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Meallet. — La commune de Meallet dépend de l'arrondissement et du canton de Mauriac. Sa direction est du nord au sud. Elle est limitée au nord et à l'est par les communes de Bassignac, de Sauvat, d'Auzers et de Moussages; au sud, par celles du Vigean et d'Anglards, et à l'ouest, par celles de Jalleyrac et du Vigean. Elle est arrosée par les rivières de Mars et de Marlhoux et par les ruisseaux de Meallet et de Veysset.

Son sol est généralement primitif et se compose de gneiss, de schistes et d'argiles; on y rencontre, en outre, quelques bancs d'un calcaire primitif de la même nature que celui de la Forestie. Il est d'une médiocre fertilité, et ses prairies ct ses pacages donnent seuls de bons produits.

Sa surface est d'environ 2,140 hectares, dont 2,099 h. 69 a. 53 c. de propriétés imposables, qui se subdivisent ainsi : terres, 877 h. 88 a. 94 c.; prés, 381 h. 83 a. 76 c. ; pacages, 488 h. 40 a. 69 c.; bois, 276 h. 64 a. 69 c.; châtaigneraies, 1 h. 16 a. 70 c. ; jardins, 14 h. 08 a. 01 c.; bruyères, 52 h. 58 a. 44 c. ; superficies bâties, 7 h. 28 a. 16 c.

Sa population est de 992 habitants, répartis dans 1 bourg, 18 villages, 9 hameaux et 190 maisons.

Le bourg de Meallet, son chef-lieu, est éloigné de 11 kilomètres de Mauriac; il est situé ù la naissance d'un vallon bien boisé et pittoresque. Son église, dédiée a saint Georges, appartient à l'époque romane, dont elle serait on assez beau type si des réparations mal entendues n'en avaient altéré le caractère; elle est, du reste, bien décorée et convenablement entretenue. Dans le cimetière qui l'avoisine, on voit une sorte de monument qui a quelque rapport avec celui de Carlat et qui parait avoir été un calvaire. Les bas-reliefs de ce monument sont curieux et remontent, à coup sûr, à une époque fort reculée.

Ce bourg, qui est cité dans la charte attribuée à Clovis sous le nom de Meilet, doit probablement son origine à un monastère de Meletum, qui fut, dit-on, l'un des premiers fondés dans les montagnes par saint Mary, et qui servit de première retraite à saint Calupau, sur l'histoire duquel Grégoire-de-Tours nous a transmis la naïve légende qui suit.

Saint Calupau vécut sous l'apostolat de saint Avit I°r. Il entra fort jeune au monastère de Meletum, s'y exerça à la pratique de l'humilité chrétienne, et finit par y vivre dans une si austère pénitence, que, bientôt affaibli par les jeûnes et les macérations, il devint à charge à ses confrères, qui lui reprochèrent son inutilité en ajoutant assez durement que quiconque ne travaillait pas devait aussi ne pas manger.

Touché de ces reproches, Calupau quitta le monastère et se retira dans une vallée qui en était proche et dans une grotte pratiquée dans un rocher isolé, fort élevé, et dont le pied était baigné par une rivière.

Là, le pieux cénobite donna un libre cours à son goût pour la vie de pénitence, passant les jours et les nuits en oraison et ne se nourrissant que du pain qu'on lui apportait du monastère et de quelques poissons qu'il prenait dans le ruisseau qui coulait au pied de son ermitage.

Dieu daigna répandre quelques douceurs sur les austérités que s'imposait son digne serviteur. Lorsqu'il péchait, il lui faisait venir dans la main les petits poissons dont il faisait quelquefois sa nourriture, et comme il lui était extrêmement pénible d'aller chercher de l'eau à la rivière éloignée de dix stades de sa demeure, il fit jaillir une source du rocher même qui lui servait d'abri.

Mais l'esprit du mal, de son côté, n'eut garde de laisser en repos le saint homme. Ce nouveau solitaire d'une nouvelle thébaïde eut de rudes combats à lui livrer, et son historien, entre autres épreuves, raconte avec une admirable naïveté celle que lui firent subir un jour deux dragons, ses envoyés.

