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La Chapelle-Laurent

 

Chapelle-Laurent (la) — La commune de la Chapelle-Laurent fait partie du canton de Massiac et de l'arrondissement de St-Flour. Sa forme est allongée du nord au sud; ses confins sont : au nord, la commune de Massiac et le département de la Haute-Loire ; au sud, St-Poncy et Lastic; à l'est, le département de la Haute-Loire, et à l'ouest, la commune de St-Poncy. La surface de son territoire est de 2,561 hectares, dont 1 ,248 en terres cultivées, 190 en prairies, 426 en pâtures, 288 en bois, 5 en terre vaine. Sa population est de 720 habitants pour 13 villages, 7 hameaux et 145 maisons. Elle est arrosée par les ruisseaux. d'Agnolou et de Céroux, celui qui naît a la Bastide, celui de Gouyon, qui prend sa source à la Chapelle-Laurent; ceux de la Noire, de Souliac, de la Pèze, du Fayet, de Costerousse, de Chaumette, de Loudière, du Bois-d'Auflar, de Bardonenche, etc.

Le chef-lieu, la Chapelle-Laurent, est un gros bourg d'une quarantaine de maisons, dont plusieurs sont bien bâties; il s'élève sur la plaine, entre la Fageole et Brioude, et sur la route départementale de cette ville à Saint-Flour; il est à 9 kil. de Massiac et à 2 myriam. 1 kil. du chef-lieu d'arrondissement.

L'église appartient au XV° siècle; elle est placée sous le patronage de la sainte Vierge et célèbre sa fête le jour de l'Assomption ; elle est petite, et, pour la restaurer, on a eu recours au badigeon d'un plâtrier montagnard. N.-Bertrand de Montclar, chanoine de Brioude, fut curé de la Chapelle en 1442; Entienne Cordou, en 1501; Louis de Leotoing fut pourvu de cette cure vers 1450, par son frère , Antoine, évêque de Saint-Flour; N.-Jacques de La Trouvé occupait la cure en 1522; Pierre Basset, en 1621.

La Chapelle-Laurent appartenait, en 1326, à N. Guy de Rochefort, seigneur d'Ally, et le Sr Comptour d'Apchon en était suzerain; N.-Antoine Du Puy fut seigneur de la Chapelle en 1624, et Jacques de Brezons, en 1669. La seigneurie passa dans la maison de Miremont, et enfin, en 1734, dans celle de Laizer, par le mariage de Jean de Laizer, comte de Brion, seigneur de Montaigut, Compains, etc., avec Louise de Miremont. Jean-Charles de Laizer, par donation directe faite dans son contrat de mariage par Louise de Miremont, sa mère, fut institué propriétaire et seigneur de la Chapelle-Laurent, Chabanne, En-Val, Ouzy. le Fayet. Toutes ces propriétés ont été confisquées en 1792, sur Louis Gilbert, son fils.

La famille de Laizer est une des plus anciennes et des plus illustres de l'Auvergne. On voit, en 1170, N.-Robert de Laizer, chevalier, dont le fils, Dlric, fit, en 1212, une fondation au monastère de Clerfont; en 1227, Guillaume de Laizer rendit foi et hommage au comte d'Auvergne; en 1284, Guillaume, comte de Clermont, donna eu fief à Jean de Laizer, damoiseau, la terre de Chidrac, restée depuis lors dans cette famille jusqu'en 1792.

Guy de Laizer, partant pour la Terre-Sainte, fit, en 1249, une donation au monastère de Malintrat. Son fils, Raymond, la ratifia en 1285.

Jacques de Laizer, seigneur de Siougeac, de Drac, etc., fut bailli d'épée du comte d'Auvergne et maître d'hôtel du roi; il rendit foi et hommage au roi, vers 1460, à cause de sa justice d'Issoire.

Falconnet, son fils, seigneur de Siougeac, fui gentilhomme de la chambre, et, vers 1404, maître d'hôtel du roi. Son fils, Jacques, fut gentilhomme de la chambre de Madame, sœur du roi. Martin le fut de la reine de Médicis.

Jean de Laizer, seigneur de Châteaugay , de Siougeac , baron de Brion et de Compains, fut écuyer du roi Louis XIII. Son frère, François, lieutenant-colonel du régiment d'Effiat, fut tué en 1644, au siége de Gravelines.

Jean de Laizer, dit le marquis de Siougeac, devint lieutenant-général et gouverneur de Thionville ; deux de ses fils furent tués au service : François de Laizer eut un bras emporté à la bataille de Denain, où il commandait le régiment de Lyonnais; Charles de Laizer devint maréchal-de-camp, commandeur et grand' croix de St-Lazare et Si-Maurice.

