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  La commune de St Mamet aujourd'hui

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Saint Mamet La Salvetat

 

 — Canton. - Ce canton dépend de l’arrondissement d'Aurillac, et se trouve borné au nord par ceux de Laroquebrou et d'Aurillac sud; au sud , par celui de Maurs; à l'est, par Montsalvy, et à l'ouest, par le département du Lot.

L'étendue de son territoire est de 27,850 hectares, dont 6,11O h. en cultures de faible produit; 6,820 h. en prés et pacages d'un bon rapport; 3,970 h. en bois; 1,555 h. en châtaigneraies, et 7,850 h. en terres vaines et bruyères, soit un quart de la surface entière du canton.

Il est arrosé par la rivière de Cère, et beaucoup de ruisseaux y prennent leur source.

Ce canton se compose de onze communes, savoir : Cayrols, St Mamet, Marcolès. Omps, Parlan, Pers, Roannes, Roumegoux, St-Saury, la Ségalassière et Vitrac.

La population du canton est de 9,610 habitants, dans 143 villages et bourgs, 243 hameaux et 1,469 maisons.

Ce canton est le plus élevé de toute la partie méridionale du département; mais la distance où il se trouve des hautes montagnes, fait qu'il est moins froid que d'autres contrées moins élevées que lui.

 

Commune. — Saint-Mamet fait partie du canton auquel il a donné son nom. Cette commune est bornée au nord par la rivière du Bex, qui la sépare des communes d'Ytrac et de la Capelle-Viescamp; au sud, par les ruisseaux de Vaurs et d'Uquefort, qui la séparent de celle de Vitrac , et par celle de Boisset; à l'est, par Sansac et Roannes, ; enfin, à l'ouest, par Omps, Cayrols et Roumegoux.

Sa superficie est de 4,750 hectares, dont 1,400 h en terres assez médiocres: 1,200 h. en prés et pacages estimés; 650 h. en bois dont la majeure partie est en taillis; 200 h. en châtaigneraies, et plus de 1,100 h- en terres vaines et bruyères, dont quelques parcelles sont parfois défrichées et le surplus pacagé par les moutons.

Elle est arroosée par les ruisseaux de Rioufrey, de Courbeyre, de Bouzel, de la Vialle , de Font-Grande , de Vaurs, du Bex , de Gabanel, de Vezermout, de la Vialle-Nègre, d'Uquefort, etc. Cette quantité de ruisseaux provient des montagnes qui font partie de cette commune, très-élevée et bien boisée.

Sa population est de 2,052 habitants, répartis dans 28 villages, 40 hameaux et 301 maisons.

St-Mamet, le chef-lieu, est à 1 myr. 8 kil. d'Aurillac. C'est un gros bourg de 400 habitants environ, situé sur un plateau très-élevé, battu par tous les vents. ce qui le rend froid. La vue s'étend de là jusqu'aux montagnes du Cantal, du Mont-d'Or et du Vivarais. La route impériale n° 122 formait sa principale rue; mais une rectification faite depuis peu d'années l'a éloignée de plus d'un kilomètre du bourg, en général mal bâti, quoique sa toiture, en ardoise grossière, soit assez élégante. On vient d'y construire un bâtiment vaste et élégant à l'extrémité nord, destiné à recevoir la justice de paix, la mairie, l'école et la gendarmerie.

L'église de St-Mamet remonte en partie aux premiers temps de l'architecture gothique- La tour carrée de son clocher fait un joli effet dans le paysage. Cette église a 21 mètres de longueur sur 18 mètres de largeur, proportions peu convenables sous le rapport architectural. Comme elle est insuffisante pour les besoins de la population, on se propose de l'agrandir par le prolongement de ses deux nefs; elle a deux chapelles latérales. Le tout est bien voûté. Elle renferme quelques pièces d'architecture dignes d'être remarquées. Elle est sous l'invocation de Saint-Mamet, dont le bourg a tiré son nom. Quanta son nom antérieur, il est inconnu.