« Deux dragons, d'une grandeur prodigieuse, entrèrent un jour dans son oratoire. L'un d'eux s'étant dressé, vint coller sa bouche contre la sienne et le frappa d'une si grande terreur qu'il devint comme de bronze, sans pouvoir  remuer ni bras ni jambes. Se sentant hors d'état d'élever la main pour faire » le signe de la croix, l'idée vint au saint, dans ce péril extrême, de réciter » mentalement l'oraison dominicale. Or, à mesure qu'il en dit les paroles en luio même, sa terreur se calma, ses membres se délièrent, et bientôt il put faire

le signe de la croix de la main droite sur son visage. Se tournant alors hardiment du côte de l'hydre: « Tu es, lui dit-il, celui qui fit sortir le premier homme du paradis, qui fis rougir la main d'un frère du sang de son frère, qui armas Pharaon contre le peuple de Dieu; bien que tu m'aies abaissé, abaisse-toi toi-même devant le signe de la croix et va cacher ta tête impure, car tu n'as point de part au royaume promis aux serviteurs de Dieu! » Le monstre, foudroyé par ces paroles, s'enfonça aussitôt dans les entrailles de la terre. L'autre dragon, cependant, s'était entortillé autour des jambes du saint: «  Retire-toi, lui dit-il avec autorité, et éloigne-toi, au nom de Jésus-Christ; » et aussitôt la vilaine bête s'enfuit en faisant un grand bruit avec la partie postérieure de son corps, et en infectant la cellule d'une puanteur insupportable. »

L'austérité de la vie de saint Calupau et sa réputation de sainteté attirèrent bientôt à son ermitage un grand nombre de fidèles, qui venaient quelquefois de fort loin lui demander le concours de ses prières. Elles ne leur étaient jamais refusées; mais le saint ne se montrait à eux en aucune circonstance, et se bornait, après avoir prié pour eux dans l'intérieur de sa grotte, à leur donner sa bénédiction par une petite ouverture qu'il avait pratiquée dans le rocher.

Saint Calupau fut ordonné diacre et prêtre par saint Avit, évêque de Clermont, qui vint le visiter avec Grégoire-de-Tours, alors son archidiacre, et mourut en odeur de sainteté dans la cinquantième année de son âge.

La vallée où se retira ce solitaire peut être celle de Montiral; la rivière dont il est fait mention dans son histoire peut être celle de Marlhoux; enfin, le rocher où était son ermitage peut être celui de Rocantou. Mais on ne trouve pas dans ces localités la grotte qu'il habita, et son absence a fait demander si c'était bien à Meallet que revenait l'honneur d'avoir possédé ce saint personnage, et si ce ne serait pas plutôt à Fraisse-Haut, dans l'arrondissement de Murat, où on remarque des grottes à plusieurs étages fort curieuses , ou même à Mallet, dans l'arrondissement de St-Flour, où on en voit également. Mais l'étymologie et la tradition, grandes autorités en pareille matière, semblent décider la question en faveur de Meallet, dont l'ermitage, du reste, peut avoir été détruit par un de ces éboulements si fréquents dans les montagnes.

Les villages et hameaux de cette commune sont les suivants:

Chabannes, village situé au nord du bourg et sur le ruisseau de Meallet.

Chabanne (la), hameau.

Chabrespine, village situé à l'extrémité nord de la commune, entre les rivières de Mars et de Marlhoux, sur la hauteur et dominant le vallon de Vendes; il est cité dans la charte attribuée à Clovis. Près de ce village, il existait autrefois un petit fief du nom de Vignal, dont il est fait mention dans les titres de la famille de Sartiges, dès l'an 1262. Pierre de Sartiges, coseigneur de la Vendès, en investit Jean Niquet, le 4 mai 1437, à la charge d'une redevance annuelle de 20 sols tournois de cens, 2 septiers de froment, 4 septiers de seigle, 4 septiers d'avoine, 2 livres de cire, 2 poules et 10 sols de taille aux quatre cas. Jean Niquet en jouissait encore en 1461. En 1484, Antoine de Sartiges le céda de nouveau, en assignation de dot, à deux de ses nièces, mariées à Pierre et à Louis de Meschin, seigneurs de Romananges, et les tenanciers de Vendes en fournirent reconnaissance féodale à ces nouveaux possesseurs, le 7 juin de la même année.

Champ-Pommadour, hameau.

