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Peyrusse.

— La commune de Peyrusse (Petruvia) dépend du canton d'Allanche et de l'arrondissement de Murat. Sa forme est allongée et suit de l'est à l'ouest le vallon de Chabasseyre. Ses confins sont : au nord, les communes de Molèdes et de Chanet ; au sud, celle de Joursac ; à l'est, Charmensac et la rivière d'Allagnon entre elle et Massiac; à l'ouest, celles d'Allanche et Ste-Anastasie.

Sa surface territoriale est de 2,900 hectares, dont 1,250 h. en terres cultivées; 1,250 h. en prés et pâtures à vacheries ; 300 h. en bois d'essences diverses, et 100 h en bruyères et terres vaines.

La commune est arrosée par la rivière d'Allagnon, les ruisseaux de Valence, de Bouzeyre, de la Gazelle, d'Alleyrac, de Chabasseyre, de Blanquet, etc.

Sa population est de 1,107 habitants, répartis dans 15 villages, 3 hameaux et 235 maisons.

Peyrusse, le chef-lieu, à 1 myr. d'Allanche et à 2 myr. 3 kil. de Murat, est un petit bourg situé sur le ruisseau de Chabasseyre; il est divisé en deux parties distinctes : Peyrusse-l'Eglise et Peyrusse-le-Château.

L'église, dédiée à saint Barthélemy, n'a rien de remarquable; elle était connue au IX° siècle. Aymeri, évêque de Clermont, la donna, en 1311, aux bénédictins de la Voûte. Le prieur de ce couvent était curé primitif, nommait les vicaires desservants de Peyrusse. Pierre Coutades en était recteur en 1317; Léonard Brolhon, en 1540; Jacques Tronchet en fut curé en 1626; Pierre Gauthier, en 1670.

Peyrusse-l'Eglise ne portait cette désignation que pour le distinguer de Peyrusse-le-Château. Il occupe le vallon, et plusieurs ruisseaux l'entourent.

Peyrusse-le-Château était un fort sur un rocher escarpé, dont les flancs à pic lui servaient de fossé; il dominait le vallon du ruisseau de Chabasseyre. La principale tour était fort élevée et construite en pierre taillée.

Peyrusse aurait été, à ce que l'on croit, connu dès le viiie siècle. Adelme, bénédictin, dans ses chroniques pour l'année 765, pense que Petruvia, dont il est parlé, est Peyrusse; que Pepin, dans sa guerre avec Gaiffre, duc d'Aquitaine, révolté contre ce prince et soutenu par les habitants des montagnes, Pepin, disons-nous, vint mettre le siége devant Peyrusse. Nous n'avons trouvé aucun document propre a soutenir cette assertion. Nous croyons, au contraire, qu'il est plus vraisemblable que celui dont il est parlé, est le Peyrusse dans la commune d'Arpajon, ou même encore le Peyrusse du Rouergue, qui, selon M. Raulhac, se trouvaient sur la ligne de Scorailles, Tournemire et Rodez que devait suivre Pepin.

Nous avons vu qu'après avoir échoué, en 1578, dans sa tentative sur St-Flour, le capitaine Merle, pour se venger, envoya des détachements ravager le pays. Un de ces détachements, commandé par le frère de Merle, marcha sur Peyrusse et s'empara de la ville basse. Ses soldats, à la nuit, allumèrent un grand feu sur la place devant l'église. La lueur permit aux assiégés de les distinguer. Un coup de fauconneau fut dirigé sur eux, et le frère de Merle fut tué. Ceci est conforme au récit donné sur cette expédition par le colonel Gondin, aide de camp de Merle. Dans sa première publication, M. Déribier avait dit que le capitaine Merle lui-même avait péri; mais dans sa notice actuelle, il a rectifié cette erreur répétée par plusieurs écrivains.

Les assiégés avaient remarqué la chute d'un personnage important. Profitant du désordre que cette mort avait mis dans les rangs de leurs adversaires, ils firent une sortie et dispersèrent cette bande de pillards.