Suivant les écrivains qui ont écrit l'histoire religieuse de notre province, lorsque le pape envoya saint Austremoine pour convertir à Jésus-Christ la terre des Arvernes, il lui donna pour compagnon le diacre saint Mamet- Saint Austremoine le fit archidiacre, le prit avec lui pour aller assister aux derniers moments de saint Mary, et lui confia la mission d'aller évangéliser la partie des montagnes qui nous occupe. On croit qu'il y mourut, qu'il fut enterré dans une chapelle qu'il avait fait construire et sur l'emplacement de laquelle serait aujourd'hui l'église qui porte son nom On y conserve de ses reliques.

St-Mamet possédait autrefois une communauté de prêtres, érigée ensuite en chapitre qui prit la désignation de Ste-Martine. Il avait des revenus assez considérables. Jean Aycelin de Montaigu, évéque de Clermont, le réunit, ainsi que l'église de ce bourg, eu 1299, au chapitre de sa cathédrale. Cet acte fut renouvelé, en 1308, par Aubert Aycelin, son successeur, et enfin confirmé, en 1352, par le pape Etienne d'Albert (Innocent VI), malgré l'opposition de l'évêque de Saint-Flour. Avant cette réunion, le curé de St-Mamet percevait les dîmes; mais, à la suite, il fut à la portion congrue, à la charge du chapitre cathédral de Clermont. Ce chapitre éprouva de grandes difficultés dans la perception des revenus de cette église, et fut même obligé, en 1318, de se mettre sous la protection du pape Jean XXII. St Mamet eut alors le titre de prieuré.

Les curés anciennement connus sont : Jean Boric , recteur en 1317; Géraud La Bastide, en 1368; N. des Roys, en 1537 ; frère Antoine de Naucase, bénédictin, fut curé en 1567, De son temps, l'église fut entièrement restaurée par Jeanne de Chaumeil, dame de St-Mamet. Comme elle fut dévastée lors des guerres religieuses, on la répara de nouveau en 1639

Pierre Langlade, curé en 1703, y ajouta quelques constructions. Langlade, neveu du précédent, fut curé en 1717; Guillaume Textoris, en 1747; il vivait encore en 1762 et était chapelain de Leucam. J.-B. Daudin fut curé en 1771.

Non loin du bourg, sur une élévation, est une chapelle dédiée à saint Laurent dont la vue s'étend sur un immense horizon.

La seigneurie de St-Mamet était assez considérable et se divisait entre le chapitre de Clermont, qui avait la haute justice, et le seigneur du lieu. Il a existé une famille portant le nom de St-Mamet. Géraud de St-Mamet, chevalier, et Guy, son fils vivaient en 1250, et possédaient la maison et le fort de St-Mamet. En 1287, des bannis ou prisonniers du roi, conduits à Crévecœur, passèrent par ce bourg. Les habitants, pour ne les avoir pas hués; furent condamnés a une amende. Maurice Humbert, damoiseau, fut seigneur de St-Mamet; Georges fut lieutenant-général du bailliage, en 1520. Géraud de St-Mamet fut bailli des montagnes d'Auvergne, en 1531. Il avait épousé Jeanne de Chaumeil, qui devint veuve; mais à la mort de Jeanne, Hector de Chaumeil, son neveu, s'empara de la terre de St-Mamet et en jouit conjointement avec Pierre , son cousin. Par convention faite entre eux, Hector devait remettre en bon état les tours et le corps de logis du château qui avait été en partie démoli lors des guerres religieuses, et le rendre habitable; mais cet accord n'eut pas de suite, et le château ne fut pas rétabli. Pierre de St-Mamet n'ayant eu qu'une fille, elle fut mariée à Géraud de Vergne, conseiller au présidial d'Aurillac.

Pierre de Lollières fut seigneur de St-Mamet, en 1608. La famille de Broussigncc devint possesseur de cette seigneurie, en 1592, par suite de son mariage avre Catherine de St-Mamet. De la famille de Broussignar, cette terre a passé, versiHîir dans la famille de Sarret de Fubrègues, qui en a joui jusqu'en 1789.