Clavières, village situé au sud du bourg. Il était habité, au XVII° siècle, par une famille de Lavergne, alliée à celle de Montclar.

Courdes, village situé sur un mamelon. 11 en est fait mention dans la charte attribuée à Clovis. On voit près de ce village, au sommet d'une colline, les restes d'un ancien château qui fut le chef-lieu d'un fief relevant de la châtellenie de Saignes. Les premiers possesseurs connus de cette seigneurie étaient de la maison de Malrat, et Géraud de Courdes ou de Marlat en était propriétaire en 1391. II entra ensuite dans la famille de Maurand, et Hugues de Maurand, qualifié de seigneur de Courdes et de Sourzac, et de coseigneur de Marlat, investit, en 1425, un de ses frères des villages de Clavières et d'Arsac, qui en dépendaient. Jean Lizet, marchand-drapier de Salers, en fit l'acquisition au commencement du XVI° siècle; Antoine , son fils, et François, son petit-fils, le possédèrent après lui. Les prétentions de ces nouveaux seigneurs, au sujet des honneurs de l'église de Meallet, rencontrèrent une vive opposition de la part des seigneurs de Montbrun, de la maison de Montclar, qui les considéraient sans doute comme des parvenus. Il en résulta plusieurs duels entre les membres de ces deux familles, dans lesquels les Montbrun eurent constamment l'avantage. En 1581, un cadet de la maison de Courdes, au retour de la foire de St-Luc, se battit sur le chemin du Vigean à Conrus avec un cadet de la maison de Montbrun, et reçut de lui un coup d'épée dont il mourut la nuit suivante ; en 1585, François Lizet, seigneur de Courdes, succomba à son tour dans une rencontre avec Guy de Montclar de Montbrun; enfin, en 1595, son fils, Jean-François, ayant voulu venger la mort de son père, périt également dans un duel avec le même seigneur.

Le souvenir de ce dernier duel a été conservé dans une complainte fort curieuse, qu'on chantait encore dans le pays il y a peu d'années, et que nous reproduisons ici.

1.

Montbrun et paoure Courde
Se sount douna duel,

Lanla.
Se soont douna duel ,
Lanla, lanla.

2.

Appresta-mi, madama ,

Ma camisa noubiaü.

Montbrun et paoure Courde , etc.

3.

Biau Courde ne t'estouna ,
Montbrun n'es pas çrand-caüsa.
Montbrun , etc.

4.

Montbrun es petiot homme ,
Mas es baillant soudar.
Montbrun, etc.
5.

Ount presa la descenta,
A Montbrun sount ana.
Montbrun, etc.

6.

Quand sount à Rochaltos ,
La trompetta ount souna.
Montbrun, etc.

7.

Dounarias-vous, madama .
La salla s'il bous plaît.
Montbrun, etc.

8.

La salla est trop petiota
Per tenir lou combat.
Montbrun, etc.

9.

Et si voulès vous battre
Vous caüt delcendre al prat.
Montbrun, etc.

10.

Descendount per la cami,

 Vel prat se sount ana.

Montbrun , etc.

11.

Che fas-tu paoure Courde ,

La cambi vas gasta.

Montbran, etc.

12.

La camb'es de madama .
Te la fara paga.
Montbrun , etc.

13.

La cambi de madama?
Ei de chè la paga.
Montbrun, etc.

14.

Ount presa la descenta ,
Al prat sount dabalas.
Montbrun, etc.

15.

Lon premier colp chè tirount

 Gourde n'es be tomba.

Montbrun , etc.

16.

Ma Gourde se releva:
Montbrun tu es arma.
Montbrun, etc.

17.

Montbrun se deboutouna ,
Para soun estoumach.
Montbrun, etc.

18.

Ingucita, ingueita Gourde
Se Montbrun es arma.
Montbrun , etc.

19.

An camisa d'Hollanda
Pourpoint de taffetas.
Montbrun , etc.

20.

Lou secound colp che tirount

Courde es tourna tomba. Montbrun, etc.

21.

Te plandje , paoure Courde . Car tu n'as per ta part.

 Montbrun , etc.

22.

Aneyrount à les Fouleyres

Per cerca un brancard.

Montbrun , etc.

25.

