bonavent. Le sieur de Mazières en jouissait en 1667, et le comte de Briay en 1766.

21° Vayssière (la), hameau prés de Cambourieu, avec un pont en pierre construit sur le Goul. Antoine de Conquans y résidait en 1753. Il passa par mariage, en 1779, à Joseph de Chazelles, dont les descendants jouissent de cette propriété.

22° Vergne (la), village.

Il existait, en 1400, dans la commune de Raulhac, un village nommé le Coût; il fut détruit au commencement du XIII° siècle. On voit encore les vestiges des bâtiments de ce village, qui sont enclavés aujourd'hui dans une montagne appartenant à M. le général Higonet.

On lit ce qui suit dans M. de Sistrières:

« Le chapitre cathédral de Saint -Flour, outre les dimes qu'il a dans la paroisse de Raulhac , possède des rentes en hommage du comte de Carladès.

La communauté des prêtres de Raulhac y possède quelques dîmes inféodées et quelques rentes dépendant de Carlat.

Jean-Rigal de Scorailles-Fontanges, écuyer, seigneur de Cropières, de Puech-Mourier, tient en hommage du Carladès ces châteaux et seigneuries. La justice desdites terres s'exerce au village de Peyre, et par appel au bailliage de Vie.

François-Bertrand Chapt de Rastignac tient dans la paroisse de Raulhac , le tout mouvant en fief du comte de Carladès, les château , métairie et quelques rentes sur le vol du chapon du château; le surplus de la terre est aliéné.

Annet Chapt de Rastignac, Sr de Pouillès, tient en fief franc et noble, du comte de Carladès, son domaine de Pouillès.

François Chapt de Rastignac, résidant au village du Caire, possède pareillement quelques héritages en fief franc et noble.

Jean de la Vaissière de Beauregard tient en fief franc et noble, du comte de Carladès, son domaine de Grifoule.

François de Monteil, Sr de Marsillac, tient en franc fief et noble, du comte de Carladès, sa montagne de Cibuel, en ladite paroisse de Raulhac.

Pierre Sobrier, du village de Peyre, possède, aux mêmes conditions, trente têtes d'herbage dans la montagne del Boïssou.

François Rouger, bourgeois d'Aurillac, trente-quatre têtes d'herbage dans la montagne de Cibuel.

Antoine Vidalenc, de Chatoux, paroisse de Malho, tient en franc fief et noble, vingt têtes en la montagne de Cibuel.

Jean de Monteil, Sr de Corse et de Signalac, tient aussi des rentes qui dépendent du comte de Rodez, à la Cairie, Pouillès et Raulhac.

Dame Marguerite de Ganiac de Planèze, possède quatre-vingt têtes d'herbage en la montagne de Bane, dans la paroisse de Raulhac, en fief franc et noble.

Bonnet Améliau, de Raulhac, tient quelques héritages nobles.

Antoine Talon, écuyer, Sr de la Marque, de Cadillac, possède quelques rentes en la paroisse de Raulhac, relevant du comte de Carladès.

Guillaume Fraissi possède aussi quelques héritages nobles.

Hélis de Pralat, veuve de Pierre, Sr de Lasbros, de la ville d'Aurillac, possède 50 têtes en la montagne de Boïssou, relevant en fief franc et noble du comte de Carladès.

On voit dans M. Bouillet que la vallée de Raulhac présente peu d'intérêt aux géologues. Cette vallée est fertile et d'une beauté renommée. A Raulhac, le calcaire se voit, sur plusieurs endroits, recouvert par des produits volcaniques ou par des argiles.

Les terres de cette commune sont assez bonnes, quoique sujettes à être ravinées par les eaux, surtout à l'aspect du midi. Elles produisent du froment, du seigle, du blé noir. On y voit de beaux vergers et une grande quantité de noyers. Le calcaire, qui est d'eau douce, y renferme un très-grand nombre de coquillages.

Les prairies sont de bonne qualité, surtout celles qui sont près du Goul.

Raulhac a une foire le 22 janvier.

Le chapitre de Raulhac dépendait d'abord du prévôt de St-Flour; il fut ensuite uni à la mense du chapitre; il était de la collation de l'évêque.

Raulhac, régi par le droit écrit, relevait en partie de Vie et en partie d'Aurillac. Cette commune fut imposée à 11,100 livres dans la répartition de l'année 1696. Nous n'avons pas mentionné le château de Crommières à sa lettre alphabétique, parce que l'on a peine aujourd'hui à retrouver ses ruines, qui sont sur le chemin de Raulhac à Puech-Mourier, dans un petit bois au bas de la côte. Ce château appartenait, en 1257, à Bertrand Rolland. (Voir sur la famille Rolland le Nobiliaire d'Auvergne.) Guibert de Vigouroux, beau-frère de Guillaume Rolland, était seigneur en partie de Crommières en 1326. Aymery, seigneur de Vallon, devint seigneur de Crommières en 1553.

Le château de Crommières était à cette époque bien fortifié, et l'on y voyait une tour à plusieurs étages. Il fut souvent assiégé, soit par les Anglais, soit par les partisans et les grandes compagnies. Vezian Rolland le confia, en 1385, à Jean de Lolm, d'Aurillac, et à nobles Hugues et Louis de Cère, pour le défendre contre les Anglais, moyennant 300 écus d'or, à la charge de le lui remettre dans le même état. Le château fut pris. En 1388, le 30 décembre, il y eut a Rodez un combat singulier entre Louis de Cère et Jacques Breton, officier anglais. Louis, qui avait défendu le château, soutenait, qu'à la reddition de la place, il n'avait pas donné sa foi aux Anglais. Louis fut vainqueur.

La famille Rolland n'habitant plus l'Auvergne, la forteresse de Crommières tomba en ruines et fut abandonnée par les seigneurs voisins qui en avaient fait l'acquisition.

On lit dans M. de Sistrières : « La châtellenie de Crommières avait un château spacieux et à trois enceintes, dont les vestiges paraissent encore. Il fut démoli et uni au vicomté de Carlat, par confiscation sur Pierre de la Guiole, auquel le procès fut fait et parfait au temps d'Henri II, sixième comte de Rodez et vicomte de Carladès. Le juge d'appeaux, qui était lors ambulatoire, le jugea à Rodez. Il fut condamné à mort, exécuté et ses biens confisqués.

» Le prieuré de Raulhac est très-considérable; de près de mille écus en dimes et en rentes.

 

P. DE CHAZELLES.

 

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