 

Les villages et hameaux de cette commune sont:

Alger, hameau.
Badaitlac, village.
Bassignac, village.
Bédouillac, hameau à l'ouest du bourg.
Besse, village.
Le Bonal, village au nord de St-Mamet.

7° Las Bories, village dans la plaine, au nord et près du bourg.

Bouriergues, village sur la route d'Aurillac.

Las Bouygues, hameau.

10° La Calmette, village.

11° La Cam, joli village sur la route impériale; il est mentionné on 1297. Hector de St-Mamet en était seigneur en 1620.

12° La Capelle-de-la-Cam, hameau.

13° Capienroux, hameau.

14° Caplong, hameau.

15° Cazalat, village sur la route de Marcolès à Aurillac, à l'est de la Salvetat.

16° Las Cazelles, hameau.

17° La Combaldie, village.

18° Ias Combelles, hameau.

19° Las Combes-Basses, village.

20° Las Comhes-Hautes, hameau.

21° Comberousse, hameau.

22° Constantine, hameau.

23° Coste-Bousse, hameau.

211 Courbeyrelie, hameau.

23° Croix-del-Teil, hameau

26° Croix-dUzols, hameau et moulin

27° Eecarvachères, village vers Roumegoux.

28" Escures, hameau.

29° L Espinasse, village vers  Cayrols.

30° Espinchal, hameau.

31° Le Fesq, village a l'ouest, avec une jolie maison de campagne entourée de bois; elle était habitée, en 1710, par Antoine de Latour, seigneur de la Plante. 32° Fordamont, village ct moulin au nord du bourg, près de la rivière de Cère. 53° Foucrose, hameau.

34° Le Fourginès, hameau.

35° Fournès, village.

36° Fous, hameau.

37° La Garde, village.

38° Grispaille, hameau.

39° Guisalmonl, village à l'ouest.

40° Mandoul, hameau.

41° Manhès, village bien bâti. sur la route impériale.

42° Meyniel, village près de Manhès, dans les bois.

43° Meyremont, village à l'ouest, près de La Cam.

44° Le Mont, hameau; il appartenait, en 1724, au sieur de Latour du Muratet.

45° Montreisse. village sur le chemin d'Omps, avec un château. C'était un ancien fief qui avait donné son nom à une famille distinguée. Louis de Montreisse l'habitait en 1499. Rigal Trémolet acheta Montreisse, en 1522, à Jacques La Porte, qui en était devenu propriétaire par sa femme, Delphine de Montreisse, héritière de Louis. Antoine Trémolet, conseiller au présidial d'Aurillac, avait acquis, en 1590, d'Antoine de Méallet, une partie de cette seigneurie. De Bernard Trémolet , fils d'Antoine, ce fief passa à Louis d'Anglards. Sun fils Joseph eut longtemps à plaider contre Géraud de Rochemonteix , qui avait habité ce château depuis nombre d'années. Louis d'Anglards, petit-fils de Joseph, était eu possession de ce fief en 1745.

46° Moulin-la-Bonal, hameau.

47° Moulin-de-Quoda:e. hameau.

48° Moulin-le-Reitre, hameau.

49° Moulin-d' Usolel, hameau.

50g Moulin-d'Uzols, hameau.

51° Moulin-Vassat, hameau.

52° Nique fort, hameau.

53° Palisse, village.

54° Las Planquettes, hameau.

55° Puechal-Bas, hameau.

56° Puech-Clergue, hameau habité, en 1620, par Jacques de Tournemire.
57° Puech-Laroque, hameau.
58° Royre, village.
59° Salavigeanne, hameau.

60° La Salvetat, petit bourg qui fut longtemps le chef-lieu d'une commune de ce nom. Elle fut supprimée par une loi de 1847 et réunie à St Mamet, qui prit par suite le nom de St-Mamet-la-Salvetat. Sa population était seulement de 235 habitants, dans 4 villages, 5 hameaux et 37 maisons.