Les Fouleyres sount rudes,
Vougueirount pas presta.
Montbrun, etc.
24.

Sambal es houneste homme ,

Una escaga a presta.

Montbrun , etc.

25.

Lou bottouut sub l'escaga ,
A Montbrun l'ount pourta.
Montbrun , etc.
26.

Madama es brava fenna ,
Al pourtatï es ana.
Montbrun, etc.
27.

Imbé de confituras
Et de ragions muscats.
Montbrun , etc.
28.

Alas! lou paoure Gourde
N’a pougut avala.
Montbrun, etc.
29.

Donc es temps paoure Courde ,
Sè te vos confessa.
Montbrun, etc.
30.

Perdouno à tout lou monde ,
Ma Montbrun es à part.
Montbrun, etc.
31.

Ma bien lieu torna dire ,
Montbrun n'es pas à part.
Montbrun, etc.
32.

A las très-paouras fillias
Chè liur vos-tu douna.
Montbrun, etc.
33.

Chienq milla francs caduna ,
Montant de taffetas.
Montbrun, etc.
34.

Et à las très bastareas ,
Che liur vos-tu douna?
Montbrun , etc.
35.

Ei chienq cents francs per illas,

 Che liur voile douna.

 Montbrun, etc. ,

36.

Et à la paoura fenna ,
Cbe li vos-tu douna?
Montbrun, etc.
37.

Iou li douno la salla ,
Jamais n'y portje intra.
Montbrun et paoure Gourde
Lanla ,
Se sount douna duel,
Lanla, lanla.

Guy de Montbrun-Montclar fut poursuivi à l'occasion de la mort de Jean-François de Courdes; mais ayant prouvé qu'il avait été provoqué dans son château même, il obtint des lettres de grâce, et, en 1599, une transaction passée entre Jeanne de Combarel, veuve de la victime, et lui, mit un terme aux différends qui, depuis un siècle, divisaient les deux familles.

François Lizet laissa, comme le dit la complainte, trois filles, dont l'aînée porta successivement la terre de Courdes, en 1604, dans la maison de Veilhan, en épousant Angelvin de Veilhan, seigneur de Teilhet, et, en 1611, dans celle de Douhet, par un second mariage avec Pierre de Douhet, baron d'Auzers.

Il importe d'ajouter, avant d'en finir avec la famille Lizet, que c'était d'elle qu'était sorti le célèbre Pierre Lizet, né à Salers en 1482, qui s'éleva par son seul mérite aux plus hautes dignités de la magistrature, et qu'on vit successivement, avocat au parlement, plaider avec succès la cause du connétable de Bourbon contre la duchesse d'Angoulême ; conseiller à la cour, montrer la plus scrupuleuse intégrité; avocat général, soutenir avec énergie les droits de la couronne et requérir sans hésiter, dans le fameux procès de Louise de Savoie contre Charles de Bourbon, connétable de France, la condamnation à mort de ce dernier; premier président enfin, remplir pendant vingt ans les devoirs de sa charge avec autant de lumières que de courage et de dignité.

Pierre de Douhet, dont la famille remplaça celle de Lizet dans la possession de la seigneurie de Courdes, eut deux enfants, Gilbert et Geneviève, dont l'un fut seigneur de Courdes, et l'autre épousa Bernard de La Majorie , seigneur de Durfort. On rapporte que ce dernier voulut profiter de la faiblesse d'esprit de son beau-frère pour accroître, à ses dépens, la dot de sa femme, et qu'il n'hésita pas à piller, de concert avec son frère, Jean de La Majorie, le château de Courdes, et à forcer les censitaires de la terre à lui payer la rente comme à leur véritable seigneur. Le fief de Courdes passa ensuite en réalité, et en vertu d'un traité intervenu en 1662, dans cette famille de La Majorie, originaire de la petite ville de Beaulieu, dans le Limousin, anoblie par lettres-patentes du roi Jean, du mois de novembre 1350, et de laquelle sortit plus tard Léonard de La Majorie, officier distingué, qui fut capitaine de la 3'compagnie du ban convoqué en 1675 (1).

(1) Voici la liste des gentilshommes qui composaient cette compagnie:

Léonard de la Majorie, seigneur de Courdes, capitaine.

François de Tournemire, lieutenant.