Le château de Peyrusse appartenait, en 1242, à N. Eymeri de Roche-Chancel, qui, pour 100 livres tournois, en fit hommage au prince Alphonse, comte de Poitiers. Dalmas Blan était seigneur de Peyrusse en 1271. De cette famille il passa dans celle de Jaffinel, qui en jouissait en 1300. La famille de Jaffinel était fort ancienne; elle a compté quatre admissions au chapitre de Brioude en 1323,1337 et 1341. Jaubert Jaffinel maria sa fille Alix, en 1390. à Guy de Montclar, et lui constitua en dot 600 livres en or et des renies qui ne purent d'abord être payées, parce que les Anglais occupaient les lieux sur lesquels elles étaient assises. Celui-ci fit saisir le château et ses revenus. La famille de Gouzel possédait Peyrusse vers 1450.

La seigneurie de Peyrusse passa dans la suite, par succession, dans la famille Duprat, vers 1540. Les religionnaires s'emparèrent de Peyrusse vers 1553; mais ils en furent promptement évincés. Thomas et Pierre Duprat vendirent la terre de Peyrusse, vers 1610, à Jean de Brives. Comme le château avait beaucoup souffert lors des guerres de religion, Jean le fit restaurer en 1620. Le devant du château et la maison attenante furent remis à neuf, les mâchicoulis et corps de garde rétablis. Pierre de Brives, fils de Jean, devint conseiller du roi, trésorier de France et baron de Peyrusse en 1634. Lucrèce de Brives, mariée à Mathieu de Sauret, n'ayant pas eu d'enfants, fit héritier, en 1669, Guillaume de Brives, son neveu. Eléonore de Brives, restée la dernière de la branche aînée, porta en mariage, en 1723, tous les biens de sa famille à N. François d'Anteroche. Les descendants d'Eléonore ont été barons et possesseurs de Peyrusse jusqu'au commencement du XIX° siècle où il a été vendu. Dans les appartements du château, richement meublés, étaient des portraits de la maison d'Anteroche, et particulièrement un tableau représentant un oiseleur; il était considéré dans le pays comme un chef-d'œuvre. La tradition de la famille était qu'un peintre étranger, qui voyageait en touriste dans les montagnes, tomba malade et fut accueilli dans le château de Peyrusse. Les soins empressés qu'il y reçut le conduisirent à un parfait rétablissement. Il voulut laisser un échantillon de Bob talent en témoignage de sa reconnaissance.'

Il existe encore à Murat une branche cadette du nom de de Brives. Elle a été, en 1701, détachée de la branche principale. Jean-Baptiste de Brives, frère de Guillaume et consul de cette ville en 1723, en fut l'auteur. Elle possède les actes propres à établir qu'elle est sortie de la même souche. Cette branche est nombreuse. Nous citerons M. Eugène de Brives, l'aîné des enfants, receveur particulier des finances à Murat, et l'un de ses frères, capitaine d'artillerie qui a pris une part glorieuse au siége de Sébastopol.

Les villages et hameaux de cette commune sont:

Aubejas, village et château en ruines, sur le ruisseau de Bouzeyre; il le domine.

Auliadet, village sur le même ruisseau.

3° Baraque-du-Prince, hameau.

Besse, village dans la plaine, entre deux ravin».

Chabassière, village.

Chirol, village vers Charmensat.

Fondial, village.

Font-Redonde, village.

Gours, village sur un plateau, à la naissance du ruisseau de Bouzeyre.

10° Grommières, village.'

11° Lussaud, hameau.

12e Moulin-de Peyrusse, hameau.

13° Valence, village entre deux ruisseaux. C'était un fief qui a appartenu très longtemps aux abbés de Feniers. Une famille de la Vaissière habitait Valence. Hugues de la Vaissière de Valence vivait en 1314. Louis de la Vaissière se maria, en 1550, avec Marguerite de Douhet. Antoine de la Vaissière habitait le château de Valence en 1648. Sa construction alors était récente.

14° Vazeilles, village dont était seigneur, en 1684, Charles de la Vernède. Il l'avait reçu en succession de Pierre d'Escorolles, prieur de Bonnac.

15° Velounaire, hameau

16° Violette, hameau.

17° Vieillanzargues, village.

18° Villas, village près de la source du ruisseau de Chabasseyre.

