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Document tiré  du Dictionnaire Statistique du Cantal de Déribier-du-Chatelet  Edition de MDCCCLII  (1852) Volume 1/5. 

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Jou-Sous-Montjou

-Jou-Sous-Monjou est compris dans le canton de Vic et l'arrondissement d'Aurillac. Cette commune est bornée au nord par la rivière du Goul, qui la sépare de St-Clément; au sud, par celles de Raulhac et de Badailhac; à l'est, par Pailherols, et à l'ouest, par Vie. Sa forme est fort allongée du nord au sud ; elle occupe le haut du vallon de Raulhac. L'étendue de son territoire est de 600 hectares, dont 250 hect. sont en culture; 250 hect. en prés et pacages; le surplus, en bois et terres vaines.

Elle est arrosée par le Goul et quelques petits ruisseaux.

Jou, le chef-lieu, est un petit bourg à 1 myriamètre de Vic et à 2 myr. 5 kil. d'Aurillac; il est bâti sur la rive du Goul. L'église est dédiée à Notre-Dame-de-l'Assomption. Il y avait, en 1540, une communauté de prêtres. C'était un prieuré peu considérable, annexé à celui de St-Julien-du-Pont, près de Florac (Lozère); il était à la collation de l'évêque de St-Flour.

Antoine de Montjou fut recteur en 1502; il était fort riche. N. Sobrier était vicaire perpétuel en 1540; noble Guillaume de Turenne, en 1624; autre Jean Sobrier, en 1705; Géraud Dutrieu, en 1749; il résigna son bénéfice en faveur de Jacques Prunet.

Le nom de Jou, Giou et Gieu revient souvent en Auvergne. Il est présumable qu'il est dérivé de Jupiter (en latin Joini), qui aurait été honoré dans ces lieux. Le nom de Montjou [mons Jovis), donné à un village de cette commune, semblerait confirmer cette assertion.

Le fief de Jou avait donné son nom à une ancienne famille. Guillaume de Jou était au service de l'évêque de Clermont en 1242. (Voir le Nobiliaire.) En 1666, Pierre de Fontanges était seigneur de Montjou. « Pierre-Jean de Fontanges, dit M. de Sistrières, résidant au lieu de Jou, tient en franc fief et noble du comte de Carlat, suivant l'hommage qu'il en a rendu, sa maison, domaine et autres propriétés joignant ce bourg, plus cinq septiers de blé.

Le prieur de l'église de Notre-Dame-de-Jou possède dans ladite paroisse quelques rentes dont il rend hommage au vicomte de Carlat. Il en est ainsi du syndic de la communauté des prêtres dudit lieu. »

Les villages et hameaux de cette commune sont:

Bois-Banit, hameau.

Bouygues, village à la naissance d'un petit ruisseau.
Capels, hameau sur le Goul, avec un pont en pierre.
Cassagne, village sur le Goul, rapproché de Jou.
La Combe, hameau.
Comoux, hameau.
Las Douloux, petit château bien situé, appartenant à M. de Sistrières. Annet de Fontanges possédait ce fief en 1545. Autre Annet, par son testament de 1582, donna le château et le domaine de las Douloux à son neveu Louis. Il appartenait en 1650 a Louis de l'Arbre. Il passa à noble Bertrand de Boisset qui le vendit à M. de Sistrières en 1678. Jeanne de Sistrières le porta en mariage à Joseph Esparvier, écuyer, en 1775, et ils y résidaient. Il est composé de deux tours carrées et d'un petit corps de logis, et domine sur la vallée du Goul.

Eitalmels, hameau avec un château en ruines qui, dans les temps des guerres des Anglais, avait été très-fortifié. Il était la résidence des seigneurs de Montjou avant leur établissement à Corpières. Bertrand de Montjou, chevalier, était seigneur d'Escalmels en 1277. De cette famille il passa dans celle de Lavaissière; mais il rentra peu de temps après dans la possession des seigneurs de Montjou.

Antoine de Montjou vendit cette seigneurie, en 1541, à N.-Antoine de Fon tanges, Sr de la Salle. Montjou se vit contraint à cette vente pour ses méfaits. Il s'était mis à la tête de maraudeurs et de brigands, et courait le pays avec eux. Ayant été pris dans les environs de Carlat avec six des siens, par le Sr de l'Espinasse, prévôt, il fut condamné à avoir la langue coupée comme parjure, le poing droit comme batteur de sergents, et enfin à être décapité. La sentence ne fut pas exécutée; il paya 1,200 livre d'amende pour excès commis, suivant l'ordonnance des Grands-Jours tenus à Moulins en 1543.

Antoine de Fontanges, acquéreur d'Escalmels, fui lieutenant du sénéchal d'Auvergne et habitait le château en 1550. Jacques de l'Arbre en devint seigneur, par achat, en 1627. Louis n'ayant pas eu d'enfants de Marguerite de Turenne, donna ce château à François de Lastic qui l'habitait en 1774. Il fut alors réparé.

Guymonteil, village.

10° Montjou, viilage au-dessus duquel on remarque une butte avec les ruines d'un château qui aurait été construit sur l'emplacement du petit temple de Jupiter. En 1266, une partie de ce château appartenait à Guy de la Bueil, damoiseau, et l'autre partie à Bertrand de Montjou, qui résidait à Escalmels. Hector de Montjou et Pierre du Crozet firent hommage, conjointement, pour ce qui leur appartenait. Guerin du Crozet et Guibert de Vigouroux vendirent leur portion au Sr de Montjou, ce qui fit que cette famille réunit toute cette seigneurie. Elle finit dans Anne de Montjou, qui porta cette terre, en 1610, à Rigaud de Fontanges, son mari.

Les ruines du château de Montjou, situées sur le rocher de ce lieu, firent partie de la nommée faite au roi par Pètre-Jean de Fontanges, pour la vicomte de Carlat.

Louis de l'Arbre, Sr d'Escalmels, tenait, d'après M. de Sistrières, en franc fief et noble du comte de Carlat, avec toute justice, le château et domaine d'Escalmels.

11° Peyre, village sur le chemin de St-Clément à Lacapelle-Barrès, au sud du bourg.

12° Pradevin . gros village.

13° Prax, village habité en 1774 par François de Conquans.
14° Rentière, hameau.
15° Sanherme, hameau.

La population de cette commune est de 457 habitants, dans 9 villages, 8 hameaux et 89 maisons.

Le sol est argileux et sujet aux ravines, mais donne d'assez bonnes récoltes. Il y a des vergers d'un assez bon rapport. Les deux versants du vallon où se trouve la commune sont parsemés de rochers volcaniques, dont les formes sont bizarres et produisent un effet pittoresque.

Jou-Sous-Montjou, en latin Juga montis Jouini, faisait partie de la seigneurie de Courpières, appartenait au marquis de Miramon et était du droit écrit.

Cette commune fut comprise pour la somme de 1,150 livres dans la répartition de l'impôt de 1696.

 

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