René de Longua de la Clidelle, maréchal-des-logis.

Charles de Sarliges, seigneur de Tradonnet.

Hugues Cbalvet de RochemoDteii, seigneur de la Coste.
Edmond de Sartiges, seigneur d'Anjaliac.

Guy de Ribier, seigneur de Layre.
Jean-de Montclar, seigneur de Ribe.
Claude d'Anglards.
Pétre-Jean de Ribier, seigneur de Lavaur.
Marc-Antoine de Fontalard, seigneur de Brequeille.
François de Chazelles, pour son père.
Henri de Méallet de Fargues.
Maurice de Ribier.
Pierre de Plagnes.
François du Fayet de la Tour.
Guy d'Anglards de Bassignac.

Antoine-Jean de Barriac, seigneur de Pertz.
François Dubois, seigneur de Clavières.
François de la Cbassagne da Villedieu.
Jean de Chazelles, seigneur de Gardette.
Géraud de Fontanges.
Antoine-Jean de Chazelles, seigneur du Roquet, pour Guillaume, seigneur d'Orille, et pour Louis, seigneur de Poujols.
Jean de Massebeau, seigneur de Jarousset.
Jacques-François de Sévérac, seigneur du Bac.
Sébastien de Pont de Loubinet.
Louis de Gouzet, seigneur de Lavenat.
Isaac de la Vernade, seigneur de Rochebrune.

 

 

Enfin, Louise Brachet de Peyrusse, veuve d'Arnaud de la Majorie, le vendit en 1775 à la maison de Chazelles, famille distinguée qu'il importe de ne pas confondre avec d'autres du même nom qui ont habité la Basse-Auvergne, et dont les chefs se qualifiaient de seigneurs de St-Loup, de Margeride, du Lac, de Baguet, de Poujols, de Beauregard, d'OEillet, de Roche-Salesse, de Courdes, de Montirat et du Rieux.

Les ruines du château de Courdes, qui avait été en partie reconstruit dans le cours du XVI° siècle, ne présentent aucun intérêt.

Drulhes, village situé sur le même plateau que Chabrespine.

Escoins, hameau.

Eygonies (les), hameau.

10° Eymazets, hameau.

11° Ferluc, village. Ce village , situé au sud du bourg , se compose de deux parties qu'on distingue par les noms de Grand-Ferluc et de Petit-Ferluc. On voit tout auprès, sur le chemin de Veysset, un peulven de deux mètres environ de hauteur et bien conservé.

12° Fialleix, village situé à peu de distance de Clavières.

13° Herm (L'), village. On remarque près de l'Herm, au sommet d'une colline, les ruines d'une tour carrée construite avec des blocs de pierre d'une si grande dimension qu'on est amené, en les voyant, à se demander quels ont pu être les moyens employés pour les transporter sur cette hauteur et les y mettre en place.

Cette construction, qu'on pourrait à bon droit qualifier de cyclopéenne, remonte à coup sûr à une haute antiquité. On a trouvé, dans les terrains qui l'environnent, plusieurs médailles en or des premiers empereurs romains.

 

14° Mas-de-Bourbon. hameau.

15° Margheal, village situé près de Fialleix. C'était un ancien fief qui fut vendu, en 1366, par Bernard de Clavières à Bernard de Montclar.

16° Meilhière (la), hameau.

17° Montbrun, village situé sur les bords de la rivière de Mars, dans une vallée profonde et resserrée. On y voit un château passablement conservé et qui a été le chef-lieu d'une baronnie importante. C'est une belle construction du moyen âge, qui a été restaurée à plusieurs reprises. Dominé de toutes parts par des hauteurs et, par suite , hors d'état de résister à l'artillerie, il n'en était pas moins assez fort pour tenir contre un coup de main. Il a été cependant enlevé et pillé à deux reprises différentes : une première fois par les bandes anglaises, et une seconde par Jean de Salazard , fameux capitaine espagnol au service du roi de France, Charles VII, qui s'était déjà emparé de la petite ville de Chaudesaigues, au préjudice du comte d'Armagnac. On voit près de ce château une chapelle qui fut édifiée, en 1377, par Marguerite d'Escorailles, et reconstruite en 1452. Henri de la Tour , évêque de Clermont, donna, en 1379, l'autorisation d'y célébrer le service divin ; le pape Innocent X y attacha des indulgences en 1653; de nombreuses reliques y furent transférées en 1694; elle a été longtemps en grande vénération dans le pays.