Le nom de Salvetat fut donné, sous la première et la seconde races, à certains lieux près des monastères ou de maisons religieuses, parce qu'on leur avait accordé le privilège de servir d'asile aux sujets et vassaux poursuivis dans les guerres féodales, et à certaines classes de criminels.

L'église de la Salvetat est succursale. Sa longueur est de 16 mètres 50 cent, et sa largeur de 4 mètres 40 cent. Elle appartient au XIV° siècle , et l'on y voit encore une croisée en verres de couleur. Elle est sous l'invocation de saint Jean-Baptiste; l'on croit en posséder des reliques. C'était un prieuré, membre de la commanderie de Carlat. Le commandeur y possédait une maison avec une tour dont le bas servait de prison pour la justice du seigneur. Les curés étaient à la portion congrue et à la nomination du commandeur. Jean Yaurs fut curé en 1540; Antoine Grelier, en 1689; N. de Gousserand , en 1706; Pierre Valet, en 1737; Bertrand, en 1789.

L'église de la Salvetat, qui était en ruine, fut restaurée en 1602, pour le commandeur, par les habitants du village de Sylvestre, près de Maurs, par suite d'une transaction passée entre eux.

Plusieurs commandeurs ont pris le titre de commandeurs de la Salvetat. François Boyssou, en 1399, était commandeur de Saint-Jean-de-la-Salvetat; Georges de Saint-Julien, chevalier, en 1417; Louis de Reilhac, commandeur, en 1441 ; il passa une transaction avec Aymery de Méallet, seigneur de Fargues. Guy de Blanchefort, en 1491. Gilbert de Frugière, commandeur de Carlal, avait le droit de prendre la dîme des agneaux dans la paroisse de la Salvetat. L'enclos compris entre les croix était seul exempté.

61° Le Teil, hameau.

62° Tissandier, village sur le chemin d'Omps.

63° Le Tronc, village.

64° Uzol, village dans les landes, vers la Salvetat. Une ancienne voie romaine traversait le village d'Uzol et se prolongeait à travers les champs. Cette voie n'a point été explorée, et sa direction est inconnue.

65° La Vaissière, village au nord du bourg, vers Roannes.

66° Vaurs, village sur la route de Vitrac à St-Mamet.

67° La Veyssière Haute, hameau.

68° La Veyssière Basse, moulin et hameau.

69° La Vialle de la-Dame, hameau.

70° La Viallaque, hameau.

71° Viauroux, village dans lequel est un martinet pour le cuivre, mu par le ruisseau de Lascombes. La route impériale le traverse sur un pont de bois.

St-Mamet a trois foires qui sont tenues le 5 janvier, le 18 mars et le 20 mai. Cette dernière est fort importante pour la vente des moutons.

St-Mamet est le siége d'une justice de paix, d'un bureau d'enregistrement, d'un bureau de poste, d'une perception et d'une brigade de gendarmerie.

« St-Mamet, dit M. Bouille, est placé dans un pays de bruyère très-boisé et difficile pour les recherches géologiques; toujours sur un terrain primordial, on ne voit que du gneiss et du micaschiste, traversés par des filons de quartz plus ou moins puissants. L'argile sableuse, rouge et jaune, se voit assez fréquemment, mais jamais en grandes masses. Indiquer la présence de l'argile, c'est indiquer le terrain propre au châtaigner; aussi abonde-t-il dans les communes de ce canton. » Les gens pauvres de cette partie du Cantal font entrer la châtaigne pour plus de moitié dans leur nourriture habituelle; la partie la plus considérable, qui ne se consomme pas dans le pays, s'exporte, soit sèche, soit en fruit naturel, dans les diverses contrées du Cantal, et même dans les départements voisins.

St-Mamet était de droit écrit contesté entre Aurillac et Calvinet. La Salvetat était de droit écrit relevant d'Aurillac.

La cure de St-Mamet était à la présentation du chapitre de Clermont et à la collation de l'évêque.

St-Mamet fut compris pour 3,500 livres dans la répartition de l'impôt de l'élection d'Aurillac, en 1696.

 

P. de C.

 

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