Jean Charles avait acquis, en 1755, d'Emmanuelle d'Alègre, femme du marquis de Maillebois, maréchal de France, la terre de Montaigut, que sa famille possède encore ; il avait déjà des droits seigneuriaux dans cette commune en 1337. Nous venons de le voir seigneur de la Chapelle. Louis Gilbert, son fils, obtint le grade de colonel de cavalerie; il s'était appliqué à l'étude de l'histoire naturelle, et s'était formé un cabinet de ce que le règne minéral, et spécialement les montagnes volcaniques offrent de plus curieux. Le Grand-d'Aussy, dans son voyage en Auvergne, dit que l'Assemblée provinciale aurait du voter des remercîments à l'homme éclairé, l'honneur de son canton, qui avait employé ses loisirs et sa fortune à amasser ces richesses de la nature. Cette belle collection fut pillée et détruite eu juillet 1792. Louis Gilbert émigra en 1791, emmenant avec lui son jeune fils Maurice

Maurice de Laizer entra au service de la Russie et y fut nommé colonel après vingt-neuf années de service et quatorze campagnes; il est chevalier de Malte, de St-Louis et de plusieurs ordres étrangers. Rentré en France en 1814, il fut inscrit sur les contrôles de l'armée avec son titre de colonel. M. le marquis de Laizer a épousé Mlle Durand de Juvisy et a deux fils et une fille.

Suivant les exemples de son père, M. de Laizer s'est livré à l'étude de l'histoire des sciences naturelles de l'Auvergne. Son cabinet est l'un des plus riches du département du Puy-de-Dôme. M. de Laizer est un des membres les plus savants de l'académie de Clermont. Sa collection paléontologique, géologique et minéralogique, ainsi que sa collection des antiquités de l'Auvergne, peuvent être citées comme les plus complètes que nous ayons.

La famille de Laizer a formé des alliances avec celles de Latour, de La Guesle, d'Oradour, de Douhet, du Chambon, de Bellinay, de Beclset, de Miremont, d'Espinchal et de St-Mexant. Les villages et hameaux de la commune de la Chapel!e-Laurent sont:

Aubevideyre, village au nord du chef-lieu, sur la hauteur, vers Massiac.

La Bastide, village a la limite du département et presque sur la route de Brioude,

Chaliac, village sur le ruisseau de Loudéac. C'était un fief attenant à celui du Fayet, avec un château qui a appartenu à la famille de Rochegonde.

Courny, village sur le ruisseau de Loudéac et presque enclavé dans le département de la Haute Loire.

Le Deuze, hameau.

L'Escure, hameau.

Le Fayet, village avec un fief et un château qui appartenait, en 1621, à N. de Layre. François de Miremont en était seigneur en 1669 et y résidait; il était devenu propriétaire du château par le mariage de Louis, son fils, avec Armande de Lespinasse. Louise de Miremont habita le Fayet jusqu'en 1792, époque de sa mort; devenue veuve de M. le comte de Laizer. à vingt-deux ans, elle y resta constamment et mourut à quatre-vingt-quatre ans, après avoir consacré toute sa vie aux bonnes œuvres. La confiscation du Fayet eut lieu peu de temps après sa mort.

Loubaresse, village où se trouvait jadis une chapelle. Hugues de Rochemonteix était seigneur de Loubaresse en 1638.

Loubarset, village et ancien château dont il reste quelques ruines. Jacques de St-Vidal, seigneur de Champs et en partie de Loubarset, habitait ce château en 1689. La chapelle a été vendue et transformée en habitation.

10° Loudeyrette, village sur le chemin de la Chapelle à Celoux. Béraud Blaud de La Valette, chevalier, en était seigneur en 1334, et Draguinet de St-Vidal possédait ce fief en 1439.

11° Le Mirai, hameau.

12° Lu Pèze, village sur le ruisseau de ce nom. Jean du Puy en était seigneur en 1620.

13° La Picardie, village au sud de la Chapelle. Pierre d'Auzolles en était seigneur en 1615; il était frère ou neveu de Françoise d'Auzolles, qui épousa, en 1576, le capitaine Merle, homme célèbre dans les guerres de religion. La Picardie était, en 1675, à Pierre de Miremont.

14° Roueyret, village; il appartenait à N. Roche du Puy.

15° Souliac, village sur la limite ds la Haute-Loire.

16* La Valette, hameau et moulin.

17° Valteyer, hameau.

18° Varneyrol, village sur le ruisseau de l'Agnolou et le chemin de Massiac.

19° Verte-Serre, moulin et château sur le ruisseau de Loudéac. Jacques de Brezons en était seigneur et l'habitait en 1631; il forma la branche de ce nom dans la famille de Brezons. N. de Sévérac était seigneur de Verte - Serrre en 1737.

20° Vicrose, hameau.

A l'ouest et près de la Chapelle-Laurent existait, avant la révolution de 1789, une chapelle auprès de laquelle on voyait un puits dont l'eau merveilleuse était alors fort recherchée pour les maux de dents. Cette chapelle était sous l'invocation de la sainte Vierge.

La Chapelle-Laurent dépendait de l'élection de Brioude et suivait sa législation, c'est-à-dire le droit écrit.

Le sol de la Chapelle-Laurent est généralement maigre et peu productif; ses prairies et pacages n'ont qu'une médiocre valeur.

Il existait anciennement dans cette paroisse un fief nommé de Beaucastel, dont le chef-lieu est aujourd'hui inconnu. Un autre fief, portant le nom de la Fredière, appartenait, en 1689, à N.-François de Miremont.

 

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