La baronnie de Montbrun a appartenu, dans l’origine, à la famille de Grossaldet, qui s'éteignit au xiv siècle dans la personne de Marguerite, fille unique de Géraud de Grossaldet. Marguerite avait épousé, en 1298, Baymond III d'Escorailles, et de son mariage était issue une fille, Marguerite d'Escorailles, qui hérita de cette seigneurie et la porta, en épousant Bernard de Montclar, bailli des montagnes et gouverneur des terres d'Henri de la Tour, évêque de Clermont, dans la maison de Montclar, une des plus anciennes et des mieux alliées du pays, et dont les annales comptent trois abbés de la Chaise-Dieu , des prieurs de Sauxillanges , de la Voûte-Chillac , du Port-Dieu , de Ville-Dieu et de St-Pourçain; un officiai de l'évêque de Clermont, onze chanoines-comtes de Brioude, trois abbesse de Brageac et nombre de chevaliers de Malte, de commandants de places fortes et d'officiers distingués. Cette famille en a conservé la propriété jusqu'en 1789.

On peut juger de l'importance de la baronnie de Montbrun par les hommages qui en ont été faits, à différentes époques, aux seigneurs de la Tour, à cause de la comptoirie de Saignes, dont elle relevait ; et on lit, dans un acte de ce genre, que Jaubert et Guillaume de Montclar, oncle et neveu, firent, en 1451, hommage au duc Charles de Bourbon pour le château de Montbrun et ses dépendances, les cens et ténements qu'ils avaient dans la paroisse de Meallet ; pour les villages de Chavaroche, de la Chassagne et de Blénat, dans celle de Trizac; pour les villages de Ribe et d'Olgeac, dans celle d'Auzers; pour les villages de Souleilhadour et d'Augoules, dans celle de Menet; pour le village de Beil, dans celle d'Ydes, et pour nombre d'autres lieux, dans celles d'Anglards et de Moussages.

Les barons de Montbrun avaient haute justice, et on lit dans une ancienne charte que Bernard de Montclar, seigneur de Montbrun, obtint de Chatard de Roche-Dragon , bailli pour le roi, de faire rétablir sur le puy de Chassagne les fourches patibulaires, qui avaient été renversées et détruites pendant les guerres contre les Anglais.

18° Montiràt, village situé sur une montagne très-élevée, au sommet de laquelle on remarque les ruines d'une forteresse ou plutôt d'une de ces tours de garde si communes dans le pays. Une branche de la famille de Chazelles habitait ce village au XVI° siècle; elle alla plus tard se fixer au Rieux, près de Bassignac. Les cens et les renies de Montirat, avec tous les droits de directe seigneurie, appartenaient, en 1323, à Rigaud de Sartiges de la Vandès, et il résulte de deux déclarations, des 5 décembre 1445 et 17 décembre 1447, que, dans le siècle suivant, Pierre et Antoine de Sartiges, frères, seigneurs de la Vandès, les engagèrent à Géraud, du chapitre (de capitulo) de Saignes, moyennant 70 réaux.

19° Moulin-de-Foulhoux, hameau.

20° Romananges-Bat, village.

21° Romananges-Haut. village.

Ces deux villages, situés sur les bords de la rivière de Mars, formaient ensemble un fief qui était, au XVI° siècle, la propriété de la famille de Meschin; il passa, vers le milieu du XVII° dans celle de Douhet, dont les chefs prirent désormais la qualification de seigneurs de Romananges.

22° Roueyre, hameau. ,

23° Rybeyre (la), hameau.

24° Souleyre (la), hameau.

25° Soursac, village situé sur les bords de la rivière de Marlhoux. C'était un petit fief dont un Géraud Loup était propriétaire en 1416. Il passa sans doute ensuite dans la famille de Maurand ; car on trouve que, en 1504, Jean Lizet, seigneur de Courdes, en acquit les rentes de cette famille. Il a appartenu plus tard, et successivement, aux maisons de Douhet, de la Majorie et de Chazelles.,

26° Vergne (la), village situé au sud du chef-lieu.

 

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