Les terres de cette commune sont d'une qualité très-médiocre; le mica en masse, et le pegmatite à mica à larges lames se trouvent fréquemment dans le gneiss de cette contrée.

Peyrusse était de pays de coutume avec appel à Riom.

La justice de Peyrusse comprenait le château et une partie du village, l'église, les villages de Font-Redonde, Vialette, Vieillanzargues, Besse et Gours.

Peyrusse fut compris pour la somme de 3,500 livres dans la répartition de la taille de l'élection de St-FIour pour l'année 1696.

 

turnia� �a�p0ooisse du château, spécialement la chapelle de Saint-Blaise. Il y avait un prieur, un vicaire perpétuel et une communauté de prêtres, comme dans toutes les châtellenies de la vicomte de Murat. Il y avait une fondation de deux messes par semaine, faite par les anciens seigneurs sur le motif qu'elle était la paroisse du château. » Le chapelain du château de Turlande avait un revenu de 20 septiers de blé et de 10 livres en argent, à prendre sur le fermier de la châtellenie.

 

Le baron de Pierrefort, vers 1700, prétendit être seigneur dominant de cette châtellenie, et fit assigner M. le prince de Monaco pour lui en rendre hommage. L'affaire fut portée au parlement de Paris, et, comme toutes les seigneuries furent données au prince par le roi, liges , comme relevant uniquement de Sa Majesté, le procureur général intervint. Le baron de Pierrefort fut reconnu comme le devant lui-même pour les rentes qu'il possédait dans Turlande et Vigouroux, attendu que le roi François I»r, en réunissant ces deux châtellenies à la couronne, s'était fait rendre, en 1558 et 1539, l'hommage par les vassaux ile Carlat et de Murat.

Les paroisses qui dépendaient de Turlande étaient celles de Paulhenc et de Ste-Marie.

Le juge de Murat était juge de cette châtellenie et de celle de Vigouroux. C'était la résidence de l'un de ses lieutenants, qui exerçait la justice pour les deux. Le juge de Murat s'y rendait de temps en, temps; il siégeait à Paulhenc, pour Turlande, et à Narnhac, pour Vigouroux. Les appellations ressortissaient de Vie.

Il a existé une très-ancienne famille portant le nom de Turlande. Le plus .anciennement connu de nous est Giraud de Turlande, chevalier, qui participa au don fait de l'église de St-Georges, en 1110, à Durand , abbé de la Chaise-Dieu. Pierre de Turlande donna, avec ses frères, l'église de Tiviers au monastère de St-Flour. Guillaume de Turlande était chanoine de Brioude en 1256. Etienne de Turlande, abbé de Bonneval en 1284. Pierre II fut présent aux assises tenues à Bredon, en 1329. Pierre III n'ayant pas eu d'enfants, vendit la terre de Turlande à Reynaud Ier, vicomte de Murat, en 1391. Nous avons donné les transmissions successives de cette seigneurie.

Turlande fut soumis au niveau des nouvelles institutions. Sa constitution féodale fut supprimée en 1789.

Les terres de la commune de Paulhenc, quoique froides, sont d'un assez bon produit; elles sont en plaine, sur un fonds volcanique.

Cette commune fut comprise pour une somme de 2,200 livres dans la taille de la collecte de l'élection de St-Flour, pour l'année 1696.

Nous avons reçu de M. Bru la note suivante:

« Peux-Bérail, proche et à 100 mètres environ de Paulhenc, était le siége d'une juridiction seigneuriale. Il a existé une famille de ce nom.

En 1015, Jean Bru, consul de Pierrefort, était lieutenant de Peux-Bérail, au siége et mandement de Turlande. Le château de Peux-Bérail, dont on voyait encore les ruines à la fin du siècle dernier, n'existe plus. Il ne reste de ce château qu'une seule pierre digne de fixer l'attention au point de vue de l'histoire et de l'archéologie. On y remarque une inscription gravée en caractères gothiques, des fleurs de lys sculptées, ainsi que divers autres ornements. Elle fut achetée au prix de 55 livres par un sieur Bromet, de Paulhenc. On la voit aujourd'hui enchâssée dans le mur de façade de sa maison, qui a été bâtie sur l'emplacement de l'ancien manoir seigneurial. »

 

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